— Par Patrick Mathelié-Guinlet —
« Apprivoiser la vie »
Apprivoiser l’inconnu
comme on approche une bête sauvage,
innocent animal sans morale
mais non dénué de rage…
Toute erreur sera fatale
à qui ne l’aurait pas perçu !
Et l’on se ferait aussitôt dévorer tout cru
par la peur de la nouveauté.
Quand les habitudes, les préjugés
sont bien plus difficiles à tuer
que les illusions et les rêves,
c’est de ça que l’humanité crève…
Redoute alors le doute plus que le futur,
l’ennui plus que l’aventure,
la sédentarité plus que le voyage,
quels que soient ton passé ou ton âge !
Aie d’être fou le courage
plutôt qu’un désir d’être sage,
tant qu’à être à la page,
à la norme, préfère la marge
si tu veux, sans regrets ni remords,
retrouver le paradis perdu
avant d’être tout à fait mort
et te dire : “J’ai bien vécu…”
“School blouse”
Me reviennent soudain comme un parfum d’antan
mille et un souvenirs de mon âge d’enfant
quand j’usais mes culottes sur les bancs d’école,
les odeurs de la craie, de l’encre et de la colle,
l’importun crissement sur le grand tableau noir
émergeant tout à coup du fond de ma mémoire.
Ces heures matinales quand notre âme est folle
et que le soleil joue en bandes colorées
à travers les persiennes à demi refermées
sur les pages blanches des cahiers d’écolier !
Minutes s’égrenant sur une montre molle
et ce bourdonnement de mouches en l’air qui volent,
la voix du professeur qui berce, monotone,
la chaleur et la faim peu à peu nous endorment
et je me prends encor tout comme au temps passé,
aux beaux jours des vacances à vaguement rêver…