Par Armelle Héliot
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Gilles Bouillon est un metteur en scène excellent et sa vision de la pièce d’Eugène Labiche et Marc-Michel est remarquable, entraînée qu’elle est par un Fadinard idéal en la personne de Frédéric Cherbeuf.
Sans rien renier de l’enthousiasme que peut susciter la mise en scène de Giorgio Barberio Corsetti avec la troupe de la Comédie-Française, avouons que la production actuellement présentée au théâtre de la Tempête à la Cartoucherie de Vincennes est aussi remarquable.
Le travail de Gilles Bouillon va même plus loin pour ce qui concerne le traitement d’Hélène, la jeune mariée…
Ce spectacle est passionnant car, soudain, on comprend que si Fadinard est pris dans un cauchemar, la fille du pépiniériste l’est tout autant.
Ce n’est pas le même cauchemar, mais il est encore plus angoissant car il concerne les fondements mêmes de la vie, du mariage.
Son père la « donne » et elle, littéralement, elle ne sait pas ce qui l’attend. Elle tremble de peur. Et la férocité de Labiche est sur ce point extraordinairement active…
D’ailleurs, il ne laisse pas Hélène vraiment parler…Mais ici, elle est éloquente. Gilles Bouillon a confié ce rôle à une toute jeune comédienne issue de l’école qu’il dirige à Tours en même temps que le Centre dramatique régional, Julie Roux.
Un chapeau de paille Gilles Bouillon 1.jpg Mais soulignons-le, toute la troupe est excellente et la production est particulièrement soignée. Les décors qui flirtent avec un certain surréalisme sont épatants et très efficaces, ils sont un protagoniste de plus et en plus d’un charme, d’inventions nombreuses, ils sont des machines à jouer…C’est Nathalie Holt qui les a imaginés.
le 22 novembre 2012