Le journal « Révolution socialiste », du G.R.S., nous parvient aussi en version texte maintenant. Voici le n° 207 du 21 &27 juin 2021.
Le bal des pleureurs et pleureuses sur la forte a quelque chose de cocasse quand on sait la part de responsabilité des plaignant–e–s dans le phénomène déploré ! Cela ne nous empêche pas d’analyser.
Attachons nous ici à l’aspect que curieusement aucun commentateur n’a relevé à part nous. Cet aspect concerne le système électoral lui–même.
Le maintien d’un fort taux d’abstention entre les deux tours montre que la multiplicité des candidat–e–s n’a pas joué un rôle aussi déterminant que certains ont dit. Par ailleurs, le fort taux en France relativise aussi l’argument de la spécificité coloniale.
Pourquoi donc, le système électoral est il en cause ?
Parce que l’électeur et l’électrice constatent une chose. Ce qui sort des urnes ne correspond pas à la volonté générale. Dans les faits, le système force la main à l’électorat. Soit disant, Il est libre et Il vote comme il veut ; c‘est la démocratie ! En paroles oui ! mais en fait ? Non seulement il n’existe pas d’égalité entre les postulant-e-s (les médias vous le font bien sentir en accentuant l’inégalité) mais en plus la majorité de l’électorat est bridé par un système qui lui dit d’avance que son vote a une forte chance de ne pas être pris en compte s’il vote ailleurs que pour les listes présélectionnées par le système.
La fonction de la barre des 10% n’est pas de simplifier le jeu électoral mais d’induire l’électeur ou l’électrice à ne voter que là où c’est prévu d’avance. L‘expression « vote utile » est violente : elle dit que la démocratie en question est une façade. Si certains votes sont inutiles, où est la démocratie ? Et que fait–on en sus, en mettant une barre contre les moins de 10 %? On rend sciemment leurs votes inopérants ? On pousse donc à l’abstention.. au nom de la démocratie !
Mais il y a pire. Le sentiment que ce qui sortira des urnes dans leur fameux deuxième tour, ne correspond pas au vœu majoritaire et devient ainsi un puissant adjuvant pour l’abstention. Et bien entendu, la prime donnée au premier accentue le risque d’aboutir à ce qu’on appelle des » majorités introuvables », c’est-à–dire des majorités hors des horizons d’attente de la majorité initiale de l’électorat.
On ne vote donc pas pour avoir une assemblée correspondant à une représentation des vœux, des choix, des aspirations de la population dont il s’agirait de tirer une synthèse majoritaire. On vote pour opérer un tri entre les deux solutions prédéterminées par le système à travers des règles qu’il faut bien appeler antidémocratiques. Les choses seraient différentes avec le seul vote démocratique pour élire des assemblées : LA PROPORTIONNELLE INTÉGRALE SANS BARRE CONTRE LES PETITS ET SANS PRIME POUR LES GROS.
NOS LUTTES AU REGARD DE LA CRISE MONDIALE DE LEUR SYSTÈME.
Les militant.e.s du Groupe Révolution Socialiste (G.R.S) redoublent d’efforts pour avancer à la convergence des luttes en cherchant tout type d’unité d’action y compris de larges fronts à des fins ponctuelles. Il s’agit d’encourager l’auto-organisation des résistant.e.s à la base – initiatives ouvrières, mobilisations populaires, revendications féministes, protestations antiracistes, contestations identitaires, luttes environnementalistes dont celles contre le chlordécone, les pesticides, les sargasses, la protection des sites naturels, des forêts et des plages.
Il s’agit aussi de convaincre de l’incontournable nécessité de la solidarité caribéenne et internationale et de son organisation pour être plus fort·e·s. Toute cette démarche tactique et programmatique renforcera la rupture radicale avec le système capitaliste raciste, patriarcal et prédateur. C’est d’ailleurs la démarche que des militants du monde entier expérimentent et que soutiennent aussi nos camarades de la Quatrième Internationale.
Le G.R.S est attentif à deux dangers majeurs qui pourraient impacter notre mouvement social :
1. La passivité sociale qui se nourrit des avancées des théories du complot et nous détournerait des revendications anticapitalistes.
2. La « stratégie du choc » sur la base du Covid-19, appliquée par le gouvernement de Macron, par les droite et les capitalistes. Ils veulent mettre en place durablement des solutions autoritaires et supprimer des libertés démocratiques afin d’amplifier leurs réformes ultralibérales.
Tout cela renforce la nécessité de prendre l’offensive, en s’appuyant sur les mouvements sociaux de ces derniers mois. L’objectif est de faire avancer les réponses d’urgence anticapitalistes, qui couvrent toutes les urgences, sociales, démocratiques, féministes, environnementales, et les combats antiracistes et anti-discriminations. Ce contexte renforce les convergences promouvant clairement une alternative socialiste et révolutionnaire.
Le niveau extrême de la crise multidimensionnelle du capitalisme justifie plus que jamais la nécessité de l’expropriation des capitalistes, à commencer par les secteurs suivants : la santé (y compris Big Pharma), l’énergie, la finance et l’agriculture. La crise remet à l’ordre du jour la nécessité d’une planification socialiste contr ôlée par les citoyen·e·s.
La crise de légitimité des dirigeant.e.s politiques et notre exigence décoloniale obligent également à souligner la nécessité d’ouvrir des processus constituants pour changer radicalement la structure politique et juridique de la société.