La Sécurité routière appelle les hommes à prendre conscience qu’en voiture, moto, vélo et même à pied, à kilomètres parcourus équivalents, ils se tuent considérablement plus que les femmes.
La route reste un domaine encore très peu interrogé collectivement sur les ressorts de genre de ses usagers. Les recherches montrent pourtant que les stéréotypes, à commencer par ceux de la masculinité, transparaissent aisément au volant : « Je vais un peu vite mais je maîtrise » ; « Ce dépassement était un peu risqué, mais je savais que je pourrais me rabattre » ; « Il m’énerve à vouloir me doubler, je ne le laisserai pas faire » ;
« Ne t’inquiète pas, deux verres ? Ça ne change rien à ma conduite », etc.
Ces stéréotypes contribuent à perpétuer l’idée que l’homme, contrairement à la femme, aurait une forme d’aptitude naturelle pour la conduite, aboutissant ironiquement à transformer vitesse excessive, dépassement dangereux ou certitude de « tenir l’alcool » en signes d’une compétence toute masculine. Les statistiques rappellent qu’il n’en est rien.
Il est urgent, dans le domaine de la conduite, de libérer les hommes des attentes sociales qui les incitent à associer virilité et prise de risque.