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Les préjugés sexistes « enracinés », pas d’amélioration en dix ans, déplore l’ONU

Il n’y a eu aucun progrès ces dix dernières années dans la réduction des préjugés sexistes, “enracinés” dans les sociétés malgré les campagnes pour le droit des femmes comme MeToo, a déploré l’ONU lundi.

Utilisant les données du World Values Survey – projet international sur l’évolution des valeurs et des croyances dans le monde – dans 80 pays couvrant 85% de la population mondiale, le PNUD a mis à jour son Indice des normes sociales de genre (GSNI) qui intègre des dimensions politique, économique, liées à l’éducation et à l’intégrité physique.

Chez les hommes comme chez les femmes, “les normes sociales basées sur les préjugés de genre sont largement répandues dans le monde: près de 90% de la population a au moins un préjugé” sexiste parmi sept passés en revue par le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD).

Ces “préjugés sont répandus chez les hommes et les femmes, suggérant qu’ils sont profondément incrustés et influencent les hommes et les femmes à des degrés similaires”, poursuit le rapport.

Utilisant les données du World Values Survey – projet international sur l’évolution des valeurs et des croyances dans le monde – dans 80 pays couvrant 85% de la population mondiale, le PNUD a mis à jour son Indice des normes sociales de genre (GSNI) qui intègre des dimensions politique, économique, liées à l’éducation et à l’intégrité physique.

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Étude de l’Observatoire des inégalités : 4,8 millions de personnes vivent sous le seuil de pauvreté, soit 940 euros par mois

Où en est-on des inégalités ? Le contexte de 2023 est paradoxal. D’un côté, la baisse du chômage porte ses fruits. De l’autre, la hausse des prix frappe de plein fouet les ménages modestes. Louis Maurin vous présente l’ouvrage qui vient de paraître.

Le niveau de vie médian est de 1 880 euros par mois pour une personne seule après impôts et prestations sociales (donnée 2020). Cela signifie que la moitié de la population gagne moins, l’autre moitié davantage.

4,8 millions de personnes vivent sous le seuil de pauvreté fixé à 50 % de ce niveau de vie médian, soit avec moins de 940 euros par mois. 7,6 % de la population est concernée.

À l’autre bout de l’échelle des revenus, on compte 4,5 millions de personnes au-dessus du seuil de richesse fixé au double du niveau de vie médian, soit 3 762 euros après impôts pour une personne seule (donnée 2020). Elles représentent 7 % de la population, ce qui signifie qu’elles gagnent plus que 93 % des Français.

Ces inégalités de niveau de vie s’expliquent principalement par les écarts de salaires.

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Lucien Dégras, le passeur du jardin créole

— Par Jean-Claude Degras —

Né en1927, Lucien Dégras appartient à cette génération des années vingt, celle de l’entre-deux guerres où se forgent les premiers souvenirs, et celle de 1945, où en classe de terminale il découvre la dimension politique de la poésie, au lycée Schoelcher avec pour professeurs René Mesnil, auteur du manifeste « Légitime défense » et Aimé Césaire.

Jeune ingénieur agronome, il est en 1950 nommé en Guinée et découvre à sa grande surprise l’enchainement de la spoliation et de l’exploitation humaine sous le manteau hideux des droits de l’Homme. Se sentant spontanément investi d’une mission à l’égard de ses frères d’Afrique, il agace ceux qui défendent une certaine idée de la France. Au milieu des effervescences du contexte colonial il est expulsé d’Afrique pour avoir simplement invité un « indigène » chez lui. Muté en Guadeloupe au début au début des années soixante, il est nommé en 1964 directeur de l’Institut National de la Recherche Agronomique Antilles-Guyane (INRA).

Le constat est amer. Qui produit légumes, fruits, viandes d’un bout de l’année sur l’autre venus entièrement d’ailleurs et de nulle part, quand la malbouffe s’installe dans nos assiettes – quand le chlordécone pollue nos terres – quand la chimie empoisonne nos terres, quand les OGM se révèlent être un fiasco scientifico-industriel ?

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Quelques aspects de la poésie de Roger Parsemain

Intervention au Mai-Poésie 2023 de Balisailles

— Par Georges-Henri Léotin —

Nous voudrions articuler cette présentation de Roger Parsemain à partir de 3 grands axes :

I) La poésie de Parsemain comme ouverture au monde

II) Histoire et Géographie chez R.P.

III) Poésie et sacré chez R.P.

*

I. La poésie comme ouverture au monde…

Le rapport de l’Homme avec le monde, avec la nature, peut être un rapport de domination, d’exploitation. L’Homme se veut alors comme « maître et possesseur » de la nature, selon la formule cartésienne bien connue. A l’inverse de cette prétention à la domination et à l’asservissement, la poésie peut être un moyen d’ouverture au monde, un accès à tout ce qui nous échappe dans notre quotidien quand notre rapport à la nature est purement utilitaire et technique. Écoutons Parsemain qui nous invite à nous émerveiller d’une aurore :

« Ouvre les yeux
Pour découvrir le don du jour
Avec le couteau de l’absinthe
Pupille verte d’une victoire brève
Au zinc du premier bar ouvert »

(Ma ville fervente, p.53)

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Marche des fiertés : plusieurs dizaines de milliers de personnes ont manifesté

Des dizaines de milliers de personnes ont participé samedi dans plusieurs villes, dont Toulouse, Nantes ou Bordeaux, à des marches des fiertés, brandissant les traditionnels drapeaux arc-en-ciel, dans une ambiance festive.

La police a comptabilisé 14 000 manifestants à Toulouse, ainsi qu’à Nantes, et 4 900 à Bordeaux, où ils ont déambulé autour de l’hypercentre jusqu’à la rive droite de la Garonne.

« Nous ne sommes pas à guérir »

« Uni.e.s pour ne pas crever », « Nous ne sommes pas à guérir » ou « Faites l’amour, pas la gay-re », pouvait-on lire à Toulouse sur certaines des pancartes, souvent écrites en anglais, alors que de nombreuses personnes dansaient avec enthousiasme au rythme de la musique diffusée par les chars du défilé.

« Ça ne fait pas très longtemps que j’assume ma lesbianité. Cette marche est une occasion d’être fière de moi-même », explique à l’AFP Anne, 50 ans, une manifestante toulousaine qui ne souhaite pas donner son nom de famille.

Sa compagne Marie, 60 ans, se dit « militante politique ». « Je fais les marches depuis 40 ans et continuerai à les faire jusqu’à ce que mort s’ensuive », précise-t-elle, souriante, avant d’ajouter : « C’est ma vie ».

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Tropical, tempéré, continental, polaire… les zones climatiques vont complètement changer d’ici 2100

— Par Florence Santrot —

Le climat de la Terre sera complètement différent en 2100. Selon une étude publiée dans la revue Earth’s Future, les zones climatiques seront méconnaissables d’ici quelques décennies en raison du réchauffement de la Terre. Celles-ci ont été établies dans une carte de classification créée par Wladimir Köppen dans les années 20 puis mise à jour en 1961 par Rudolf Geiger.

Ces zones sont basées sur les précipitations et les températures et ont, depuis, été régulièrement mises à jour, à la marge. Elles classent les différentes régions du monde en cinq grandes zones climatiques : tropical, sec, tempéré, continental et polaire. Une nouvelle étude, établie par une équipe de climatologues de l’université George Mason (Virginie, États-Unis) avertit d’importants bouleversements à venir.

Des zones climatiques qui pourraient changer du tout au tout d’ici 2100

Paul Dirmeyer, le directeur de l’étude en question, souligne que les premiers effets du dérèglement climatique sont déjà bien visibles sur la classification Koppen-Geiger : « Le réchauffement du climat et les modifications des précipitations entraînent des changements notables dans les zones climatiques

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Haïti : L’actualité d’un « dap piyanp » politique à la question sociale haïtienne

— Par Renel Exentus —

Le gouvernement et le Haut Conseil de Transition (HCT)1 ont réuni leurs partisans dans le luxueux hôtel Karibe dans les hauteurs de Pétion-ville dans le cadre d’un forum politique le 23 et 24 mai 2023. Il a été question de discuter de la gouvernance, de l’insécurité et les changements constitutionnels. L’ambiance s’apparentait à une stratégie de gestion d’un « dap piyanp » politique. Le terme « dap piyanp » exprime en créole haïtien l’action d’usurper ou d’accaparer quelque chose. Sur le plan politique, c’est l’idée de vol et de confiscation du pouvoir politique. Les classes populaires et la paysannerie haïtiennes demeurent les traditionnelles victimes de ce « dap piyanp » politique dans la mesure où elles sont exclues de tout processus de prise de décision sur la gestion politique et économique du pays2. Cette exclusion a été une constante de l’histoire nationale mais elle a pris une proportion beaucoup plus importante au cours des cinq dernières décennies3. Dans ce texte, l’accent va être mis sur l’interprétation du Forum politique des 23 et 24 mai 2023 comme une tentative de consolidation du dernier « dap piyanp » politique en date.

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Taxons les entreprises des énergies fossiles : nos vies avant leurs profits !

Campagne lancée par : Greenpeace, CARE, Alternatiba, ANV-COP 21, Terre des Hommes France, RAC, Oxfam France 

Près de 200 milliards de dollars de bénéfices : voilà ce que à eux seuls cinq grands groupes pétroliers occidentaux (TotalEnergies, ExxonMobil, Chevron, BP et Shell) ont engrangé en 2022. Pendant ce temps-là, les populations des pays du Sud ont continué de payer le prix fort des conséquences du dérèglement climatique (inondations au Pakistan et en Afrique du Sud, canicules en Inde…) dont elles ne sont pourtant pas responsables. Il est temps d’exiger que les plus pollueurs paient !

 
Pourquoi faut-il agir maintenant ?

Les enjeux de financement climat seront au cœur du Sommet pour un Nouveau pacte financier mondial qui se tiendra à Paris les 22 et 23 juin prochains. Emmanuel Macron accueillera des che.ffe.s d’Etat et de gouvernement du monde entier. Nous, associations engagées pour la justice climatique, demandons à ces leaders politiques de taxer les super-pollueurs : les entreprises du pétrole, du gaz et du charbon qui condamnent la planète tout en continuant à s’enrichir.
Pourquoi ? Il est grand temps que l’industrie des énergies fossiles contribue à réparer les dommages qu’elle a générés en finançant la réponse aux pires impacts climatiques subis par les populations du Sud.

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Juin 2023 : le Mois de la Santé Sexuelle en Martinique

« Ma santé oui, ma santé sexuelle aussi ! »

Cette année à l’occasion du mois de la santé sexuelle qui se déroulera du 05 au 25 juin, une campagne régionale de sensibilisation sera diffusée sur différentes thématiques de la santé sexuelle et accompagnera les actions de prévention programmées durant tout le mois de juin.
Contraception, infections sexuellement transmissibles (IST), consentement, dysfonctions sexuelles : il est normal de se poser des questions sur la sexualité et il ne faut pas hésiter à en parler. Pour certains, ces sujets sont difficiles à aborder notamment dans le cercle familial. Il est donc essentiel d’engager une discussion autour de la santé sexuelle, de briser les tabous souvent à l’origine de fausses idées. La santé sexuelle est partie intégrante de la bonne santé, elle doit être une préoccupation pour soi mais également pour ses partenaires. L’objectif des semaines de la santé sexuelle est d’informer et de sensibiliser tous les publics sur les problématiques de la santé sexuelle au sens large, en mettant en lumière les actions menées par de nombreux partenaires institutionnels et associatifs

4 Thématiques prioritaires cette année

La sante sexuelle regroupe l’ensemble des questions liées à la sexualité et à la santé reproductive dans divers domaines.

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Pour la restauration du mobilier de la cathédrale Saint-Pierre

Le diocèse de Martinique ouvre un nouveau chantier de l’archevêque pour la restauration du mobilier de la cathédrale Saint-Pierre. En effet, tous les bancs et toutes les statues de la cathédrale doivent être rénovés rapidement pour retrouver leur splendeur d’avant 1902. Les bancs actuels datent de 1923 et n’ont pas tous résisté aux attaques du temps.

HISTOIRE :
La cocathédrale Notre-Dame-de-l’Assomption de Saint-Pierre de la Martinique, anciennement église du Mouillage (chapelle), puis cathédrale Notre-Dame-du-Bon-Port est consacrée en 1859, en attendant la fin de la construction de la Cathédrale de Fort-de-France. Elle est alors “Cathédrale Notre Dame de l’Assomption ».

La chapelle originelle du mouillage est d’abord détruite en 1667 suite à un bombardement anglais dans la rade de Saint-Pierre puis reconstruite en 1675. Ce fut ainsi l’église du mouillage en 1694. Puis elle fut à nouveau détruite en mai 1902, à l’heure de la messe de l’Ascension, lors de l’éruption de la montagne Pelée qui a dévasté la ville de Saint-Pierre. Elle est reconstruite en 1923, au moment où Saint-Pierre retrouve son statut de municipalité, avec le soutien très efficace de l’industriel Victor Depaz.

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Clavier d’un retour au pays natal – Georges-Edouard Nouel

Jeudi 8 juin à 19h30 / Tropiques-Atrium

Piano : Georges-Edouard Nouel
Basse : Thérèse Henry
Batterie : Tom Moretti
Crédit photo : DR

Georges-Edouard Nouel est un musicien autodidacte, multi-instrumentiste, compositeur et arrangeur. Il s’exprime aussi bien dans la musique traditionnelle de la Caraïbe que dans le jazz. Il débute très jeune avec les instruments traditionnels antillais puis se consacre au piano. Il a collaboré avec Max Cilla, Bernard Lubat, Pierre Vassilliu et sur une quarantaine d’albums.

Après un long silence discographique, Georges-Edouard Nouel sort en 2021 un remarquable EP live Sketches Of, puis un album studio : Conversation with Georges Edouard Nouel… Le premier depuis le légendaire Chodo, paru en 1975 !

Le temps n’a pas de prise sur ce pianiste qui joue régulièrement dans les clubs parisiens, en leader ou sideman défendant sa musique. Un jazz libre, marqué tant par l’esprit Blue Note que par ses influences caribéennes, avec swing et élégance.

Georges-Edouard Nouel s’inscrit dans la lignée de pianistes antillais de sa génération, aussi talentueux que Marius Cultier, Michel Sardaby ou Alain Jean-Marie. Cette légende du jazz antillais, à la longue, mais méconnue carrière, est de retour en Martinique après près de 30 ans.

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Clavier d’un retour au pays natal – Jimmy Felvia

Samedi 10 juin à 19h30 / Tropiques-Atrium
Piano : Jimmy Felvia
Basse : Thierry Jean-Pierre
Batterie : Tilo Bertholo
Crédit photo : Choko

Convergence

Jimmy Felvia débute le piano à l’âge de sept ans avec le clarinettiste Barel Coppet qui lui apprend les bases de la musique antillaise !

En 2002, il intègre à Paris la Bill Evans Piano Academy, célèbre école de jazz. A partir de 2005 il se produit sous son nom et enregistre en 2007 son premier album, Sweet Caraïb, qui remporte un succès aux Antilles et reçoit une double nomination aux prix SACEM 2008. En 2013 il sort Spirit Up Trio, aux sonorités Urban Jazz.

Jimmy Felvia a collaboré avec des artistes d’horizons divers : Sulaiman Hakim, Chyco Siméon, Victor O, Maurice Bouchard, Franck Nicolas… Sa musique puise dans ses racines antillaises, les chants traditionnels et rythmes du Bèlè, tel une quête intérieure enrichie de ses différentes influences.Il présente son tou nouvel opus, Convergence, salué par la critique.

Jimmy Felvia, un jazzman passionné

Midi Libre
Tarif C 30€ 25€ 12€

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Chlordécone : nouveau jalon dans une bataille vitale 

— — Le n° 302 de « Révolution Socialiste », journal du G.R.S. —

« LPDM à voulu réunir les élus autour de son initiative, mais il n’y avait pas beaucoup d’élus » : Tel fut le titre du reportage de Martinique 1ère samedi dernier après la rencontre élus /mouvement social. Malgré l’intérêt indiscutable du reportage, tout dans le titre mérite correction.

Lyannaj pou dépolyé Matinik (LPDM) a, du début à la fin de la rencontre, expliqué que l’initiative de la nouvelle mobilisation en cours, doit être mise au crédit d’une organisation dépassant d’emblée le cadre de LPDM, et qui s’identifiera sous le nom de Simenn Matinik Doubout (gaoulé kont chlordécone).

Il ne s’agissait d’ailleurs pas de rassembler « autour de LPDM », mais de concrétiser une jonction entre mouvement social et activité des élu-e-s comme levier pour une levée en masse de la population. Quant au nombre, si on souhaitait davantage d’élu·e·s, on retiendra surtout la présence du rapporteur de la question à la CTM, d’un des 4 députés martiniquais, des maires des deux plus grandes villes de Martinique.

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« Artiste ! » & « Optimisme »

— Par Patrick Mathelié-Guinlet —

« Artiste ! »

Atteindre l’impossible,
de lui faire sa cible :
rêve inimaginable
pour n’être pas minable…

Lorsque d’Art il s’agit,
susciter la magie…
Comme au vent roseau plie,
tutoyer la folie
sans y perdre l’esprit…

Inventer l’inédit
quand tout a été dit !
De l’amour être épris
pour n’être point maudit…

Toujours être surpris
pour éviter l’ennui
et conserver l’envie
pour demeurer en vie !

« Optimisme »

Si la vie est comme un festin,
encore faut-il s’attabler…
Je ne crois pas que le destin
soit d’avance déterminé !

Simple affaire de volonté,
de motivation et d’envie.
D’un homme c’est la liberté
que de pouvoir rêver sa vie

et d’ensuite vivre ses rêves
en y mettant son énergie
avant que son temps ne s’achève
car rien d’avance n’est écrit…

J’ai balancé mon horoscope,
écrasé ma dernière clope,
me suis levé, bien décidé
d’à belles dents la vie croquer !

Patrick MATHELIÉ-GUINLET

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Il était une fois… « Grâce à Dieu », film de rançois Ozon & documentaire de Claire Duguet

 Le film à 21h + le docu à 23h 10 sur Arte et en replay jusqu’au 5 août 2023

Retour, avec ses protagonistes, sur la genèse de « Grâce à Dieu » de François Ozon, chronique puissante et sensible d’un scandale réel de pédophilie dans l’Église, dont l’écho fut retentissant.

Il voulait « filmer un homme qui pleure« . « Un peu par hasard« , François Ozon tombe alors sur les témoignages de membres de La Parole libérée, une association lyonnaise regroupant d’anciens scouts victimes du prêtre pédocriminel Bernard Preynat de 1970 à 1991. Le prolifique réalisateur, qui s’est frotté à tous les styles, rencontre plusieurs hommes auxquels il envisage d’abord de consacrer un documentaire. Parmi eux se trouvent Alexandre Hezez, le premier à avoir porté plainte en 2015, après des mois d’échanges infructueux avec le cardinal Barbarin pour obtenir la destitution de son agresseur, toujours en activité à l’époque, et François Devaux, le cofondateur de l’association, qui a mené l’offensive médiatique. Face à leurs réticences à s’exposer à nouveau, le cinéaste s’oriente vers la fiction. Au plus près de la réalité, son scénario embrasse le combat collectif de La Parole libérée pour faire reconnaître la responsabilité de l’Église dans ce scandale, tout en capturant les répercussions intimes du traumatisme sur ces trois hommes – incarnés par Melvil Poupaud, Denis Ménochet et Swann Arlaud – et leur entourage.

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Il faut que la Démocratie respire

— Par Frantz Succab —

Au moment où un énième Congrès des élus guadeloupéens va avoir droit aux actualités dans la presse et l’opinion résiduelle encore attentive à la chose politique ; au moment où la désespérance latente se shootera au lespwa-a-malpapay, on peut se demander comme de coutume s’il s’agit en vérité d’un moment de respiration démocratique.

Hélas, que pour que la démocratie respire dans nos parages, il faut lui ôter toute la charge qui lui pèse sur la gorge. Cette charge ne vient pas seulement d’un seul ou de plusieurs élus ou d’un quelconque parti politique, mais de la Guadeloupe entière telle qu’elle fonctionne. C’est le poids des mentalités, celles qui ont conduit à la municipalisation des esprits, à l’électoralisme forcené pervertissant le sens profond du libre choix citoyen. En somme, le poids du clocher sur l’esprit public et la liberté.

Interrogeons-nous honnêtement, du fond du cœur ? Les guadeloupéens ont-ils jamais exercé sans peur de leur ombre leur pouvoir de tout changer, tel qu’on l’entend bougonner dans les foules toute la sainte journée ? Il ne s’agit pas que de changer de maire, mais surtout de société et, partant, de vision de l’avenir : le mode de production et les rapports sociaux, les modes de délibération collective et de gestion des affaires de la Cité. 

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GBH, mécénat et travaux sur l’histoire de l’esclavage…

— Par Max Dorléans (GRS) —

La très récente prolongation du « partenariat de mécénat » (24 mai) entre le groupe Bernard Hayot (GBH) et la Fondation pour la Mémoire de l’Esclavage (représentée par son président Jean-Marc Ayrault), est presque passée inaperçue chez nous.

Pourtant, le moins qu’on puisse dire, c’est que ce « partenariat » de GBH avec une fondation ayant explicitement pour objet de travailler sur la question de l’esclavage, n’a rien d’anodin. Voire il est même contraire aux intérêts de fond de GBH. En effet, outre l’intérêt fiscal tiré de ce type d’association, l’objet même de l’étude – comme par ailleurs son ambition – est loin d’être ordinaire. Puisqu’en l’occurrence, le plus grand groupe économique et financier martiniquais (et des DOM) se paye le « luxe » de contribuer à des travaux et recherches sur la question à l’origine de la fortune de Bernard Hayot (et de sa famille), et de la puissance de GBH. Un « luxe » donc formellement contradictoire avec ses intérêts, sauf qu’ici, l’objet de ce travail se veut abstrait (de science historique pure, comme une matière inerte), « pour l’intérêt général et la cohésion nationale », et non évidemment à portée partisane, sociale et politique.

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Décès de Françoise Gilot, artiste longtemps éclipsée par sa relation avec Pablo Picasso

La peintre et écrivaine française Françoise Gilot est morte. Âgée de 101 ans, elle fut la compagne de 1944 à 1953 du peintre Picasso dont elle fut souvent décrite comme la muse. Mais aussi celle qui osa lui dire non.

Illustration :Self Portrait (Figure in the Wind)

Née le 26 novembre 1921 à Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine) et morte le 6 juin 2023 à Manhattan, Françoise Gilot, est une artiste peintre et écrivaine française. Elle est Régente du Collège de ’Pataphysique.

Biographie
Née Marie-Françoise Gilot, elle est issue d’une famille bourgeoise de Paris, Françoise Gilot est la fille d’Émile Gilot, chimiste et fondateur des Parfums Gilot, et de Madeleine Renoult, peintre aquarelliste. Elle commence des études de droit mais, plus attirée par sa passion pour l’art, suit les traces de sa mère aquarelliste et s’oriente vers le dessin et la peinture. En mai 1943, elle rencontre Pablo Picasso, alors amant de Dora Maar. Elle est sa compagne de 1944 à 1953, et la mère de deux de ses enfants, Claude (1947) et Paloma (1949). Picasso, durant leur période de vie commune, la représente sous l’apparence de la Femme fleur, radieuse et solaire.

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À New York, une exposition montre la face noire de Pablo Picasso

L’exposition It’s Pablo-matic dénonce le comportement du maître espagnol, décédé il y a cinquante ans, et rend justice aux femmes artistes des XXe et XXIe siècles qui n’ont pas connu sa gloire.

 Du 2 juin au 24 septembre, l’exposition présente près d’une centaine d’œuvres, dont des pièces de Picasso et des sélections de femmes artistes des XXe et XXIe siècles telles que Cecily Brown, Renee Cox, Käthe Kollwitz, Dindga McCannon, Ana Mendieta, Marilyn Minter, Kiki Smith, May Stevens, et Mickalene Thomas.

Dans son spectacle Nanette sur Netflix, l’humoriste Hannah Gadsby éreinte la figure de Picasso, ce symbole de domination masculine qu’elle « déteste ». Au Brooklyn Museum à New York, l’exposition sur le maître du cubisme porte sa patte, mais se veut plus nuancée et rend justice aux femmes qui n’ont pas connu la gloire de l’artiste espagnol.

It’s Pablo-matic: Picasso selon Hannah Gadsby, du 2 juin au 24 septembre, est l’une des expositions attendues dans le cadre des nombreuses célébrations, sous l’égide de la France et de l’Espagne, des cinquante ans de la mort du peintre des Demoiselles d’Avignon (1907) et de Guernica (1937).

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Une journaliste du Télégramme auditionnée par l’IGPN : la protection des sources menacée

— Syndicat National des Journalistes —

Le jeudi 25 mai dernier, Anne-Cécile Juillet, journaliste à la rédaction du Télégramme a été convoquée au commissariat de police de Lorient en vue d’une audition par l’Inspection générale de la police nationale (IGPN). Cette convocation entrait dans le cadre d’une enquête pour « violation du secret de l’instruction et recel de violation du secret de l’instruction » diligentée par le procureur de la République de Vannes, et faisait suite à un article publié le 17 septembre 2021 à la suite d’agressions à l’acide d’une mère de famille à Vannes puis d’un footballeur professionnel du FC Lorient.

La journaliste a bien évidemment refusé de révéler l’origine de ses informations au nom de la protection du secret des sources, comme le permet la loi du 4 juillet 2010.

Cette audition intervient après des procédures similaires, la dernière en date, début avril, concernait deux journalistes de Ouest-France et du Courrier de l’Ouest.

Moins récemment, mais dans la même logique de chasse aux sources des journalistes, des journalistes du Monde, de Radio France et du site d’information Disclose avaient été convoqués en mai 2019 et décembre 2022, par la direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), pour des soupçons d’atteinte au secret de la défense nationale.

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Un jeune sur cinq de la génération Z s’identifie comme LGBT+

Dans les 30 pays sondés par Ipsos, 9% de la population en moyenne se déclarent «queer», selon une enquête publiée au commencement du «Mois des Fiertés».

Les nouvelles générations ne s’identifient plus au schéma classique de l’orientation sexuelle. Selon une enquête Ipsos réalisée sur 30 pays, et publiée le 1er juin, 19% des personnes de la génération Z, c’est-à-dire nées en 1997 et après, s’identifient comme LGBT+ dans le monde. Toutes générations confondues, 9% des personnes interrogées par l’institut de sondage se déclarent «queer», c’est-à-dire dans cette catégorie, qui se décline en différentes sensibilités : homosexuels, bisexuels, pansexuels, asexuels, transgenres, et non-binaires (ou autre catégorie).

L’enquête, effectuée sur 30 pays à l’occasion du début du «Mois des Fiertés», montre des différences d’abord entre nationalités. Le Brésil arrive en tête avec 15% se disant LGBT+, suivi de l’Espagne (14%) puis de la Suisse (13%). L’Hexagone se trouve dans la moyenne, avec 10% des Français. En queue de peloton, les Péruviens ne sont que 4% à se déclarer dans cette catégorie.

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A propos du drapeau Rouge-Vert-Noir et de l’attitude des maires des communes de Martinique

— Par Marie-Hélène Léotin —
Une question a été posée, par un media, le 1er juin 2023, aux maires de Martinique à propos du drapeau Rouge-Vert-Noir: Pourquoi ce drapeau n’est-il pas hissé au fronton de votre mairie? 7 maires pour le moment l’ont fait.Certains maires ont répondu: le drapeau rouge-vert-noir n’est pas une priorité pour mes administrés. Il y a des choses bien plus importantes à faire pour améliorer la vie quotidienne de la population.
Je trouve étrange ce genre de réponse. C’est comme si un directeur d’école disait aux enseignants de son établissement: Vous savez, il faut donner la priorité aux matières « dites » fondamentales: lire, écrire, parler, le français, les mathématiques, les sciences. Les autres matières comme les arts, la musique, le dessin, la peinture, le sport, ne sont pas prioritaires. Vous faites si vous avez le temps. C’est une attitude criminelle. L’enfant a besoin, pour son équilibre physique et psychique, de toutes les matières, y compris de l’éducation artistique et sportive.
Le drapeau rouge-vert-noir est un symbole d’identité pour les Martiniquais. Il n’appartient plus aux seuls patriotes et indépendantistes.

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Festival du Théâtre Amateur à Trinité

Du 5 au 11 juin 2023 à la Maison de la Culture Armand Nicolas

Neuf troupes de théâtre dont dont de Trinité vont présenter le rédultat de leurs travaux réalisés tout au long de cette année. Cinq comédies, une tragi-comédie, une comédie musicale, deux spectacles pour le public jeune, le programme est bien rempli. En semaine les spectaccles débuteront à 19h, le dimanche à 18h30. Deuc matinées pour le jeune public se dérouleront le mercredi 9 juin à 9h et le samedi à 11h.

Le programme

Lundi 5 juin à 19h.

« À qui profite l’assassinat du journaliste martiniquais André Aliker ? » avec la troupe « Les jeunes seniors du théâtre de Schœlcher ».

Mardi 6 juin à 19h

« Le partage » avec la troupe Ciara de La Trinité.

Mercredi 7 juin à 19h

« Débouya ba péchè » avec la troupe YO LA du Carbet.

Jeudi 8 juin à 19h

« Le Blâme » avec la troupe Les flammes rebelles de La Trinité.

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Livres en folie, édition de juin 2023, et la pseudo « Cabale autour de Prosper Avril »

— Par Robert Berrouët-Oriol, linguiste-terminologue —

La station radio Mélodie FM a diffusé à Port-au-Prince, le 29 mai 2023, un éditorial du journaliste Marcus Garcia intitulé « La cabale autour de Prosper Avril » d’une durée de 5 : 46 mn (cliquer sur l’icône pour l’écouter).

Afin de se faire une idée objective du débat qui agite les milieux littéraires en Haïti depuis quelques semaines au sujet de la participation de Prosper Avril, à titre d’invité d’honneur, à l’édition 2023 de Livres en folie, la version audio de cet éditorial maladroitement et faussement affublé du terme « cabale » doit être écoutée avec attention. Elle doit également être mise en perspective par la lecture réfléchie d’un article fort intéressant mais non signé paru dans Le Nouvelliste du 29 mai 2023, « L’œuvre de Prosper Avril et Livres en folie ». Cet article a pour sous-titre « Livres en folie a désigné Prosper Avril comme Invité d’honneur de son édition 2023 ».

Sommes-nous en présence d’une « cabale » avérée contre l’ancien « stratège » du Palais national durant la dictature des Duvalier père et fils, l’ex-général Prosper Avril, et contre Livres en folie ? 

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« 3 fous parlent dans la rue » et « Plein Emploi »

— Par Roland Sabra —

Amateur : nom. 1) Personne qui aime, cultive, recherche (certaines choses).
2) Personne qui cultive un art, 
une science pour son seul plaisir.
Le Robert

« 3 fous parlent dans la rue »

En mai-juin, revient la saison du théâtre amateur, ce théâtre qui prend son essor au début du XXe siècle comme ne témoigne la création en 1907 de  la Fédération nationale des compagnies de théâtre amateur (FNCTA). S’il existe plusieurs dizaines de troupes en Martinique, elles sont des milliers dans l’hexagone avec une concentration particulière dans le département des Deux-Sèvres, dans lequel une enquête de 2018 recensait 174 troupes et 100.000 spectateurs par an1.

Le 2 juin, à l’Espace Camille Darsière, Élie Pennont présentait, comme restitution, une partie du travail qu’il dirige dans le cadre de l’Atelier Théâtre du SERMAC. Comme il le fait souvent il a puisé dans le riche catalogue de l’écrivaine martiniquaise Francine Narèce pour en extraire « 3 fous parlent dans la rue ». On rappellera avoir vu il n’a pas si longtemps mémoire, « Chimamanda », ou « Pour 2 francs ou le massacre des ouvriers de la canne au François ».

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