— Huguette Emmanuel Bellemare, pour le Cercle Frantz Fanon —
Que l’on attribue la modestie de cet hommage non pas aux dimensions de l’homme, ni aux limites de mon admiration pour lui, mais aux bornes de mes propres capacités !
Car pour moi, Marcel a toujours été Grand ! D’ailleurs, ayant peu fréquenté Paris pendant mes études, il fut, pour moi, d’abord un mythe. Une sorte de Prométhée, créateur et animateur de mouvements, et particulièrement de mouvements de lutte anticolonialiste. Un activiste, voire un agitateur : j’entendais parler des nombreuses réunions qui se tenaient à son domicile parisien, de ses prises de parole aussi spectaculaires qu’improvisées – par exemple à l’occasion d’une arrestation mouvementée, alors qu’on lui refusait le droit de « quitter le territoire » dit national : « Camarades démocrates français, criait-il, levant les deux bras en l’air et secouant une toge imaginaire, voyez comment l’on traite un patriote en votre nom… ! »
Les adjectifs abondent quand on veut parler de Marcel : fougueux, volcanique, généreux, entier, intègre, intransigeant… On le dit aussi militant anticolonialiste et humaniste hors normes, infatigable.