Jusqu’au 11 février à l’Étang Zabricot
— Par Christian Antourel —
Vous êtes invités à découvrir ou redécouvrir l’artiste peintre franco-vénézuélien ISKIAS Pannier Fraino . Iskias est un artiste d’une extrême singularité. Désabusé par la dialectique conceptuelle, il occupe le terrain pictural au moyen d’un langage exsangue de tout maniérisme formel. Sa peinture ici est faite de révolte et de nostalgie. Il va à l’essentiel et traduit le malaise d’une société désengagée de la problématique sociale et politique. Il veut nous alerter avec humour maïs fermeté sur l’équilibre écologique en péril aux Antilles et dans la planète entière car : « La terre parle un langage oublié des hommes »
Le travail d’Iskias explore une fois de plus l’âme et le cœur de l’humain. Corps torturés de notre société par trop consumériste, aliénée jusqu’à l’absurde déraison. Le Léviathan veille. Attention danger ! Mais aussi corps envisagés, apaisés corps voluptueux que l’artiste suggère pour une résurgence quasi tellurique. Il délivre son message avec son inquiétude, ses angoisses, ses espoirs, et parvient à conserver cet humour féroce dans un style post-pop qu’il exalte autant au détour du thème de la préservation des forets, notamment amazoniennes il plaide pour la défense de la population indigène. Il expose régulièrement, seul ou collectivement partout au Venezuela, en France, en Martinique, à Paris, sur les routes de France… et de Navarre.
Iskias offre des peintures qui laissent entendre les rythmes des couleurs puissamment ensoleillées et face à la dureté de la période actuelle, face à la folle accélération et à la force terrifiante des appareils de destruction des valeurs, l’artiste propose à travers des scènes d’un vivifiant éclat de lumière, la douceur d’une exubérante nature, et ses retours sur image. Il prône une certaine « légèreté » de peindre et de vivre. Dans certaines pièces, même plusieurs années après leur exécution, on éprouve par empathie le mouvement de la main, lorsqu’on hume encore la peinture qui nourrit la toile et la vision éponyme d’Iskias au travail. Quand les yeux fermés ou grands ouverts, notre imagination nous projette durant la durée de l’exposition et bien après, un film en V.O forcément sous-titré, puisque là est l’essentiel : émotion, force et mystère, et contribue à faire entrer le visiteur dans cette expérience collaborative et intime du geste instaurateur de formes.
« Une œuvre d’une rare capacité à l’immédiate séduction »
Iskias se réclame de la « Nouvelle objectivité » mouvement artistique pictural qui succède à l’expressionisme et se caractérise par une volonté de montrer un réalisme fortement engagé qui met l’accent sur la dénonciation sociale tout à fait conforme à sa gourmandise de vivre ou à sa fureur d’être.
Sa peinture faite à la fois de révolte de tristesse et de mélancolie traduit le malaise ambiant d’une génération désabusée, d’une société désengagée de la problématique sociale et politique. Elle nous renvoie l’image d’une société désincarnée où évoluent tant bien que mal des individus oscillant entre un romantisme virtuel et une réalité désenchantée zappant en permanence sur le point de rupture. Par ses peintures quasi obsessionnelles il retourne non sans délectation aux sources des hantises de l’inconscient collectif. Iskias est parvenu ainsi au monde des inepties qui le fascinent et qu’il « dénonce » Mais il apparait qu’en cette progression vers plus de gravité, il ne s’égare pas dans des scènes granguignolesques ou sinistres. Il sait préserver l’humour dans le dérisoire et le tragique. Iskias a acquit la certitude d’avoir débusqué le but qu’il traquait. Alerter toujours et encore alerter contre les dégâts irréversibles entre autres d’un prosélytisme culturel. Il a su établir, au cours de cette quête angoissée une parfaite harmonie dans les dissonances, aussi dans cet enfer qu’il pose sur la toile. Iskias à conscience d’approcher sa pleine maturité créatrice, éprouve un total bonheur de peindre et sent une concordance absolue entre ce qu’il pense et ce qu’il peint. L’artiste ne demeure pas moins l’auteur de cette saga terriblement dénonciatrice d’un monde qui semble basculer dans un romantisme virtuel et une réalité désenchantée. Ses images ne sont intégrées dans aucune sorte de décor de théâtre comme pour mieux leur donner un caractère intemporel et les fixer pour l’éternité.
L’artiste s’engage à faire don de 10% du montant de la vente à une ou plusieurs associations œuvrant pour l’écologie en Martinique.
Christian Antourel
Janvier 2023.
Jusqu’au 11 février 2023.
Visites aux heures d’ouverture du cabinet médical…………
Etang Zabricot
Tous les jours sauf le samedi port de plaisance
De 8H00 a 18H00. Bâtiment Perle
Entrée gratuite. 1er étage Porte 4
CONTACTS Tel :
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