— Par Christian Antourel —
Le carnaval revient chaque année et malgré la polémique qui divise l’opinion selon laquelle son origine serait une tradition chrétienne ou tout à fait païenne , que serait Fort de France et toutes ces villes du monde sans cet évènement où le carnaval est plus qu’une tradition : une institution, une raison de vivre presque, une thérapie sociale. Aso Mawon Matnik en est la preuve vivante.
Il convient de s’accorder en exacerbation, la possibilité du contournement, du déplacement du brouillage, du franchissement illicite de la frontière qui sépare les convenances de l’agitation. Le carnaval, c’est la fête , l’inversion, du contre sens et de la caricature. C’est un défoulement avec ses excès. C’est une fête sans pareil, un moment de liberté, de folie, d’errance, d’amusement et d’émotions hyper fortes. Ca peut-être aussi une agression, une parodie. On peut y voir même des danses licencieuses. Au milieu du tumultueux vidé abonde du comique inconscient et si les fantasmes les plus grotesques contiennent souvent quelque chose de sombre il s’en échappe d’excellents échantillons du comique absolu. Il ne faut pas oublier que le carnaval est une immense farce. Allant dans cette direction, on se déguise et c’est à ce moment-là que vont se rassembler des gens en association carnavalesque. L’Association La Maison de Léopold et son groupe à pied Mawon Matnik sous l’impulsion de son président Jean-Luc Toussaint, interpelle par son apport en esthétique active et sa volonté tranquille d’œuvrer pour un carnaval de plus en plus riche en imaginaire, l’occasion de donner à admirer ses beaux costumes, de la danse et ses masques souvent somptueux.
Au-delà du masque et des plumes
Elle brille par ses différents objectifs contributifs au développement d’un tourisme culturel. A la mise en valeur et au rayonnement de la Martinique , à l’intérieur, comme l’extérieur du territoire à travers des actions de coopération. Ces actions lui permettent d’être rapidement assimilées aux communautés rencontrées, de transmettre ses savoir-faire, d’échanger des techniques, de favoriser la mise en place d’ateliers de créations de masques et costumes. De former des formateurs pour adultes, en milieu scolaire et dans les quartiers défavorisés. De créer enfin des ateliers d’éducation à l’image et production vidéo, et ainsi provoquer en retour de nouveaux échanges bilatéraux. Leur carnaval à cette propriété de se réinventer au fil des années. Après la Martinique, le Sénégal, la Dominique, aujourd’hui la Nouvelle-Orléans en Louisiane où ils sont sollicités par le consulat de France et un collectif d’artistes afin de mettre en place des actions de partenariat, en français et en anglais durant la période du Mardi Gras , du 17 février au 11 mars 2019. Immergés dans les milieux cajuns de Louisiane, l’association sait qu’un planning d’ activités très dense lui permettra de mieux appréhender cette contrée où les noms des villes fleurent encore bon les racines de la vielle France. Indiens, colons européens, Acadiens et esclaves africains, ont contribué à l’élaboration de l’atmosphère particulière de cet état du Sud des USA.
Contact : 0696 89 88 22 Christian Antourel