— Par André Lucrèce —
Absent du pays, pendant près d’un mois, je prends connaissance à mon retour en Martinique, grâce à des amis, du discours du Président du Conseil Exécutif de la Collectivité Territoriale de Martinique, allocution d’ouverture du congrès des élus de Martinique prononcée le Mardi 12 Juillet 2022, au cours de laquelle se révèlent d’ébouriffantes confusions que je voudrais ici réparer.
L’objet du débat est le concept de décivilisation, rappelé par le journaliste Jean-Marc Party qui me cite dans un texte intitulé Martinique, pays magique et société en situation d’urgence critique. L’une des confusions consiste, dans ce discours d’ouverture du congrès, à relier le concept de décivilisation à ce qui est qualifié de catastrophisme. Il s’agit là, de toute évidence, d’une dissonance vivante qui n’a pas lieu d’être.
Je voudrais d’abord rappeler que ce concept, comme son nom l’indique, n’est pas une opinion, mais une qualification qui définit une tendance de notre société, à un moment donné. Car les sociétés humaines ne sont pas immobiles, elles sont travaillées par des contradictions, par des tensions, par des mutations.