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« Rétablissons la statue du général Dumas »

— Par Frédéric Potier et Claude Ribbe —

Frédéric Potier, délégué interministériel à la lutte contre le racisme, l’antisémitisme et la haine anti-LGBT (Dilcrah) et Claude Ribbe, écrivain, président de l’association des amis du général Dumas, plaident pour la réhabilitation d’une statue du général Dumas.

Voici leur tribune : « Deux statues de Victor Schoelcher détruites en Martinique. La mort de George Floyd qui génère des manifestations contre le racisme partout dans le monde. Et des voix qui se font entendre pour déboulonner les statues rendant hommage à des personnalités accusées d’être liées à la colonisation ou à l’esclavage… Révisionnisme historique? Légitimes protestations?

Lire aussi – Déboulonner les statues : réécriture de l’histoire ou symptôme d’une colère contre les autorités

Le racisme est une réalité qu’il est inconcevable de nier. Il est le fruit d’une histoire douloureuse dont il n’est pas interdit d’examiner les traces, lorsqu’elles peuvent être décelées dans les noms de nos rues ou la statuaire de nos villes. Nul doute que cette histoire, multiséculaire et mondiale, implique aussi, dans ses épisodes les moins glorieux, des figures par ailleurs admirées pour leur contribution à la science, à la culture ou à l’art de gouverner.

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Exposition : « Guillon Lethière, né à la Guadeloupe »

Dates : 13 novembre 2024 – 17 février 2025 | Lieu : Aile Sully, niveau 1, mezzanine Napoléon, Musée du Louvre

L’exposition « Guillon Lethière, né à la Guadeloupe » représente un moment fort dans la redécouverte d’un artiste majeur du XIXe siècle, dont le parcours et les œuvres révèlent une richesse historique et culturelle souvent ignorée. Cette rétrospective, co-organisée par le Clark Art Institute de Williamstown et le musée du Louvre, constitue la première monographie d’envergure dédiée à Guillon Lethière, un peintre français d’origine guadeloupéenne, né en 1760 à Sainte-Anne.

Un parcours exceptionnel

Fils d’une mère esclave libérée d’origine africaine et d’un père procureur du roi, Lethière a vécu une vie marquée par des enjeux d’identité et de liberté. Élevé dans un contexte colonial complexe, il fut formé à Rouen puis à Paris, où il s’imposa comme l’un des artistes les plus respectés de son époque. Sa carrière professionnelle fut jalonnée de succès : il devint directeur de l’Académie de France à Rome de 1807 à 1816, membre de l’Institut en 1818, et professeur à l’École des Beaux-Arts à partir de 1819.

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La loi du 20 mai 1802 rétablit l’esclavage

La loi du 20 mai 1802 (30 floréal an X) est un retour sur les principes du décret du 4 février 1794 (16 pluviôse) qui avait aboli l’esclavage sur tous les territoires de la République française. Il faut constater que cette abolition n’a pas été effective dans plusieurs colonies françaises. La Réunion a entravé son application, la Martinique l’a refusée au terme d’une insurrection royaliste similaire à celle de Vendée. En effet, soulevée depuis le 16 septembre 1793, la Martinique signe, représentée par le planteur Louis-François Dubuc, un accord de soumission à la royauté anglaise (traité de Whitehall). Le 6 février 1794, les Anglais entament la conquête militaire de l’île qu’ils terminent le 21 mars 1794. Les planteurs martiniquais évitent donc ainsi l’abolition effective de l’esclavage sur leur territoire.

La loi du 20 mai 1802 concerne explicitement les territoires qui n’ont pas appliqué la loi abolitionniste du 4 février 1794, elle est liée au traité d’Amiens du 26 mars 1802 qui restitue la Martinique, Tobago et Sainte-Lucie à la France. En conséquence, elle ne s’applique en théorie ni à la Guadeloupe, ni à la Guyane, ni à Saint-Domingue.

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L’éphéméride du 20 mai

La loi du 20 mai 1802 rétablit l’esclavage l

La loi du 20 mai 1802 (30 floréal an X) est un retour sur les principes du décret du 4 février 1794 (16 pluviôse) qui avait aboli l’esclavage sur tous les territoires de la République française. Il faut constater que cette abolition n’a pas été effective dans plusieurs colonies françaises. La Réunion a entravé son application, la Martinique l’a refusée au terme d’une insurrection royaliste similaire à celle de Vendée. En effet, soulevée depuis le 16 septembre 1793, la Martinique signe, représentée par le planteur Louis-François Dubuc, un accord de soumission à la royauté anglaise (traité de Whitehall). Le 6 février 1794, les Anglais entament la conquête militaire de l’île qu’ils terminent le 21 mars 1794. Les planteurs martiniquais évitent donc ainsi l’abolition effective de l’esclavage sur leur territoire.

La loi du 20 mai 1802 concerne explicitement les territoires qui n’ont pas appliqué la loi abolitionniste du 4 février 1794, elle est liée au traité d’Amiens du 26 mars 1802 qui restitue la Martinique, Tobago et Sainte-Lucie à la France. En conséquence, elle ne s’applique en théorie ni à la Guadeloupe, ni à la Guyane, ni à Saint-Domingue.

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Pourquoi la France doit sauver le portrait de Zaga Christ

— Par Claude Ribbe, écrivain —
TRIBUNE. Un portrait de Zaga Christ, peint vers 1700, […est passé ]  en vente publique samedi, à l’hôtel Drouot. Claude Ribbe, écrivain, auteur du « Chevalier de Saint-George » (éditions Tallandier) dénonce le fait que l’œuvre risque de probablement rejoindre les collections d’un musée étranger et non celles d’un musée français. 

Illustration : Il s’agit d’une rare copie d’un médaillon exécuté en 1635 à Turin par une femme peintre, Giovanna Garzoni. © Giquello et associés, commissaires-priseurs

Voici sa tribune : « Un exceptionnel portrait de Zaga Christ, peint vers 1700, va passer en vente publique le samedi 21 janvier 2023 à l’hôtel Drouot. Dans le monde de l’art, et parmi les personnes concernées par la mémoire de la diaspora africaine, c’est un évènement. Il s’agit d’une rare copie d’un médaillon exécuté en 1635 à Turin par une femme peintre, Giovanna Garzoni, qui fut une amie du modèle. Le médaillon a été acquis en 2021 par l’Alien Memorial Art Museum de l’Oberlin College. Aux États-Unis, dans l’Ohio.
Cette belle aquarelle et gouache sur papier vergé représente un jeune homme africain élégant, habillé en homme de qualité.

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Colonisation et esclavage : pour François Fillon, un « partage de culture »

— Par Claude Ribbe, écrivain et réalisateur, auteur d’Une Autre Histoire (2016, le cherche midi éditeur) .—
esclavage_en_partageLe dimanche 28 août 2016, à Sablé-sur-Sarthe, dans le parc du château, François Fillon, candidat à la primaire de la droite et du centre pour l’élection présidentielle de 2017, a choisi de réviser la définition communément admise de la colonisation et de dégager la responsabilité de la France dans la pratique de l’esclavage d’État, déclarant à l’emporte-pièce : « Non, la France n’est pas coupable d’avoir voulu faire partager sa culture aux peuples d’Afrique, d’Asie et d’Amérique du Nord ! Non, la France n’a pas inventé l’esclavage ! »
Cette saillie de François Fillon n’était par tout à fait conforme à l’héritage de son mentor, Philippe Seguin, qui avait demandé en juin 2002 au conseil de Paris de remettre en place la statue, place du général-Catroux, d’un ancien esclave, le général Dumas. Elle marquait également un certain décalage par rapport aux valeurs léguées par Joël Le Theule, ministre de l’outre-mer, auquel Fillon doit sa carrière. D’aucuns ont d’ailleurs jugé que le lieu choisi par François Fillon pour faire cette déclaration n’était pas un hasard : Sablé-sur-Sarthe, ville natale de Joël Le Theule, est en effet la commune dont Raphaël Elizé, un descendant d’esclaves de la Martinique, fut le maire socialiste de 1929 jusqu’à sa destitution par les autorités de Vichy en 1941 et sa déportation à Buchenwald, où il mourut en 1944, ce que François Fillon ne pouvait ignorer, puisqu’il a succédé à Raphaël Élizé et à Joël Le Theule à la mairie de Sablé-sur-Sarthe, où il fut élu de 1983 à 2001.

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FRÈRES D’ARMES : Ils se sont battus pour la France depuis plus d’un siècle…

Par Rachid Bouchareb et Pascal Blanchard

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À l’initiative du ministre délégué aux Anciens combattants, Kader Arif, ce programme est parti d’un constat simple : comment valoriser ces récits incroyables issus de nos diversités dans les commémorations à venir ? Rappelons-nous… en juillet 1913, la République rendait hommage à Longchamp aux combattants maghrébins et afro-caribéens de ses armées et en octobre 1943, le premier département français (la Corse) était libéré par l’Armée d’Afrique et par les Goumiers marocains. Ce double anniversaire en 2013 est le point de départ de notre plongée commune dans l’Histoire, dans ce passé oublié. En 2014, nous souhaitons rendre hommage, en lien avec tous les ministères concernés, à un « cycle mémoriel » unique en son genre : 50 récits des quatre coins du monde, 50 portraits avec le regard des historiens et des archives inédites, une réalisation puissante et 50 voix-commentaires de personnalités pour rendre attractifs ces récits pour le grand public. Des films courts sont le meilleur des vecteurs pour toucher et sensibiliser un large public à des combattants venus du bout du monde pour défendre les valeurs de la République et des idéaux de la Liberté.

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« Nous, professionnels du cinéma, appelons à doter la France d’un musée national du cinéma »

C’est en racontant le septième art à nos publics que nous garderons la maîtrise de notre histoire, juge un collectif de personnalités du septième art membres du conseil d’administration de la Cinémathèque française, dont le réalisateur Costa-Gavras et l’actrice Carole Bouquet.

C’est en 1895, à Paris, sur les Grands Boulevards, que les frères Lumière ont fait d’une invention technique le moteur d’une projection et d’une émotion collective, devant les trente-trois premiers spectateurs de l’histoire du cinéma.

Cette histoire n’a cessé de s’enrichir et, cent trente ans après, la France est plus que jamais la patrie du septième art : celle d’une cinématographie au palmarès inégalé, celle de la population la plus cinéphile au monde, celle des 6 200 salles de cinéma et des 800 festivals – dont celui de Cannes, centre de la création mondiale –, celle d’un modèle de financement – par le CNC et les obligations d’investissement des diffuseurs – admiré partout, celle d’une politique publique qui permet une diversité de films unique au monde, des plus populaires aux plus exigeants.

Une seule ombre à ce tableau : la France a plusieurs fois manqué l’occasion de créer le grand musée du cinéma que le public attend, comme en témoigne le succès des expositions de la Cinémathèque française dans un lieu pourtant peu adapté.

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AnthologieS de la poésie haïtienne : arpentage documentaire, datation, voix plurielles

— Par Robert Berrouët-Oriol —

En hommage fraternel et amical à Anthony Phelps, « Homme de vigie »,

qui vient de fêter ses 96 ans…

L’idée de rédiger le présent article provient d’un échange de correspondance entre Jean-Claude Nazon et moi relatif à la parution de L’« Anthologie trilingue de la poésie haïtienne contemporaine / This Land, My Beloved : A Trilingual Anthology of Contemporary Haitian Poetry / Tè mwen renmen an : Yon antoloji trileng pwezi ayisyen kontanporen ». Éditée par Elizabeth Brunazzi, Denizé Lauture et Tontongi, cette « Anthologie trilingue de la poésie haïtienne contemporaine » a été publiée le 28 octobre 2023 aux Éditions Trilingual Press, Cambridge, MA, USA. J’en ai fait par courriel une courte présentation indicative qui est pour l’essentiel reproduite dans le présent article. Détenteur d’un diplôme d’études supérieures en gestion administrative et financière de l’Université libre de Bruxelles et au Canada, passionné de musique classique et de littérature, friand d’opéra, Jean-Claude Nazon est, sur l’archipel fécond d’une vieille amitié, le lecteur critique de tous mes articles : qu’ils soient du domaine linguistique ou littéraire, je les lui soumets avant publication.

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Henri Leclerc : Le combat inlassable d’un défenseur des libertés

— Par Hélène Lemoine —

Henri Leclerc, figure emblématique du barreau français, s’est éteint le 31 août 2024, à l’âge de 90 ans, après une carrière de près de soixante-dix ans. Avocat des causes difficiles, défenseur infatigable des droits et des libertés individuelles, Leclerc a marqué son époque par son engagement sans faille pour la justice et son opposition à toutes les formes d’oppression. Sa disparition représente une perte immense pour le monde juridique, mais aussi pour tous ceux qui, au cours de sa longue carrière, ont trouvé en lui un allié dans leurs combats.

Né en 1934, Henri Leclerc a grandi dans une France marquée par les séquelles de la Seconde Guerre mondiale et par les soubresauts politiques qui ont suivi. C’est à l’âge de 11 ans qu’il assiste, presque par hasard, au procès de Pierre Laval, événement fondateur qui marquera profondément son existence. Laval, ancien chef du gouvernement de Vichy, était jugé pour sa collaboration avec l’occupant nazi. Le procès, expéditif et brutal, se conclut par une condamnation à mort que Leclerc perçoit, même enfant, comme une parodie de justice.

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L’éphéméride du 27 août

Création par Colbert de la Compagnie des Indes orientales le 27 août 1664

La Compagnie des Indes orientales — plus précisément Compagnie française pour le commerce des Indes orientales — est une compagnie coloniale française créée par Colbert le 27 août 1664 dont l’objet était de « naviguer et négocier depuis le cap de Bonne-Espérance presque dans toutes les Indes et mers orientales », avec monopole du commerce lointain pour cinquante ans.

Plus que sa rivale anglaise, elle forme une véritable puissance dans l’océan Indien entre 1720 et 17402, puis devient centrale dans les grandes spéculations boursières sous Louis XVI.

Sa création avait pour but de donner à la France un outil de commerce international avec l’Asie et de concurrencer les puissantes Compagnies européennes fondées au xviie siècle, comme la Compagnie anglaise des Indes orientales et surtout la Compagnie néerlandaise des Indes orientales. Cependant, la guerre d’usure avec les Néerlandais puis le choc frontal avec les Anglais en Inde la conduiront à sa perte, après seulement un siècle d’existence.

Naissance du nouveau commerce français avec l’Asie
Des initiatives éparses contrées par les Néerlandais
Dès le milieu du xvie siècle, suivant la trace des Portugais — premiers à ouvrir les routes de l’Inde et de l’Asie du Sud-Est —, quelques explorateurs français, des corsaires et des aventuriers arment des navires pour rejoindre « Cathay » (Nord de la Chine) et « les Indes » et en rapporter des épices.

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Gary Conille ou Nesmy Manigat : lequel des deux est le véritable Premier ministre d’Haïti ?

— Par Robert Berrouët-Oriol, linguiste-terminologue —

Paru sur le site Rezonòdwès le 20 juin 2024, l’article « Haïti – Plus ça change, plus c’est pareil : les six faux pas de Garry Conille, selon Josué Mérilien » a particulièrement retenu notre attention. L’on observe que la section 6 de cet article, qui a pour titre « Choix controversé de Nesmy Manigat », renferme une critique à visière levée de la désignation de l’ancien ministre de facto de l’Éducation nationale, « au bilan désastreux », à titre de Directeur de cabinet du Premier ministre Gary Conille.

La section 6 de l’article se lit comme suit :

« Le choix de l’ancien ministre Nesmy Manigat comme directeur de cabinet du Premier ministre va à contre-courant des promesses d’écarter les membres de l’ancien gouvernement du Dr Ariel Henry. Le professeur Josué Mérilien critique sévèrement Nesmy Manigat, un ancien ministre au bilan désastreux à la tête du ministère de l’Éducation nationale ».

Premier rappel, pour mémoire — Enseignant de carrière, coordonnateur de l’Union nationale des normaliens haïtiens (UNNOH) et syndicaliste respecté, Josué Mérilien est l’auteur du livre « Haïti, éducation à la citoyenneté : enjeux et perspectives » (Les Engagés éditions, 2018).

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Guillaume Guillon Lethière : un grand peintre français né esclave en Guadeloupe

Guillaume Guillon, connu sous le nom de Guillaume Guillon Lethière, est né le 10 janvier 1760 à Sainte-Anne, en Guadeloupe. Fils d’un magistrat colonial et d’une Afro-descendante affranchie, il porte en lui les racines mêlées de l’histoire coloniale des Caraïbes. Sa mère, Marie-Françoise Dupepaye, était une esclave affranchie, tandis que son père, Pierre Guillon, était un colon blanc et un haut fonctionnaire colonial.

Dès son jeune âge, Guillon Lethière montre un talent exceptionnel pour la peinture. Son père, reconnaissant ses dispositions artistiques, l’emmène en France pour parfaire son art. À Rouen, il étudie sous la tutelle de Jean-Baptiste Descamps, avant de poursuivre sa formation à Paris auprès du peintre du roi, Gabriel-François Doyen.

En 1784, il remporte le prestigieux prix de Rome, une reconnaissance majeure qui lui ouvre les portes de l’Académie de France à Rome. De retour à Paris en 1792, il s’engage pleinement dans la Révolution française, immortalisant les exploits du général Dumas, lui-même issu de la diversité.

Sa carrière artistique exceptionnelle le conduit à devenir directeur de l’Académie de France à Rome, poste qu’il occupera pendant neuf ans.

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À propos du livre de Jean-Robert Placide, « Ayisyanite ak kreyolite »

Le livre « Ayisyanite ak kreyolite » ressuscite-t-il l’indigénisme racialiste duvaliérien sous les habits artificieux du « nouvo endijenis an evolisyon » ?

— Par Robert Berrouët-Oriol, linguiste-terminologue —

Établies à Randolph, une ville du Comté de Norfolk dans l’État du Massachusetts, les Éditions JEBCA ont publié en 2023 le livre de Jean-Robert Placide, « Ayisyanite ak kreyolite », qui porte en sous-titre la mention « Mouvman kreyòl ayisyen | Sosyete Koukouy yon nouvo endijenis an evolisyon ». Jean-Robert Placide a auparavant été co-rédacteur de l’ouvrage du GRAHN, « Yon amenajman lengwistik pou devlopman pèp ayisyen : de lang ofisyèl ak valorizasyion kreyòl la » / « Un aménagement linguistique pour le développement du peuple haïtien : bilinguisme équitable différencié » (Presses internationales polytechniques, Montréal, 2012). L’annonce de la parution de cet ouvrage figure dans le Bulletin du GRAHN (volume 2, numéro 2, août 2012), mais l’on a noté que de 2012 à 2024 le sous-comité des langues du GRAHN qui a élaboré le livre n’a pas fait état d’éventuels travaux consécutifs à sa parution et n’a pas non plus communiqué sur son hypothétique diffusion en Haïti et en outremer…

Le livre « Ayisyanite ak kreyolite » de Jean-Robert Placide doit être lu avec attention et les idées qu’il véhicule, sur les registres de l’histoire et de l’idéologie, méritent d’être soumises à une évaluation critique objective et au débat public.

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L’éphéméride du 6 mars

L’opéra La traviata de Verdi est présenté pour la première fois au Théâtre La Fenice à Venise le 6 mars 1853.

La traviata est un opéra en trois actes de Giuseppe Verdi créé le 6 mars 1853 à La Fenice de Venise sur un livret de Francesco Maria Piave d’après le roman d’Alexandre Dumas fils, La Dame aux camélias (1848) et son adaptation théâtrale (1852).

Victime d’une distribution défaillante, l’œuvre s’est heurtée, lors de sa création, à l’incompréhension du public, dérouté par un drame romantique au caractère intimiste, privé de la distance héroïque traditionnelle et servi par un réalisme musical inaccoutumé. Mais, reconnue à sa juste valeur dès les représentations suivantes, La traviata est devenue au xxe siècle l’une des œuvres les plus jouées dans les opéras de par le monde. L’œuvre de Verdi a bénéficié du talent d’interprètes exceptionnels comme Maria Callas et Renata Scotto qui savaient allier prouesses vocales et qualités dramatiques, ou comme plus récemment Anna Netrebko et Pretty Yende.

Lire sur Madinin’Art : « La Traviata » opéra en trois actes de Giuseppe Verdi

Œuvre parmi les plus célèbres du répertoire, elle fait partie, avec Rigoletto (1851) et Il trovatore (1853), de la « trilogie populaire » qui a conféré à Verdi, de son vivant, une gloire internationale incontestée.

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Le « Liv inik an kreyol » , version numérique…

ou la permanence du bluff cosmétique au ministère de l’Éducation nationale d’Haïti

— Par Robert Berrouët-Oriol, linguiste-terminologue —

Livre numérique : « Version numérisée d’un livre lisible sur tout appareil permettant sa lecture, que celui-ci soit un ordinateur […], une tablette de lecture […] ou un téléphone portable » (Termium Plus, dictionnaire terminologique du Bureau de la traduction du gouvernement fédéral canadien).

LA NOUVELLE a produit l’effet d’une monumentale déflagration dans un… verre d’eau non potable : « Le ministre de l’Éducation nationale visite Le Nouvelliste et présente la version numérique du livre unique » (Le Nouvelliste, 21 février 2024). Cet article du Nouvelliste a le grand mérite de résumer en ces termes la « pensée » stratégique et gestionnaire du ministre-vedette « missionné » à l’Éducation nationale par le cartel politico-mafieux du PHTK néo-duvaliériste Nesmy Manigat : « C’est une véritable révolution sur le chemin de l’équité et de l’inclusion en Haïti qui permettra à des milliers d’élèves défavorisés d’avoir accès à des contenus multimédias riches dans toutes les disciplines obligatoires du cadre d’orientation curriculaire actuel », a jugé Nesmy Manigat.

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230e anniversaire de l’abolition de l’esclavage dans les colonies françaises et 220e anniversaire d’Haïti

Dimanche 4 février 2024 à 18 h Paris 17e place du général-Catroux

Voici 230 ans, prenant acte de la révolte victorieuse des hommes et des femmes mis en esclavage dans la partie française de l’île de Saint-Domingue (depuis République d’Haïti) la Convention nationale abolissait l’esclavage et reconnaissait la citoyenneté à tous les habitants des colonies, sans distinction de couleur. Aucune indemnité n’était accordée aux esclavagistes ni aux anciens esclaves.

En mai 1802, Napoléon Bonaparte allait rétablir l’esclavage, perdant la colonie de Saint-Domingue et noyant la résistance héroïque de la Guadeloupe dans un bain de sang.

L’esclavage ne devait être définitivement aboli qu’en 1848, moyennant une substantielle indemnité pour les colons.

Même si l’abolition de 1794 a été imposée par la révolte des victimes, il s’agit d’un acte qui fait honneur à la République et fixe ses principes fondateurs.

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Le créole est-il une « langue scientifique » ?

— Par Robert Berrouët-Oriol , linguiste-terminologue —

À la mémoire de Pradel Pompilus,

pionnier de la lexicographie créole contemporaine

et auteur, en 1958, du premier « Lexique créole-français »

(Université de Paris).

À la mémoire de Pierre Vernet,

fondateur de la Faculté de linguistique appliquée

de l’Université d’État d’Haïti et précurseur du partenariat créole-français

en Haïti.

À la mémoire d’André Vilaire Chery, rédacteur d’ouvrages lexicographiques

de haute qualité scientifique et auteur

du « Dictionnaire de l’évolution du vocabulaire français en Haïti »

(tomes 1 et 2, Éditions Édutex, 2000 et 2002).

« Le créole langue scientifique » ? Cette idée est diversement abordée depuis un certain temps sur les réseaux sociaux, plusieurs internautes la défendent du bec et des ongles, d’autres la contestent avec virulence. Depuis les Gonaïves où il vit, un correspondant fort actif sur les réseaux sociaux nous a récemment acheminé un courriel dans lequel il conteste l’idée que le créole soit une « langue scientifique ». Et tout en se disant « fier » d’être de langue maternelle créole, il nous oppose une fin de non-recevoir après avoir lu la première annonce de la parution au printemps 2024 de notre livre « Plaidoyer pour une lexicographie créole de haute qualité scientifique » (Éditions Zémès, Haïti, Éditions du Cidihca, Canada, et Éditions du Cidihca France).

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L’éphéméride du 25 décembre

Naissance à Baillif, près de Basse-Terre (Guadeloupe) du « chevalier de Saint-George » le 25 décembre 1745

Le lieu de naissance de Saint-George n’est pas attesté par une source écrite.
Joseph Bologne de Saint-George, plus connu sous le nom de « chevalier de Saint-George » ou, plus simplement, « Saint-George », né à Baillif, près de Basse-Terre (Guadeloupe) le 25 décembre 1745 (?) ou 1739(?), mort à Paris le 10 juin 1799, est un escrimeur, musicien (violoniste, compositeur, chef d’orchestre) français. Militaire, il participe activement à la Révolution française et s’engage au sein de l’armée de la République. Désireux de « continuer et de s’immortaliser par sa valeur et son enthousiasme pour la liberté », il se met à la tête de la Légion franche des Américains. Fréquentant les milieux abolitionnistes, Saint-George est, par sa position sociale, une figure de l’émancipation des esclaves des empires coloniaux européens dans la seconde moitié du xviiie siècle.

Lire aussi : Un destin exceptionnel — Par Georges-Henri Léotin —

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L’éphéméride du 9 décembre

Adoption de la Loi de séparation des Églises et de l’État le 9 décembre 1905

La loi concernant la séparation des Églises et de l’État1 est une loi française codifiant la laïcité. Adoptée le 9 décembre 1905 à l’initiative du député républicain-socialiste Aristide Briand, elle est un des actes fondateurs de la sécularisation de l’État, concluant un affrontement violent qui a opposé deux conceptions sur la place des Églises dans la société française pendant presque vingt-cinq ans.

Elle abroge le régime du concordat de 1801, qui est cependant resté en vigueur en Alsace-Moselle pour des raisons historiques (les élus alsaciens en faisaient une des trois conditions d’acceptation de leur rattachement à la France en 1919, sans quoi ils demandaient un référendum, que la France ne pouvait prendre le risque de perdre après une guerre si meurtrière).

Elle fut complétée en 1924 par l’autorisation des associations diocésaines, qui permit de régulariser, 18 ans plus tard, la situation du culte catholique.

Contexte : une séparation douloureuse
Genèse
À la suite de John Locke, les philosophes des Lumières relancent à travers l’Europe du xviiie siècle la question de la séparation de l’Église et de l’État.

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« Le « Festival entènasyonal literati kreyòl », édition 2023, au rendez-vous de ses grands défis »

 — Par Robert Berrouët-Oriol, linguiste-terminologue —

La Créolophonie compte environ 12 millions de locuteurs créolophones répartis dans différentes aires géographiques, de l’arc antillais à l’archipel des Mascareignes, d’Haïti à la Martinique, de La Réunion à Sainte-Lucie, des Seychelles à la Guyane, de l’Île Maurice à la Dominique. Haïti, la plus peuplée des aires géographiques créolophones avec ses 11 millions d’habitants, s’apprête à accueillir du 5 au 10 décembre 2023 la cinquième édition du « Festival entènasyonal literati kreyòl » (FEL). Cet événement majeur et singulier à l’échelle de toute la Créolophonie a été conceptualisé et mis sur les rails par le poète et opérateur culturel haïtien Anivince Jean Baptiste et il est désormais soutenu par des institutions telles que la Fondation Maurice Sixto et l’OMDAC (l’Organisation martiniquaise pour le développement des arts et de la culture). Devenu au fil des ans un incontournable rendez-vous littéraire, le « Festival entènasyonal literati kreyòl », édition 2023, a pour thème « Pou yon kreyolofoni solid e solidè ».

La riche programmation de cette année comprend une conférence inaugurale le 5 décembre 2023, « Ayiti, pi gwo kominote kreyolofòn nan mond lan : kisa reyalite lenguistik sa a ka pote pou peyi a ? 

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De quelle langue parle la «  lodyans » littéraire haïtienne  ?

— Par Robert Berrouët-Oriol, linguiste-terminologue —

La « lodyans » littéraire haïtienne parle-t-elle la langue de l’« audiencier », de l’« audienceur », du « lodyansè » ou du « mèt « lodyansè »  ? (Notes pour une recherche lexicographique)

En hommage au « lodyanseur » Georges Anglade, à Pradel Pompilus, le pionnier de la lexicographie créole et à Albert Valdman, le défricheur-forgeur de la lexicographie créole contemporaine.

Paru en Haïti dans Le National du 16 mai 2023, l’article de Schultz Laurent Junior, « La Fondation Maurice Sixto honore la mémoire de l’illustre « audiencier » Maurice Sixto », suscite l’intérêt en raison de ses qualités rédactionnelles : clarté d’un propos bien ciblé, texte concis qui va à l’essentiel, style direct et vocabulaire approprié. Le lecteur est ainsi informé que « La Fondation Maurice Sixto, en collaboration avec l’Institut français en Haïti et l’ambassade du Canada (…), présente « J’ai vengé la race », l’une des œuvres magistrales de Maurice Sixto [dans] une mise en scène de Johnny Zéphirin, « J’ai vengé la race » [et qui] sera jouée par Cyndy Pierre-Louis.

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4 février 1794 – 4 février 2023 : 229è anniversaire de l’abolition de l’esclavage

Samedi 4 février 2023 à 18h /Paris place du général-Catroux 17e

L’association des amis du général Dumas et Claude Ribbe vous invitent au rassemblement traditionnel  à Paris Samedi 4 février 2023 à 18 heures précises devant le monument « Fers », dédié au général Dumas

Place du général-Catroux 75017 Paris Métro Malesherbes ligne 3 bus 94

avec le soutien du site

www.une-autre-histoire.org

Voici 229 ans, prenant acte de la révolte victorieuse des hommes et des femmes mis en esclavage dans la partie française de l’île de Saint-Domingue (depuis République d’Haïti) la Convention nationale abolissait l’esclavage et reconnaissait la citoyenneté à tous les habitants des colonies, sans distinction de couleur. Aucune indemnité n’était accordée aux esclavagistes ni aux anciens esclaves.

En mai 1802, Napoléon Bonaparte allait rétablir l’esclavage, perdant la colonie de Saint-Domingue et noyant la résistance héroïque de la Guadeloupe dans un bain de sang.

L’esclavage ne devait être définitivement aboli qu’en 1848, moyennant une substantielle indemnité pour les colons.

Même si l’abolition de 1794 a été imposée par la révolte des victimes, il s’agit d’un acte qui fait honneur à la République et fixe ses principes fondateurs.

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« Saint Omer », un film d’Alice Diop

Lundi 16 janvier à 18h / Tropiques-Atrium

Saint Omer d’Alice Diop
Première mondiale : Lion d’Argent, Grand prix du Jury, Meilleur Premier Film, à la Mostra de Venise 2022.
France – 2022 – 2h02
Avec Kayije KAGAME, Guslagie MALANDA, Valérie DRÉVILLE, Aurélia PETIT, Xavier MALY, Robert CANTARELLA, Salimata KAMATE, Thomas DE POURQUERY

Synopsis :
Rama, jeune romancière, assiste au procès de Laurence Coly à la cour d’assises de Saint-Omer. Cette dernière est accusée d’avoir tué sa fille de quinze mois en l’abandonnant à la marée montante sur une plage du nord de la France. Mais au cours du procès, la parole de l’accusée, l’écoute des témoignages font vaciller les certitudes de Rama et interrogent la grande question universelle […] de notre rapport à la maternité ».

La presse en parle :

Bande à part par Olivier Pélisson
Cheffe d’orchestre captant la note juste de chaque soliste et de chaque fil formel et narratif, au service de son propos, Alice Diop atteint ici un très haut niveau de cinéma humaniste et politique.

Dernières Nouvelles d’Alsace par Nathalie Chifflet
Un film bouleversant.

Elle par Françoise Delbecq
Une première fiction magistrale.

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« L’Empire du silence », le nouveau film de Thierry Michel, revient sur vingt-cinq ans de crimes impunis en RDC.

C’est une tragédie qui se déroule dans l’indifférence générale, une histoire qui bégaye et se répète. L’Empire du silence commence en 1994, avec l’arrivée en masse, dans le pays, de génocidaires hutus qui se mêlent aux populations civiles rwandaises, déplacées de l’autre côté de la frontière.

« Pointer les criminels »

Dès lors, une succession de massacres, qui peu à peu s’étendent à tout le pays, des massacres d’abord perpétrés par des puissances étrangères, Ouganda et Rwanda, puis par les rebelles et les militaires congolais.

« Il fallait pointer, aujourd’hui, les responsabilités, pointer les criminels, explique le réalisateur Thierry Michel. Je n’ai pas compris comment ce pays a basculé de rendez-vous manqué en rendez-vous manqué pour tomber dans un abîme de violence. Ce cycle de massacre qui entache depuis 25 ans certaines régions du Congo de manière innommable. »

« Ayons du courage ! »

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