— Par Marie-Hélène Léotin, conseillère exécutive CTM. —
Le ministre de l’Éducation a donné une consigne : ouverture des écoles, 11 mai pour le primaire, 18 mai pour les collèges, 25 mai pour les lycées. De nombreux maires et élus donnent leur position : c’est non, car nous ne serons pas prêts au mois de mai, en particulier pour l’approvisionnement en masques. Les enseignants sont dans le flou. Les parents d’élèves ne savent pas quoi faire, surtout qu’on leur avait dit, au moment de la fermeture, que les enfants étaient les premiers vecteurs de l’épidémie !
On a l’impression que nous sommes en train de partir dans tous les sens. Tel maire va ouvrir, tel autre ne va pas ouvrir. Ce n’est pas le moment de partir dans tous les sens. Nous devons surmonter ensemble la crise et donner un cap en préservant notre unité et en mettant sur pied une stratégie globale et commune.
Quel est le plus grand danger qui nous guette ?
La crise n’est pas derrière nous ; elle est encore devant nous. Aucune autorité scientifique n’est en mesure de dire, au jour d’aujourd’hui, quand s’arrêtera l’épidémie. Le plus grand danger n’est pas le décrochage scolaire et une solution a été trouvée pour les examens du brevet et du bac. Le plus grand danger est un rebond de l’épidémie, une nouvelle vague, et nous n’avons aucune maîtrise sur la question de l’approvisionnement en masques d’ici le mois de mai. En outre, on ne pourra pas maintenir encore longtemps l’obligation de la quatorzaine pour tout voyageur débarquant en Martinique.
Les gens sont dans l’angoisse quand on ne leur donne pas un cap.
1. Pas d’ouverture d’écoles avant la rentrée de septembre.
2. Mise en place d’un programme pédagogique, avec les outils modernes de communication, pour assurer la continuité des activités scolaires jusqu’au 4 juillet, date officielle de sortie. En fait, les équipes pédagogiques le font déjà. Les collectivités peuvent trouver des solutions pour réduire la fracture numérique.
D’ici septembre, on pourra constituer un stock stratégique et gérer les questions de désinfection, de gants, de masques, de transport scolaire et de cantine.
On pourra s’en sortir en maîtrisant notre avenir et celui de nos enfants, tout en préservant notre cohésion.