Paris – Les témoignages, plaintes pour viol et enquêtes visant des personnalités se multiplient depuis qu’a éclaté début janvier l’affaire Olivier Duhamel, politologue de renom accusé d’inceste sur son beau-fils.
– Olivier Duhamel –
Dans un récit autobiographique publié début janvier, « La familia grande » (Ed. Seuil), la juriste Camille Kouchner accuse son beau-père, le politologue Olivier Duhamel, d’abus sexuels sur son frère jumeau « Victor » – prénom d’emprunt – quand ce dernier était adolescent, à la fin des années 1980.
« Étant l’objet d’attaques personnelles, et désireux de préserver les institutions dans lesquelles je travaille, j’y mets fin à mes fonctions« , écrit l’ancien eurodéputé PS sur Twitter, seule réaction publique de sa part à ce jour.
Le parquet de Paris ouvre une enquête pour « viols et agressions sexuelles par personne ayant autorité sur mineur de 15 ans« . Le 26 janvier, « Victor » Kouchner porte plainte contre Olivier Duhamel.
Camille Kouchner cite, parmi les motifs l’ayant incitée à parler, le livre « Le Consentement » de l’éditrice Vanessa Springora, qui avait décrit il y a un an sa relation, alors qu’elle était adolescente, avec l’écrivain Gabriel Matzneff. Ce dernier est visé depuis par une enquête pour viols sur mineur.
– Gérard Louvin –
Début janvier, Olivier A., 48 ans, porte plainte pour « complicité de viol par ascendant sur mineur de 15 ans » contre son oncle, le producteur Gérard Louvin, l’accusant d’avoir « favorisé » des viols incestueux commis sur lui par son mari, Daniel Moyne. D’autres personnes saisissent la justice, et une enquête pour « viols sur mineurs » et complicité est ouverte contre les deux hommes, qui nient et dénoncent un « chantage« .
– Richard Berry –
Coline Berry-Rojtman, la fille aînée de Richard Berry porte plainte le 25 janvier contre l’acteur qu’elle accuse d’inceste dans les années 1984-85. Une enquête préliminaire est ouverte le même jour. Richard Berry dément « de toutes (ses) forces et sans ambiguïté ces accusations immondes« .
– Des plaintes antérieures révélées –
Des plaintes déposées dans le passé contre d’autres personnalités ont été révélées depuis la parution du livre de Camille Kouchner.
Le plasticien Claude Lévêque est ainsi visé depuis le printemps 2019 par une enquête pour viols et agressions sexuelles sur mineurs, ouverte à la suite d’accusations d’un sculpteur de 51 ans, Laurent Foulon, qui dit en avoir été victime avec ses deux frères.
Le 11 février, le président du Centre national du cinéma (CNC), Dominique Boutonnat, est mis en examen pour agression sexuelle et tentative de viol, suite à une plainte déposée le 7 octobre par son filleul de 22 ans, pour des faits datant d’août 2020.
Marc Pulvar, grande figure du syndicalisme martiniquais décédé en 2008, est accusé d’avoir été un « pédocriminel » par trois femmes de sa famille, dans une tribune publiée le 6 février. En 2002, deux d’entre elles avaient saisi la justice, mais les faits étaient déjà prescrits.
– Maxime Cochard –
Le 21 janvier sur Twitter, un étudiant de 20 ans, Guillaume T., accuse de viol un conseiller communiste à la mairie de Paris, Maxime Cochard, et le compagnon de ce dernier. L’élu conteste ces accusations, qui ont suscité depuis une vague d’autres messages sur les violences sexuelles dans les milieux gays, sous le mot-dièse #MeTooGay.
Le 9 février, Guillaume T. est retrouvé mort, pendu dans sa chambre du campus de Nanterre (Hauts-de-Seine), le parquet local ouvre une enquête sur les causes de son décès.
– Patrick Poivre d’Arvor –
La dernière affaire en date, révélée jeudi par le Parisien, concerne l’ancien présentateur vedette du journal télévisé Patrick Poivre d’Arvor, visé par une plainte pour viols de l’écrivaine Florence Porcel pour des faits remontant à 2004 et 2009. Une enquête préliminaire en est « à ses tout débuts« , selon le parquet de Nanterre. M. Poivre d’Arvor récuse une « dénonciation calomnieuse« .
– Un député et des anonymes témoignent –
L’affaire Duhamel a plus largement contribué à libérer la parole. Le député LREM de l’Eure Bruno Questel a révélé le 18 janvier un viol subi dans son enfance.
Sur les réseaux sociaux, les témoignages d’anonymes affluent sous le mot-dièse #Metooinceste, sur le modèle du mouvement #Metoo à partir de 2017.
Des étudiantes se disant victimes ou témoins de comportements et violences sexistes, y compris des viols, multiplient les messages avec le mot-dièse #sciencesporcs, qui s’inspire de #balancetonporc.
Source : AFP / Lexpress.fr