A l’heure ou souffle un vent de haine aux États-Unis contre les Haitiens, je leur dédie mon poème pour le petit Aylan Kurdi mort d’avoir voulu trouver une terre d’accueil
Le grand responsable
celui que je nomme come mierda
l’épouvantail a la tignasse blonde
Adieu Aylan
Plus rien
Que l’ombre de la mer
Et l’enfant
Qui paraît endormi
A jamais seul
La tête bercée par cette eau calme
Comme une dernière caresse
Sa mère
N’est plus là pour le faire
Adieu Aylan
Je ne t’ai pas connu
Mais c’est tout comme
Tu es l’enfant du monde
L’enfant de tous les hommes
De toutes les femmes
L’enfant qu’on n’a pas eu
Adieu Aylan
Même allongé dans cette eau calme
Telle une poupée de chair
Tu te dresses à jamais
Contre tous ceux qui t’ont tué
Ces petits hommes
Vautrés
Dans leur démence
Et leur insignifiance
Adieu Aylan
Bonne route
Ton petit corps a fui le bateau ivre
Pour les terres de lumière
Qu’il repose à jamais dans les étoiles
Gary Klang
Le corps d’Alan Kurdi, trois ans, a été retrouvé sur la côte turque, à Bodrum. Il est mort noyé, comme son frère Galip, cinq ans, et leur mère, en essayant de rejoindre la Grèce, le 2 septembre 2015. (DOGAN NEWS AGENCY / DOGAN NEWS AGENCY)
Illustration : Reproduction d’une photographie du cadavre d’Alan Kurdi. Peinture murale de Justus Becker et Oguz Sen sur le Frankfurter Osthafen (Allemagne, 2016).