— Par Marceau Taburet —
En visite sur le Caillou, le président de la République a entériné le fait que le territoire reste français.
Quel avenir pour le Caillou ? Après l’échec des indépendantistes aux trois référendums d’autodétermination, la question se pose du rôle et du statut à dessiner pour ce territoire à part, au large du Pacifique Sud.
Profitant d’une visite de quarante-huit heures sur place, Emmanuel Macron a réuni, mercredi à Nouméa, les acteurs locaux du dossier, en l’absence des indépendantistes, qui ont décidé de boycotter. Ce qui a eu le don de « personnellement blesser » le chef de l’État.
« La Nouvelle-Calédonie est française parce qu’elle a choisi de rester française »
« La Nouvelle-Calédonie est française parce qu’elle a choisi de rester française », a-t-il déclaré, tout en indiquant ne pas « mésestimer les aspirations déçues de ceux qui défendaient un tout autre projet ». Selon lui, les trois victoires du non à l’indépendance marquent une étape importante dans la redéfinition du statut de l’archipel. Objectif : « Bâtir un nouveau projet », celui de la « Nouvelle-Calédonie dans la République ».
Dans la bataille qui oppose loyalistes et indépendantistes, les seconds n’acceptent toujours aucune discussion en tripartite et ne reconnaissent pas la légitimité du dernier référendum, qu’ils avaient boycotté. Les responsables du Front de libération nationale kanak et socialiste n’en démordent pas : ils défendent un projet « gagnant-gagnant » avec l’État, au nom de l’autodétermination de ce « peuple colonisé ».
« Pas de retour en arrière, pas de bégaiement, pas de surplace », a pourtant martelé le président devant une petite foule de fidèles et de loyalistes acquis à la cause de la droite coloniale.
La révision constitutionnelle, prévue par les accords de Nouméa signés en 1998, pourrait intervenir début 2024. C’est en tout cas le souhait formulé par le gouvernement français. Le nouveau statut institutionnel de la Nouvelle-Calédonie – sujet sur lequel Emmanuel Macron assure ne vouloir « presser personne » – pourrait ne pas être défini de sitôt. Car, quoi qu’il arrive, il ne veut plus de « rendez-vous électoraux tous les ans ».
Source : L’Humanité.fr