— Par Jean-Marie Nol, économiste —
La nécessité de créer une nouvelle banque de développement économique en Guadeloupe et en Martinique devient de plus en plus urgente dans un contexte économique où la cherté de la vie pèse lourdement sur les habitants. En effet, les mesures actuellement à l’étude, comme la révision de la taxation sur les produits de première nécessité, les aides directes et indirectes au transport, le financement très hasardeux de la continuité territoriale, ainsi que la maîtrise concertée mais quelque peu illusoire des marges des distributeurs, ne suffisent plus. Il est crucial d’aller au-delà de ces premières actions de réflexion pour s’attaquer aux facteurs structurels qui aggravent cette situation, tels que les coûts élevés du transport, de l’énergie, de la construction et de l’immobilier . Il devient évident que pour apporter des réponses durables à ces problèmes, il faut impérativement repenser le modèle économique des Antilles françaises.
Nous n’avons eu de cesse dans le passé de marteler cette évidence dans plusieurs précédentes Tribunes. Certes les idées contenues dans mes écrits commencent à infuser mais malheureusement trop lentement. Le modèle actuel, hérité de la départementalisation, repose principalement sur les importations, ce qui expose fortement la Guadeloupe et la Martinique aux fluctuations des marchés internationaux et à des coûts de transport exorbitants.