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« Il n’y a pas de génocide par substitution » : la demi-vérité.

— Par Yves-Léopold Monthieux —

Cet aphorisme conjugué sous le mode universel par de jeunes et audacieux intellectuels de la Fabrique décoloniale a dû faire bondir plus d’un fidèle de feu Aimé Césaire ainsi que la foultitude de sachants et de perroquets qui se sont appropriés, en son premier degré, la célèbre expression du poète, « génocide par substitution ». C’est l’une de ses formules qui, avec la négritude ou le moratoire, a été la plus reprise en Martinique et dans les DOM en général. Nul doute que si elle avait pris pied en Hexagone-pas- en Métropole- en France, on l’eut comparée au « Grand remplacement » et accusé de racisme le Nègre fondamental.

Un jour de novembre 1975, dans un discours à l’Assemblée nationale, le député Aimé Césaire avait introduit sa locution dans un discours où il s’était, à travers ce qu’il avait appelé le stirnisme, permis de confectionner un costume en trois parties au secrétaire d’Etat à l’Outre-Mer, Olivier Stirn. Ce jour-là, en son 3ème point, il avait dans la même phrase utilisé le terme « génocide par persuasion », mais le choix fut fait, le terme substitution était plus intellectuel et plus mordant, donc plus conforme pour ceux qui estimaient le slogan convenir parfaitement à la lutte anticolonialiste.

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Désintox : le fantasme du génocide par substitution.

— Par Yves-Léopold Monthieux —

Ou sont passés tous ces Blancs qui ont été accusés de « génocider » le peuple martiniquais depuis plus d’un demi-siècle ? On ne les voit pas dans les statistiques, on ne les voit pas non plus dans des cimetières dédiés. Le phénomène est pourtant inscrit dans le marbre de la conscience martiniquaise. Ainsi, chaque fois qu’est abordée la question de la baisse de la population en Martinique, chacun, de Ti Sonson au député du coin, y va de son couplet sur le « génocide par substitution ». La locution d’Aimé Césaire la plus répétée depuis 40 ans. Pendant tout ce temps, l’expression magique a suffi pour barrer la route à toute réflexion intelligente sur la fuite de la jeunesse martiniquaise et des conditions à réaliser pour éviter l’exode. Ainsi, l’un des objectifs majeurs du président de la collectivité de Martinique est la mise en œuvre par … Létafransé d’un « BUMIDOM à l’envers ». Alors que la Martinique est en quête de pouvoirs nouveaux, ses élus attendent de l’Etat régalien que celui-ci lui refasse une image attractive.

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La captation par les « Sachants » du « Génocide par substitution » : une rare escroquerie intellectuelle.

Par Yves-Léopold Monthieux

« Il n’y a pas de génocide par substitution », ose écrire Mme Nadia Chonville qui dit pourquoi. Dénuée du romantisme habituel qui accompagne le récit national, son argumentation est lumineuse. De la part d’une intellectuelle martiniquaise, l’affirmation est courageuse. Heureusement qu’elle a pu se construire une crédibilité dans la presse locale. Sinon elle aurait rencontré des difficultés à se faire entendre.

Ainsi donc, sous la plume de la sociologue qui pourrait être la petite fille de bien d’entre nous, on peut lire un article iconoclaste sur le « génocide par substitution ». Pour la chercheuse martiniquaise, l’expression de Césaire est un « marronnier de la vie politique antillaise » qui, tel que présenté au peuple ne répond pas à la réalité. Il s’agit d’une formule commode véhiculée par les « sachants » martiniquais qui écrivent « l’histoire à côté de l’histoire ». Elle fait partie de ces « vérités » construites dans le cadre du cahier des charges dicté par les fabricants du roman national martiniquais. Plus précisément, la formule de Césaire est une aubaine.

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Génocide par substitution ? Ainsi s’adressait Delépine aux « faux-monnayeurs du césairisme »

— Par Yves-Léopold Monthieux —

Dans ma précédente chronique « Edouard Delépine : une intelligence et un caractère », j’indiquais que par son expression « génocide par substitution« , Césaire ne faisait pas référence à la Martinique. Certains lecteurs ont voulu en savoir davantage.

Aimé Césaire a utilisé cette expression le 13 novembre 1975 à l’assemblée nationale (Ecrits tome I) pour s’opposer au projet mort-né de faciliter la migration des Français en Guyane. Plus largement, Césaire s’en était pris à la politique globale du gouvernement en outre-mer et fait en quelque sorte un costume au secrétaire d’État en donnant sa définition du « stirnisme ». Le 3ème point de son discours a fait référence uniquement à la Guyane.

En voici l’extrait :

« ….

Aimé Césaire – … « La Guyane, c’est donc la grande pensée, sinon la grande ambition de votre règne. Vous éventrez la forêt, vous abattez les arbres – j’espère que vous songerez à en replanter – vous industrialisez le pays et, dans un premier temps, vous installez trente mille personnes qu’il faut bien appeler par leur nom trente mille « colons », qui reçoivent, pour s’installer, toutes les facilités que vous avez constamment refusées, depuis vingt ans, aux Guyanais indigènes et à leurs cousins antillais.

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Pour poursuivre la réflexion d’Yves-Léopold Monthieux sur le « génocide par   substitution »

— Karl Paolo —

La question abordée par Yves-Léopold MONTHIEUX au sujet du génocide par substitution est particulièrement complexe, qu’il s’agisse d’affirmer qu’il s’agit d’une réalité ou d’un fantasme.

Cette complexité est accrue par le fait qu’elle est chargée d’affects, de symboles, de tensions et d’idées parfois préconçues pour ne pas dire de préjugés. Il faut donc une certaine dose de courage (ou « d’inconscience » – sic) pour l’aborder, comme le fait Yves Léopold MONTHIEUX. D’autres comme Nadia CHONVILLE (1) ou Claire PALMISTE(2) ont tenté sinon, de déconstruire ce concept à tout le moins de le discuter. Très modestement, je voudrais essayer de poursuivre dans cette voie, afin de tenter d’y voir un peu plus clair, si c’est possible.

Est-ce une question de quantité

En premier lieu, poser le débat en termes statistiques – qui sont-ils ? – où sont-ils ? combien sont-ils ? – ne me parait pas pertinent. En effet, on arrivera immanquablement à se demander où faut-il mettre le curseur. Autrement dit, à partir de quel seuil la présence d’une population étrangère où jugée comme telle est susceptible de constituer ou non un problème ?

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Le dépeuplement de la Martinique : ira-t-on vers une substitution choisie ? 

Par Yves-Léopold Monthieux
Depuis les derniers chiffres de l’INSEE sur la démographie décroissante, des spécialistes et autres observateurs se penchent sur ce phénomène qui pourrait être déterminant pour les choix politiques à venir. Ces chiffres tombent à point nommé pour nourrir des projets en vue de l’élection de la Collectivité territoriale de Martinique. Deux intellectuels connus, le sociologue André Lucrèce et l’anthropologue Gerry Létang, apportent leur éclairage sur la nature du problème jusqu’à, pour le second nommé, esquisser une solution. Pour expliquer la décroissance de la population de ce début de siècle, le premier a cru devoir se référer à des déclarations politiques du passé.
Est-il encore besoin, en effet, de faire appel à des propos tenus par des leaders indépendantistes pour qui, loin de se préoccuper d’avenir démographique de Martinique, il s’agissait de faire feu de tout bois pour combattre le système politique français en vigueur. Edouard Glissant, membre fondateur du FAGA, le grand frère de l’OJAM, est cité pour sa métaphore douteuse : « Le pays, vidé de son sang jeune sera sans ressort et pourra être tenu en toute quiétude ».

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Existe-t-il un génocide martiniquais ?

— Par Yves-Léopold Monthieux —

C’est la question qu’on peut se poser après le retentissement provoqué par la déclaration du député Aimé Césaire, un jour de novembre 1975, à l’assemblée nationale. Celui-ci craignait que la venue des H’mongs en Guyane, projetée par le gouvernement français, ne conduise à une manière de génocide qu’il a appelé « génocide par substitution ». Etrangement, il opposait un génocide qui n’en est pas un à des gens qui fuyaient ce qu’on peut considérer comme un vrai génocide, au Laos. Finalement, Césaire s’était trompé, mais il avait des circonstances atténuantes. En effet, alors que la population guyanaise était inférieure à 60 000 habitants, le nombre de migrants faisant l’objet du débat à l’assemblée avait été bien supérieur à celui qui a été finalement retenu (2 000 individus environ), et pouvait paraître exorbitant au député.

Comme je l’indiquais dans une tribune, le 24 novembre 2013, La Martinique, ce directeur de conscience, « en novembre 1975, le visionnaire Aimé Césaire s’était prononcé à l’assemblée nationale contre la venue des H’mongs en Guyane. C’est à cette occasion – et à cette seule occasion – qu’il avait prononcé officiellement sa fameuse expression « génocide par substitution ».

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La Martinique : vers une démographie de substitution ?

— Par Yves-Léopold Monthieux —
h_mongsLe vieillissement de la population martiniquaise et les désordres sociaux, politiques et économiques qui pourraient en découler ont suscité la réaction de Raphaël Confiant dans sa dernière tribune, « L’illusion de la Sylver économie ». Il estime qu’il ne pourrait se développer une économie fondée sur le vieillissement de la population que dans le cadre d’une économie globale. Or, selon lui, cette économie n’existe pas en Martinique.
J’ai souvent écrit que le mot économie n’a pas de sens, en Martinique, s’il est vrai que le prix de revient de chaque production comprend un intrant qu’on ne retrouve pas de façon systématique ailleurs : la part correspondant à l’aide de l’Etat. En effet, tant que la production ne sera pas accessible à la concurrence de nos voisins, on ne pourra pas parler d’économie· C’est dire combien il serait essentiel, pour atteindre cet objectif, que notre niveau de vie se rapproche du leur, c’est-à-dire vers le bas· Or les réactions enregistrées chaque fois qu’on parle de toucher aux 40% des fonctionnaires, qui ne sont qu’un supplément de salaire, laissent présager de celles qui suivraient l’annonce d’un rapprochement des salaires entre la Martinique et les autres îles des Caraïbes· Reste que les incertitudes du moment, la rapidité des évolutions ainsi que leurs surprenantes manifestations dans le monde, interdisent de penser que dame Fortune nous protégera toujours de ses larges ailes.

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Entre résistance et mobilisation : les luttes actuelles en Martinique pour la justice sociale et l’émancipation

Le CNCP a organisé une conférence débat le vendredi 25 octobre à la Bourse du Travail de Paris sur le thème « Le Peuple Martiniquais veut faire entendre sa voix ». Voici le texte de l’intervention de Robert Saé, son représentant aux affaires extérieures.

Paris, le Vendredi 25 octobre 2024

Pour la deuxième fois dans l’histoire récente, la Martinique se trouve propulsée dans l’actualité à l’échelle internationale. La première fois c’était quand, le 6 décembre 1987, des milliers de nos compatriotes avaient envahi la piste de l’aéroport pour empêcher l’atterrissage de l’avion à bord duquel se trouvait le néo-fasciste Jean-Marie LEPEN. Aujourd’hui, c’est parce que notre pays s’est trouvé entièrement paralysé dans le cadre d’une mobilisation contre la vie chère.

Dans de nombreux pays étrangers on a évoqué à ce propos la nature des relations entre la France et les territoires éloignés qu’elle contrôle dans le monde. Mais, en France, la grande majorité des médias n’a parlé que de la grogne d’une population qui exige légitimement une égalité de traitement avec les autres français et dont les protestations sont dévoyées par quelques délinquants.

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Mobilisons nous au côté du Peuple Kanak pour mettre définitivement fin à la domination coloniale française !

— Déclaration du CNCP

L’histoire de la France coloniale c’est un long fleuve de massacres, de répression, de subversion, de pillage, d’accords secrets et léonins, de duplicité et de mensonges. Aujourd’hui, le pouvoir français prétend interdire définitivement que le Peuple kanak exerce son légitime droit à l’autodétermination en manipulant encore le corps électoral. En aucun cas les ressortissants de la puissance coloniale ne doivent participer à un référendum d’autodétermination déjà frelaté par le vote de ceux dont Pierre Messmer avait cyniquement planifié la venue à cette fin.

Le Peuple Kanak a le droit de se révolter contre l’agression qu’il subit!

Au niveau mondial, les puissances impérialistes occidentales sont sur la défensive, ce qui les rend plus agressives et dangereuses encore. Elles instrumentalisent les institutions internationales pour défendre leurs seuls intérêts. Le respect des droits les plus élémentaires des peuples sont bafoués. Le génocide du peuple Palestinien commis par l’armée sioniste israélienne avec leur complicité objective le démontre amplement.

La France, chassée de son «pré-carré africain», espère renforcer son emprise sur ses colonies pour retarder son inéluctable déclin. C’est ce que disent les manœuvres visant à maintenir la Kanaky sous domination, le rapt de l’île comorienne de Mayotte, au mépris du droit international, l’accélération de la politique de «génocide par substitution» ainsi que le démantèlement de l’économie endogène en Martinique et, partout, la militarisation à outrance des territoires.

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L’Enseignement martiniquais aux enseignants martiniquais ?

— Par Yves-Léopold Monthieux 

Les récents incidents survenus au collège des Trois-Ilets ramènent au sujet récurrent de l’affectation de professeurs blancs en Martinique. Leur nombre ainsi que leurs lieux d’affectation sont source de débats infinis dont je retrouve l’écho dans une chronique de votre serviteur, parue le 21 mai 2007, Le recrutement des enseignants à la Martinique : quel beau sujet de réflexion pour le Congrès !

Les problèmes que rencontre l’encadrement scolaire dans notre département se ramènent toujours à la formule souvent galvaudée de Césaire : « génocide par substitution ». En effet, l’emprise mémorielle et coloriste constitue le fonds de sauce de tout débat en Martinique. Cette réalité est à ce point affirmée qu’on ne prend plus la peine d’étudier le fond des problèmes qui se posent. On sent bien que pour certains, la solution immédiate serait d’interdire la venue des professeurs français en Martinique, ce que pourrait traduire un slogan qui en rappelle un autre, qui fut révolutionnaire en son temps1 : « l’enseignement martiniquais aux enseignants martiniquais ! ». Cependant, peut-on se priver de cet apport d’effectifs ?

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Un Peuple qui n’est pas maître de sa terre est voué à la disparition

— Par Jean Abaul, président du Conseil National des Comités Populaires (CNCP) —

La dite «Affaire PINTO» qui occupe le devant de la scène actuellement n’est que l’un des très nombreux cas de litiges relatifs à la question foncière dans notre pays. En ce domaine, scandales judiciaires, inégalités et abus sont la norme. L’ASSAUPAMAR, par exemple, indiquait lors de sa dernière Assemblée Générale, qu’elle accompagnait pas moins d’une cinquantaine de familles dont les droits à la propriété étaient bafoués.

Concernant «l’affaire PINTO» de quoi s’agit-il précisément?

Des héritiers de Mr. Félix Grat ont fait valoir que ce dernier est le véritable propriétaire d’un terrain situé au quartier Clouette (Trois-Îlets). Ce terrain a été frauduleusement vendu à un promoteur. Deux procès ont confirmé la validité du titre de propriété de Mr. Félix GRAT. La vente des terres concernées devient donc caduque. Par voie de conséquence, la validité du droit à la propriété de gens y ayant achetés des lots et construit des logements se voit remise en cause.

Le rôle d’une «Justice» digne de ce nom devrait donc être de poursuivre les coupables de la violation des droits des héritiers et de définir les conditions de l’indemnisation de toutes les personnes spoliées.

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Exil des jeunes et retraités : Awa… yo pé  ké déviwé an gwadloup ni an matinik !

— Par Jean-Marie Nol, économiste et chroniqueur —

Aujourd’hui en France, on regarde l’avenir avec une certaine inquiétude. En effet, 76% des Français se déclarent pessimistes quant à l’avenir de la France

L’état de la France vu par les Français en 2024: alors que six Français sur dix restent optimistes pour leur propre avenir, leur vision de l’avenir du pays est plutôt pessimiste, selon une enquête Ipsos pour le CESE. Les principales préoccupations personnelles des français concernent le pouvoir d’achat, la santé, l’environnement et les inégalités, mais la pression migratoire, les  incivilités et la délinquance sont leur principale source d’inquiétude pour le pays. Il semble qu’il faille nuancer le constat pour les Guadeloupéens, car la perception de l’avenir n’est pas la même que celle des hexagonaux pour cause vraisemblablement d’un temps ancestral de décalage avec le ressenti des évènements économiques et sociaux.

Depuis les années 2000, l’augmentation de la précarité, la violence de la société, la déliquescence des mœurs, l’implosion de la cellule familiale , la baisse de la démographie et l’expatriation des Guadeloupéens semblent être les sources premières d’inquiétudes des guadeloupéens .  

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Martinique : Combien de déchetteries? Combien de terre à bétonner ?

—  Par Yves-Léopold Monthieux  —

Ainsi donc, après le chœur des parlementaires d’outre-mer, le président de la CTM se fend d’une adresse au gouvernement , lequel prévoit d’attribuer « une aide à toute personne résidant en France métropolitaine justifiant d’un projet d’installation professionnelle durable dans les Outre-mer ». Un amendement parlementaire fut introduit dans la loi, puis supprimé au cours de la mise en œuvre de l’article 49.3 de la constitution. Il visait à réserver le bénéfice de cette disposition aux seuls ressortissants d’Outre-Mer, ses porteurs.

Le parallèle est permis entre ce projet et celui, mort-né, du secrétaire d’Etat aux DOM-TOM Olivier Stirn qui, en 1975, voulait faciliter la venue en Guyane de citoyens français. C’est alors qu’Aimé Césaire avait craint que les Français « européens » répondent en masse à cette invite, et avait redouté le risque d’un « génocide par substitution ». On ignore si c’est le coup de colère du député martiniquais qui avait eu raison du projet litigieux. Les nouveaux députés ont la même réaction que leur illustre prédécesseur. En 1975, Aimé Césaire se plaignait en effet qu’un apport d’allogènes d’environ 30 000 à 40 000 individus vînt submerger la population guyanaise.

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Mon MARCEL MANVILLE à moi.

— Huguette Emmanuel Bellemare, pour le Cercle Frantz Fanon —

Que l’on attribue la modestie de cet hommage non pas aux dimensions de l’homme, ni aux limites de mon admiration pour lui, mais aux bornes de mes propres capacités !

Car pour moi, Marcel a toujours été Grand ! D’ailleurs, ayant peu fréquenté Paris pendant mes études, il fut, pour moi, d’abord un mythe. Une sorte de Prométhée, créateur et animateur de mouvements, et particulièrement de mouvements de lutte anticolonialiste. Un activiste, voire un agitateur : j’entendais parler des nombreuses réunions qui se tenaient à son domicile parisien, de ses prises de parole aussi spectaculaires qu’improvisées – par exemple à l’occasion d’une arrestation mouvementée, alors qu’on lui refusait le droit de « quitter le territoire » dit national : « Camarades démocrates français, criait-il, levant les deux bras en l’air et secouant une toge imaginaire, voyez comment l’on traite un patriote en votre nom… ! »

Les adjectifs abondent quand on veut parler de Marcel : fougueux, volcanique, généreux, entier, intègre, intransigeant… On le dit aussi militant anticolonialiste et humaniste hors normes, infatigable.

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« Un BUMIDOM à l’envers » pour l’attractivité de la Martinique : farce ou projet ?

Par Yves-Léopold Monthieux 

Ingénieurs ou ouvriers, chercheurs ou main d’œuvre, que manque-t-il le plus à la Martinique ? C’est la question qu’on peut se poser après l’émission du 12 octobre 2022 sur Martinique-la-1ère à propos du chômage et de la difficulté de trouver en Martinique des travailleurs dont elle a besoin. Me revient en écho la confession que me faisait un vieil ami entrepreneur du BTP, il y a plus de 30 ans. Il m’indiquait déjà à cette date qu’avait disparu la vieille pratique selon laquelle chaque fois qu’il ouvrait un chantier en commune, des volontaires du coin se pressaient pour se faire embaucher. L’époque active des années 1970 – 1980 était déjà donc terminée, où les ouvriers du bâtiment manifestaient dans les rues de Fort-de-France pendant un ou deux jours dans l’année, parfois plus, alors que la Fête du Travail réunissait, la CGT et Victor Lamon en tête, des milliers de travailleurs martiniquais. Ils ne luttaient pas seulement contre le chômage mais aussi pour des augmentations de salaires.

Ainsi donc, il a été fait état une fois de plus de l’impossibilité pour les entreprises de recruter des ouvriers martiniquais à peu près dans tous les secteurs d’activité.

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Des fantasmes… aux réalités d’un grand remplacement

Par Guy Pollier

J’ai lu avec beaucoup d’intérêt le témoignage de Monsieur Y.L. Monthieux qui a cette capacité de mettre en perspective notre actualité du moment dans la trace empruntée par notre Martinique depuis 75 ans.

Une telle durée a le mérite, sinon de juger les espérances des pionniers de la départementalisation aujourd’hui décédés, de voir le chemin emprunté et les nombreuses fausses routes qui nous conduisent aujourd’hui vers une impasse. Et nous permet surtout d’évaluer l’action de leurs héritiers qui n’ont pas eu la capacité à ajuster le cap en s’adaptant, décennie après décennie, aux évolutions du monde, enfermés dans des idéologies de conquête de pouvoir au service d’intérêts claniques et non à celui de la société martiniquaise. Dans leur impuissance à changer les choses et face à l’évidence d’un enchaînement d’échecs, la seule échappatoire est de dénigrer l’action de l’État et ce d’une manière de plus en plus ouverte et décomplexée. Et en relançant entre autres périodiquement le débat sur les mouvements migratoires organisés ou spontanés au gré des besoins de l’économie. L’économie cette notion si négligeable dès lors qu’on est fonctionnaire, donc assuré d’une garantie d’emploi et de rémunération à vie, et de fait majoritairement à l’abri du besoin.

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Se dire de gauche, d’extrême-gauche et/ou nationaliste, quel délice !

Pitié pour les véritables hommes de gauche martiniquais ! S’il y en a, yo ra kon zé kochon.

Par Yves-Léopold Monthieux

Ce n’est pas en citant Césaire matin midi et soir, en évoquant Fanon urbi et orbi sans suivre ses préceptes, en invoquant les mânes de Mandela sans que ne s’exerce en Martinique la moindre once de mandélisme, qu’on peut, sans être convaincu de forfaiture, se dire un homme de progrès. Ce n’est pas non plus en se référant jusqu’à plus soif à un Congrès du Morne-Rouge qui a été l’un des plus grands bides du mouvement communiste martiniquais, qui s’était voulu anticolonialiste et qui s’est finalement installé dans un assimilationniste toujours insatisfait. Ce papier vient en commentaire de commentaires parus sur le sujet. On se contentera sans doute de dire que c’est « courageux » et de faire le dos rond. Mais son auteur est prêt à croiser le fer avec qui le veut, comme disait sur sa télé Michel Branchi, pour ce qui le concerne. Une seconde fois, je lui dis « chiche ! »

Un lecteur affirme qu’« Aimé Césaire a bien dénoncé un “génocide par substitution” mais à l’occasion d’un projet concernant la Guyane, qui finalement ne se fera pas ».

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« Les Métropolitains à la Martinique… » : réflexions d’avant-lire.

— Par Yves-Léopold Monthieux —

Je viens d’ouvrir l’épais ouvrage co-écrit par Patrick Bruneteaux et Olivier Pulvar Les Métropolitains à la Martinique, une migration de confort. Dès la lecture du titre on peut se dire : tiens, voilà encore du grain à moudre pour les pointilleux de la sémantique révolutionnaire. On se serait attendu de la part d’universitaires à une approche décoloniale du titre. En effet, le mot métropolitain fait généralement bondir ceux que les grands esprits ont convaincus qu’il ne serait pas conforme à la réalité des rapports entre la France et la Martinique. Ainsi donc, cette dernière serait colonisée mais ne dépendrait pas d’une métropole ; c’est plutôt singulier. On a un colonisateur, il est la cible de nos critiques, on ne le lâche donc pas. Mais on refuse de s’encombrer du vocable « métropole » auquel il est corrélé et qui rappelle trop l’insupportable dépendance. Mais la lecture du livre devrait éclairer sur le choix sémantique des auteurs. C’est à se demander jusqu’où peut se nicher la fierté nationale martiniquaise.

Dès la page 9 de l’ouvrage, dans un « avertissement «  qui ne dépasse pas 40 lignes, plus de la moitié du texte est consacrée aux deux « marronniers » qui meublent de façon systématique le moindre essai écrit sur la Martinique : l’expression saisissante d’Aimé Césaire, génocide par substitution, et la fameuse Lettre de Pierre Messmer à son secrétaire d’Etat à l’Outre-Mer.

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Quel avenir pour la Martinique compte-tenu de sa situation démographique ?

–Par Julie Ostan-Casimir, Psychologue clinicienne, Docteure en Psychologie —

Comment l’extrême droite française exploite les concepts de Césaire : le génocide par substitution, l’ensauvagement, fait référence à Fanon.

Jean-Luc Mélenchon de la Nouvelle Union Populaire Écologique et Sociale se réclame de Glissant avec le thème de la créolisation.

« Il faudrait d’abord étudier comment la colonisation travaille à déciviliser le colonisateur, à l’abrutir au sens propre du mot, à le dégrader, à le réveiller aux instincts enfouis, à la convoitise, à la violence, à la haine raciale, au relativisme moral. au bout de cet orgueil racial encouragé, de cette jactance étalée, il y a le poison instillé dans les veines de l’Europe, et le progrès lent, mais sur, de l’ensauvagement du continent. » Aimé Césaire(1950) : Discours sur le colonialisme, p.12

Situation démographique de la Martinique,

Le déclin démographique noté depuis des années se poursuit. La population vieillit et décroit. Selon l’Institut national de la statistique et des études économiques(Insee), au 1er janvier 2020, la population de la Martinique est estimée à 359 820 habitants. En dix ans, le pays a perdu 35 000 habitants.

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Quand les égoïsmes s’additionnent

— Par Marie-Laurence Delor —

Les électeurs de l’hexagone avaient tout autant de griefs contre le Président-candidat MACRON que les Guadeloupéens, les Guyanais et les Martiniquais. La fréquence, la multiplicité et l’intensité de la contestation sociale pendant toute la mandature (1), de même le taux élevé d’abstention (2) et de bulletins blancs (3)aussi bien que le score au premier tour de Marine Le PEN et de Jean-Luc MELENCHON (4) en attestent. Il n’empêche que ceux qui se sont rendu aux urnes ont voulu lui donner une avance nette face à Madame Le PEN : 58,55% contre 41,45% (source : Ministère de l’intérieur). Les français de l’hexagone refusaient ainsi le risque du « nationalisme identitaire ». Nous désignons ainsi toute mouvance fondée sur une vision ethnique, « racialiste » ou « ethno-différencialiste »de l’engagement politique.

Les antillais et les guyanais ont préféré placé très largement en tête la leader du Rassemblement National (RN) : 69,60% en Guadeloupe, 60,70% en Guyane et 60,87% en Martinique (source : Ministère de l’intérieur). C’est un choix politique lourd de sens…Et voilà le chœur des bien-pensants, intellectuels de cabinet, personnalités hors-sol et politiciens de carrières ‘ingéniant à le banaliser : il s’agirait d’un vote sanction, de l’expression d’une exaspération et rien d’autre affirment-ils en ressortant les sempiternels arguments du chlordécone, du Covid 19 et de la vie chère censés tout expliquer et tout justifier sur fond de victimisation (le traumatisme de la traite négrière et de l’esclavage).

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Contribution du CNCP relative aux résultats des élections présidentielles en Martinique

—Contribution du C.N.C.P. 1er Mai 2022 —

Rien ne pourra arrêter la roue de l’histoire

Étouffée la contestation contre les mesures liberticides et scélérates qui nous ont été imposées sous couvert de crise sanitaire ! Escamotées les exigences de réparation par l’État français et les grands planteurs coupables du crime conscient d’empoisonnement de notre peuple, du sol et des eaux de notre pays ! Au placard la dénonciation des prix abusifs, du génocide par substitution, des violences policières et judiciaires, travers liés à la domination coloniale de la France qui sévit dans notre pays. Après tous ces derniers mois au cours desquels politiques intégrés et médias du système ont démagogiquement orienté les attentions sur les élections présidentielles, voila que ceux-ci s’échinent à placer le thème des élections législatives de juin au centre des réflexions et des débats.

Nous voudrions faire prendre conscience à tous qu’une vision biaisée du rôle des élections dans l’avancée de l’histoire atrophie l’opinion de beaucoup. Nombreux sont ceux et celles dont les analyses sont le fruit d’un conditionnement cultivé par les tenants de la pseudo-démocratie française.

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Le Rassemblement national, les Insoumis et le racisme martiniquais au prisme de l’élection présidentielle.

— Par Yves-Léopold Monthieux —

Derrière le succès de Jean-Luc Mélenchon, les résultats du premier tour de l’élection présidentielle confirment la nette progression du Rassemblement national en Martinique. Cette orientation du corps électoral était déjà franche au cours des précédentes consultations. A ce sujet, je vous propose, ci-dessus, quelques extraits de la tribune que j’avais écrite il y a cinq ans au lendemain de la défaite de Marine Le Pen face à Emmanuel Macron.
Sourcilleux à juste titre de condamner les comportements racistes lorsqu’ils viennent des autres, les élus et les beaux esprits martiniquais font l’objet d’une tolérance étonnante lorsque ces attitudes émanent de nous-mêmes. Aussi bien, aucun Mélenchon martiniquais ne s’oppose à ce mouvement coupable contre les étrangers, comme le patron des Insoumis le fait en France pour les Arabes et des Noirs. A cet égard, ses admirateurs feraient bien de s’inspirer de leur modèle pour mettre fin au racisme qui pointe le nez en Martinique. Serait-on enclins à opposer aux Haïtiens et aux autres ressortissants de la Caraïbe, le mot de Césaire « génocide par substitution ».
Quoi qu’il en soit, il serait intéressant de connaître le nombre de natifs mélenchonistes qui voteront le 24 avril prochain pour la présidente du Rassemblement national ou refuseront de voter contre elle ?

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La présence coloniale de la France en Martinique

— Par Robert Saé, responsable aux affaires extérieures du CNCP —

Dans un contexte où plane un risque de guerre généralisée et dans lequel, de toutes façons, les turbulences politiques et économiques frapperont de plus en plus tous les pays, nous souhaitons soumettre à votre attention la situation de notre pays, la Martinique.

Si sa surface n’est que de 1100 km2 et si elle ne compte que 360.000 habitants, la Martinique est néanmoins une base essentielle sur laquelle s’appuie la politique des impérialistes européens dans la région de la Caraïbe et de l’Amérique dite latine.

Présenté comme un « Département Français d’Amérique (D.F.A.)», notre pays est utilisé par la France et l’Union Européenne, dont elle est l’un des moteurs, comme plateforme pour la défense de leurs intérêts géostratégiques dans la grande région.

-La Martinique est une base d’appui de la plus haute importance pour le renseignement, la propagande et les interventions militaires dans la région. Il faut se rappeler que la Guadeloupe et la Martinique ont servi de relais lors de la guerre des Malouines en 1982 et de l’invasion de Grenade en 1983.

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*Tous les Présidents et Premiers Ministres de la Caraïbe sont vaccinés*

— Par Raphaël Confiant —
Et ils ne l’ont pas fait anbafey, en catimini, comme la grande majorité de nos politiques martiniquais mais bien publiquement. Photos à l’appui !
Que ce soit dans la Caraïbe insulaire ou continentale TOUTES et TOUS les dirigeants de ces pays se sont fait vacciner depuis… février ou mars 2021.
Ce faisant, ils ont appelé leurs compatriotes à suivre leur exemple et ont lancé des campagnes de vaccination qui ont eu 10 mois plus tard des résultats probants puisque la moyenne des personnes vaccinés dans la Caraïbe en ce mois de décembre dépasse les 67% contre à peine 35% en Martinique.
Cela ne doit-il pas nous interroger, nous qui aimons à nous proclamer « Caribéens » à la moindre occasion ?

Sommes-nous plus savants ou plus intelligents que ceux que nous nous plaisons à appeler « nos frères caribéens » ? Car ces derniers n’ont pas fait dans le détail : ils ont utilisé aussi bien les vaccins à ARN Messager comme Pfizer, Astra Zeneca ou Moderna que les vaccins classiques comme le vaccin cubain Abdala, le russe Spoutnik V ou le chinois Sinopharm.

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