Dans une tribune poignante publiée par Le Monde le 27 décembre 2023, les membres engagés de l’association MeTooMedia expriment leur profonde consternation à l’égard du soutien apporté par le président de la République, Emmanuel Macron, à l’acteur Gérard Depardieu, accusé de viols.
Les auteurs de la tribune débutent en rappelant les engagements de Macron dans la lutte contre les violences faites aux femmes, qualifiant ces promesses de simples « mots vides de sens » pour les victimes et les militants. Ils pointent du doigt la récente prise de parole du président dans l’émission « C à Vous », où il se positionne en « grand admirateur » de Gérard Depardieu, soulignant qu’il n’est « pas là pour faire la morale » au sujet des accusations portées contre l’acteur.
Les signataires critiquent vigoureusement l’insistance de Macron sur le principe de présomption d’innocence, arguant que « un présumé innocent n’est pas nécessairement un innocent ». Ils soulignent que Gérard Depardieu est mis en examen depuis 2020, indiquant que des indices graves et concordants ont été relevés par le juge d’instruction.
La tribune reproche au président son choix de soutenir l’acteur plutôt que de montrer de la compassion envers les victimes présumées. Ils critiquent également la déclaration selon laquelle Gérard Depardieu « rend fier la France », considérant ces cinq mots comme une caution présidentielle à l’impunité d’une idole, d’un « monstre sacré ».
Les auteurs soulignent la nécessité de ne pas minimiser les propos sexistes et délictueux de Depardieu, pointant du doigt le silence qui a prévalu sur les plateaux de tournage et dans le milieu du cinéma, permettant à l’acteur d’agir en toute impunité pendant des décennies.
En conclusion, la tribune accuse Emmanuel Macron d’avoir validé la « culture du viol au plus haut sommet de l’État », remettant en question sa capacité à faire avancer la cause des victimes de violences conjugales et sexistes. Les signataires interpellent le président sur le retrait de la Légion d’honneur à Gérard Depardieu et concluent en affirmant que la dignité ne se trouve plus chez l’acteur, mais plutôt chez les courageuses victimes qui osent porter plainte malgré les obstacles.