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« Ouvè zyé, pèp mwen ! », de Yves Untel Pastel

Avec une transposition en Martiniquais de l’écrivain guadeloupéen José Robelot.

Ouvè zyé, pèp mwen !

Ouvè zyé-w, pèp mwen
Ès ou pa wè yo ka kwazé-ou w jòdi
kon yè yo krazé papa-w maman-w?
Es ou pa wé sé sé menm-lan
ki mété pèp nou an tribilasyon yè
Sé yo menm ka malmennen w jodi ?
Nou anvi kwé ki sa chanjé
ki tjè bouwo vini méyè
ki sitiyasyon nou ké pli dous
Men eskè chyen ka tounen poul ?
Èskè sèpan ka fè vètè ?
Èskè agoulou sèléra pé fè dot yich
Ki agoula séléra ?
Manmay, tou patou moun èstintjé pèp blan
Pèp mounblan mandè é trapé répawasyon!
Gadé mannyè pèp nég
Ka trimen san trapé ayen !
Ès an zyé zéropéyen nou plis ki ayen ?
Ès nou pa chyen, ès nou pa kaka yenyen ?
É an zyé nou menm, ki sa nou yé ?
Mi nou ka fè bèbèl adan bèl lenj ki pa ta nou
Mi nou ka dansé adan gwan bal ki pa ta nou
Mi nou kwé nou sitwayen adan nasyon ki pa ta nou !

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Eia! Jeunesse téméraire !!

Par Yves Untel Pastel

Il faut les voir nos jeunes gens
Gorgés d’une violente espérance !

Il faut les voir, enflammés d’innocente ardeur
On sait bien que la jeunesse croit à tous les possibles !

Il faut les voir transformer l’ombre du chaos persistant
En cette vaste et lumineuse et si folle utopie !

Il faut les voir pour certains, avides d’apprendre
Croyant en leur destin, prêts à prendre la mer !

Matelots de leur rêve navire, hissant la voile au grand mât
Ils ont soif d’aventure, ils ont faim d’avenir.

Et moi qui ai un peu vécu, je voudrais être leur vigie
Hissé sur le rafiot lucide des marins du grand large.

Je voudrais leur montrer la terre bonne à ensemencer,
Leur offrir les premières semences et les gestes primordiaux.

Je voudrais leur livrer le secret du courage,
La leçon de la chute et celle du recommencement.

Car, j’ai vu la tempête et les voilures déchirées.
J’ai vu les horizons voilés et des rêves envolés.

J’ai vu des téméraires hâtifs échoués au bord des routes.
Mais j’ai aussi vu franchir les rugissants, risquer le naufrage.

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« Complainte d’une conscience à têtes multiples »

À monsieur Grand Timonier de la caste béké !

Par Yves Untel Pastel

Vous César en votre trône siégeant sans faiblesse,
Je m’adresse à l’homme, au mortel, à votre conscience.

Vous puissant, qui êtes prêt à faire tuer et qui le pouvez
D’un seul doigt levé à l’adresse des préfets ou des malfrats,

Vous qui pouvez éliminer quand selon vous la nécessité fait loi,
Vous qui tuez déjà de mille façons nos peuples aux abois,

Vous qui vous regardez toujours comme fils de roi
Et qui nous considérez comme votre peuple de trait,

Ne croyez-vous pas que le temps est déjà venu
De laver votre conscience de cette fierté sanguine ?

Ne sentez-vous pas le poids des cadavres peser sur votre sommeil ?
Mais vous ne dormirez plus, ni vous, ni les vôtres !

Vous apprendrez à entendre les plaintes, les hurlements,
Les bruits d’agonies scellés dans vos fondations.

Vous dormirez satisfaits de vos œuvres d’affairiste séculaire
Mais vous entendrez plus vaste et entêtante
La rumeur des suppliciés sans repos escaladant vos colonnades.

Vous ne connaîtrez pas la paix des innocents, la paix des braves.

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« Les confettis lépreux » & « Gaoulé, Gaoulé !

Par Yves Untel Pastel

Les confettis lépreux

Voici nos terres,
Voici Guanakera, voici Madinina,
Voici Karukéra, voici Mascarehnas,
Voici kanaky, voici Maoré.
Terres paradisiaques jadis, désormais lépreuses

Les voici, ces confettis dont toute respiration est souffrance
Terres captives sous les bottes de l’orgueilleuse France
Peuples frères des antipodes douloureux, je clame
Que dans la subordination, la peur et l’excès de convenance
N’ont jamais accouché d’une émancipation pérenne.

L’heure d’affronter l’ombre est venue, elle lancine,
Et nous avons beau esquiver ce frontal fracas
Nous y passerons où nous disparaîtrons !
L’envahisseur pilleur a faim d’une famine sans fin
Et sa seule profession de foi est froide et compulsive :
La grandeur de la France dans le monde.

Et pour nous, cette sentence est une malédiction.

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Sauvons Gaza, Au nom de Salomon, J’en a appelle à la résistance

— Par Yves Untel Pastel —

 » Israël, nation que jadis ma main a épargnée,
Pourquoi me persécutes-tu ? »
Vois comme ta main est lourde
À l’heure de ta sombre vengeance !

Pourquoi verses-tu au centuple le sang des Gazaouis ?
Oublies-tu qu’ils sont aussi tes frères ?
Oublies-tu que ceux de Palestine,
Comme tous ceux de la race humaine sont aussi mes fils ?
Israël toi qui bombardes, tues et colonises
De quel dieu tiens-tu ta foi ?
Est-ce de moi, Dieu de David et de Salomon le sage ?
Ou est-ce du dieu de l’orgueil, prince assoiffé de sang,
Celui-là même qui sème les divisions et les tribulations ?

Souviens-toi de tes jours de malheur,
D’Auschwitz, de Dachau, de Buchenwald, Mauthausen…
Et, souviens-toi de la compassion des peuples de la terre
Lorsque, pour toi, de partout, ils accoururent
Offrant bravement leurs vies innombrables
Aux bûchers ardents des champs de bataille
Pour arracher à la barbarie des nazis
Ton salut, ta dignité, ta liberté
Et tout ce qui professe
Ton inviolable humanité !

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Choisirai-je un camp?

— Par Yves Untel Pastel —

Et quand sifflent les bombes, choisirai-je un camp ?
Quand les boules de feu enflamment les écoles, 
Choisirai-je un camp ?
Quand on s’empoigne et s’étrangle aux frontières, 
Choisirai-je un camp ?
Entre deux estropiés de camps opposés 
Qui brandissent leurs béquilles
Et s’insultent, choisirai-je un camp ?
Quand la bataille diplomatique fait rage
Pour étouffer la voix du camp ennemi,
Choisirai-je un camp ?
Quand un forcené haineux se lance
Dans une expédition vengeresse
Et réduit à néant une réconciliation fragile,
Choisirai-je un camp ?
Et quand, à la morgue reposent côte à côte
Deux corps nus méconnaissables,
Quand désemparée, 
Chaque famille s’incline
Devant chaque dépouille
Avec la même ferveur,
Et quand, brisées de douleur,
Les mères élèvent vers Dieu
Une même poignante prière,
Choisirai-je un camp ?

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Un jour mémorial

— Par Yves Untel Pastel, écrivain-poète, Martiniquais de l’autre-bord—

Un jour mémorial

Et l’homme noir fut couché
Et l’homme noir de lui-même se dressa
Et la barbarie cisela ses jambes
Et son esprit libre d’entrave
Se hissa par-dessus les nuées
Et sa rebelle dignité habita le temps
Tonnerre grondant depuis le flot des millénaires.
Et je suis la sève montante de cette humanité-là
Pollen, fragment de toute l’humaine essence
Et nul ne me tiendra dans les chaînes
Que l’on dissèque mon corps
Qu’on le broie dans milles étaux
Qu’on le pile, qu’on le vanne,
Qu’on l’émiette qu’on le disperse
Pour nourrir les champs de toutes les barbaries
Mon âme s’échappe par les dents des rouages infâmes
Mon âme s’évade comme l’air entre les mains de mes bourreaux.

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Bonne année à la Martinique…

et à chaque Martiniquaise et Martiniquais.

— Par Yves Untel Pastel, écrivain-poète —

Formuler des vœux de bonne année, nous oblige à poser un regard lucide sur notre Martinique aux mille défis. Parmi ces nombreux challenges, les principaux touchent

– à la restauration de la santé physique et morale du peuple ;

– à l’urgence d’un développement économique intégré, en même temps qu’un partage équilibré des biens économiques et sociaux.

– au redressement moral et spirituel qui nous renvoie à la réhabilitation de nos valeurs communautaires d’intégrité, de solidarité et d’unité transmises par nos anciens.

Nous souhaiter ensemble Bonne Année, c’est accepter de tout faire pour mettre en œuvre, toutes les forces inexploitées de changement, afin de dresser notre Pays-Martinique face aux grandes marées de 2023.

Cependant, les forces dites du changement en Martinique ne seront que celles de la continuité et du Statu quo, voire de l’immobilisme dommageable, si la vérité et le courage politique devaient faire défaut. Je n’évoquerai qu’un seul de ces urgents changements à mettre en œuvre : le bon usage, la bonne gestion de nos ressources collectives, en particulier nos terres.

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L’osselet sous le marteau

(C’est à force d’écœurement)

— Par Yves Untel Pastel —

Et ce racisme meurtrier
Qui chaque jour
Alourdit l’hécatombe

Dragon hideux
Gîtant dans les bas-fonds
D’une conscience blanche
Prise d’une démoniaque folie destructrice
Éprise d’elle-même et d’elle seule
Incapable d’aimer
Cette autre part d’humanité
Qu’elle croit ne pas être elle

Et ce silence de morgue,
Toujours ce silence effrayant
Cette solidarité d’une engeance mutique
De ceux qui soi-disant désauvagisent la sauvagerie
Et qui pourtant trônent au pinacle de la barbarie
De ceux qui brandissent
Les bibles et les codes de belles morales
Et les cyniques bréviaires de civilité

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On meurt en mon île !

— Par Yves Untel Pastel —

On meurt énormément en mon île
On meurt en hécatombes ordinaires, absurdement
On meurt en rafale fatale en folie de mitraille délirant
On meurt pour rien, on meurt pour tout
On meurt de rien, on meurt de tout,
On meurt banalement de chose grave
De causes criminelles impunément
On meurt sous silence
À la petite roulette des fléaux venus d’ailleurs
Tacitement à l’agrément des notables complotant
On meurt à la grande roulette des exterminations
Des génocides sanitaires,
Des empoisonnements alimentaires
On meurt détrempés en des cocktails létaux
Décimés à petits feux discrets inavouables
On meurt bouches cousues d’attentats larvés
Contre un peuple idiot qu’on éradique méthodique
On meurt de ses mauvais coups permis

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Esclavage, réconciliation sans complaisance

— Par Yves Untel Pastel, ethnologue, poète, auteur-compositeur. —

Sur nos terres brisées aux mille souffrances
Abreuvés de rancœurs, en mal d’espérance

Nous voilà tous convoqués, noirs békés et sang-mêlé
Au chevet d’une mémoire en nécrose purulente

Nous voilà aux abois d’une réconciliation hâtive
Rêvant d’une nation arc-en-ciel guérie de son passé

Mais n’allons pas, à pas pressés, absoudre le grand mal
Sans bien sonder les cœurs après les outrages de l’orage

Il n’y aura pas de réconciliation de complaisance
Il n’y aura pas de réconciliation vaine et au rabais

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Madame Le Pen, « Opération cocotier » ? Non merci ! Pas chez nous !

… Et pourquoi pas « opération bamboula, ou  opération bougnoule » ?

— Par Yves Untel Pastel, sociologue —
Madame LE PEN, au nom de la continuité du territoire français et du droit à la libre circulation de tous citoyens, vous vous proposez de venir en Martinique, le territoire dont le peuple a subi l’esclavage, la torture, la dépersonnalisation et l’extermination par assassinats ou par simple épuisement sous le joug. Le territoire dont le peuple continue de subir moult discriminations d’une caste béké funestement célèbre, toujours dominante et prédatrice, ainsi que le mépris multiforme d’un État français complice vérolé de racisme institutionnel.
Et vous voilà depuis de longs mois à préparer votre grand coup : mettre pied aux Antilles, dans l’orgueilleux dessein de réparer les échecs cuisants que Monsieur Jean-Marie Le PEN, votre père, a connu dans ses vaines tentatives de visite. À dix ans d’intervalle, les Martiniquais et les Guadeloupéens lui ont exprimé leur franche hostilité, en décembre 1987 à l’aéroport de Fort-de-France, et en Guadeloupe en 1997.

Malgré ces avertissements, vous voilà conquérante, persistante. Votre entêtement à fouler notre sol est sidérant, votre manière de venir en terrain conquis de plein droit nous rappelle en effet que nous ne sommes à vos yeux que des îles captives, françaises bon gré mal gré, lambeaux anachroniques de cette vaste chasse gardée coloniale ultramarine. 

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Une photo qui interroge

— Par Yves Untel Pastel,ethnologue, poète et auteur-compositeur —

Bonjour Madame Pau LANGEVIN,

Cette réaction à la présente photo prise alors que vous êtes dans une importante réunion de travail en Martinique, ne vient pas alimenter un effet de mode. A l’heure de la démocratie participative, toutes les occasions peuvent être propices à faire progresser notre vivre ensemble en terre française.

Madame La Ministre, voici un instantané très parlant. Ce n’est pas là un cliché caricatural. C’est au contraire une cristallisation de ce qui se fait et s’est fait depuis toujours. Cela est édifiant à plus d’un point. Vous vivez en direct cet héritage millénaire de la discrimination et de la domination blanche dans sa plus naturelle expression ! Vous n’y êtes pour rien !

Mais devant une telle évidence de l’exclusion des Noir(e)s d’outre-mer de la gestion des choses qui les intéressent, je sais, ou tout du moins, j’espère que votre voix peut s’étonner et certainement s’indigner.
Peut-être, habitée de cette grande profession de foi du président François Hollande, pouvez-vous exiger la traduction concrète du fameux « LE CHANGEMENT C’EST MAINTENANT » dans le temps présent de votre ministère.

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Chlordécone

— Par Yves Untel Pastel

Chlordécone,
le peuple accuse,

L’état récuse

Chlordécone,
Nos terres distillent
La mort à petit feu

Le peuple suffoque
Halète, crache une braise

Cancéreuse

Des générations sacrifiées
Et personne au banc des accusés :
Le peuple accuse, l’État récuse !

Les prétoires sont sourds à toute plainte
Les juges en livrée de corbeau
Ricanent à l’énonciation des charges

Nulle doléance n’est recevable
Puisque les preuves s’évanouissent
À peine versées aux mains des greffiers

Et cependant, les hommes flétrissent
Leurs testicules s’atrophient
Le mal ronge du dedans
Émascule même les plus viriles

Et c’est tout un peuple
Qui agonise sous castration chimique
C’est tout un peuple qui attend
Un péril sans visage
Un tueur rampant
Dans un silence funeste

Et le grand mal porte

Ce nom barbare
CHLORDECONE

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Le nègre, le gibier des nations

— Yves Untel Pastel, écrivain-poète, Martiniquais de l’autre-bord —

Le nègre, le gibier des nations

Nègres de la terre,
Nègres de toutes terres
Nous sommes de ce peuple de damnés
Partout condamnés pour n’être
Que ce que nous sommes : nègres !
Nègres du monde, damnés de toute terre
Nous sommes ce troupeau de gibiers pourchassés
Bétails attaqués en leurs terres, braconnés, exilés ailleurs
Les lions féroces de partout nous traquent sans relâche
Que ces mangeurs de nègres soient des hommes blancs
Monstres à sang froid d’occident
Ou des tigres rampant venus du levant
Ou des panthères noires, ces autres nègres impériaux, impitoyables
Traîtres vénaux et avides, vassaux cupides et fratricides !
Nègres du monde, viande rouge, tranchée sur les étals mercantiles
Nous n’avons nulle part où trouver un juste repos
Nulle rivière fraîche ou apaiser nos soifs
Nulle paisible prairie où paître
Sans craindre d’être déchiquetés
Tous ces ports où nous échouons
Sont des portes qui donnent sur l’enfer
Des centres de rétention
Où notre chair est massacrée
Où notre âme est abreuvée de fiel
Où notre destin touche au chaos.

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Littératures : nouveautés du 25 avril 2021

Le mot littérature, issu du latin litteratura dérivé de littera (la lettre), apparaît au début du XIIe siècle avec un sens technique de « chose écrite » puis évolue à la fin du Moyen Âge vers le sens de « savoir tiré des livres », avant d’atteindre aux XVIIe – XVIIIe siècles son sens principal actuel : ensemble des œuvres écrites ou orales comportant une dimension esthétique (ex. : « C’est avec les beaux sentiments que l’on fait de la mauvaise littérature » André Gide) ou activité participant à leur élaboration (ex. : « Se consacrer à la littérature »).

La littérature se définit en effet comme un aspect particulier de la communication verbale — orale ou écrite — qui met en jeu une exploitation des ressources de la langue pour multiplier les effets sur le destinataire, qu’il soit lecteur ou auditeur. La littérature — dont les frontières sont nécessairement floues et variables selon les appréciations personnelles — se caractérise donc, non par ses supports et ses genres, mais par sa fonction esthétique : la mise en forme du message l’emporte sur le contenu, dépassant ainsi la communication utilitaire limitée à la transmission d’informations même complexes.

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Traite et esclavage : un jour férié nécessaire pour unr appropriation mémorielle collective

— Par Yves Untel-Pastel, Ethnologue, Poète, Auteur-Compositeur —

Un crime collectif, une responsabilité collective

De mille façons nous devons le redire : Il faut « Un jour férié » pour honorer la mémoire de nos ancêtres africains réduits en esclavage pendant quatre siècles ! De l’an 1 400 à l’an 1 800 de notre ère. C’était hier. Tous les grands peuples du moment y ont pris leur part, y ont trouvé bénéfices et intérêts. Ce fut un crime collectif dont nul ne peut se dédouaner. Des fortunes se sont bâties sur des millions de morts et un continent entier disloqué, l’Afrique. Les grandes nations d’aujourd’hui y ont trouvé le sang de leur grandeur. Elles en jouissent encore, et leurs peuples profitent des fruits de leurs développements. Tant de peuples oublieux. Qu’ils furent européens, arabes, africains. Toutes les grandes religions et toutes les obédiences du moment ont admis et couvert l’inadmissible, musulmane, chrétienne, juive, animistes, athées. C’est l’histoire de l’Orient et de l’Occident. C’est l’histoire des Africains et des Européens, c’est l’histoire de l’Afrique, c’est l’histoire de toute l’Europe, c’est l’histoire de la France et de tous les Français sans exception, c’est la souffrance de tous les descendants d’esclaves africains de part le monde, celui des Antillais qui peinent à trouver une juste place dans l’histoire de France aux heures des mémoires fondamentales.

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Hugo, Dean, Matthew, Irma, Maria : de l’opportunité d’une réflexion et de choix courageux

Dans l’œil du cyclone

Par Yves Untel Pastel, ethnologue, poète et auteur-compositeur —

Le 5 et 6 septembre 2017, dans la triste continuité des épisodes cycloniques, l’ouragan Irma s’abat sur la Caraïbe. Après avoir quasiment effacé l’île de Barbuda, il rase Saint-Martin et Saint-Barthélemy. Encore une fois toute la zone caraïbe solidaire dans l’inquiétude est plongée dans une extrême désolation. Mais rappelons-nous de tristes mémoires, que le 4 octobre 2016 l’Ouragan Matthew dévastait Haïti, Cuba le 4 octobre puis les Bahamas, avec un bilan humain catastrophique pour Haïti. La reconstruction annoncée à Haïti qui a mobilisé un vaste appel de fond à l’échelle internationale demeure anecdotique en regard des moyens effectivement collectés. En août 2007, en Martinique, la rude épreuve de Dean détruit l’économie bananière et montre une fois de plus la fragilité de nos assises économiques structurelles. Nous nous souvenons encore avec sidération que le 16 et 17 septembre 1989, le cyclone Hugo avait lui aussi principalement terrassé la Guadeloupe pour ce qui est des îles sous législation française. Dernier en date, sur les pas d’Irma, moins traumatisant peut-être, puisque les populations étaient restées sur le qui-vive, Maria nous laisse aussi son cortège de dégâts.

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La normalité n’est pas la santé

— Par Pierre Pastel —

Civilisation gangrenée, Civilisation malaisée

Clin d’œil à Yves Untel Pastel1

STABILITE2, Ordre et Nouvel Ordre Mondial,

Nouvel Ordre Mondial, Organisation, Gouvernance Mondiale,

Nouvel Ordre Mondial, Penser Unique, Eduquer Unique, Décider Unique, Gérer Unique

Nouvel Ordre Mondial, Produire Unique, Partager Unique, Consommer Unique,

Nouvel Ordre Mondial, Glorifier Unique, Prier Unique,

Nouvel Ordre Mondial, Nouvel Opium du peuple Mondial, Norme Mondiale,

Norme Mondiale, « STABILITE »

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« Une si longue lettre d’amour – Et d’autres paroles », de José Robelot

5 mai 2017 à 16h 45, à la BU du Campus, Schoelcher

L’écrivain José Robelot sera présent à la BU du campus de Schoelcher vendredi 5 mai à 16h45 pour une rencontre/signature autour de son dernier ouvrage, Une si longue lettre d’amour – Et d’autres paroles (L’Harmattan, 2016).

Dans la lignée de ses prédécesseurs, poètes et écrivains marqueurs de la Parole caraïbe, José Robelot dresse le portrait sans concession d’une terre, d’un pays habité d’hommes et de femmes partagés entre la tentation de l’immobilisme et le désir de changement.
Ouvrage à la fois polémique, didactique, lyrique, épique, Une si longue lettre d’amour est un voyage au chaud de la réalité caribéenne dans ce qu’elle a de complexe, de dérangeant et de beau : le vivre ensemble. L’auteur se livre à un décryptage du pays aussi implacable que salutaire et revisite à sa manière les questions de mémoire, de « race », de liberté, de réparations, de partage de richesses, de pouvoir ou de protection de l’environnement.
Dans un extrait de la préface, Diana Rey-Hulman, ethnolinguiste marie-galantaise, souligne que « la publication de la Lettre intervient après une enquête méticuleuse d’où sont issus deux romans où l’auteur met à jour le continuum entre l’esclavage et la pauvreté extrême installée à la périphérie des métropoles ».

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