Le mardi 17 juin à 18h aux Archives départementales
— Conférence animée par Caroline Bruch —
En France, l’acte de naissance réel de l’École Normale prend corps avec la loi Guizot en 1833. Même si la loi ne concerne que les départements métropolitains, la Martinique veut aussi posséder son «École Normale». Le cheminement de cette construction durera cent ans. D’état embryonnaire, longtemps dénommé «cours normaux», elle n’achèvera sa véritable existence qu’au milieu du XXe siècle, dans un espace autonome chargé de symboles. On retrouve dans cet écrit les pères et mères fondateurs de l’Instruction Publique en Martinique. De condition plus que modeste, petit-fils ou petite-fille d’esclaves, leur courage et leur vaillance vont les transporter au-delà de l’océan. L’une d’entre elles, Albertine Étifier (1900-1982), côtoie à l’École Normale supérieure primaire de Fontenay-aux-Roses les formatrices des Écoles Normales de tous les départements de France. Son parcours, petite-fille d’esclaves devenue professeure de sciences et de mathématique, ici décrit, relance le débat sur l’apport des femmes dans la société antillaise. En faisant revivre cette «héroïne», Caroline Bruch, formatrice en mathématique à l’ESPE de Martinique, rend compte aussi des questions fondatrices de la société antillaise.
Son exposé sera suivi des interventions de Sylvère Farraudière, de Roger Parsemain et de Gilbert Pago.