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« L’Or », d’après Blaise Cendrars

Jeudi 16 janvier, Vendredi 17 janvier & Samedi 18 janvier à 19h30 au T.A.C.

Spectacle musical Adaptation, mise en scène et jeu Xavier Simonin

Adapté et mis en scène par Xavier Simonin, L’Or, le chef-d’œuvre de Blaise Cendrars, est un spectacle qui nous plonge dans une épopée à la fois héroïque et tragique. À travers l’histoire vraie de Johann August Sutter, un aventurier suisse devenu l’un des hommes les plus riches du monde avant de tout perdre, Cendrars nous raconte une aventure humaine d’une grande intensité, marquée par l’espoir, l’ambition et la ruine. Ce roman publié en 1925 est l’une des œuvres majeures de l’écrivain, qui abandonne ici la poésie pour se consacrer à la fiction romanesque, tout en conservant son goût pour l’aventure et les récits flamboyants.

Xavier Simonin, acteur et metteur en scène prolifique avec une carrière de plus de trente ans, a su s’emparer de ce récit épique et de ses enjeux universels. De ses premières créations comme L’Or et Les Raisins de la colère qui ont tourné dans de nombreux pays, à ses plus récentes productions comme Oreille Rouge (inspirée de l’œuvre d’Eric Chevillard), Simonin mêle avec brio théâtre classique et enjeux contemporains.

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« Le dernier repas », un film de Maryse Legagneur

Jeudi 16 janvier – 19h – Tropiques-Atrium
— Par Sarha Fauré —

Drame familial écrit et réalisé par Maryse Legagneur. Avec Gilbert Laumord, Marie-Evelyne Lessard et Mireille Metellus. Québec, 2024, 111 minutes. Présenté en primeur au Festival international du film black de Montréal le 26 septembre..

Le dernier repas, premier long métrage de la documentariste Maryse Legagneur, se distingue par sa capacité à fusionner mémoire collective et réconciliation intime. S’inspirant de témoignages poignants recueillis au fil des années auprès de survivants de la dictature des Duvalier, ce drame intergénérationnel plonge le spectateur dans les profondeurs du traumatisme laissé par un passé sanglant, tout en explorant le pouvoir guérisseur des liens familiaux.

Le film suit Reynold Célestin, un ancien prisonnier politique haïtien, qui, alors qu’il est en phase terminale d’un cancer de l’estomac à Montréal, demande à revoir sa fille, Vanessa. Loin de la réconciliation facile, cette rencontre est marquée par des non-dits et une violence intergénérationnelle qui trouve son origine dans les épreuves vécues par Reynold durant ses années de détention à la sinistre prison de Fort Dimanche. Par le biais de repas haïtiens soigneusement préparés par Vanessa et sa tante, une figure marquante de la cuisine familiale, les deux personnages commencent lentement à dénouer le silence pesant qui a régné entre eux pendant près de vingt ans.

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Haïti et au-delà : impact de la violence des gangs et des crises familiales sur les populations vulnérables

— Par Sarha Fauré —

La situation en Haïti continue de se détériorer sous l’effet de la violence des gangs armés qui ravage le pays. Selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), plus d’un million de personnes ont été déplacées en raison de cette violence, un chiffre qui a triplé en un an, passant de 315 000 à plus d’un million de personnes déplacées. Parmi ces déplacés, plus de la moitié sont des enfants, un fait particulièrement préoccupant. Ce phénomène constitue le plus grand nombre de déplacements jamais enregistré en Haïti, et il met en lumière la profondeur de la crise humanitaire.

Les familles haïtiennes sont confrontées à une instabilité qui perdure. Beaucoup d’entre elles ont dû se déplacer plusieurs fois, fuyant la violence des gangs qui contrôlent aujourd’hui 85 % de la capitale, Port-au-Prince. L’impact de cette violence s’étend au-delà de la simple perte de logement, affectant gravement les services essentiels tels que la santé, l’éducation et la sécurité alimentaire. La situation est particulièrement critique dans la région métropolitaine de Port-au-Prince, où les déplacements ont doublé en un an, aggravant les conditions de vie des habitants.

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Outremer :un enfant sur deux vit avec un seul parent, le plus souvent sa mère

En 2023, près de trois enfants sur dix en France vivent avec un seul de leurs parents, une tendance qui a progressivement augmenté au fil des années. Si cette proportion reste stable depuis 2018, elle représente un véritable bouleversement par rapport à 1990, où seulement 11 % des enfants grandissaient dans une famille monoparentale. La situation se décline en plusieurs formes, avec une large majorité des enfants vivant dans une famille monoparentale où la mère est généralement le parent référent.

D’après les données de l’Insee, parmi les enfants de parents séparés, seule une minorité bénéficie de garde alternée (14 %), la plupart étant élevés principalement par un seul parent. En 2023, 67 % des enfants vivent dans une famille dite « traditionnelle », avec les deux parents, tandis que 23 % évoluent dans une famille monoparentale, et 10 % dans une famille recomposée.

Les familles monoparentales, souvent plus vulnérables, sont caractérisées par des conditions de vie moins favorables comparées aux familles « traditionnelles ». En effet, ces foyers connaissent fréquemment des difficultés d’emploi et de logement, avec une proportion importante de mères vivant dans des situations de précarité.

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Victoires de la musique 2025 : la liste complète des nommés de la 40e édition

Les Victoires de la Musique 2025, célébrant cette année leur 40e édition, s’annoncent particulièrement excitantes. L’événement, qui aura lieu le 14 février 2025 en direct de la Seine Musicale, mettra en lumière les artistes français les plus en vue, avec une cérémonie diffusée en prime time sur France 2 et France Inter, et présentée par Léa Salamé et Cyril Féraud.

Cette édition marque un moment historique pour la cérémonie, qui voit le légendaire Alain Souchon devenir le président d’honneur, ajoutant une touche de prestige à cette soirée qui s’annonce inoubliable. Le programme, un incontournable de la scène musicale française, est centré sur les performances des artistes, mais aussi sur les choix de l’Académie des Victoires, qui décerne les prix dans une série de catégories prestigieuses.

Parmi les nommés cette année, plusieurs figures incontournables se distinguent. Dans la catégorie Artiste féminine, Clara Luciani, Santa, Zaho de Sagazan et Yseult se disputeront la victoire. Du côté des hommes, la compétition sera rude entre Gims, Justice, Philippe Katerine et Tiakola. En ce qui concerne les révélations, on retrouve Pierre Garnier, Lucky Love et Aliocha Schneider chez les masculins, et Solann, Styleto et Yoa parmi les féminines.

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Angélique Angarni-Filopon : Sois belle et tais-toi!

L’expression « sois belle et tais-toi » semble résonner particulièrement dans le cas d’Angélique Angarni-Filopon, Miss France 2025, qui, quelques semaines après son élection, s’est retrouvée au cœur d’une polémique après un silence gêné lors d’une interview. Interrogée sur son soutien aux victimes des attentats de Charlie Hebdo, la Miss Martinique de 34 ans a choisi de ne pas répondre, invoquant sa fonction de neutralité. Ce refus d’exprimer un avis sur un sujet politique a déclenché une vague de critiques, notamment sur les réseaux sociaux, où elle a été accusée de ne pas prendre position face à des enjeux aussi importants que la liberté d’expression.

Ce silence a suscité des réactions variées, allant de l’incompréhension à l’indignation, certains estimant qu’une figure publique comme Miss France devait afficher une position claire sur de telles questions. Face à cette polémique, Angélique Angarni-Filopon a expliqué qu’elle avait agi ainsi par respect de sa fonction, qui, selon elle, impose une certaine réserve sur les sujets politiques et religieux. Elle a également affirmé sur Instagram que la liberté d’expression était pour elle essentielle et qu’elle condamnait fermement les actes terroristes, soulignant qu’elle comprenait que son silence ait pu être mal interprété.

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L’avenir économique et financier de la Guadeloupe ne devrait pas se jouer uniquement sur l’autonomie politique  !

— Par Jean-Marie Nol —

L’avenir de la Guadeloupe, et plus largement celui des Antilles françaises, semble se cristalliser autour d’un débat institutionnel complexe et clivant, porté par des aspirations autonomistes renouvelées. Pourtant, derrière les promesses d’un futur émancipé se cache une réalité faite d’incertitudes économiques, de dépendances structurelles et d’enjeux géopolitiques majeurs. La récente tribune du président de région Ary Chalus, plaidant pour un basculement statutaire vers l’autonomie en invoquant l’article 74 de la Constitution française, illustre parfaitement cette tension entre un idéal politique et une absence criante de planification rigoureuse.

L’appel à une autonomie accrue repose sur des arguments qui, à première vue, séduisent par leur rhétorique : consultation populaire, transparence institutionnelle, et promesse d’un épanouissement collectif. Pourtant, ces notions abstraites masquent l’absence de réponses concrètes aux défis structurels. La Guadeloupe, comme la Martinique, souffre d’une économie fragilisée par une dépendance chronique aux transferts financiers de l’État français. Les recettes fiscales locales, comme l’octroi de mer, restent insuffisantes pour pallier les besoins d’un territoire confronté à un chômage endémique, à une inflation galopante et à des infrastructures défaillantes. L’autonomie, synonyme d’une responsabilisation accrue en matière de financement public, pourrait dès lors aggraver les fractures sociales et économiques déjà profondes, d’autant que l’État n’envisage plus de moyens financiers supplémentaires en raison de la situation dégradée des finances publiques.L’économie

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21 janvier 2025 : Petitot convoqué !

Le n° 378  de « Révolution Sociliste », journal du GRS —

Malgré la brièveté des délais de préparation, la mobilisation du lundi 30 décembre pour la libération immédiate de R.Petitot, a rassemblé une foule compacte et déterminée. Le renvoi des traditionnels « Boucans de la baie », la rapidité avec laquelle les gaz lacrymogènes ont été lancés sans aucune action préalable des manifestant·e·s montrent que la décision de maintenir Petitot n’avait que faire des plaidoiries des avocats, ni de l’intervention convaincante de l’intéressé. Ce dernier a eu beau concéder que ses propos n’étaient peutêtre pas assez veloutés, de souligner le contexte qui prouve nettement le parti pris malveillant d’un parquet particulièrement balourd, rien n’y a fait. Petitot devait rester en prison malgré le vide du dossier d’accusation.

Le 21 janvier, il s’agira de monter le niveau de la mobilisation de solidarité. Les prises de position depuis le début, de la CGT et de la CDMT, l’implication des organisations du KREY MOUVMAN POPILÈ MATINIK, la participation à titre individuel de militantes et militants d’autres mouvements, aux côtés du RPPRAC, doivent déboucher sur une mobilisation suffisante pour que l’État et ses sbires prennent la mesure de la colère populaire.

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Ciné Communes : le rendez-vous du film documentaire

Du mercredi 15 janvier au  samedi 25 janvier

Maryse Condé, La Liberté d’Ecrire
Stéphane Corréa – Bérénice Médias Corp., France Télévisions – 2024 – 52 min
L’écrivaine guadeloupéenne Maryse Condé, décédée le 2 avril 2024, a vu son œuvre ancrée dans l’histoire du colonialisme. Ce film est le voyage initiatique d’une jeune femme qui parcourt les Antilles, l’Europe, l’Afrique, à la recherche d’elle-même et qui, emportée par le vent de l’histoire, fait le douloureux apprentissage de la liberté : un voyage qui fera de Maryse Condé une immense dame de la littérature francophone.
BASSE-POINTE : Samedi 18 janvier à 17h00 à la Médiathèque
SAINT-PIERRE : Samedi 25 janvier à 19h00 à la Guinguette

Sous la Cendre, le Feu
Betty Raffaelli, Maurice Ferlet – Cinquillo Films, RANDEVU, Martinique La Ière – France Télévisions – 2024 – 52 min
Le film revient sur les mouvements sociaux de 1974… Parti des tra-vailleurs agricoles, il va finalement toucher tous les secteurs pro-fessionnels de la Martinique. Augmentation des salaires, arrêt de l’utilisation des pesticides, respect des travailleurs… la révolte va se transformer en grève générale. Elle se terminera en bain de sang avec la mort de deux manifestants.

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En Martinique, entre l’écrit et le verbe, c’est l’écrit qui s’envole et la parole qui imprime.

— Par Yves-Léopold Monthieux 

Si l’expression latine panem et circenses (du pain et des jeux) traverse toutes les générations de politiciens, nos princes martiniquais y ajoutent un troisième artifice amenant le peuple à accepter leurs décisions et leurs manquements, ou à s’y résigner : la magie des mots. A cet égard, est-ce une réminiscence de l’arbre à palabres de nos ancêtres africains ? Et est-il trop audacieux de considérer comme prémonitoire le vocable souvent incompris de Négritude ?

En effet, pour faire oublier le réel et le quotidien des Martiniquais, il n’y a pas mieux que le recours à la sémantique qui n’est pas avare de formules à jeter en pâture, dont on sait rarement ce qu’ils recouvrent. Qui donnent dans l’incantation et qui disent l’inverse de la réalité. Avant-hier c’était l’autonomie, le moratoire, entre autres. Hier issue de la nébuleuse constitutionnelle des articles 73 et 74, ce fut la fumeuse “troisième voie”. Voilà qu’aujourd’hui est livrée à la cantonade, l’idée d’une rupture, qui voudrait dire rupture pour certains, mais qui, pour d’autres, ne serait pas rupture mais autonomie, entendue comme le pouvoir de dire m… à la France, à son pouvoir régalien, sa police et sa justice.

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« My Sunshine », un film de Hiroshi Okuyama

À programmer en Martinique !
Avec Sosuke Ikematsu, Keitatsu Koshiyama, Kiara Nakanishi
Titre original Boku No Ohisama | 25 décembre 2024 en salle | 1h 30min | Drame

Synopsis
Tout public
Sur l’île d’Hokkaido, l’hiver est la saison du hockey pour les garçons. Takuya, lui, est davantage subjugué par Sakura, tout juste arrivée de Tokyo, qui répète des enchaînements de patinage artistique. Il tente maladroitement de l’imiter si bien que le coach de Sakura, touché par ses efforts, décide de les entrainer en duo en vue d’une compétition prochaine… À mesure que l’hiver avance, une harmonie s’installe entre eux malgré leurs différences. Mais les premières neiges fondent et le printemps arrive, inéluctable.

« My Sunshine » : L’éclat fragile de l’enfance

My Sunshine est le second long-métrage d’Hiroshi Okuyama, un jeune réalisateur japonais qui s’était fait remarquer en 2019 avec Jésus, une fable émouvante sur l’amitié entre un enfant et le Christ. Cette nouvelle œuvre, présentée en sélection Un Certain Regard au Festival de Cannes 2024, plonge à nouveau dans l’univers de l’enfance, mais cette fois à travers les yeux d’un garçon rêveur et bègue, Takuya.

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Né en 1942 aux USA, le fact-checking a du plomb dans l’aile

— Par Pascal Froissart(*) —

Mark Zuckerberg vient d’annoncer la fin du fact-checking sur Facebook et Instagram aux États-Unis. Née dans les années 1940 aux États-Unis, la vérification porte la marque de la Seconde Guerre mondiale et de la lutte contre la propagande ennemie, l’antisémitisme, le racisme et tout ce qui divise un pays en guerre. Dans L’Invention du fact-checking, Pascal Froissart, directeur du Celsa (Sorbonne Université) et chercheur en sciences de l’information et de la communication, revient sur les origines de cette démarche journalistique qui vit aujourd’hui une période charnière. Extraits.

En 1942, quelques semaines après l’entrée en guerre officielle des États-Unis, les Américains découvrent avec effarement qu’ils sont exposés à un danger nouveau, une menace sourde, une bombe à retardement posée à même le sol national. En ouvrant leur quotidien ou leur magazine, les lecteurs découvrent que les rumeurs les menacent désormais, que les rumeurs sont partout, que les rumeurs sont incontrôlables, et surtout que l’on peut et qu’il faut lutter contre les rumeurs.

Pour le moment, seul un quotidien de Boston, le Herald, semble saisir l’importance du sujet.

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Petites histoires fantaisistes, de Jean-Bernard Bayard (4)

« Marche Nocturne »
La lune cette nuit brillait sur une cime couverte d’une toute nouvelle couche de neige. Les étoiles brillaient d’une intensité remarquable et semblaient scintiller comme de beaux diamants dansl’immense firmament. L’air était hivernal, et faisait mal au nez si on respirait trop fort. Je marchais dans la clairière comme chaque soir après dîner, je n’avais même pas besoin de la torche de poche car il faisait presque clair ce soir-là. Les hibous semblaient déjà en train de chasser des rongeurs, je les entendais hululer, siffler, et même aboyer. Je pouvais voir les yeux lumineux d’animaux nocturnes et j’espérais ne pas rencontrer un putois sur mon passage. En admirant le ciel, je vis un astre tracer l’espace avec une traînée de feu comme queue. J’observais ce phénomène naturel, quand l’astre commença à changer de couleurs et à apparaître comme un engin plutôt qu’un astre. Le lendemain, j’allai au commissariat de police afin de rapporter ce que j’avais vu et pour demander s’il y avait une explication à ce qui était arrivé la veille au soir. Non seulement qu’ils ont tout nié, mais toutes les personnes avec qui j’ai parlé ne voulaient aucunement s’y impliquer.

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Outre-mer : l’urgence d’une refonte totale du modèle économique et social

— Par Sabrina Solar —

En janvier 2024, Emmanuel Macron a chargé Pierre Egéa et Frédéric Monlouis-Félicité d’une mission sur les évolutions institutionnelles à envisager pour les territoires d’Outre-mer. Le 7 décembre dernier, les deux experts ont remis leur rapport au président de la République. Le journal Le Monde, ayant pu consulter ce document, a récemment publié un article sur leurs travaux. Certaines conclusions de ce rapport risquent de déplaire à plusieurs élus et acteurs économiques de Martinique.

Le rapport met en lumière l’urgence de réformes profondes dans les territoires d’Outre-mer. Commandée suite à un appel des élus ultramarins et après plusieurs mois de travail intensif, cette mission visait à analyser l’évolution des institutions et des politiques publiques en fonction des spécificités locales. Au terme de 130 auditions, le rapport s’est révélé sans équivoque : la situation économique et sociale de ces territoires, souvent perçus comme des îlots isolés au sein de la République, est préoccupante, et les modèles de développement actuels doivent impérativement être repensés.

Un modèle économique figé et des réformes inadaptées

Les experts soulignent que la multiplication des mouvements sociaux, souvent alimentés par la vie chère, n’est que le symptôme d’un dysfonctionnement plus profond.

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« Ernest Cole, photographe », un film de Raoul Peck

Mardi 14 janvier – 19h à Topiques-Atrium
Par Raoul Peck
Avec Lakeith Stanfield, Raoul Peck
Titre original Ernest Cole: Lost and Found | 25 décembre 2024 en salle | 1h 46min | Documentaire

Synopsis
Tout public
Ernest Cole, photographe sud-africain, a été le premier à exposer au monde entier les horreurs de l’apartheid. Son livre House of Bondage, publié en 1967 alors qu’il n’avait que 27 ans, l’a conduit à s’exiler à New York et en Europe pour le reste de sa vie, sans jamais retrouver ses repères. Raoul Peck raconte ses errances, ses tourments d’artiste et sa colère au quotidien, face au silence ou la complicité du monde occidental devant les horreurs du régime de l’Apartheid. Il raconte aussi comment, en 2017, 60 000 négatifs de son travail sont découverts dans le coffre d’une banque suédoise.

La presse en parle :
Les Inrockuptibles par Jean-Baptiste Morain
Le documentaire admirable et déchirant de Raoul Peck est comme le pendant tragique de son portrait de James Baldwin : un film sur un loser génial qui aurait dû devenir riche et célèbre.

CinemaTeaser par Emmanuelle Spadacenta
Ainsi, Raoul Peck raconte-t-il la grande Histoire des spoliations de l’art noir, à travers un film mystérieux et mélancolique.

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À propos de « Suzanne Césaire. Archéologie littéraire et artistique d’une mémoire empêchée »

— Par Rodolf Etienne —

Le vendredi 10 janvier dernier, la médiathèque de Sainte-Luce accueillait une rencontre littéraire autour de l’œuvre de Suzanne Césaire proposée par le Club Soroptimist Diamant les Rivières et accueillant l’universitaire Anny-Dominique Curtius, auteure de l’ouvrage « Suzanne Césaire. Archéologie littéraire et artistique d’une mémoire empêchée ». Un moment riche d’enseignements et de partage autour d’une œuvre et d’un patrimoine qui subjugue et passionne de plus en plus et qui tend, au fil des études et des recherches, à retrouver sa place dans le panthéon littéraire martiniquais.

Pour ceux et celles qui s’intéressent à la littérature antillaise et singulièrement à la littérature martiniquaise, la figure de Suzanne Césaire pose de nombreuses interrogations. Son œuvre, brève, fulgurante, empêchée, a posé tout de même les bases du renouveau de la littérature antillaise et martiniquaise. Trop longtemps méconnue, masquée par l’aura quasi démiurgique de son mari, Aimé Césaire,  son legs suscite aujourd’hui, plus d’une cinquantaine d’années après sa mort, un regain d’intérêt de la part de nombreux universitaires, artistes ou critiques littéraires. Pour le plus grand bonheur des autres passionnés, heureux de s’enrichir de cette quête inaboutie vers la mémoire retrouvée, quête encore à mûrir, encore à satisfaire, encore à explorer.

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« Il suffit d’écouter les femmes », un docu de Sonia Gonzalez

Mardi 15 janvier à 21h05 sur France 2 et disponible jusqu’au 06/02/2025 sur france.tv

France Télévisions commémore les 50 ans de la promulgation de la loi Veil
Avant 1975, alors qu’aucune contraception fiable n’était véritablement entrée dans les foyers, on estime que 800 000 femmes subissaient chaque année un avortement clandestin, un délit pénal encore sévèrement réprimé. La clandestinité, c’était en fait le quotidien des femmes, des couples, des familles. Mais comment s’y prenait-on ? Combien cela coûtait-il ? Que risquait-on ? L’immense majorité des femmes, toutes marquées par leur “évènement”, n’avaient jamais osé briser le silence, jusqu’à ce que l’INA ne lance un appel à témoins pour lever enfin le voile sur ce pan immense de notre histoire. Contre toute attente, des centaines de messages téléphoniques ont déferlé : des femmes, des filles, des petites-filles, des médecins, des maris, des avocats… tous volontaires pour raconter à quoi ressemblait la vie, quand avorter était interdit.

Ces hors-la-loi, anonymes, non militants, ce sont nos mères, nos tantes, nos grand-mères…C’est aussi la grand-mère d’Ana Girardot, narratrice du film. Morte en 1968 de son avortement, Clotilde Vautier laisse deux orphelines et un veuf : Antonio Otero, un des 79 témoins du recueil de témoignages filmés par l’INA pour la postérité.

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Gérard de Catalogne et l’édition canadienne-française

Le rôle de Gérard de Catalogne dans l’introduction des idées fascistes en Haïti… par Virginie Belony(*)

Source : haitianhistoryblog.com

Lien https://haitianhistoryblog.com/gerard-de-catalogne-et-ledition-canadienne-francaise-un-haitien-au-centre-dune-crise-1941-1948/

Note contextuelle

— Par Robert Berrouët-Oriol, linguiste-terminologue —

En raison de sa rigueur conceptuelle et analytique adossée à des références documentaires de premier plan, je recommande hautement cet article de Virginie Belony. L’historienne Virginie Belony a soutenu avec succès en septembre 2022, à l’Université de Montréal, une originale thèse de doctorat en histoire intitulée « Tout [n]était pas si négatif que ça » : les mémoires contestées du duvaliérisme au sein de la diaspora haïtienne de Montréal, 1964-2014 ». Aujourd’hui Virginie Belony est professeure adjointe au Département d’histoire de la Faculté des arts et des sciences de l’Université de Montréal. À l’instar de sa thèse de doctorat, le présent article de Virginie Belony est incontournable et fort éclairant sur plusieurs registres. D’une part, depuis la défaite du nazillon Jean-Claude Duvalier en 1986, la société haïtienne n’a toujours pas entrepris sa déduvaliérisation et, d’autre part, l’analyse approfondie de la pensée duvaliérienne vue de l’intérieur, dans l’enclos de son dispositif narratif, n’a pas encore fait l’objet de travaux spécifique de recherche universitaire.

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Tueurs de rêves… Voleurs d’espoir!

— par Heidi Fortuné, Magistrat —

Le rêve et l’espoir peuvent être perçus comme des représentations positives élaborées par la pensée, qui nous poussent à avancer, à persévérer, à espérer malgré les obstacles et les épreuves, en nous rappelant que quelque chose de meilleur nous attend au bout du tunnel. Par exemple, on entend à chaque fois : que la nouvelle Haïti est pour bientôt. Certains y croient fermement. D’autres n’y croient malheureusement pas, mais soupirent après. D’ailleurs, l’on imagine mal qu’un compatriote puisse y être défavorable face à la tragédie que traverse le pays en ce moment.

Une autre figuration sans égale dans les annales politiques haïtiennes : le conseil présidentiel de transition (CPT). On nous a annoncé avec solennité que cette institution collégiale de neuf membres, en charge du pouvoir exécutif, était la solution miracle de la crise. Après des mois de gouvernance inefficace et scandaleuse, plusieurs personnes commencent à faire grise mine et à perdre espoir. On admet certainement que rien n’est facile, mais continuer, comme si de rien n’était, pendant que les choses s’aggravent, et que le pays se délite et s’étiole à vue d’œil…ça pue au nez.

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Festival lang épi kilti kreyol 2025

—Édito de Chantal Loïal —
En 2017, je lance avec une petite équipe, le Festival Mois Kréyol, devenu un rendez-vous incontournable de toutes les cultures créoles, dans et au-delà de leurs frontières géographiques.
Huit ans plus tard, et malgré les tempêtes, notre engagement et notre détermination sont plus que jamais présents. Notre volonté de faire la promotion des artistes Outre-Atlantique, réunir artistes et associations culturelles autour d’un temps fort convivial, généreux, inventif et revendicatif est et restera le socle de ce festival.

Pour cette 8e édition, le festival rend hommage à Maryse Condé, écrivaine renommée et marraine du festival, et met en lumière la Guadeloupe et les rythmes des percussions du Gwoka.

Le Gwoka, véritable héritage africain de par ses tambours, appelés « Ka », s’étend aujourd’hui à l’ensemble de la société guadeloupéenne et est devenu un bien commun.

Surnommé par certains, « le poumon de l’âme Guadeloupéenne », il accompagne les moments de rencontres tels que certains rituels aux défunts, les manifestations politiques ou sociales et les carnavals. Plusieurs milliers de personnes le pratiquent assidûment chaque semaine dans les écoles et les associations de danses et de musique.

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Les Ateliers Médicis – Résidences « Création en cours »

#9– Année scolaire 2024-2025

Depuis 2016, le programme « Création en cours » des Ateliers Médicis soutient les jeunes artistes à travers des résidences d’une durée déterminée, favorisant l’expérimentation et la recherche. Ce dispositif unique offre aux créateurs de toutes les disciplines la possibilité de se consacrer pleinement à leurs projets, tout en enrichissant le parcours d’éducation artistique de jeunes élèves, souvent issus de territoires éloignés des équipements culturels.

Cette année, la Martinique bénéficie de deux résidences exceptionnelles, avec l’artiste Yémendja Abatuci, qui investira l’école du Gros Morne pour une création sonore et visuelle intitulée « An manniè viv », et l’artiste Esther Renier, qui interviendra à l’école de Terre Patate de Macouba, avec le projet de théâtre et d’arts visuels « Konté vi an nou épi awchiv ». Nous félicitons chaleureusement ces deux lauréates pour leurs projets prometteurs !

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« Sharon Stone, l’instinct de survie », un docu de Nathalie Labarthe

Dimanche 12 janvier  à 23h05 sur Arte

— Par Sabrina Solar —

Le documentaire « Sharon Stone, l’instinct de survie » (2024), réalisé par Nathalie Labarthe, retrace le parcours complexe de l’actrice Sharon Stone, en abordant ses succès, ses épreuves et son combat pour se faire une place dans un milieu cinématographique marqué par la domination masculine. D’une durée de 53 minutes, le film est narré par Julie Gayet et propose une réflexion sur la carrière et la personnalité de cette figure emblématique du cinéma.

Sharon Stone est surtout connue pour son rôle de Catherine Tramell dans *Basic Instinct* (1992), un film qui l’a propulsée au rang de sex-symbol et l’a inscrite dans l’imaginaire collectif. Toutefois, le documentaire va au-delà de cette image et explore la véritable trajectoire de l’actrice, bien plus marquée par la résilience et la détermination que par le stéréotype de la femme fatale. Issu d’un milieu modeste et violent en Pennsylvanie, Stone quitte sa ville natale pour New York, où elle enchaîne les petits boulots tout en poursuivant des études artistiques. Elle commence sa carrière en acceptant des rôles mineurs, avant de s’imposer progressivement dans l’industrie cinématographique, notamment grâce à *Casino* (1995), où elle joue aux côtés de Robert De Niro et Joe Pesci, un rôle qui marquera un tournant dans sa carrière.

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Vie chère aux Antilles : L’enquête de Libération met à jour les pratiques opaques et les marges exorbitantes de GBH

— Par Sabrina Solar —

La question de la vie chère aux Antilles et les pratiques économiques des grandes entreprises locales, telles que le groupe GBH, fait l’objet d’une attention croissante non seulement dans les territoires d’Outre-Mer, mais aussi à l’échelle nationale. En ce début d’année, l’enquête publiée par le quotidien Libération, le 9 janvier 2025, a mis en lumière les pratiques controversées de cette multinationale martiniquaise, qui s’est imposée comme un acteur majeur dans plusieurs secteurs économiques, dont celui de l’automobile. Cette investigation est d’autant plus pertinente dans un contexte de crise sociale, où les hausses de prix et les inégalités économiques sont des sujets de débat intense.

L’enquête s’appuie sur des documents internes confidentiels obtenus grâce à un cadre supérieur de GBH, un des 170 managers ayant accès à ces informations sensibles. Ce dernier, travaillant depuis près de 20 ans dans la branche automobile du groupe, a fourni des éléments clés permettant d’exposer l’étendue des marges réalisées par GBH dans ce secteur. Selon les données révélées, les concessions automobiles de GBH en Outre-Mer génèreraient une marge nette de 18 à 28 % sur chaque véhicule vendu, soit trois à quatre fois plus que dans l’Hexagone pour des voitures similaires.

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La création de la Collectivité Territoriale Unique en Guyane et en Martinique

Une expérience pilote au cœur de la décentralisation

— Par Sarha Fauré —

La réforme de la collectivité territoriale unique (CTU), instaurée par la loi du 27 juillet 2011, a marqué un tournant décisif dans le processus de décentralisation des territoires d’outre-mer, et plus particulièrement en Guyane et en Martinique. Il s’agit d’une démarche ambitieuse, destinée à répondre aux spécificités de ces territoires tout en réorganisant leur gouvernance institutionnelle. L’objectif n’est pas simplement de fusionner les compétences départementales et régionales, mais de repenser en profondeur l’organisation politique et administrative de ces régions ultramarines, au travers de la création d’entités nouvelles, adaptées à leur réalité locale. Cependant, au-delà de cette volonté de simplification et d’efficacité, cette réforme s’accompagne de nombreux défis qui doivent être surmontés pour garantir son succès.

Un contexte historique et politique complexe

La question de l’organisation administrative et politique des territoires ultramarins est un sujet qui traverse l’histoire récente de la France. Depuis les réformes constitutionnelles de 1958, les départements et régions d’outre-mer (DROM) ont fait l’objet de débats réguliers, souvent passionnés, sur leur place dans la République. Les tentatives de réforme statutaire ont souvent été marquées par des résistances locales, voire par des échecs.

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Faut-il (re)lire Machiavel pour sauver les démocraties ? Oui

— Par Vickie B. Sullivan (*) —

Donald Trump a cherché à rester au pouvoir à l’issue de son mandat. Il a déclaré qu’il ne se comporterait comme un dictateur “que le premier jour” s’il est réélu. Sa ruse et sa capacité à remodeler la politique et le système judiciaire états-unien à son image lui ont permis, jusqu’à présent, d’éviter de répondre de ses actes. Les manigances de Donald Trump ont souvent été qualifiées de “machiavéliques”, d’après Nicolas Machiavel, l’écrivain de la Renaissance qui vécut entre 1469 et 1527. Dans son célèbre traité, Le Prince, il conseille aux monarques (dirigeants autoritaires ou dictateurs) ainsi qu’à ceux qui aspirent à régner seuls de recourir à la force et la fraude pour accéder au pouvoir et le conserver.

Mais les spécialistes de Machiavel, dont je fais partie, savent que son analyse est bien plus nuancée. Ses écrits datant du XVIe siècle traitent non seulement du règne des princes, mais aussi des gouvernements républicains, où les citoyens élisent directement ou indirectement leurs dirigeants pour des mandats dont la durée est clairement définie.

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