Samedi soir, l’Assemblée nationale a adopté en première lecture une disposition pour alléger la charge fiscale sur les produits de première nécessité en Martinique et en Guadeloupe. Cette mesure, incluse dans le projet de loi de finances pour 2025, vise à exempter ces produits de TVA dans les deux départements d’outre-mer jusqu’à la fin de l’année 2027. Cette décision fait suite à un accord conclu mi-octobre à Fort-de-France entre l’État et les acteurs de la grande distribution, dans un effort de lutte contre la vie chère, notamment en réduisant les prix de 20 % en moyenne en Martinique.
Ce dispositif prévoit néanmoins une contrepartie : certains produits actuellement exonérés de TVA, comme les équipements électroniques et nautiques, devraient à l’avenir être soumis à cette taxe. La députée martiniquaise Béatrice Bellay a souligné que cette réforme marque un changement dans la répartition des exemptions fiscales, visant à cibler davantage les produits de première nécessité.
Deux amendements supplémentaires ont également été adoptés, bien que leur inclusion dans le texte final reste incertaine. Le premier propose de supprimer la TVA sur l’ensemble des produits dans les cinq départements d’outre-mer, un régime qui ne s’applique actuellement qu’à la Guyane et à Mayotte. Le second amendement vise quant à lui à exempter de TVA certains produits spécifiques aux départements d’outre-mer inscrits dans le bouclier-qualité-prix, réduisant la portée des exemptions tout en étendant leur zone géographique.
Malgré ces avancées législatives, la situation demeure tendue en Martinique, où les mobilisations contre la vie chère se poursuivent depuis septembre. Le collectif RPPRAC, à l’origine de ce mouvement, considère que les efforts consentis, bien qu’importants, restent insuffisants pour répondre aux revendications locales. En Guadeloupe, des tensions sociales persistantes ont récemment conduit à des incidents de pillage dans la capitale économique, Pointe-à-Pitre, où le territoire a été plongé dans le noir après l’arrêt des réacteurs de la centrale électrique du Jarry, en raison d’un conflit social avec EDF.
Ces mesures vont dans le sens d’une réponse aux populations d’outre-mer face à l’inflation, tout en répondant aux mobilisations contre la vie chère, qui continuent de secouer les départements antillais.