Un homme a été agressé le 17 septembre dans le village de Kremis, dans la région de Kayes, dans le sud-ouest du Mali. Dans cette zone persiste une certaine forme d’esclavage, et ceux qui tentent de la combattre sont régulièrement victimes de violences.
Des images partagées sur les réseaux sociaux depuis le 17 septembre montrent un homme se faire agresser dans le village de Krémis, à quelques kilomètres de la frontière avec la Mauritanie. Plusieurs dizaines de personnes l’encerclent alors qu’il est au sol, torse nu, et lui ligotent de force les pieds et les poings.
« Le chef du village n’avait jamais vu un esclave refuser d’obéir »
Contactée par la rédaction des Observateurs de France 24, la victime assure avoir été humiliée et violentée pour avoir osé s’opposer à l’esclavage. En effet, une forme d’esclavage, dit « par ascendance » ou « interne », persiste dans certaines régions du Sahel.
Il repose sur la division de certaines ethnies, comme ici les Soninkés (présents dans la région de Kayes, mais aussi en Mauritanie ou au Sénégal) en castes : celles des « maîtres », et celles des « esclaves » ou « descendants d’esclaves ».
Mon voisin a fait savoir qu’il n’acceptait pas qu’on le traite en esclave. Le chef du village lui a alors donné deux jours pour quitter les lieux. Mon voisin a répondu que personne ne pouvait le chasser de chez lui et il est parti à Yélimané [la sous-préfecture dont dépend Kremis, NDLR] pour porter plainte.
Pendant son absence, le chef a envoyé un groupe pour vider sa maison. Les gens mettaient toutes ses affaires dehors, donc je suis sorti pour essayer de les en empêcher, puis j’ai filmé la scène avec mon téléphone.