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Banquet poétique Césaire – Éluard – Hommage à Maryse Condé

Jeudi 18 avril de 15 h 30 à 19 h 30 au Musée d’Art et d’Histoire Paul Éluard à Saint-Denis
22 bis, rue Gabriel Péri, 93200 Saint-Denis (Métro ligne 13 direction Saint Denis Université, station : Saint-Denis / Porte de Paris)
– Dès 15 h 30, prélude oriental avec lectures en français et en arabe, par Fatima Chbibane, des auteurs suivants : Kateb Yacine, Mohammed Dib, Mahmoud Darwich, sur fond musical de chansons et accompagnement par Salah Lahsoumi, musicien joueur de oud, luth oriental.
– Scène ouverte de slam de poésie.
– Danses et musiques antillaises traditionnelles « bèlè » et « danmyé » : « manmay bèlè de l’hexagone ».
– Ouverture de l’événement : discours inaugural de l’écrivaine martiniquaise Suzanne Dracius, marraine de l’évènement.
– Lecture du poème « Liberté » de Paul Éluard par l’éditeur et poète Francis Combes.
– Lectures de textes d’Aimé Césaire :
Jyb Slamlitt : extrait du Discours sur le colonialisme.
Suzanne Dracius & JYB Slam’Litt en chants amœbées : « Calendrier lagunaire » (Moi, laminaire). Amadou Gaye déclame un extrait du Cahier d’un retour au pays natal.

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Maryse Condé  doit être intégrée au Panthéon comme l’a été Aimé Césaire

— Collectif —

L’écrivaine guadeloupéenne constitue une personnalité « engagée et au-dessus de la mêlée », estime un collectif emmené par l’ancien président du Conseil représentatif des associations noires, Louis-Georges Tin. Elle y rejoindrait alors Joséphine Baker,Victor Schœlcher et Félix Eboué.

Géante de la littérature mondiale, ayant reçu le prix Nobel alternatif de littérature en 2018,Maryse Condé nous a quittés dans la nuit du 1er au 2 avril. Née en 1934 en Guadeloupe, elle a produit une œuvre abondante, faite entre autres de sagas, de romans, de pièces de théâtre,d’essais, de contes pour enfants et même de recettes de cuisine.
Ses ouvrages sont en général une invitation au voyage qui conduit le lecteur d’une rive à l’autre de l’Atlantique et fait le lien entre l’Afrique, l’Amérique et l’Europe. Sous sa plume, c’est la géographie, mais aussi l’histoire qui émergent, les petites histoires perdues au milieu de la grande, qu’il s’agisse des empires africains, de la période de l’esclavage, de l’époque coloniale ou du temps présent.
Se trouvant à la confluence d’Aimé Césaire, d’Édouard Glissant et de Frantz Fanon, elle a produit une œuvre universelle : on ne comprend pas bien le monde si on n’a pas lu Maryse Condé.

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Maryse Condé : Un héritage littéraire et humain incommensurable

— Par Sarha Fauré —

La nuit du lundi 1er au mardi 2 avril 2024 a vu s’éteindre une étoile littéraire, Maryse Condé, à l’âge de 90 ans. Son départ laisse un vide immense dans le monde de la littérature, mais son héritage, lui, est aussi vaste que son talent. Originaire de Pointe-à-Pitre, en Guadeloupe, Maryse Condé a consacré sa vie à l’écriture et à la lutte pour la reconnaissance des cultures africaines et antillaises.

Origines et enfance

Née le 11 février 1934 dans une famille de huit enfants, Maryse Condé a grandi dans un environnement imprégné de culture française, mais ignorant ses racines africaines. C’est cette dualité qui a marqué ses premières années et façonné sa vision du monde. Son père, Auguste Boucolon, commerçant et fondateur d’une banque, et sa mère, Jeanne Quidal, institutrice, ont élevé leurs enfants dans l’amour de la culture française, mais sans leur transmettre l’histoire et les traditions africaines.

Éducation et engagement social

C’est à l’adolescence que Maryse Condé découvre sa vocation littéraire. À 16 ans, elle intègre l’hypokhâgne du lycée Fénelon à Paris, où elle est confrontée au racisme et à la discrimination.

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Hommages à Maryse Condé

Johnny Hajjar, député
« J’apprends avec une grande tristesse le décès de Maryse Condé, une grande dame des lettres guadeloupéennes et universelles. En 2018, elle avait obtenu la consécration avec le prix Nobel alternatif de littérature. Passionnée par l’histoire et l’émotion de nos cultures croisées, elle a parcouru les imaginaires africains, guadeloupéens, caraïbéens et américains en nous rappelant que la force et la grandeur de l’humain est dans l’humilité de la fraternité et la faiblesse de l’amour. Son œuvre de renommée mondiale la hisse parmi les grands écrivains de langue française et elle est une fierté pour nous tous. J’adresse mes sincères condoléances à son époux, ses enfants, ses proches et ses amis en Guadeloupe et dans le monde entier. »

Serge Letchimy, président du Conseil exécutif de la CTM
« Nous avons perdu une voix inégalée, une plume incomparable : Maryse Condé, l’écrivaine guadeloupéenne de renom, s’est éteinte à l’âge de 90 ans. Aujourd’hui, nous pleurons la perte d’une légende, mais nous célébrons aussi la vie d’une femme exceptionnelle qui a bravement partagé sa vision du monde avec nous. Son œuvre reste, un trésor inestimable, continuant d’inspirer et de challenger nos esprits.

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Les lauréats du Prix Littéraire Fetkann ! Maryse Condé révélés

La 19e édition du Prix littéraire Fetkann ! Maryse Condé, « Mémoire des pays du sud / Mémoire de L’Humanité », a dévoilé ses lauréats.

Prix Fetkann ! de la Mémoire

Fatou Diome, Marianne face aux faussaires, Peut-on devenir français ?, Albin Michel, 2022

« Vivant en France depuis 1994, française depuis 2002, j’ai constaté l’évolution du discours politique qui n’a cessé de dériver, jusqu’à la cristallisation actuelle autour de l’identité. Pour la binationale que je suis, construite par la langue et les valeurs humanistes, la tristesse va crescendo. Bien que consciente de mon impuissance, j’ai la faiblesse de ne pouvoir être indifférente aux voix qui s’élèvent, prônant la haine. » Fatou Diome 

Dans cet essai personnel et émouvant, Fatou Diome renvoie dos à dos les identitaires étriqués et les opportunistes victimaires, qui monopolisent le débat politique. Elle défend Marianne contre les faussaires des deux camps et dessine une France ouverte, laïque, lucide et généreuse, celle qui lui donne envie de se sentir  française et sénégalaise.

La romancière Fatou Diome s’est fait connaître en 2003 avec Le Ventre de l’Atlantique, grand succès traduit en une vingtaine de langues.

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Haïti dans le regard de la romancière Maryse Condé

Questionner les failles du pacte autobiographique

— Par Robert Berrouët-Oriol, linguiste-terminologue —

On ne repasse pas impunément le pont-levis d’un roman, d’un récit ou d’une pièce de théâtre de Maryse Condé, écrivaine guadeloupéenne, l’une des plus grandes voix de la littérature francophone contemporaine et auteure d’une cinquantaine de livres (romans, théâtre, littérature jeunesse, essais). Et l’on émerge abasourdi de la lecture de « La vie sans fards », publié aux Éditions JCLattès en août 2012, qui nous enrichit tant par l’exemplaire quête de vérité et de sens de la romancière, le vouloir-dire son être-au-monde, que par un questionnement qui force la mesure sans pourtant dévitaliser la sonnette d’alarme de l’esprit critique.

« La vie sans fards », on l’aura noté, n’est ni un roman ni un manifeste féministe ni un traité ethnographique sur l’Afrique au temps béni de la décolonisation. Cet ample récit de vie –courageux et éprouvant jusqu’en ses ultimes retranchements, risqué jusqu’à l’aveu d’un viol–, est l’une des plus troublantes autobiographies qu’il m’ait été donné de lire ces dernières années. Dans la terminologie des études comparées en littérature, on dira que la saga de la mémoire, de la maternité ainsi que les séquences reconstituées de la découverte/appropriation de l’Afrique, sont les trois principaux « personnages » déictiques de ce récit de vie.

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Les rêves réalisés de Maryse Condé

— Par Gladys Marivat(Collaboratrice du « Monde des livres ») —

L’écrivaine antillaise poursuit son œuvre par une réécriture de la Bible transplantée en Guadeloupe, « L’Evangile du nouveau monde ». Où celle qui a passé sa vie aux quatre coins du monde apparaît plus libre et plus confiante dans l’avenir que jamais

Ce livre sera son dernier… mais ce n’est pas la première fois qu’elle le dit. Déjà en 2015, Maryse Condé annonçait dans un entretien au « Monde des livres » que Mets et merveilles (JC Lattès) devait clôturer son œuvre. En cause : la maladie qui altère sa voix et sa vue, et l’empêche de taper à l’ordinateur (elle est née en 1937). Deux ans plus tard paraissait Le Fabuleux et Triste Destin d’Ivan et Ivana (JC Lattès), inspiré des attentats de janvier 2015. Et aujourd’hui, L’Évangile du nouveau monde, sa réécriture du Nouveau Testament, transplanté en Guadeloupe.

« Il y a longtemps, j’ai lu Caïn [Seuil, 2011], la relecture de la Bible de José SaramagoJ’ai eu envie de faire comme lui, mais je n’ai pas osé.

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La Guadeloupe compliquée de Maryse Condé

« Ecrivains sur leur île » (1/6). La native de Pointre-à-Pitre, autrice de « Traversée de la Mangrove » ou d’« En attendant la montée des eaux », entretient des rapports assez ambivalents avec ses Antilles. Et réciproquement.

— Par Gladys Marivat (Collaboratrice du « Monde des livres ») —

En décembre 2018, après avoir reçu le Nouveau Prix académique de littérature, dit « Nobel alternatif », à Stockholm, Maryse Condé voyage dans son île natale pour partager sa récompense avec le peuple guadeloupéen. Une foule compacte se presse devant l’aéroport de Pointe-à-Pitre, en chantant le « retour au pays » de l’écrivaine. L’accueil est chaleureux, très différent de celui qui lui avait été réservé une trentaine d’années auparavant lorsqu’elle était revenue après le succès des deux tomes de Ségou (Robert Laffont, 1984 et 1985), sur la chute du royaume bambara. « Dès le départ, mes rapports ont été faussés, biaisés. Alors que je voulais revenir chez moi, ce n’était pas chez moi. Les gens me prenaient pour une étrangère (…). On disait que j’étais une Africaine qui parlait de l’Afrique ! 

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Le prestigieux prix mondial Cino-Del-Duca 2021 décerné à l’écrivaine guadeloupéenne Maryse Condé

Après avoir été lauréate du Prix Nobel « alternatif » de littérature en 2018, l’écrivaine guadeloupéenne Maryse Condé est de nouveau distinguée et recevra le 2 juin prochain de l’Institut de France, le prestigieux prix mondial Cino-Del-Duca 2021, le prix littéraire le mieux doté du monde après le Nobel de littérature. Une nouvelle consécration internationale pour celle, dont l’ambition est aussi de faire entendre la voix de la Guadeloupe.

Verra t-on bientôt Maryse Condé fouler de nouveau le sol de Stockholm, la capitale de la Suède, pour recevoir le Prix Nobel de littérature après avoir été lauréate du Prix Nobel « alternatif » de littérature en 2018 ? Rien n’est moins sûr, mais sa récente consécration pour le prix mondial Cino-Del-Duca peut légitimement le laisser présager.

L’auteure de l’inoubliable « Ségou » ou du non moins célèbre « Moi Tituba sorcière » succède en effet à de grands noms de la littérature et des sciences parmi lesquels on peut citer Jean Anouilh (1970), Andreï Sakharov (1974), Alejo Carpentier (1975), Léopold Sédar Senghor (1978), Jorge Amado (1990), Ismaël Kadaré(1992), Milan Kundera (2009) et plus récemment Joyce Carol Oates (2020, dont deux de ses récipiendaires, Patrick Modiano et Mario Vargas Llosa, ont reçu quelque temps après le prix Nobel de littérature.

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Emmanuel Macron : « Maryse Condé m’a appris l’Afrique »

Maryse Condé emmène famille et amis à l’Élysée

— Par Christiane Makward —

Nous étions à l’Elysée lundi 2 mars pour la décoration de Maryse Condé par E. Macron qui nous a tous fait rire (Maryse la première) en exposant le paradoxe d’un « en même temps » vraiment inédit: un Président de la République Française qui décore « Grand Croix de l’Ordre National du Mérite » une indépendantiste guadeloupéenne qui a toujours dit (en froissant un peu quelques gauloi.e.s sensibles), qu’elle n’était PAS française mais bien guadeloupéenne, qu’elle n’écrivait PAS en français mais « en Maryse Condé » … Enfin le Président n’a pas dit exactement cela mais il a assuré que le rêve de l’honorée avait toujours été de brandir un passeport guadeloupéen en arrivant a Roissy … les rires furent très francs de tous côtés. Il a souligné quelle injustice elle avait subie en n’étant pas intégrée à l’université française et en n’ayant reçu aucun des prix littéraires majeurs français alors que son Nobel alternatif de 2018 était bel et bien une reconnaissance (par sondages et librairies interposés, ainsi que par les chiffres des tirages), que son Nobel alternatif, donc était bien celui du peuple des lecteurs.

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« Désirada », de Maryse Condé, m.e.s. d’Antoine Herbez, avec Nathaly Coualy

— Par Roland Sabra —

Désirada a clos, le 1er février le Festival des Petites Formes de Fort-de-France après avoir été créé une semaine auparavant en Guadeloupe. Le roman dont est issu la pièce est publié en 1997, c’est donc 22 ans plus tard que son autrice, «  Prix Nobel Alternatif de littérature en 2018 » voit l’adaptation théâtrale qu’elle a réalisée elle-même, au début des années 2010, mise en scène pour la première fois avec la comédienne qu’elle a choisie et imposée. La romancière, tout le monde l’aura reconnue, est l’immense Maryse Condé. La comédienne s’appelle Nathaly Coualy. Ancien mannequin, reconvertie un temps en chroniqueuse et animatrice de télé- radio, avant de s’essayer au stand-up, au one-woman-show avec Pascal Légitimus en 2008, elle s’aventure pour la première fois sur les planches d’un théâtre en 2013 avec Antoine Herbez comme comédien, dans À l’Homme qui m’a donné envie.

C’est donc avec le texte théâtral de Maryse Condé sous le coude que Nathaly Coualy s’en est allée à la recherche d’un metteur-en-scène. Il y a là une inversion du processus habituel qui veut que ce soit le metteur-en-scène qui à partir d’un texte qu’il a choisi explore le répertoire des comédiens susceptibles à ses yeux, de soutenir le rôle.

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Maryse Condé « Attention à ne pas prendre la place des maîtres et répéter leurs travers »

Née en Guadeloupe en 1937, l’écrivaine Maryse Condé doit recevoir le 9 décembre à Stockholm le prix Nobel alternatif de littérature, une récompense décernée par une nouvelle académie composée d’intellectuels suédois. Une consécration internationale pour celle qui fut la première présidente du Comité national pour la mémoire et l’histoire de l’esclavage.

Je ne serais pas arrivée là si…

Vous me permettez de tordre un peu la formule? Et même de l’inverser ? Car moi, je suis arrivée là… bien que ! C’est ce « bien que » qu’il m’importe de souligner. C’est ce « bien que »qui m’a paralysée pendant près de trente ans.

Vous êtes donc arrivée là, Maryse Condé, lauréate 2018 du prix Nobel alternatif de littérature, bien que…

Bien qu’on m’ait affirmé, quand j’étais petite fille, que les gens comme moi ne pouvaient pas devenir écrivains. J’avais 12 ans à Pointe-à-Pitre quand une amie de ma mère a voulu me faire un cadeau original. Elle savait que j’avais lu tout ce qui pouvait me tomber sous la main : Balzac, Maupassant, Flaubert… Alors elle a opté pour un roman d’Emily Brontë : Les Hauts de Hurlevent.

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« Prix littéraire Fetkann Maryse Condé » pour « Filles d’Ariane, des Antilles et d’Ailleurs » de Marie-André Ciprut

(Mémoire des pays du Sud, Mémoire de l’Humanité) 2018″

Dans cet ouvrage, le mythe d’Ariane, déesse grecque tour à tour héroïne et victime, servira de fil conducteur à la Martiniquaise que je suis, pour relier entre elles des femmes d’origines multiples ici dénommées « filles d’Ariane » des Antilles et d’Ailleurs, dans la joie, les heurs et malheurs, la diversité de leurs approches des réalités quotidiennes.
En évoquant leur évolution historique et sociologique dans le temps comme dans l’espace, à travers leurs cultures diverses, en la commentant de la Préhistoire à nos jours, nous observons que les femmes partagent des destins similaires en bien des points.
Les prix relativement bas des voyages facilitent les échanges actuels sur notre planète, la découverte et l’étude comparative de sociétés jusque-là étrangères, dans lesquelles les femmes jouent un rôle capital, privé et/ou public, reconnu ou non. Nous constatons dès lors un métissage culturel généralisé, caractérisé par la créolisation chère à Edouard Glissant, véritable « marquage » de notre époque, qui bouscule les idées préconçues, modifie les sociétés, les politiques, voire les identités.
En dignes héritières d’Ariane, les femmes relèvent ce défi planétaire pour elles et pour leurs proches, grâce à leur formidable capacité de résilience.

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Le fabuleux et triste destin d’Ivan et Ivana – Maryse Condé –

Maryse Condé et le djihadiste antillais

« Une date s’impose. Quand ils eurent cinq ans, Simone leur donna un grand bain, les revêtit de leurs meilleurs habits, deux justaucorps de toile écrue, brodés au point de croix et les emmena se faire photographier au studio Catani. (…) Le portrait d’Ivan et Ivana figure à la page quinze du premier volume sous la rubrique : Les Petits Amoureux. On y voit deux enfants se tenant par la main et souriant à l’objectif. »
Ivan et Ivana naissent à Dos d’Ane, une bourgade de la Côte sous le vent en Guadeloupe. Autour d’eux ne se pressent que des femmes : leur mère Simone, leur grand-mère Maeva, des belles-tantes, des belles-cousines et autour le souvenir de leur père musicien qui les a quittés.
Mais Ivan aime trop sa sœur et un jour un acte de violence enclenche la marche du destin. La famille quitte les îles pour le Mali. La colère et la dérive d’Ivan vont s’amplifier, la douceur d’Ivana se transformer en poison.
Jusqu’au jour du grand affrontement où ils comprendront qu’ils ne sont pas seulement frère et sœur et jumeaux : ils sont les héritiers d’une longue histoire, ils sont le bien et le mal et ils sont capables du plus grand amour comme de la haine la plus farouche.

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Avignon : Maryse Condé, Athol Fugard, Gérard Lefort

La vie sans fards— Par Selim Lander —

La Vie sans fards

Adaptation de l’autobiographie de Maryse Condé, par Eva Doumbia, du 9 au 16 juillet, au Festival d’Avignon, à la Chapelle du Verbe incarné,

Maryse Condé a récemment publié un livre autobiographique qui raconte ses amours (et ses maternités) successives, le début de sa carrière de coopérante en Afrique et la naissance de sa vocation d’écrivaine (1). La pièce montée par Eva Doumbia sous le même titre (La Vie sans fards) demeure très fidèle au livre, en restant centrée sur une interprète (Astrid Bahia, remarquable) qui est chargée de l’essentiel de la narration et des adresses à la première personne. Elle est secondée par deux comédiennes, une chanteuse et trois musiciens. Ils ajoutent à la pièce la couleur et le rythme  qui en font un spectacle à part entière.

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Maryse Condé se livre et se délivre

Maryse Condé : La vie sans fards, Paris, J.C. Lattès, 2012, 334 p., 19 €.

maryse-conde-Par Michel Herland – En plaçant d’entrée ce livre de mémoires sous l’invocation de Jean-Jacques Rousseau et de ses Confessions, Maryse Condé (née en 1937) annonce la couleur. Loin de vouloir dresser pour la postérité une statue à sa gloire, elle livrera aux lecteurs le récit « sans fards » de ses années de jeunesse. Ce livre devrait passionner, au-delà des admirateurs de l’auteure de Ségou (publié en 1984), les Africains, sans parler de tous les Européens ou Antillais qui, comme elle, ont laissé une part d’eux-mêmes sur « le continent ». C’est pourtant en Haïti que ces nouvelles confessions ont fait le plus de bruit (1) quand il est apparu que le père de Denis, le fils aîné de M. Condé, né en 1956, n’était autre que Jean Dominique (1930-2000), une figure de la résistance contre les Duvalier, coupable d’avoir abandonné Paris et sa jeune maîtresse passionnée lorsqu’il apprit qu’elle était enceinte de ses œuvres.

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La Voyageuse : un magnifique hommage théâtral à Maryse Condé


Jean-Michel Martial

Ce voyage théâtral à travers les extraits de huit œuvres de Maryse Condé, narré par l’écrivaine « voyageuse » et guidé par la main du metteur en scène Jean-Michel Martial, a eu sa première au Ciné-théâtre Lamentin lors du Premier congrès international des écrivains de la Caraïbe en Guadeloupe. Cette traversée scénique des multiples personnages femmes venus de tous les lieux, toutes les classes sociales, toutes les origines culturelles voire de divers moments historiques, semblait symboliser le réseau de relations constitutif de la Caraïbe évoqué lors du colloque. Et surtout, cette pièce incarne le projet Théâtre Caraïbe – le Répertoire, une entreprise que Jean-Michel Martial et son équipe de spécialistes sont en train de réaliser, grâce à l’appui de la Région Guadeloupe. Disons-le en passant, cette vision d’un rassemblement des meilleurs écrits dramaturgiques sélectionnés de l’ensemble de la production théâtrale caribéenne (écrits qui seront analysés, mis en scène, traduits en français et publiés avec commentaires à l’appui), rentre tout à fait dans l’esprit des conclusions énoncées par les fondateurs de la nouvelle association des écrivains, mise en place pendant le congrès en Guadeloupe.

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Le prix « Fetkann! Maryse-Condé » pour « Nuit d’épine » de Christiane Taubira

Le prix littéraire « Fetkann! Maryse-Condé » récompense depuis seize éditions la création littéraire des pays du sud. Créé par José Pentoscrope, Président du CIFORDOM, il intervient dans le cadre de l’application de la loi Taubira du 10 mai 2001 qui reconnaît la Traite négrière et l’Esclavage comme crimes contre l’Humanité. Texte de loi Il met l’accent sur les principes républicains « Liberté, Égalité, Fraternité » et favorise le travail de Mémoire des pays du Sud et de l’Humanité toute entière. Ce concours récompense les ouvrages, recueils, travaux de recherche et essais qui mettent l’accent sur l’affirmation des droits de l’homme et favorisent le travail de Mémoire des pays du Sud et de l’Humanité toute entière.
Son président, José Pentoscrope, a remis ce jeudi 21 novembre au café de Flore, à Paris, les quatre prix récompensant la mémoire, la recherche, la jeunesse et la poésie. Sans surprise, le prix de la mémoire a été attribué à l’ex-garde des Sceaux Christiane Taubira pour son ouvrage « Nuit d’épine » aux éditions Plon, qui a manqué de peu le grand prix du roman de l’académie française.

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Ma bien chère Maryse.

— Par Max Rippon(*) —

Je ressens ce matin un immense besoin de t’écrire. Ces paroles simples dont je saupoudre ton corps encore tiède, tu les liras avant moi car c’est dans l’encrier commun que je trempe ma plume.

Dans ce concert de voix élogieuses qui balisent ta route vers ces lieux de silence d’où l’on ne revient pas.

Je veux garder bien au chaud l’œuf fais de ton souvenir, tiède et doux et qui a peur d’éclore avant que ne se lèvent les tapis de rosée qui pavent les déserts

Voilà que je m’adresse à toi avec le regard soumis du temps de nos enfances, les paupières lourdes de chagrin.

Pour moi, outre tes qualités d’auteur et de femme engagée, je viens ici te remercier de m’avoir accompagné, innocent, bras tremblants, mains gantées de blanc, sur les fonds baptismaux de l’oraliture, et de publier mes audaces

J’ai pu mesurer ton attentive écoute et ta douce générosité de coach convaincu de l’utilité à ne pas distraire ma voix créole de l’urgence de parler de nous

Ce 28 février, il pleuvait, je me souviens de mes pas hésitants à l’entrée de Chez Jasor, et la parenthèse de tes bras autour de mon cou, comme un silencieux tchenbé rèd, tout en présentant Raphaël Confiant, invité par tes soins à conforter mon tutorat d’écrivain face au publique.

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Paroles d’un écrivain

A propos de Richard-Viktor Sainsily Cayol

— Par Maryse Condé —
expo_clement_05-2014Richard-Viktor Sainsily Cayol, créateur-protéiforme, tantôt peintre, tantôt sculpteur, est lié à moi écrivain par le fil d’une parabole magique. Nous caressons tous les deux le même grand vieux rêve qui a hanté tant d’artistes caribéens au cours de plusieurs années. Nous voudrions que la création soit plurielle, pluridimensionnelle, c’est-à-dire que plusieurs arts s’épanouissent dans l’intimité du même individu et se traduisent presque malgré lui par des
expressions diverses et différentes.
Nous nous sommes rencontrés à deux reprises mémorables. D’abord, alors que je le connaissais très peu, il s’est emparé de l’héroïne d’un de mes romans, Tituba, mi-femme, mi-sorcière, que je croyais solidement ancré dans la seule tradition littéraire. Il lui a donné des formes plastiques et par conséquent une vie nouvelle, indépendante de moi. Ensuite nous nous sommes rencontrés à la Désirade, Désirada, l’îlot cher au cœur des marins de Christophe Colomb qui voyaient se lever une nouvelle aube d’espoir et qui est aujourd’hui un lieu secret et préservé. C’est lui qui a sculpté La Liseuse, statue qui orne la cour du collège qui porte mon nom.

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1 jour – 1 mot

— Par Patrick Chamoiseau —

23/08/24
Une carte de « Citoyen Indien d’Outre-mer » pour les Martiniquais d’ascendance indienne
C’est une mise en œuvre de la complexité de la » Relation » qu’a proposée Glissant :

nul ne saurait être enfermé dans un monolithe identitaire, une culture, une langue, un territoire ou une nation…

Notre arbre relationnel individuel est un rhizome, une liane, un feuillage et un souffle du vent..

C’est sans doute pourquoi Césaire disait : la chose à espérer, c’est le vent….😇🥰P.C.

23/08/24
Tiède petit matin de vertus ancestrales

Sang ! Sang

tout notre sang ému par le cœur mâle du soleil…

ceux qui savent la féminité de la lune au corps d’huile
l’exaltation réconciliée de l’antilope et de l’étoile
ceux dont la survie chemine en la germination de l’herbe !..

Aimé Césaire.

21/08/24

Indépendance de la pensée et de l’action dans l’interdépendance assumée et maîtrisée : Faire- Pays

… je défends le principe que, tant qu’il manquera un élément de détail de la totalité-monde, la relation ne sera pas accomplie, de même en matière de politique – et sur ce plan, je peux dire que, c’est vrai, j’ai évolué – je défends clairement l’indépendance dans l’interdépendance.

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Prix International de l’Invention Poétique 2024 : Palmarès de la 3ème édition

— Par Sarha Fauré —

La littérature haïtienne continue de briller sur la scène internationale, consolidant sa réputation avec de nombreux auteurs qui se distinguent par leurs œuvres exceptionnelles. Lors de la troisième édition du Prix International de l’Invention Poétique, organisée par l’association Balisaille en Martinique, Haïti a triomphé en remportant les deux catégories principales.

Le 11 mai 2024, l’association Balisaille a révélé les lauréats du prix lors de la clôture du Festival Mai Poésie. Dans la catégorie Langue Française, Witerwan Kenley Jean a été couronné pour son texte poignant intitulé « Nul oiseau ne viendra picoter nos tombes ». Originaire de Lascahobas, ce jeune écrivain-poète a exprimé une profonde joie et un sentiment d’accomplissement après avoir reçu cette reconnaissance. Il a décrit sa poésie comme une exploration des thèmes de la mort et de l’existence, qui a su toucher le cœur des jurés.

Dans la catégorie Langue Créole, Iléus Papillon a remporté le premier prix avec son texte « Adjeridan ». Papillon, un poète bien établi et auteur de plusieurs recueils de poèmes en créole tels que « Sèt priyè lari », a dédié ce prix à sa terre natale, Haïti, via sa page Facebook.

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Colloque Caribbean Mundus : le programme

Les 23 et 24 mai 2024 sur le campus de Schœlcher
Les 25 mai 2024 au Domaine de la Pagerie des Trois-Ilets

Parce que le monde a déjà traversé de semblables marécages, nous traverserons cette nouvelle épreuve, nous atteindrons une autre rive où, au moins pour un temps, le même monde se fera plus juste, plus vigilant, plus fraternel. Non qu’il s’agisse d’un cycle, obéissant à une vision mécanique comme celle qui réédite les inépuisables frayeurs millénaristes d’invasions barbares et de grands remplacements. Il s’agit de la combativité de celles et ceux qui ne renoncent jamais à façonner la vie, à se charger du monde, à inventer l’avenir.

Nous habitons la Terre, Christiane Taubira.

Récemment renommée autour des grands axes de recherche portés par ses équipes (Pouvoir, Histoire, Environnement, Esclavage, Atlantique, Caraïbe), l’Unité Mixte de Recherche PHEEAC (UA, CNRS, UMR 8053) organise le symposium international Caribbean Mundus en collaboration avec le Centre de développement durable de l’Université de la Havane et de l’Université des West Indies. Cet évènement scientifique bénéficie des financements du programme de recherche et innovation de l’Union européenne H2020 Connected Worlds: The Caribbean, Origin of Modern World (ConnecCaribbean) par le biais de la convention Marie Sklodowska Curie Nº 823846.

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3ème édition de Mai . Poésie

« Jamais deux sans trois ». D’accord, mais sans ignorer que le chemin du deux au trois est parfois semé d’embûches et d’obstacles qu’il faut avoir surmontés. Par chance ou par esprit de combativité, l’essentiel étant de ne pas perdre de vue ce qu’a justement clamé en son temps le poète Louis Aragon : « Rien n’est jamais acquis à l’homme »

C’est avec ce sentiment d’humilité que nous accueillons la troisième édition de notre

‘Maï. Poésie. Festival d’un genre majeur » dédiée à la mémoire de de UX légendes de nos terres unies par la mer : Maryse Condé et Edouard Clissant, Cette année, nous croyons pouvoir dire que le festival semble prêt à assumer son identité. Notre ambition est d’être en effet un événement¯lt qui convoque les poètes et les poétesses du monde entier à faire entendre la poésie sur tout le territoire de la Martinique pendant deux semaines.

A travers nos rubriques telles que « Poésie Commune » et « Apéro-poésie », nous clamons à haute et intelligible voix que si le public ne vient pas à la poésie, nous conduirons la poésie au public.

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18e édition du Festival International « Lire et Dire pour le Plaisir »

Maryse Condé à l’honneur, du 22 avril au 4 mai en Martinique.

Un spectacle très émouvant et un très bel hommage à Maryse Condé. En gestation depuis plus d’un an, bien avant la mort de l’écrivaine, il s’articule autour d’un choix de textes suffisamment judicieux pour donner l’impression à qui n’a jamais lu Maryse Condé qu’il s’agit d’un seul et même écrit aux couleurs  plus ou moins autobiographiques, comme en témoignent des échanges avec le public après la représentation. Mais surtout Maryse Condé est présentée à la fois comme une femme qui parle des expériences des femmes et une écrivaine qui se trouve en marge, loin des normes établies. Bien que ces deux aspects semblent différents, elle explore à la fois l’histoire des femmes aux Antilles, ou des récits féminins, et exprime une méfiance envers les communautés enracinées dans leur propre territoire et culture. De passage en Martinique, elle déclarait il y a quelques années: « Nos racines sont là où nous vivons ».

Elles sont cinq sur scène venues d’horizons divers, variés, porteuses de cette quête altérité si chère à Maryse Condé et qu’elle place au fondement de nos identités.

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