Des actions militantes provocatrices se multiplient dans différents musées en Europe et dans le monde. Que veulent-elles dire ? Sont-elles efficaces ? Les analyses de Sylvie Ollitrault, directrice de rehcerche au CNRS, et Emmanuel Tibloux, directeur de l’École nationale supérieure des Arts Décoratifs.
Latifa Madani
Par leurs actes de régression, les activistes veulent remettre les compteurs à zéro et rappeler que nous sommes des êtres vivants comme les autres.
— Par Emmanuel Tibloux, Directeur de l’École nationale supérieure des Arts Décoratifs —
Si beaucoup de choses ont été dites sur les actions menées dans les musées par les militants écologistes de Just Stop Oil et autres mouvements apparentés, on est loin d’en avoir pris la pleine mesure. Au contraire, on aura tout fait pour en minimiser la portée. On aura dit : ils ne savent pas ce qu’ils font, ils mélangent le réel et le symbolique, ils sont la proie de la pulsion de mort, ils sont manipulés, ils détestent l’art, ils ne comprennent rien, ce sont des voyous.
Comme s’ils souffraient tout à la fois d’un manque d’intelligence, de culture et d’éducation.