— Par Jean-Marie Nol —
L’histoire de la Guadeloupe et de la Martinique est profondément marquée par la période esclavagiste et coloniale, qui a façonné non seulement leurs structures économiques, mais aussi leurs dynamiques sociétales, sociales, politiques et culturelles. Ces îles, autrefois des bastions de l’économie sucrière, ont été les théâtres d’une exploitation humaine systématique, où des générations d’hommes et de femmes réduits en esclavage ont été utilisés comme main-d’œuvre pour enrichir les puissances coloniales. Aujourd’hui encore, cet héritage historique pèse lourdement sur le présent, donnant naissance à un concept fascinant, mais souvent controversé : l’atavisme.
Aujourd’hui encore les principales problématiques comme le mal développement, la vie chère et l’évolution institutionnelle qui occupent le devant de la scène en Guadeloupe et Martinique relèvent de l’atavisme , voire d’une étroite proximité avec la notion récente de neuropsychologie- généalogie que nous avions déjà explicitée dans une tribune précédente qui demeure plus que jamais lourde de sens et d’actualité .
L’atavisme, au sens strict, désigne la réapparition de traits anciens ou archaïques dans un organisme, un comportement ou une société. Dans le contexte des Antilles, il s’agit de l’idée selon laquelle des caractéristiques économiques, sociales et culturelles héritées de la période coloniale continuent d’influencer les dynamiques sociologiques actuelles.