Dans le Hall de l’Atrium jusqu’au 29 mars 2015
— Par Christian Antourel & Ysa de Saint-Auret —
GENERATION NUMERIQUE
On serait presque tenté de penser le papier voire la toile, comme une étrange survivance, à l’heure où les techniques numériques irriguent des plans entiers de la création artistique. Elles sont un catalyseur de fantasmes, de performances et de rêveries pour les photographes plasticiens, designers, cinéastes, architectes et autres graphistes ou peintres. Focus sur un photographe, poète passionné qui couche sur cette plateforme inventive sa foisonnante vision du monde.
En témoigne cette exposition d’une vingtaine de tableaux photographiques
Photoshopés, améliorés, en un mot rendus à l’apogée d’une nouvelle définition que ni l’œil, ni l’objectif, ne sauraient seuls faire tableaux. Capable de grands écarts esthétiques, Jean-Louis Paulin a rompu avec cette tradition datée du développement de l’image papier. Il tire chaque photo sur un support, un matériau à part qui participe à l’atmosphère visuelle particulière avec une ambiance générale soit chaude soit froide, de la scène saisie, grâce à la qualité d’expression unique des couleurs. Sur alu- dibond où la définition des couleurs, les contrastes sont très proches d’une impression sur papier premium, ou encore sur du verre acrylique, sur du métal qui diffère du rendu papier classique. Il y a peut-être quelque chose d’un peu miraculeux, d’alchimique, dans cette œuvre. Un secret raffinement crée une lumière picturale, c’est-à-dire une couleur qui semble n’appartenir qu’à la peinture, qui viendrait de la peinture. Face aux tableaux photographiques, le spectateur peut-être cependant partagé entre la seule contemplation et la volonté malgré tout de comprendre ce mécanisme photographique.
Un parfait synchronisme entre songe et réalité
Or l’artiste n’à jamais renâclé à expliquer et détailler sa manière de procéder, et au delà de son univers graphique où s’infiltrent des narrations stylistiques, peut s’éveiller de façon subliminale une odyssée
personnelle. Il interroge une société urbaine saturée d’images trop souvent hypnotiques. Outre sa capacité à gérer un parfait synchronisme
entre songe et réalité, Jean louis Paulin parvient à nous plonger dans un bain révélateur d’émotions douces et rêveuses, empreintes d’une sensibilité quasi féminine, qui impacte à la photographie un vrai style et signe sa touche .Son travail incite à la contemplation, à l’harmonie avec la nature, vecteur d’une quiétude à laquelle nous aspirons tous. L’ambiance, subtile à souhait met parfois en scène des silhouettes, imperturbables ombres chinoises découpées sur un paysage d’une grande beauté qui font implicitement valoir le tableau. « A bien regarder » l’effet est saisissant, c’est l’irruption du féérique dans l’ordinaire.
Pratique :
Jean-Louis Paulin
Exposition Photographie jusqu’au au 29 mars
Tout public
Entrée libre.
Hall
EPCC ATRIUM
Information : 05 96 70 79 29//05 96 60 78 78
Christian Antourel
& Ysa de Saint-Auret