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1936 – Quand René Maran et Paulette Nardal écrivaient les pages coloniales de « Je suis partout »

1936 – Quand René Maran et Paulette Nardal écrivaient les pages coloniales de Je suis partoutL’historien Dominique Chathuant, agrégé et chercheur associé au CERHiC  de l’Université de Reims, a publié récemment  « Nous qui ne cultivons pas le préjugé de race » Histoire(s) d’un siècle de doute sur le racisme en France. Il signale à Madinin’Art la parution sur le site Clio-Textes d’un texte de Réné Maran et d’un autre de Paulette Nardal  publiés dans la  revue collaborationniste « Je suis partout »et dont il fait une présentation en tant qu’historien.

On peut lire ces textes d’un autre point de vue : celui d’un reflet du « monde irrationnel et disjoint de la colonialité et de la postcolonialité. » ( Robert Young) ou celui d’une illustration de ce que Jeanne Wiltord décrit comme « Conséquences du traumatisme colonial  » autour d’une schize : identification imaginaire / identification symbolique. Le psychiatre Frantz Fanon ne semble peut-être pas y avoir échapper, comme pourrait le suggèrer la lecture de sa pièce de théâtre «  L’Oeil se noie » dans laquelle le personnage Ginette (Fanon ?) se trouve partagée entre deux figures identificatoires l’une nocturne, sombre, François et l’autre  solaire, apollinienne, Lucien.

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Au Cénacle de Fort-de-France, l’hommage à Paulette Nardal

— par Janine Bailly —

Par le film Les Figures de l’ombre, du réalisateur américain Theodore Melfi, nous découvrions sur nos écrans, en mars 2017, le destin extraordinaire de ces trois femmes noires qui, engagées comme mathématiciennes à la Nasa sur le programme Apollo, durent pour s’imposer affronter et vaincre tous les préjugés du temps, racisme, machisme, sexisme… Grâce à Gerty Dambury, nous retrouvions sur scène, au mois de mai, dans la pièce La radio des bonnes nouvelles, quelques autres femmes fortes dont on n’a pas toujours, en dépit du rôle qu’elles ont pu jouer dans l’évolution de nos sociétés, gardé un souvenir assez vivace. Et ce mardi de juillet, pour la deuxième soirée que nous offrait en bord de mer le Cénacle, c’est une grande figure martiniquaise que nous apprenions à découvrir, à redécouvrir ou à mieux connaître : Paulette Nardal était donc à l’honneur, fille de l’île qui tôt sut partir, s’arracher à sa vie foyalaise, au cocon familial, à la maison de la rue Schœlcher,  pour se confronter au reste du monde, en France, en Amérique aux Nations Unies alors naissantes, au Sénégal chez Senghor ami des Nardal, avant que de revenir chez elle, riche de ses expériences, se mettre au service des siens et de son pays.

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Les sœurs Nardal : pionnières de la Cause Noire

Léa Mormin-Chauvac Préface d’Alain Mabanckou

— Par Sabrina Solar —

Paulette, Émilie, Alice, Jane, Cécile, Lucie et Andrée Nardal : sept sœurs originaires de la Martinique, se sont distinguées par leur engagement littéraire et musical. Paulette et Jane, parmi les premières femmes noires admises à la Sorbonne dans les années 1920, ont fondé le « salon littéraire de Clamart ». Paulette a également co-fondé La Revue du monde noir, tandis que ses sœurs ont rédigé des articles engagés et universalistes.

Lire aussi : Les sœurs Nardal, A l’avant-garde de la cause noire — Par Dominique Daeschler

Un printemps éditorial historique

Léa Mormin-Chauvac, avec sa biographie publiée chez Autrement, éclaire l’importance historique des sœurs Nardal dans le mouvement de la négritude. Cette biographie est la première à leur être consacrée et offre une documentation minutieuse sur leur parcours. Les sœurs, élevées par leur père Paul Nardal pour être indépendantes, ont été des figures emblématiques de l’engagement féministe et antiraciste.

La publication simultanée de deux autres ouvrages par les éditions Ròt-Bò-Krik sur des thématiques similaires révèle un intérêt renouvelé pour ces figures historiques.

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Les sœurs Nardal, A l’avant-garde de la cause noire

 — Par Dominique Daeschler —

Fraîchement paru aux éditions Autrement, un long plaidoyer pour la reconnaissance du travail des Sœurs Nardal ( antiracisme, féminisme, élaboration d’une conscience noire…), écrit par la journaliste Léa Mormin-Chauvac dont on a pu récemment voir le documentaire qui leur est consacré (en collaboration avec MC Gambart) sur France Télévisions.

Les Nardal ? Sept sœurs, un clan, une tribu qui vit dans une famille cultivée ( père ingénieur, mère musicienne) hors d’une société de classes où les mulâtres et les francs-maçons tiennent le haut du pavé. Pour leurs congénères, les Nardal sont excentriques. Les sept filles voyagent, partent à Paris faire des études dans les années 20 (Sorbonne pour Paulette et Jane les plus connues) et ne tardent pas à tenir salon le dimanche dans leur appartement de Clamart. Un salon où le brassage des idées fait loi…

Cette appétence à discourir, cette capacité à assembler les sœurs Nardal les tiennent d’une éducation singulière pour l’époque où l’on mélange idées, théâtre, concerts( piano, orgue, violon, flûte) dans la grande maison de bois de la rue Schoelcher dont elles se partageront plus tard les étages.

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Ciné-Récital en hommage aux sœurs Nardal et à Christiane Eda-Pierre.

Vendredi 23 juin 18h30 Salle Frantz Fanon
1ère PARTIE (18h30) :
Récital piano & voix
Avec : la soprano Cécile Achille* et le pianiste concertiste Jeff Cohen.

Conçu pour accompagner la diffusion du documentaire Les Sœurs Nardal, les oubliées de la Négritude, ce programme pour soprano et piano propose de plonger dans la bande originale de la vie de Jane et Paulette Nardal, figures intellectuelles qui ont posé les jalons de la conscience noire.

*(petite nièce des sœurs Nardal et petite cousine de Christiane Eda-Pierre)

Cécile Achille – Soprano

Petite nièce des sœurs Nardal et cousine de la cantatrice Christiane Eda-Pierre, Cécile Achille, fait ses débuts en 2011 à l’Opéra-Comique dont elle devient membre de l’Académie en 2013. Elle mène une carrière internationale éclectique et a chanté sous la directions de grands chefs ou metteurs en scène tels que L. Sow, E. Haïm,Thieû Niang, M. Fau, G. Gallienne ou J. Deschamps.

Elle est passionnée par le répertoire mozartien et a été formée au sein de la Maîtrise Notre-Dame de Paris, puis au CNSMD de Paris. Elle est lauréate de plusieurs concours internationaux : prix de chant Maurice Ravel 2010, Marseille 2017, Benackova Competition 2018, Concours Bellini 2019.

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Hommage aux sœurs Nardal

Vendredi 13 mars 2020 de 8h 30 à 13h Hôtel de la CTM

Paulette (1896-1985), Jeanne, Andrée, Alice, Emilie, Lucie, Cécile
« Nous n’étions que des femmes. Nous avions ouvert la voie aux hommes »
Quand on parle de Négritude, on pense Césaire, Senghor, Damas.
Quand on parle de féminisme, on pense à l’UFM (Union des Femmes de Martinique), créée en 1944.
Quand on parle d’hygiène, de santé, d’actions en faveur de la famille, de la mère et de l’enfant, on pense au Front Populaire et au programme social du Conseil National de la Résistance aux lendemains de la Seconde Guerre mondiale.
Les soeurs Nardal symbolisent aussi cette nouvelle conception du monde qui cherche à donner aux faibles, aux déshérités, aux opprimés une place dans la société. Elles ont marqué les mouvements intellectuels, littéraires, scientifiques, artistiques au sein des étudiants martiniquais dans le Paris de l’entre-deux-guerres, puis en Marti-nique au XXe siècle.
Au cours des années 1920-1930, les étudiants martiniquais à Paris s’ouvrent aux civilisations africaines et à leurs diasporas de la Caraïbe et du continent américain. C’est une conscience de race qui s’éveille.

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L’éphéméride du 5 novembre

Naissance, sur un bateau, entre Cayenne et Fort-de-France de René Maran, le 5 novembre 1887.

René Maran, né à Fort-de-France (Martinique), le 5 novembre 1887, mort à Paris 13e le 9 mai 1960, est un écrivain français, lauréat du prix Goncourt en 1921 pour son roman Batouala, dont la préface dénonce le colonialisme.
Biographie
René Maran est né le 5 novembre 1887 sur le bateau qui mène ses parents guyanais à la Martinique. Sa naissance est déclarée à Fort-de-France le 22 novembre 18871. Ses parents, partis au Gabon (où son père, Léon Herménégilde Maran, occupait un poste administratif colonial), le mettent en pension, dès l’âge de sept ans, au lycée de Talence puis au lycée Michel de Montaigne de Bordeaux. Il y rencontre Félix Éboué.

René Maran débute en littérature en 1909 dans la revue lilloise de Léon Bocquet : Le Beffroi. Il quitte Bordeaux en 1910, après des études de droit, et devient administrateur d’outre-mer en Oubangui-Chari en 1912. Il écrit des poèmes, puis son roman Batouala – Véritable roman nègre – qui décrit la vie d’un village africain du point de vue du chef éponyme–, encouragé en cela par son ami Philéas Lebesgue qu’il vient rencontrer à Beauvais dès 1915.

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7ème Édition des Journées du Matrimoine en Martinique : Célébrons l’héritage des femmes

Du 6 au 28 septembre 2024

L’association Culture Égalité a le plaisir de vous informer de la septième édition de la célébration de son mois du Matrimoine qui se déroulera tout au long du mois de septembre.

Depuis 2015, ces journées sont consacrées à mettre en lumière l’héritage culturel et historique des femmes, souvent négligé ou occulté, et à rétablir leur place légitime dans le récit collectif.

Le Matrimoine, c’est bien plus qu’un concept : c’est un engagement à réhabiliter la contribution des femmes au développement social, politique, économique et culturel de notre société. Comme le souligne George Arnauld, co-fondatrice de Culture Égalité, « Le Matrimoine, c’est donner aux femmes la place qu’elles méritent dans l’histoire de l’humanité ». En parallèle des célébrations du patrimoine, l’association rappelle que l’héritage des femmes mérite une reconnaissance équivalente et qu’il appartient à tous de s’en emparer pour une société plus juste.

Cette année, trois événements majeurs rythmeront cette septième édition :

1. Conférence « Vivre et agir : trois femmes marquantes des sociétés coloniales et esclavagistes de la Caraïbe »
Le vendredi 6 septembre à 18h30, Jessica Pierre-Louis, docteure en histoire, animera une conférence à la salle des plénières de l’ancien siège du Conseil général à Fort-de-France.

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Frères Volcans

(À propos du livre Aimé Césaire, René Ménil, l’entretien infini, d’André Lucrèce – éd.Le Teneur).

— par Georges-Henri Lèotin —

Les jeunes générations arrivent toujours dans un monde bien vieux. Avec parfois l’illusion que l’Histoire commence avec elles. Le livre d’André Lucrèce, Césaire/Ménil, l’entretien infini, qui peut contribuer à dissiper cette illusion, se présente comme :

– l’histoire d’une amitié (amitié littéraire, et politique, malgré des divergences)

– une chronique de la résistance intellectuelle au nazisme et à la Collaboration à la Martinique, collaboration dont le tristement célèbre Amiral Robert était le représentant.

LES ARMES MIRACULEUSES

Les 2 citations placées en exergue du livre de Lucrèce donnent le ton. Elles évoquent l’importance et la force de la Poésie dans les sociétés humaines. Le poète n’est pas un doux rêveur marchand d’illusions. Un recueil important d’Aimé Césaire s’intitule « Les armes miraculeuses », indiquant la puissance de la poésie comme instrument pour changer le monde, autant, voire plus que les armées. A condition bien-sûr qu’il ne s’agisse pas de la poésie que nous avons appelée doudouiste, embellissement mensonger de la réalité qui perpétue les dominations en les masquant.

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Cérémonie d’ouverture des JO : retour sur la notion de « wokisme », tant critiquée

— Par Alexandre Frambéry-Iacobone(*) —

Le 26 juillet 2024, la France a été scrutée aux quatre coins du globe à l’occasion de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques. Après plusieurs mois de déchirements politiques, ces JO étaient attendus pour « réenthousiasmer et se réunir autour d’une France qui accueille le monde », selon Emmanuel Macron. Pourtant, ce grand moment de cohésion nationale a été, d’après des détracteurs, entaché par « l’idéologie woke » : des scènes présentées au cours de la cérémonie d’ouverture seraient des insultes à la nation, puisant leurs fondements dans les racines du « wokisme ».

Ci-contre le tableau « Festivités », présenté pendant la cérémonie d’ouverture, a mis en scène la DJ Barbara Butch et de célèbres drag-queens française, ainsi que le chanteur Philippe Katerine en Dionysos. Crédit : Capture d’écran FranceTv.

Utilisé diversement, parfois rapproché d’une autre expression, l’« islamo-gauchisme », le « wokisme » est devenu le grand méchant loup d’une frange de l’échiquier politique et de personnalités publiques.

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L’éphéméride du 26 juin

Naissance à Basse-Pointe d’Aimé Césaire le 26 juin 1923

Aimé Césaire, né le 26 juin 1913 à Basse-Pointe (Martinique) et mort le 17 avril 2008 à Fort-de-France (Martinique), est un écrivain et homme politique français, à la fois poète, dramaturge, essayiste, et biographe.

Fondateur et représentant majeur du mouvement littéraire de la négritude — avec Léopold Sédar Senghor et Léon-Gontran Damas —, anticolonialiste résolu, il mène en parallèle une carrière politique en tant que député de la Martinique et maire de Fort-de-France durant cinquante-six années consécutives, de 1945 à 2001.

Biographie
Les jeunes années
Aimé David Césaire est né le 26 juin 1913 dans l’habitation Eyma. Il faisait partie d’une famille de sept enfants. Son père, Fernand Césaire, était administrateur, gérant d’une habitation à Basse-Pointe, puis après concours nommé au bureau des impôts comme contrôleur des contributions, et sa mère, Éléonore Hermine, était couturière. Son grand-père paternel, Fernand Césaire, après des études à l’école normale supérieure de Saint-Cloud5, fut professeur de lettres au lycée de Saint-Pierre et le premier instituteur noir en Martinique[réf. nécessaire] et sa grand-mère, mamie Nini du Lorrain contrairement à beaucoup de femmes de sa génération, savait lire et écrire, aptitudes qu’elle enseigna très tôt à ses petits-enfants.

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Colloque Caribbean Mundus : le programme

Les 23 et 24 mai 2024 sur le campus de Schœlcher
Les 25 mai 2024 au Domaine de la Pagerie des Trois-Ilets

Parce que le monde a déjà traversé de semblables marécages, nous traverserons cette nouvelle épreuve, nous atteindrons une autre rive où, au moins pour un temps, le même monde se fera plus juste, plus vigilant, plus fraternel. Non qu’il s’agisse d’un cycle, obéissant à une vision mécanique comme celle qui réédite les inépuisables frayeurs millénaristes d’invasions barbares et de grands remplacements. Il s’agit de la combativité de celles et ceux qui ne renoncent jamais à façonner la vie, à se charger du monde, à inventer l’avenir.

Nous habitons la Terre, Christiane Taubira.

Récemment renommée autour des grands axes de recherche portés par ses équipes (Pouvoir, Histoire, Environnement, Esclavage, Atlantique, Caraïbe), l’Unité Mixte de Recherche PHEEAC (UA, CNRS, UMR 8053) organise le symposium international Caribbean Mundus en collaboration avec le Centre de développement durable de l’Université de la Havane et de l’Université des West Indies. Cet évènement scientifique bénéficie des financements du programme de recherche et innovation de l’Union européenne H2020 Connected Worlds: The Caribbean, Origin of Modern World (ConnecCaribbean) par le biais de la convention Marie Sklodowska Curie Nº 823846.

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80 ans de droit de vote des femmes : Seule la lutte paye !

Le droit de vote, c’est un droit conquis par les femmes.
— Par Culture Égalité —

Les femmes martiniquaises se sont associées pendant 50 ans à la lutte mondiale pour le droit de vote des femmes.

Dès 1900, Irma Cécette, présidente de la société « l’Union des ouvrières à Saint-Pierre », se déclare féministe et obtient de l’imprimeur Portel la rédaction d’une brochure sur le féminisme et le droit de vote des femmes.  L’éruption de la Montagne Pelée empêcha la sortie de ce document.

En 1919, le député Joseph Lagrosillière inscrit le droit de vote des femmes dans son programme électoral.

En 1925, Camille Fitt-Duval, présidente de l’association des  » Dames de Tivoli « , exige le droit de vote pour les femmes.

En 1931, Claude Carbet, écrivaine et franc-maçonne, intervient fermement (quoiqu’en utilisant  des arguments qui choquent aujourd’hui) : « Pourquoi des ignorants, des ivrognes, des malades, des incapables sont-ils électeurs et éligibles, alors que tant de femmes distinguées sont systématiquement écartées ? »

En 1932, Paulette Nardal, journaliste et assistante parlementaire, membre de l’UFCV (Union Féminine Civique et Sociale), se mobilise pour le droit de vote des femmes.

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L’éphéméride du 22 janvier

Léon-Gontran Damas décède à Washington le 22 janvier 1978

Léon-Gontran Damas (né le 28 mars 1912 à Cayenne, mort le 22 janvier 1978 à Washington, DC), est un poète, écrivain et homme politique français.

Il est cofondateur du mouvement de la négritude avec Aimé Césaire et Léopold Sédar Senghor dans les années 1940. Grand amateur de jazz, il publia en 1937 Pigments, recueil de poèmes préfacé par Robert Desnos où il se révolte avec violence contre une certaine éducation créole d’inspiration bourgeoise qu’il voit comme une acculturation imposée. Un de ses grands thèmes est la honte de l’assimilation. Engagé dans la politique, il fut député de Guyane.

Il fit à Paris des études de droit puis, à l’École des langues orientales, de russe, de japonais et de baoulé.

Biographie
Allée des Trois fleuves à Cayenne, dont le nom fait référence à Black-Label de Léon-Gontran Damas.

Léon-Gontran Damas est né à Cayenne, dernier des cinq enfants de Ernest Damas (1866-?), mulâtre européen-africain, et de Marie Aline (1878-1913), métisse amérindienne-africaine originaire de Martinique. Une sœur jumelle, Gabrielle, née quelques minutes avant lui, mourut en bas âge.

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Pef o peyi / Le pef et Césaire

Du 2 au 8 décembre 2023

Une civilisation qui s’avère incapable de résoudre les problèmes que suscite son fonctionnement est une civilisation décadente”.
Aimé Césaire, Discours sur le colonialisme, 1950.

“Une civilisation qui choisit de fermer les yeux à ses problèmes les plus cruciaux est une civilisation atteinte.
Une civilisation qui ruse avec ses principes est une civilisation moribonde”.
Aimé Césaire, Discours sur le colonialisme, 1950.

Le Parlement des écrivaines francophones (Pef) a été fondé en 2017 par Faouzia Zouari, journaliste et écrivaine tunisienne, lors des « Voix d’Orléans ». Le Pef rassemble aujourd’hui 151 écrivaines, dans le but d’appréhender le monde avec la plume. Il partage la passion d’écrire et une langue : le français, mâtiné de plusieurs langages.

Du samedi 2 au vendredi 8 décembre, plusieurs représentantes du Parlement des écrivaines francophones (Pef) seront en Martinique, afin de présenter leurs ouvrages et d’aborder les écrits d’Aimé Césaire, qui font partie de leurs sources d’inspiration.

L’idée

7 auteures du parlement des écrivaines francophones issues de pays et de cultures différentes viennent en Martinique pour dire ce que les écrits d’Aimé Césaire, poésie, essais, théâtre ont réveillé chez elles et pour présenter leurs ouvrages.

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Genre, Négritude et Créolité en Caraïbe : « La parole des femmes »

— Par Myriam Moïse(*) —

Souvent laissée en marge de l’Histoire, les femmes caribéennes ont longtemps été dévalorisées, ignorées, ou effacées des discours hégémoniques et patriarcaux. Ce déni et cette incapacité à entendre les voix des femmes de la région ont été constamment dénoncés dans les travaux des théoriciennes et intellectuelles de la région. L’essai de Maryse Condé « La parole des femmes » publié en 1979 démontre l’urgence de l’époque s’agissant de faire entendre et réévaluer les voix de femmes dans la Caraïbe. En 1990, la théoricienne féministe trinidadienne Carole Boyce-Davies définit l’absence de voix féminine comme double : d’une part, l’absence de voix comme « absence historique du texte de la femme écrivain c’est à dire l’absence d’une position spécifiquement féminine sur des questions telles que l’esclavage, le colonialisme, la décolonisation, les droits des femmes et sur des questions sociales et culturelles plus directes », et d’autre part, l’absence de voix comme « le silence c’est-à-dire l’incapacité à exprimer une position ainsi que la construction de la femme comme silencieuse dans certains textes » (Out of the Kumbla).

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Hommage à Jacky Bernard (Fal Frett) et à Jacob Desvarieux (Kassav’)

Mercredi 8 novembre à 18h30 / Tropiques- Atrium

« Corossol » – Sortie de Résidence de Laurent Coq, de Ralph Lavital & 180 collégiens et lycéens de Martinique

Après Caramboles* (2020/21), Laurent Coq et Ralph Lavital conduisent un nouveau programme pédagogique dans les classes CHAM et Options musiques des collèges et lycées en Martinique. Pour ce projet Corossol, ils ont choisi de rendre hommage à deux grandes figures de la musique antillaise récemment disparues :  Jacky Bernard (Fal Frett) et Jacob Desvarieux (Kassav’).
Avec des arrangements spécifiquement élaborés pour rassembler des élèves de différentes classes et générations, le répertoire sera présenté sur la grande scène de Tropiques Atrium le mercredi 8 novembre 2023 avec 151 élèves sur les 180 ayant participé à ce projet.

Jacky Bernard : une légende de la musique martiniquaise

Jacky Bernard, aux côtés de Fal Frett et des frères Bernard, occupe une place inestimable dans le patrimoine musical de la Martinique. Sa contribution à la révolution de l’expression musicale, des compositions, du groov, et des interprétations est indéniable.

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L’ensemble vocal aKapela organise deux conférences publiques sur la polyphonie.

Le 30 octobre à 18h et le 3 novembre à 17h30 au lycée Paulette Nardal de Ducos

Spécialisé dans le chant a cappella, l’octuor aKapela accueille du 27 octobre au 3 novembre 2023 le ténor et chef de chœur M. Bruno Boterf, grand spécialiste de la musique de la renaissance (ou Musique Ancienne) pour un stage de perfectionnement dans l’interprétation de la Musique Ancienne.

A cette occasion, deux conférences musicales interactives publiques sont programmées :

  • Lundi 30 octobre 2023 à 18h

Thème : de la monodie à la polyphonie

Du chant grégorien au chant de la Renaissance, comment est née la polyphonie ? Découvrons l’histoire de cette musique

  • Vendredi 3 novembre 2023 à 17h30

Thème : Interpréter la musique de la Renaissance

Découvrons la construction et la pratique de la polyphonie vocale de la Renaissance

Ces conférences auront lieu : au lycée Paulette Nardal de Ducos

Elles sont gratuites en participation libre

La réservation est obligatoire auprès de Déborah : +596 696 07 66 13 (tel/sms/whatsapp)

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La déambulation « Fanm an lari Foyal » du 30 septembre

— Par Nathalie Delbois de Culture Égalité —

« Ce circuit  devrait être proposé de façon pérenne  aux  gens d’ici et à ceux venant d’ailleurs ! »

C’est ce que je me suis dit en découvrant ce samedi 30 septembre 2023 la déambulation proposée par l’association féministe Culture Egalité. En effet,  je ne me doutais pas que Fort de France renfermait  en ses rues des lieux si chargés d’histoire,  animés par des personnalités si marquantes de la société Martiniquaise.  Il faut parcourir les rues que les lieux prennent vie et parlent .

 Cinq arrêts, cinq rues ou bâtiments  hantés  par d’illustres femmes, insuffisamment (re)connues.

Rendez-vous au Carénage sur le port. Le  temps est gris, personne à part nous, déambulateurs et déambulatrices. Des éclats de voix. Deux  femmes sont là. Ce sont des lingères, des charbonnières . Elles lavent. Et elles livrent  le charbon pour les paquebots. Les voilà qui s’exclament et s‘interrogent sur leurs  vies de labeur et de combats incessants. Et pourtant  « nous contribuons à la richesse du pays », s’indignent-elles ! Ces travailleuses sorties du silence ont enfin  une voix – Magie du théâtre !

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« Imaginer la libération : des femmes noires face à l’empire » par Annette Joseph-Gabriel

À propos
Au milieu du XXe siècle, tandis que se joue la fin de l’empire colonial français, des penseuses et militantes noires s’engagent au cœur des grands mouvements de décolonisation. Encore bien trop méconnues, Suzanne Césaire, Paulette Nardal, Eugénie Éboué-Tell, Jane Vialle, Andrée Blouin, Aoua Kéita et Eslanda Robeson sont pourtant des protagonistes majeures de la contestation de la domination impériale et raciste. Explorant leurs écrits et archives, Annette Joseph-Gabriel raconte leur parcours et la diversité de leur positionnement. Toutes ont en commun d’imaginer de nouvelles identités, tant panafricaines que pancaribéennes, et permettent de construire une histoire complexe du féminisme noir.

Autrice et universitaire états-unienne, Annette Joseph-Gabriel enseigne la littérature française à l’université Duke. Spécialiste de l’étude des interactions entre culture, politique et littérature, elle explore notamment les héritages du colonialisme et de l’esclavage dans l’espace atlantique francophone. Son travail met en valeur les voix et les expériences d’autrices noires engagées dans l’anticolonialisme pour montrer combien leurs écrits peuvent nous offrir de nouvelles façons de penser les questions culturelles et politiques contemporaines.

« Imaginer la libération : des femmes noires face à l’empire » par Annette Joseph-Gabriel

Prologue
Annette Joseph-Gabriel

​​Je suis devenue citoyenne française en 2017, tandis que j’écrivais ce livre.

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« Les révoltés de l’Histoire », 7e édition du Festival International du Film Documentaire de Martinique

En communes jusqu’au 6 mai 2023. Lieux, dates, horaires ci-dessous.

Origine Kongo
de Laura Chatenay-Rivauday – YN-Productions-La cuisine aux images – Kontras Prod – 2023 – 52 min

Il y a 160 ans, après l’abolition de l’esclavage, des Africains dits “Kongos” sont engagés malgré eux, par des recruteurs français, sur le littoral ouest-africain pour travailler la terre aux Antilles. Par les témoignages de leurs descendants en Martinique et en Guadeloupe, “Origine : Kongo” tente de répondre à une interrogation fondamentale, alors que demeure une certaine ambivalence dans les rapports à l’Afrique : comment s’exprime aujourd’hui cette mémoire méconnue dans les sociétés afro-descendantes ?

Les Enfants de Las Brisas (Niños de Las Brisas)
| Marianela Maldonado – Point du Jour – Mosaic Films – 2022 – 97 min
En présence de l’historien Amzat Boukari-Yabara. En partenariat avec la DAC Martinique

Créé en 1975 sous la présidence d’Hugo Chavez, le programme musical “El Sistema” est mondialement connu pour sauver les jeunes en situation d’extrême pauvreté des dérives prévisibles vers l’abus de drogues et la délinquance. Ce film suit trois jeunes du quartier Las Brisas, un bidonville très dangereux de la ville de Valencia.

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Senghor et les Arts au Musée du Quai Branly

Du 07 février au 19 novembre 2023

Portrait de l’écrivain, poète et homme d’État Léopold Sédar Senghor (1909-2001), à travers sa politique culturelle au lendemain de l’indépendance du Sénégal.

Senghor et les arts. Réinventer l’universel met en perspective les réflexions et réalisations dans le domaine culturel de l’intellectuel et homme d’État sénégalais, président du Sénégal de 1960 à 1980, Léopold Sédar Senghor (1909-2001). Pionnier de la Négritude, mouvement politique et littéraire initié avec Aimé Césaire, Léon-Gontran Damas, Suzanne Césaire, Jane et Paulette Nardal, Senghor a défendu l’idée d’une civilisation de l’universel, façonnée par le « rendez-vous du donner et du recevoir ». Sous cette métaphore de l’échange, du « métissage culturel », il manifeste l’espoir d’unir les traditions et d’engager « le dialogue des cultures ». En réinventant et en désoccidentalisant la notion d’universel, il affirme le rôle de l’Afrique dans l’écriture de son histoire.

L’exposition revient sur la politique et la diplomatie culturelle sénégalaise au lendemain de l’indépendance, ses réalisations majeures dans le domaine des arts plastiques et arts vivants, mais aussi ses limites. La pensée de Senghor n’a pas laissé indifférentes les générations nées au lendemain des indépendances ; elle a été largement discutée, critiquée et commentée au fil des relectures successives.

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Événement : Hors des Murs et animation au Fuji Sushi

Vendredi 25 mars, dès 17h30

— Communiqué de presse de Culture Égalité —
Dans le cadre d’un partenariat avec Culture Égalité, la ville de Fort-de-France invite sa population à découvrir les rues, places et bâtiments qui portent des noms de femmes, le vendredi 25 mars à 17h30.

Le départ se fera au siège de Culture Égalité au 158 rue Victor Hugo. Nous nous rendrons au Marché de poissons « Man Zouzou », puis nous nous dirigerons vers l’avenue Jean-Jaurès pour découvrir l’immeuble Olga Mesnil. Nous continuerons ensuite vers la place Toto Bissainthe, rue Bolivar, pour se diriger vers la place Paulette Nardal et enfin nous arriverons à l’avenue Rosa Parks, sur le bord de mer. Une biographie de ces femmes sera lue sur chaque site.

Nous terminerons cette marche par une animation quizz au restaurant Fuji pour découvrir d’autres femmes de Fort-de-France. Des petites surprises attendront les gagnant.es. Nous vendrons également nos productions autour de femmes qui ont marqué l’histoire de la Martinique.

Nous vous attendons nombreuses et nombreux, pour découvrir ces femmes trop souvent effacées par l’histoire. Rendez-vous le vendredi 25 mars, dès 17h30 au 158 rue Victor Hugo et dès 18h30 au restaurant Fuji Sushi au 46 rue Ernest Desproges.

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Des hommes contre le patriarcat

— Par Héloïse, pour Culture Égalité —

Comment des hommes en viennent-ils à s’engager contre le patriarcat ? Que peut faire un homme, dans sa vie quotidienne, pour participer à la lutte féministe ?

Un combat paradoxal

Cet engagement paraît d’abord improbable, car contraire à leurs intérêts. Les hommes tirent des avantages matériels et symboliques du patriarcat : une vie plus libre, agréable et intéressante, un sentiment de puissance et de supériorité, un accès plus important au pouvoir, aux loisirs, aux richesses, à la parole, à l’espace public. L’égalité est une menace pour l’identité masculine. Comme l’expliquent Francis Dupuis-Déri et Victoire Tuaillon, « on ne peut pas être un vrai homme dans un rapport égalitaire avec une femme », « parce qu’être un homme, c’est d’abord dominer ». De plus, s’impliquer dans une lutte perçue comme féminine, c’est prendre le risque d’être assimilé aux femmes, donc d’être méprisé. Le terme créole « makoumè », qui vient de « ma commère » (marraine, amie), illustre bien ce rejet du féminin : il est utilisé pour se moquer des hommes non virils, efféminés ou homosexuels.

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Hommage de la Martinique à Christiane Eda-Pierre

— Par Selim Lander —

Christiane Eda-Pierre, née en 1932 à Fort-de-Fance, décédée le 6 septembre 2020 à Faye-l’Abesse (Deux Sèvres), était issue d’une famille d’artistes. Sa tante, Paulette Nardal, est l’une des fondatrices de la revue l’Etudiant Noir, celle-là même où Césaire introduira le terme « négritude » dans un article. La mère de la future cantatrice, Alice Nardal, était professeur de musique et l’on compte également des musiciens parmi ses grands-parents. Quant à Christiane Eda-Pierre elle-même, après de très brillantes études au Conservatoire, à Paris (premier prix d’opéra, premier prix de chant, premier prix d’opéra comique), elle se fit rapidement connaître comme soprano lyrique virtuose  (car à l’aise dans les notes les plus aiguës) et entama une carrière qui prit bientôt une dimension internationale, l’amenant à se produire sur les scènes des plus grands opéras du monde.

La cantatrice s’est illustrée dans un vaste répertoire allant du baroque aux œuvres contemporaines. Elle connut ses premiers succès dans le Pécheur de perles de Georges Bizet, elle a beaucoup fréquenté Mozart, s’est fait remarquer dans les Contes d’Hoffmann mis en scène par Patrice Chéreau, a participé à plusieurs créations dont le Saint François d’Assise d’Olivier Messiaen, etc.

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