À propos du 11 mai : réactions syndicales

SE-Unsa

« Dans son allocution, le Président de la république a annoncé que le retour des élèves et par conséquent des personnels de l’éducation dans les établissements scolaires se ferait à partir du lundi 11 mai .
En tout état de cause , il est évident qu’ il faudrait que l’Education nationale , et le Rectorat de la Martinique préparent ce déconfinement en moins de quatre semaines .
Et dans le cadre de ce déconfinement des questions se posent .

– Comment continuer à appliquer les gestes barrières comme le respect de la distanciation physique dans les salles de classe , dans les cours de récréation , au restaurant scolaire , dans les transports scolaires et dans les internats , à tous les niveaux d’enseignement et particulièrement en école maternelle?

– Compte tenu, de la sécheresse qui sévit actuellement en Martinique et du manque d’eau qui s’ensuit , comment respecter dans les établissements scolaires l’ obligation faite de se laver régulièrement les mains ?

– Le port du masque dit  » grand public  » sera t- il généralisé à l’école , au collège Et au lycée ? Ces masques seront-ils distribués aux usagers ?

– Comment sera réglée la question des élèves et des personnels  » fragiles  » qui souffrent de pathologies et pour lesquels le confinement devrait être maintenu ?

Le Président de la République a également annoncé que seules les personnes présentant des symptômes du Covid 19 seront testées .Un tel principe appliqué à l’école ne prend pas en compte le cas des personnes dites asymptomatiques, dont les élèves, qui ne présentent pas de symptômes mais qui peuvent transmettre le virus .
D’ores et déjà , au SE-Unsa, nous estimons qu il faudra être très attentifs, au fil des jours, au vécu et à l’expertise des Représentants des personnels pour tenter de gérer, dans des conditions d’ hygiène et de sécurité optimales le déconfinement annoncé .
Notre prise de position vise la protection des élèves , des personnels mais aussi indirectement celle des parents ».
Marie-Michelle Toussaint, la secrétaire Générale du SE-Unsa

******

SNES FSU : « des garanties apportées à la sécurité des élèves et des personnels de l’Education »

Le Snes Martinique a bien pris note des déclarations du Président de la République Emmanuel Macron quant à la crise sanitaire sans précédent que nous vivons. En l’espèce, il prévoit la réouverture des crèches, des écoles, des collèges et des lycées pour le 11 mai.
S’il va de soi que l’ensemble des communautés souhaite reprendre le travail avec les élèves, il semble pour le moins incertain que ces prévisions soient applicables sur le terrain.
Dans le second degré, il faudrait à minima :
– Prévoir un dépistage systématique des élèves et des personnels, comme l’a demandé le Comité Hygiène et Sécurité du Ministère lui-même
– Prévoir un nettoyage approfondi des salles de classes, et ce plusieurs fois par jour
– Prévoir du gel hydro-alcoolique et des masques pour tous les élèves et les personnels et ce, en quantité suffisante
– Rendre possible la distanciation sociale d’un mètre voire un mètre cinquante entre chacun dans tous les espaces y compris pour les transports scolaires
Seul l’ensemble de ces mesures pourra rendre possible une éventuelle reprise des cours. Le Snes Martinique demande que des garanties soient apportées quant à la sécurité des élèves et des personnels de l’Education en Martinique. Sans ces garanties, aucune reprise ne sera possible.
Valérie Vertale-Loriot, co-secrétaire académique du Snes Martinique

******

Déclaration

Macron aux ordres du patronat :

Aux travailleurs de se préparer face à la guerre sociale annoncée !

Lundi 13 avril 2020, Emmanuel Macron a esquissé les conditions de levée du confinement instauré depuis le 17 mars 2020.

Ainsi, iI a annoncé :

« A partir du 11 mai, nous rouvrirons progressivement les crèches, les écoles, les collèges et les lycées.

Le 11 mai, il s’agira aussi de permettre au plus grand nombre de retourner travailler, redémarrer notre industrie, nos commerces et nos services. Le Gouvernement préparera sans délai ces réouvertures avec les partenaires sociaux pour que des règles soient établies afin de protéger les salariés au travail. C’est la priorité.

L’intervention d’Emmanuel Macron arrive quelques jours après celle de Roux de Bézieux, le président du Medef. Non content d’avoir obtenu des modifications substantielles du Code du travail (60 heures par semaine, RTT et congés payés annulés ou reportés, etc.) le représentant du patronat a exigé la reprise de l’activité économique et le retour des salariés dans les entreprises dans les plus brefs délais. Une véritable déclaration de guerre aux travailleurs.

Tout en cherchant à donner l’impression d’être sensible à la situation matérielle des millions de familles plongées dans les difficultés, Macron a surtout pris acte de l’injonction du patronat.

En d’autres termes, le message du président français est clair : « Les établissements scolaires rouvriraient pour que les personnels y travaillant (enseignants et agents) servent de gardes d’enfants pendant que les parents d’élèves iraient risquer leur vie pour sauver les profits des capitalistes ». En revanche, il n’apporte aucun élément précis concernant la mise à disposition de la population des garanties élémentaires, réclamées largement tels les masques ou les tests de contrôle, ni concernant le maintien de l’emploi et des salaires et petits revenus de la population.

En cette période de crise sanitaire et de confinement, il apparait que derrière la guerre contre le coronavirus, la guerre sociale impitoyable pour les intérêts des capitalistes contre les travailleurs continue.

Porte 2, Maison des Syndicats, Bd de Gal de Gaulle, 97200, Fort de France Tél. : 0596 70 25 89 ou 0596 70 57 17; Télécopie : 0596 63 80 10 // Internet : http://www.cgt-martinique.fr // mèl : cgtm.972@orange.fr

Depuis près d’une quarantaine d’années, tous les gouvernements ont sacrifié la santé publique, l’hôpital public En détournant l’argent public pour satisfaire des intérêts privés, ceux du grand capital. Le manque de masques, de respirateurs, de lits de réanimation, le manque de soignants est la conséquence de cette politique. Et on sait qu’en France, des milliers de gens sont morts parce qu’il n’y avait pas assez de lits de réanimation, pas assez de respirateurs.

Aujourd’hui comme hier, les dirigeants de l’état français et leurs représentants locaux cherchent à profiter à fond de la crise actuelle pour soutenir encore plus leurs maîtres, les capitalistes, les possédants, les riches.

En plein confinement, des travailleurs sont encouragés à aller travailler dans des secteurs qui ne sont pas vitaux. Des pressions énormes sont exercées par le Ministère du travail en ce sens. Et tout cela, avec le risque que des employeurs mettent en danger des salariés mal protégés.

La CGTM a une pensée fraternelle pour les soignants, les employés des supermarchés, les maraîchers, les pompiers, les secouristes, les travailleurs de l’eau, de l’électricité et pour tous les ceux qui sont obligés de travailler dans les secteurs essentiels. Ils prennent des risques pour nous tous ! Mais nous leur demandons d’être particulièrement vigilants sur les mesures de protection qui doivent être appliquées sur les lieux de travail. Ils doivent les exiger sous peine de se mettre en droit de retrait.

Elle soutient fermement tous les camarades qui, dans certains secteurs jugés essentiels tels que l’agriculture ou les stations-service, par exemple, ont eu à se confronter à des patrons qui entendaient les faire reprendre l’activité au mépris de la mise en œuvre de mesures de sécurité minimales.

Aujourd’hui, en raison du confinement, les actions des travailleurs sont réduites. Néanmoins, nous interpelons toutes les autorités sur :

Le respect strict de l’exercice du droit de retrait ;

La situation sociale des salariés du transport en général, de l’Hôtellerie, des Cafés et des Restaurants, des Associations…

Les licenciements en cours et à venir ; • -Le maintien des salaires

Mais d’ores et déjà, face à la guerre sociale annoncée, la CGTM appelle l’ensemble des travailleurs à se préparer mentalement pendant ce confinement pour qu’après la levée du confinement nous soyons prêts et en ordre de bataille. Car il faudra se battre, c’est sûr. Et plus les luttes seront collectives, larges et déterminées plus elles auront de chances d’aboutir.

G. Jean-Marie

Secrétaire Général

Porte 2, Maison des Syndicats, Bd de Gal de Gaulle, 97200, Fort de France Tél. : 0596 70 25 89 ou 0596 70 57 17; Télécopie : 0596 63 80 10 // Internet : http://www.cgt-martinique.fr // mèl : cgtm.972@orange.fr