Ajout de sites mémoriels liés à Nelson Mandela sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco

—  Par Sarha Fauré —

Le 27 juillet, l’Unesco a enrichi sa Liste du patrimoine mondial avec 14 sites sud-africains étroitement liés à la lutte contre l’apartheid et à la vie de Nelson Mandela, des symboles majeurs de la fin de la domination de la minorité blanche en Afrique du Sud.

Parmi ces nouveaux inscrits, le site de Sharpeville, dans la province du Transvaal, est particulièrement poignant. En 1960, la police y a abattu 69 manifestants noirs, dont des enfants, un événement tragique qui a marqué un tournant dans l’histoire de l’apartheid, conduisant à l’interdiction du Congrès national africain (ANC). Ce massacre reste un symbole de la brutalité du régime d’apartheid et de la détermination des Sud-Africains à lutter pour leur liberté.

Autre site d’importance, le village de Mqhekezweni, dans la province du Cap oriental, où Nelson Mandela a passé une partie de son enfance. C’est dans ce village isolé qu’a germé son activisme politique, comme il le raconte dans son autobiographie, *Un long chemin vers la liberté*. Ce lieu, peu exploité à ce jour, est crucial pour comprendre les origines de l’engagement de Mandela.

Ces sites sont regroupés sous le thème « Droits de l’homme, libération et réconciliation : sites de mémoire de Nelson Mandela », un ensemble qui inclut également l’université de Fort Hare (Cap oriental), où Mandela a étudié, et les Bâtiments de l’Union à Pretoria, où il a prêté serment en tant que premier président élu démocratiquement en 1994. Ces lieux incarnent les étapes clés de la lutte contre l’apartheid et l’héritage de Mandela.

« Je félicite l’Afrique du Sud pour l’inscription de ces sites de mémoire, qui témoignent non seulement de la lutte contre l’État d’apartheid, mais aussi de la contribution de Nelson Mandela à la liberté, aux droits de l’homme et à la paix », a déclaré Audrey Azoulay, directrice générale de l’Unesco. Elle a souligné que cette nouvelle inscription, vingt-cinq ans après celle de Robben Island, où Mandela a été emprisonné, assure la transmission des valeurs de libération aux générations futures.

L’ajout de ces sites a été décidé lors de la réunion de l’Unesco à New Delhi, qui a également validé l’inscription de trois autres sites sud-africains. Ces derniers, situés dans les provinces du Cap-Occidental et du KwaZulu-Natal, offrent un aperçu exceptionnel sur les origines et le développement du comportement humain moderne, remontant à 162 000 ans.

Ainsi, ces nouvelles inscriptions ne renforcent pas seulement la mémoire de la lutte contre l’apartheid et de l’héritage de Nelson Mandela, mais elles incitent également à la protection et à la valorisation de sites historiques qui peuvent parfois manquer d’attention.

Sarha Fauré avec agences de presse