Samedi 26 octobre à 20h50 sur Arte
Le documentaire de Marc Jampolsky, diffusé sur Arte le samedi 26 octobre à 20h50, nous emmène au cœur de l’Alhambra de Grenade, site emblématique du dernier sultanat musulman en Espagne. À travers cette exploration de 92 minutes, le réalisateur nous fait découvrir cette forteresse unique, bâtie dès 1238 par la dynastie nasride, et qui résume à elle seule l’apogée de l’art islamique hispano-andalou.
L’Alhambra — « la rouge » en arabe, ainsi nommée pour la teinte de ses murs — se dresse au sommet de la colline de Sabika, dominant la ville de Grenade et offrant un panorama sur la Sierra Nevada. Lieu de résidence des sultans nasrides et joyau de leur savoir-faire architectural, elle fut conçue comme une cité palatiale aux dimensions impressionnantes, s’étendant sur dix hectares, où se mêlent bâtiments défensifs, palais et jardins irrigués. Les murs des palais, ornés de calligraphies arabes, racontent par l’entremise des vizirs, également poètes, l’histoire et la grandeur du dernier royaume musulman d’Espagne.
À travers les interventions d’historiens, archéologues et restaurateurs comme Adelaida Martin Martin, de l’université de Grenade, ou Elena Correa, restauratrice en chef, le film explore les multiples facettes de ce site, notamment ses innovations architecturales et hydrauliques. Les jardins luxuriants, entretenus grâce à un réseau complexe d’irrigation datant du XIIIe siècle, symbolisent l’importance de l’eau dans cet espace aride, aménagé pour rappeler un paradis terrestre. Des fontaines et bassins, dont la célèbre Fontaine des Douze Lions représentant les fleuves du paradis décrit dans le Coran, illustrent aussi l’importance de l’iconographie et des arts décoratifs dans ce lieu de prestige.
La prise de l’Alhambra en 1492 par les armées de Ferdinand d’Aragon et d’Isabelle de Castille marqua la fin de sept siècles de présence musulmane en Espagne. Cependant, les nouveaux souverains catholiques, eux-mêmes fascinés par la beauté du lieu, conservèrent et enrichirent les bâtiments, y ajoutant notamment une église et le palais Renaissance de Charles Quint, en 1526. Longtemps négligée, l’Alhambra connut un regain d’intérêt dès le XIXe siècle, devenant une source d’inspiration pour des artistes comme Victor Hugo et Henri Matisse, avant d’être classée au patrimoine mondial de l’UNESCO en 1984.
Avec des images inédites et des visites dans les coulisses des chantiers de restauration, le documentaire de Marc Jampolsky propose une approche détaillée et documentée d’un site emblématique de l’histoire d’Al-Andalus. En suivant les fouilles et restaurations actuelles, il retrace les évolutions de ce lieu qui demeure une source d’inspiration pour près de trois millions de visiteurs par an.