De formation littéraire, cette psychanalyste avait été à l'origine de la création du M.L.F. avec Monique Wittig, en octobre 1968.
—Par Le Nouvel Observateur avec AFP—
Antoinette Fouque, cofondatrice du Mouvement de libération des femmes (MLF) en 1968, est décédée dans la nuit de mercredi à jeudi à Paris à l’âge de 77 ans, ont annoncé vendredi 21 février soir « ses amies du MLF ».
Figure historique du féminisme français des années 70, créatrice et directrice des éditions des Femmes (1973), elle fut l’animatrice du groupe « Psychanalyse et Politique », l’un des courants majeurs du féminisme en France.
Elle avait été députée européenne (Radicale) de 1994 à 1999.
Née le 1er octobre 1936 à Marseille (Bouches-du-Rhône), Antoinette Fouque, diplômée d’études supérieures de lettres et docteur en sciences politiques, est d’abord enseignante (1961), et parallèlement, à partir de 1964, critique littéraire et traductrice, notamment aux Cahiers du Sud et à La Quinzaine littéraire.
En 1968, elle participe à la fondation du MLF, au sein duquel elle fonde et anime le groupe « Psychanalyse et Politique ».
Vice-présidente de la commission des Droits de la femme
Dans la foulée de la création des éditions des Femmes, elle ouvre trois librairies « Des Femmes » à Paris, Lyon et Marseille, dirige Le Quotidien des femmes (1974), puis Femmes en mouvement (1978-1982), et inaugure la Bibliothèque des voix, composée de livres-cassettes.
Devenue entre-temps psychanalyste, Antoinette Fouque préside l’Alliance française de San Diego aux Etats-Unis (1986-1988), avant de fonder en 1989 L’Alliance des femmes pour la démocratie, dont elle sera présidente.
Dans les années 90, cette théoricienne du féminisme, aux positions souvent controversées, s’engage nettement sur le terrain politique.
Chargée de mission auprès de Michèle André, secrétaire d’Etat aux Droits des femmes en 1990, elle fonde deux ans plus tard le club Parité 2000, avant d’être élue au Parlement européen en 1994, sur la liste « Energie radicale » de son compatriote marseillais Bernard Tapie.
A Strasbourg, elle sera vice-présidente de la commission des Droits de la femme, et déléguée de l’UE à la conférence mondiale des femmes à Pékin (Chine) en 1995.
Parallèlement, elle est chargée de séminaires en sciences politiques et directrice de recherches à l’université de Paris-VIII Saint-Denis.
Commandeur de la Légion d’honneur, grand officier de l’ordre national du Mérite, commandeur des Arts et des Lettres, Antoinette Fouque, mère d’un fils, avait notamment publié « Il y a deux sexes » (1995, réédité en 2004).