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Haïti : Alix Didier Fils-Aimé dévoile un nouveau gouvernement de transition face à une crise multidimensionnelle

Le 15 novembre 2024 marque une nouvelle étape dans la vie politique d’Haïti avec la formation du gouvernement de transition sous la direction du Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé. Après plusieurs jours de négociations et d’intenses tractations entre les différents acteurs politiques, le cabinet ministériel a enfin été dévoilé. Composé de 18 ministres et d’un Secrétaire aux Collectivités territoriales, ce gouvernement comprend 4 femmes et 14 hommes. Cette répartition, qui associe figures expérimentées et nouvelles personnalités, suscite des attentes élevées dans un contexte de crise sécuritaire et politique aiguë.

Contrairement à son prédécesseur, Garry Conille, qui avait opté pour un cabinet restreint de 14 ministres, Alix Didier Fils-Aimé a choisi d’élargir l’équipe gouvernementale. Ce choix stratégique vise à renforcer les capacités de gestion de l’État, en réponse aux multiples défis auxquels le pays est confronté. Le Premier ministre entend ainsi s’attaquer à des dossiers prioritaires tels que la lutte contre l’insécurité grandissante, l’amélioration des conditions économiques, et la préparation d’élections inclusives pour sortir le pays de l’impasse politique.

La nomination d’Alix Didier Fils-Aimé fait suite à un différend prolongé entre l’ex-Premier ministre Garry Conille et le Conseil présidentiel de transition (CPT).

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L’appui de Michel DeGraff au PHTK en Haïti dénoncé par Lyonel Trouillot

L’appui public du linguiste Michel DeGraff au cartel politico-mafieux du PHTK en Haïti dénoncé par le romancier et essayiste Lyonel Trouillot

— Par Robert Berrouët-Oriol, linguiste-terminologue —

Le présent article aurait pu s’intituler « La corruption des esprits dans le système éducatif haïtien : pistes de réflexion » tant les maux de ce système que nous évoquons sont prégnants et ancrés dans ce que le philosophe français Louis Althusser appelle les « appareils idéologiques d’État » (voir Louis Althusser, « Idéologie et appareils idéologiques d’État – Notes pour une recherche ». Cet article, publié d’abord dans la revue La Pensée no 151, juin 1970, a été repris dans son ouvrage-phare « POSITIONS (1964-1975) » (Paris : Les Éditions sociales, 1976). Le lecteur fera le constat de la permanence, au fil de notre analyse de la corruption des esprits dans le système éducatif haïtien, du « fonctionnement à l’idéologie » dont parle Althusser. Dans ce texte majeur, Louis Althusser précise comme suit sa pensée : « Mais allons à l’essentiel. Ce qui distingue les AIE [les Appareils idéologiques d’État] de l’Appareil (répressif) d’État, c’est la différence fondamentale suivante : l’Appareil répressif d’État « fonctionne à la violence », alors que les Appareils idéologiques d’État fonctionnent « à l’idéologie ». 

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Haïti : un nouveau premier ministre nommé dans un contexte de chaos sécuritaire et politique

Lundi 11 novembre, Haïti a un nouveau Premier ministre. Alix Didier Fils-Aimé, un homme d’affaires de 58 ans, a prêté serment après le limogeage de son prédécesseur, Garry Conille, qui n’était en fonction que depuis cinq mois. Le Conseil présidentiel de transition, chargé de gérer le pays dans cette période de crise aiguë, a pris cette décision après un conflit ouvert entre le gouvernement sortant et cette instance de transition, sur fond de désaccords sur la gestion des ministères clés du pays.

Dans un discours prononcé en direct à la télévision haïtienne, Alix Didier Fils-Aimé s’est engagé à « travailler sans relâche » pour rétablir la sécurité dans le pays, ravagé par la violence des gangs et l’instabilité politique chronique. Il a affirmé : « Je mets mon énergie, mes compétences et mon patriotisme au service de la cause nationale », tout en appelant à une « cohésion » politique indispensable à la relance du pays, privé de président depuis 2021. Le nouveau Premier ministre a également évoqué la nécessité de convoquer des élections, un sujet sensible dans un pays où la dernière élection présidentielle remonte à 2016.

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Haïti : limogeage de Garry Conille, un nouveau coup dur pour le pays en crise

— Par Jean Samblé —

La crise politique haïtienne a pris un tournant inattendu avec le limogeage du Premier ministre Garry Conille, nommé seulement cinq mois plus tôt. Cette décision, attendue pour être officialisée lundi dans le journal officiel, s’inscrit dans un contexte de violences de plus en plus incontrôlables, notamment celles des gangs qui contrôlent désormais 80 % de la capitale, Port-au-Prince. En dépit de son arrivée en juin dernier avec la mission de stabiliser un pays en plein chaos, Garry Conille n’a pas réussi à juguler la violence et l’instabilité qui frappent le pays.

Un Premier ministre en butte à l’impuissance et à la discorde

Le limogeage de Garry Conille intervient après plusieurs semaines de tensions avec le Conseil présidentiel de transition. Selon des sources proches du dossier, ce dernier cherchait à modifier la direction de ministères clés, tels que ceux de la Justice, des Finances, de la Défense et de la Santé, une décision que le Premier ministre a contestée, la qualifiant d’illégale. Un email confidentiel obtenu par l’AFP révèle que Garry Conille n’a pas accepté ce changement de cap et a dénoncé un manque de légitimité dans cette démarche.

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Le livre « Vèvè Vodou Haïti » de Roxane Ledan – Taino-L

… ou l’éblouissante traversée d’un univers pictural exceptionnel

Par Robert Berrouët-Oriol, linguiste-terminologue —

 Livre-événement le lundi 11 novembre 2024 à 18 h

 Librairie Le Port-de-Tête

369 Avenue Mont Royal Est

Montréal, Québec

Le livre « Vèvè Vodou Haïti » de Roxane Ledan, de son nom d’artiste Taino-L, a pour la première fois rencontré son public en Haïti, au Cap-Haïtien, le 25 juillet 2023 à l’hôtel Mont Joli, puis le 1er août 2023 à l’Hostellerie du Roy Christophe. Ce remarquable ouvrage de 104 pages est le résultat d’un minutieux travail de terrain mené par l’auteure en Haïti durant plus de vingt ans. Le livre est assorti d’exceptionnelles et inédites photos, toutes prises par l’auteure : il comprend 81 illustrations, incluant 38 vèvè de Milo Rigaud. L’ouvrage a été édité en Haïti en 2023 par AYITI BÈL. La deuxième édition, datée elle aussi de 2023, a été assurée à Montréal par le Cidihca. Le livre « Vèvè Vodou Haïti » sera l’objet, à Montréal, d’un livre-événement le 11 novembre 2024 à 18 h à la Librairie Le Port-de-Tête (369 Avenue Mont-Royal Est, Montréal).

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Existe-t-il une « nouvelle politique haïtienne d’enseignement en kreyòl » ?

 —Par Robert Berrouët-Oriol, linguiste-terminologue —

Depuis plusieurs années, l’enseignement en langue maternelle créole est une préoccupation majeure chez un grand nombre d’enseignants, de directeurs d’écoles, de parents d’élèves, de rédacteurs et éditeurs de manuels scolaires, de cadres du ministère de l’Éducation nationale et de linguistes-didacticiens. Pour la première fois dans l’histoire du pays, une singulière association professionnelle d’enseignants a vu le jour le 28 août 2016, il s’agit de l’Asosyasyon pwofesè kreyòl ayisyen (APKA), et l’action de cette instance professionnelle pourrait aboutir un jour, grâce à son dynamisme, à une diplomation spécifique –à l’attribution d’un diplôme d’État–, résultant d’une formation spécialisée en didactique du créole. Il est attesté que l’enseignement en langue maternelle créole –qui n’est toujours pas sanctionné par un diplôme émis dans le cadre d’un programme spécifique de formation des enseignants à l’École normale supérieure de l’Université d’État d’Haïti–, a fait l’objet de plusieurs études élaborées à partir d’enquêtes de terrain, entre autres celles contenues dans un ouvrage collectif de premier plan, « L’aménagement linguistique en salle de classe – Rapport de recherche » (les Ateliers Grafopub, 2000).

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Haïti en crise : une escalade de la violence, une crise humanitaire sans précédent et des défis politiques inextricables

— Par Jean Samblé —
Depuis juillet, la situation en Haïti se dégrade malgré des efforts internationaux et l’activation de la Mission multinationale d’appui à la sécurité (MMAS), dirigée par le Kenya. Maria Isabel Salvador, cheffe du Bureau intégré des Nations Unies en Haïti (BINUH), a dressé un bilan inquiétant au Conseil de sécurité des Nations Unies, soulignant la brutalité croissante des violences, l’ampleur des déplacements forcés et la dégradation générale des conditions de vie. Elle a aussi noté que le processus politique, malgré quelques avancées initiales, se heurte aujourd’hui à des obstacles de plus en plus importants.

Aggravation des violences et de la crise sécuritaire

La situation sécuritaire, déjà précaire, a atteint un niveau critique avec des pics de violence sans précédent. Le massacre de Pont-Sondé, survenu le 3 octobre, illustre cette escalade : des membres du gang « Gran Grif » ont tué au moins 115 civils et blessé des dizaines d’autres. Cet acte brutal témoigne de l’intensification des activités criminelles, qui ne se limitent plus à la capitale, Port-au-Prince, mais s’étendent désormais aux zones rurales.

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La chasse aux Haïtien.nes en République Dominicaine : Une tragédie ignorée

 — Communiqué —
Le 2 octobre dernier, le président Luis Abinader a présidé un conseil militaire dit de défense où il a été décidé de procéder à l’expulsion de 10000 haïtien.es par semaine.

Il faut rappeler que depuis plusieurs années, la République Dominicaine mène une campagne de répression systématique contre les Haïtien.nes et qu’en 2023, elle a expulsé plus de 250000 d’entre eux, soit environ 5000 par semaine.
Depuis le début du mois d’octobre 2024 ils sont déjà plus de 6000 migrant.es d’origine haïtienne refoulé.es vers Haïti dans des conditions dégradantes et en violation de droits humains.

Le plus souvent il s’agit d’hommes, de femmes, d’enfants, de familles entières qui vivent en République Dominicaine depuis plusieurs années et même qui ont été dominicains et qu’on a déchus de leur nationalité.
Ainsi certains sont renvoyés dans un pays qu’ils n’ont jamais connu, privés de leurs droits fondamentaux et de leur citoyenneté pour le simple fait d’être des Dominicains noirs.

En effet, la “chasse aux Haïtiens” se transforme le plus souvent en “chasse aux Noirs”.
Il s’agit d’une politique raciste et xénophobe qui permet au gouvernement de camoufler ses difficultés politiques et économiques et de gagner une popularité par démagogie.

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Causerie-Spectacle sur l’Art du Tambour haïtien et hommage au percussionniste Georges Rodriguez

Par Renel Exentus —

A l’occasion de la 23ème édition du mois du créole, la SRDMH et KEPKAA ont organisé le 12 octobre 2024 une causerie-spectacle sur l’Art du tambour haïtien à la Maison de la Culture du Plateau-Mont-Royal, à Montréal1. Dans une salle comble, l’événement a commencé à 7h30 dans un décor simple et convivial. Le jeu des lumières a permis de mettre en évidence le contraste de la trame discursive du musicologue Claude Dauphin, la performance musicale des percussionnistes du groupe Rara Solèy de Ronald Nazaire et de la prestation dansée de la chorégraphe Shérane Figaro2.

L’évènement se composait de deux parties. Animée par Claude Dauphin, la première partie portait sur l’organologie du vodou haïtien. Par souci pédagogique, le conférencier a commencé à définir l’« organologie » comme étant la partie de la musicologie qui étudie « la constitution des instruments de musique, leurs techniques de production de sons, leurs principes acoustiques et leur environnement culturel ». Dans ce contexte, il mettait l’accent sur le patrimoine musicologique de la culture populaire haïtienne.

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La corruption dans le système éducatif national d’Haïti

Le ministre Antoine Augustin dépose une demande d’audit financier et administratif à la CSCCA

— Par Robert Berrouët-Oriol, linguiste-terminologue —

Dans le secteur scolaire en Haïti, la nouvelle a eu l’effet d’un tsunami : le nouveau ministre de l’Éducation nationale, Antoine AUGUSTIN, a officiellement déposé le 9 octobre 2024 une demande d’audit financier et administratif auprès de la Cour supérieure des comptes et du contentieux administratif (CSCCA). Antoine AUGUSTIN enjoint la CSCCA d’accorder « une suite urgente à cette requête » et précise que l’audit devra être effectué « au niveau du ministère de l’Éducation nationale et de la formation professionnelle ainsi que dans les directions techniquement déconcentrées et autonomes suivantes :

  • Le Programme national de cantine scolaire (PNCS)

  • L’Unité de coordination et de programmation (UCP)

  • La Secrétairerie d’État à l’alphabétisation (SEA)

  • La Commission nationale haïtienne de coopération avec l’UNESCO (CNHCU)

  • L’École nationale de géologie appliquée (ENGA)

  • L’Institut national de formation professionnelle (INFP)

  • L’Office national de partenariat en éducation (ONAPE)

  • L’École nationale supérieure de technologie (ENST)

  • Le Fonds national de l’éducation (FNE) ».

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Haïti : des accusations de corruption ébranlent le nouveau pouvoir

En Haïti, une grave crise politique et institutionnelle secoue le Conseil présidentiel de transition, mis en place en avril 2024 suite à la démission de l’ancien Premier ministre Ariel Henry. Trois membres de ce Conseil, Louis Gérald Gilles, Smith Augustin et Emmanuel Vertilaire, sont au cœur d’une enquête menée par l’Unité de lutte contre la corruption (ULCC). Ils sont accusés d’avoir sollicité un pot-de-vin de 100 millions de gourdes (environ 685 000 euros) auprès de Raoul Pierre-Louis, président du Conseil d’administration de la Banque nationale de crédit (BNC), en échange de sa reconduction à ce poste stratégique.

L’enquête a révélé que, faute de pouvoir verser cette somme, Pierre-Louis aurait proposé des avantages sous forme de lignes de crédit et de cartes bancaires. Ces avantages ont effectivement été utilisés, et les preuves reposent sur des échanges téléphoniques et des transactions confirmées. Cette situation met en péril la crédibilité du Conseil de transition, chargé de stabiliser Haïti dans un contexte déjà marqué par des crises multiples.

Le scandale éclate alors que Smith Augustin s’apprête à prendre la tête du Conseil dans les jours à venir.

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L’aménagement du créole en Haïti : un combat citoyen et solidaire…

… que la Constitution de 1987 légitime et illumine

— Par Robert Berrouët-Oriol, linguiste-terminologue —

En 1981, à l’initiative de l’île-sœur de la Dominique, la date du 28 octobre a été consacrée « Journée internationale du créole ». Cette date princeps constitue le point de départ de ce qui allait devenir un remarquable mouvement de défense et de promotion de la langue créole à l’échelle internationale. « Très rapidement, les Seychelles, l’île Maurice, Haïti et Sainte-Lucie lui emboitèrent le pas suivis, deux ans plus tard par la Martinique, la Guadeloupe et la Guyane. Enfin, les diasporas créoles d’Europe et d’Amérique du Nord s’y mirent à leur tour. À noter que dans certains pays, comme Trinidad, la Louisiane et Cuba, où subsistent des poches de locuteurs créolophones, le 28 octobre donne aussi lieu à des célébrations autour de la langue et de la culture » (…) « Aujourd’hui, tout le monde s’y met et c’est une excellente chose d’autant que de « Journée du créole », la célébration est passée à la « Semaine du créole » et finalement, au « Mois du créole ».

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Massacre à Pont-Sondé : Haïti sous le choc après une attaque sanglante d’un gang

— Par Jean Samblé —

Dans la nuit du 3 au 4 octobre, la petite localité de Pont-Sondé, dans le département de l’Artibonite en Haïti, a été le théâtre d’une attaque meurtrière perpétrée par le gang « Gran Grif ». Armés de fusils automatiques, les membres de ce gang ont envahi la ville à 3 heures du matin, tirant sur les habitants et laissant derrière eux un bilan effroyable : au moins 70 morts, dont des femmes, des enfants et des nourrissons, ainsi que 16 blessés graves. Les autorités locales, ainsi que le Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’Homme, ont exprimé leur horreur face à ce massacre.

Les victimes ont été en grande majorité tuées d’une balle à la tête, une brutalité qui a indigné la communauté internationale et renforcé les appels à une intervention plus robuste pour rétablir l’ordre dans le pays. En plus des vies perdues, les assaillants ont incendié 45 maisons et 34 véhicules, forçant des dizaines de familles à fuir pour échapper à la violence.

Selon les premières enquêtes, le gang aurait orchestré cette attaque en raison de tensions liées à l’implantation illégale d’un poste de péage contrôlé par ses membres sur la route reliant Port-au-Prince à Cap-Haïtien.

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En Haïti plus de 700 000 déplacés internes face à la violence et à la précarité

Autre aspect de la crise humanitaire d’une ampleur sans précédent,que traverse Haïti l’augmentation dramatique du nombre de déplacés internes. Plus de 700.000 personnes, dont la moitié sont des enfants, ont été contraintes de fuir leur foyer, une conséquence directe de la montée en flèche de la violence des gangs et de la précarité croissante des conditions de vie. Selon les derniers rapports de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), le nombre de déplacés a augmenté de 22% depuis juin, illustrant l’aggravation rapide de la situation.

La majorité de ces personnes, environ 75%, se sont réfugiées dans les provinces, avec un afflux particulièrement massif dans la région du Grand Sud, qui héberge 45% des déplacés. Ces déplacements massifs mettent une pression énorme sur les communautés d’accueil, qui, malgré leur résilience admirable, peinent à répondre aux besoins croissants. Les ressources, déjà limitées, sont insuffisantes pour faire face à la demande en nourriture, soins de santé, et services de base.

La situation à Port-au-Prince reste particulièrement préoccupante. La capitale accueille un quart des déplacés, vivant dans des conditions souvent insoutenables. Les gangs armés y règnent en maîtres, contrôlant des portions importantes de la ville et exacerbant les difficultés pour les habitants et les déplacés.

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Haïti : une crise humanitaire qui perdure, exacerbée par la violence des gangs

— Par Jean Smblé —
Depuis janvier 2024, Haïti vit une escalade sans précédent de la violence, exacerbée par les activités des gangs criminels. Selon l’Organisation des Nations Unies (ONU), plus de 3 600 personnes ont été tuées en seulement quelques mois, illustrant l’ampleur de la crise. Ce pays, déjà marqué par une instabilité politique chronique, fait désormais face à une urgence humanitaire grave, alimentée par des conflits armés et un sous-financement des efforts internationaux.

Une violence en hausse et des répercussions dévastatrices

Haïti, en proie à la violence des gangs depuis des années, a vu la situation se détériorer rapidement ces derniers mois. Le rapport de l’ONU publié en septembre 2024, qui couvre la période de janvier à juin, dresse un tableau sombre : 860 personnes ont été tuées et 393 blessées lors d’opérations de police dans des zones comme Port-au-Prince et d’autres départements autrefois épargnés. Parmi les victimes, des enfants, dont au moins 36, victimes d’un usage disproportionné de la force.

En plus des homicides, la violence sexuelle a pris une ampleur alarmante. L’ONU souligne que les gangs utilisent cette forme de violence comme une arme pour punir, terroriser et contrôler les populations, avec des cas horrifiants de viols collectifs d’enfants, certains âgés de moins de 5 ans.

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Haïti en crise : une spirale de violence et d’urgence humanitaire

— Par Jean Samblé —

Depuis plusieurs mois, Haïti vit l’une des crises humanitaires et sécuritaires les plus graves de son histoire récente. Les gangs criminels contrôlent désormais plus de 80% de la capitale Port-au-Prince et étendent leur emprise sur les principales routes du pays, plongeant la population dans un climat d’insécurité généralisée. Selon l’ONU, au moins 3661 personnes ont été tuées depuis janvier, tandis que plus de 700 000 Haïtiens ont dû fuir leurs foyers, dont plus de la moitié sont des enfants. Cette montée de la violence exacerbe une situation déjà désespérée où près de cinq millions de personnes souffrent d’insécurité alimentaire aiguë.

Le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Volker Türk, a dénoncé cette spirale de violence, appelant à une intervention internationale urgente. « Aucune autre vie ne devrait être perdue du fait de cette criminalité insensée », a-t-il déclaré, soulignant l’importance d’un embargo efficace sur les armes, qui continuent d’affluer dans le pays malgré les sanctions en place. Les gangs utilisent non seulement la violence physique, mais aussi la violence sexuelle comme arme de terreur, des enfants étant souvent victimes de viols collectifs.

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Haïti : la corruption au Fonds national de l’éducation… 

… ce que nous enseigne le saint-Évangile de la transparence politique de Joseph Jouthe, ex-Premier ministre d’Haïti

— Par Robert Berrouët-Oriol, linguiste-terminologue —

 « La dénonciation régulière des « affaires » et des « scandales » laisse croire que les élites économiques et politiques ne sont plus à l’abri des mises en cause et des procès. Ces événements masquent pourtant une tout autre réalité. Les déviances et délinquances des élites restent en effet perçues comme ayant une moindre gravité que celles portant atteinte aux personnes et aux biens. Et elles sont loin de susciter la même réaction sociale. S’intéresser aux élites délinquantes permet alors de poser des questions qui ne sont jamais soulevées dans les cas d’atteintes aux biens et personnes. » (Pierre Lascoumes & Carla Nagels, « Sociologie des élites délinquantes / De la criminalité en col blanc à la corruption politique », Éditions Armand Colin, 2018)

Il est extrêmement rare, dans l’actuel pré-carré des hommes d’État haïtiens, qu’un ancien Premier ministre –ayant de surcroît, auparavant, été ministre des Finances, ministre de la Planification et ministre de l’Environnement–, avoue que « la corruption en Haïti est un défi majeur et persistant ».

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Survivance et modélisation de la cleptocratie au Fonds national de l’éducation en Haïti

Lettre ouverte à l’Unité de lutte contre la corruption

— Par Robert Berrouët-Oriol, linguiste-terminologue —

« La ’’cleptocratie’’ désigne l’action des gouvernants qui pillent, détournent et volent, sans sourciller et impunément, les biens de l’État ou les deniers publics » (Adja François Assemien, « Les dangers de la République : politologie salvatrice », Éditions Afro-Star, 2005)

M. Hans Jacques Ludwig Joseph
Directeur général
Unité de lutte contre la corruption (ULCC)
13, rue Sapotille
Port-au-Prince
Haïti

Montréal, le 6 septembre 2024.

OBJET : État des lieux, à l’ULCC, du dossier de la corruption au Fonds national de l’éducation au regard des poursuites judiciaires à venir.

Monsieur le Directeur général,

Je suis particulièrement ravi que l’Unité de lutte contre la corruption (ULCC) ait récemment entrepris –dans le contexte particulier du vingtième anniversaire de son combat citoyen contre la corruption en Haïti–, de « fournir à la Justice haïtienne 7 rapports d’enquêtes finalisés mettant en évidence des infractions bien identifiées et rigoureusement documentées pour détournement de biens publics, enrichissement illicite, blanchiment du produit du crime, concussion, abus de fonction, délit d’initié et prise illégale d’intérêt (…) » couvrant la somme de 614 millions de Gourdes.

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Camouflage de la corruption au Fonds national de l’éducation d’Haïti…

sous le manteau d’une ritournelle publicitaire

— Par Robert Berrouët-Oriol, linguiste-terminologue —

« Camoufler » : Déguiser en masquant, de façon à rendre méconnaissable ou invisible. Cacher une défectuosité, parfois frauduleusement. 19e siècle. Probablement dérivé du radical de camouflet, la notion de « dissimulation » étant issue de celle de « fumée ». (Dictionnaire de l’Académie française, 9e édition)

Le Fonds national de l’éducation (FNE) mène actuellement une campagne publicitaire sur les ondes de plusieurs stations radio de Port-au-Prince et des grandes villes de province. De l’avis de plusieurs observateurs, cette campagne se distingue par son amplitude nationale et par l’insistante réaffirmation de l’étendue des domaines d’intervention du FNE dans le secteur de l’éducation en Haïti. L’on observe que cette nouvelle campagne du FNE se déploie à l’aune d’une implicite « fabrique du consentement » dont l’objectif est : (1) de tenter une fois de plus d’obtenir la confiance du public relativement à l’action du FNE et suite à la récente perquisition effectuée par l’Unité de lutte contre la corruption dans les locaux du FNE ; (2) de tenter encore une fois de justifier la légitimité de l’action du Fonds national de l’éducation : cette justification est d’autant plus nécessaire que la direction du Conseil d’administration du FNE est assurée, selon la loi, par le ministre en titre de l’Éducation nationale ; et (3) de faire le plaidoyer du rôle du FNE comme principale sinon exclusive institution haïtienne de financement du système éducatif national.

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L’expansion de la corruption dans le système éducatif haïtien…

… légitimée par la « vedette médiatique » du PHTK néo-duvaliériste Nesmy Manigat

— Par Robert Berrouët-Oriol, linguiste-terminologue —

Comparable à une micromilice de tontons-macoutes en col blanc, le Parti haïtien tèt kale (PHTK) occupe les allées du pouvoir depuis onze ans en Haïti. Mis sur pied par les caïds d’une nébuleuse autoproclamée de « bandits légaux », le PHTK fonctionne sur le mode du gangstérisme politique dont se sont publiquement réclamés ses chefs de file, notamment Michel Martelly et Laurent Lamothe auxquels s’est tôt associé l’économiste Nesmy Manigat. Véritable cartel politico-mafieux, le PHTK se caractérise principalement par la criminalisation du pouvoir d’État adossé au démantèlement des institutions de l’État. Au PHTK, la criminalisation du pouvoir d’État s’exerce dans la continuité de la fabrique du consentement politique dont le rôle central est l’« invisibilisation » de la corruption » afin qu’elle soit, par la captation de la « rente financière d’État » et diverses formes de rapine, efficiente et rentable à tous les étages de l’édifice social. Les mécanismes d’« invisibilisation » de la corruption » font appel à plusieurs « ressources logistiques », entre autres la « notoriété » de certains universitaires idéologiquement apparentés ou placés sous contrat « pour services rendus ».

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Haïti-Élections / Querelle sectorielle entre factions de mêmes écuries pour se faire représenter au Cep : cécité psychique ou recherche d’avantages inavouables ?

Par Renauld Govain(*)

Introduction

Nous assistons, depuis bientôt deux semaines, à une bataille intestine – se traduisant par une certaine pollution médiatique – entre divers groupes de mêmes secteurs institutionnels pour se faire représenter au Conseil électoral provisoire (Cep) devant organiser les élections à la fin de l’année 2025.

Qui a allumé son transistor durant ces 8 derniers jours et n’a pas entendu des dénonciations dans les secteurs protestant, vodouisant, des femmes, notamment, pour contester le choix de représentants desdits secteurs au Cep ?

Le secteur universitaire n’en est pas exempt.

Les uns accusent les autres d’avoir machiné des choix, sans respecter les critères établis ou sans avoir consulté tous les acteurs concernés du secteur en question ; ou encore de n’avoir pas répondu aux invitations à participer aux discussions devant conduire à bien accorder leurs violons.

Élections générales nationales en 2025 : quelle planification ?

Vous avez dit « organiser les élections », n’est-ce pas ?

C’est entendu que l’organisation des élections générales nationales est l’une des missions principales de l’administration Conseil présidentiel de transition (Cpt) – Garry Conille.

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Tragédie au large d’Haïti : un bateau de migrants prend feu, faisant 40 Morts

Un drame a frappé Haïti le 17 juillet, lorsqu’un bateau de migrants a pris feu au large des côtes, causant la mort d’au moins 40 personnes et blessant plusieurs autres. Selon l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM), l’incident met en lumière la crise profonde qui secoue ce pays des Caraïbes, gangrené par les violences des gangs et une instabilité chronique.

Le bateau, transportant plus de 80 personnes, avait quitté Labadie, dans le nord d’Haïti, en direction des îles Turques-et-Caïques, un archipel situé à 250 kilomètres. L’incendie s’est déclenché lorsqu’un passager a allumé une bougie pour une cérémonie vaudoue, provoquant une explosion en présence d’essence à bord. Les rites vaudous, souvent pratiqués par les migrants pour protéger leur traversée, se sont révélés fatals cette fois-ci.

Les gardes-côtes haïtiens ont secouru 41 migrants, désormais pris en charge par l’OIM. Onze blessés, dont sept dans un état grave, ont été transportés à l’hôpital. Arold Jean, porte-parole de la police haïtienne du département Nord, a confirmé que les recherches se poursuivent pour retrouver d’autres survivants et qu’une enquête a été ouverte pour démanteler les réseaux organisant ces voyages clandestins.

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Le bilinguisme de l’équité des droits linguistiques en Haïti 

Fondements constitutionnels et politique linguistique d’État

— Par Robert Berrouët-Oriol, linguiste-terminologue —

« (…) nous n’avons pas à hiérarchiser les langues entre elles, bien au contraire. Nous devons être riches, concrètement ou poétiquement, de toutes les langues du monde. Aucune langue ne peut s’épanouir seule, il lui faut le concert des autres langues qu’elle invoque, qu’elle accueille et respecte. (…) il nous faut abandonner l’imaginaire monolingue des colonialistes, pour tendre vers un imaginaire multi-trans-linguistique, qui n’a rien à voir avec une faculté polyglotte, mais qui tend vers le désir-imaginant de toutes les langues du monde, qu’on les connaisse ou non. » — (« Nous devons être riches de toutes les langues du monde », par Patrick Chamoiseau, Le Courrier de l’UNESCO, 20 juin 2024)

L’idée d’élaborer le présent article provient en partie de la lecture d’un avis public paru dans l’édition du 9 juillet 2024 du journal Le National et elle est en lien avec la publication antérieure en Haïti d’un livre mort-né traitant du statut du créole. Rédigé uniquement en français, l’avis public paru en page onze du National est fort intéressant.

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L’aménagement du créole dans l’École haïtienne durant le mandat de Nesmy Manigat à l’Éducation nationale : radiographie d’un bavardeux naufrage

— Par Robert Berrouët-Oriol, linguiste-terminologue —

Obligation de rendre compte : « Devoir incombant à une personne physique ou morale responsable d’une tâche de répondre des résultats et du choix des moyens mis en œuvre ». Domaines d’indexation : gestion, contrôle de gestion, Administration publique. (Grand dictionnaire terminologique, Office québécois de la langue française, 2023)

La nomination de Nesmy Manigat, ex-ministre de facto de l’Éducation nationale, au poste de Directeur de cabinet du Premier ministre Gary Conille avec rang de ministre, a surpris et heurté nombre d’enseignants, de directeurs d’école et de parents d’élèves. Contactés par nos soins, des collègues juristes et politologues sont unanimes : cette nomination est inconstitutionnelle et illégale, elle s’est effectuée au creux d’un processus de transition politique lui-même inconstitutionnel. Il est amplement attesté que ce processus inconstitutionnel de transition politique a été imposé par le Département d’État américain de concert avec les caïds-en-chef du PHTK soucieux d’obtenir, à l’aune d’un sombre traficotage, les garanties protectrices de l’impunité. Nos interlocuteurs juristes précisent que n’ayant pas obtenu « décharge » de sa gestion du ministère de l’Éducation nationale —selon les articles 200.4, 229, 233, 234 et 236 de la Constitution de 1987, qui sont intégralement reproduits plus bas dans le présent article–, Nesmy Manigat n’a nullement le droit d’occuper le poste de Directeur de cabinet du Premier ministre Gary Conille avec rang de ministre.

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Les défis majeurs d’Augustin Antoine, le nouveau ministre de l’Éducation nationale d’Haïti

— Par Robert Berrouët-Oriol, linguiste-terminologue —

L’annonce de la nomination par Arrêté du 11 juin 2024 d’Augustin ANTOINE au poste de ministre de l’Éducation nationale d’Haïti a été, selon les remontées de terrain qui nous parviennent d’Haïti, bien accueillie par les enseignants, les directeurs d’écoles et les parents d’élèves. Plusieurs interlocuteurs œuvrant dans le milieu éducatif haïtien indiquent qu’Augustin ANTOINE, enseignant de carrière, jouit d’une réputation d’intégrité et il est décrit par ses collègues comme un professionnel rigoureux, ouvert et attentif, crédible et fiable. Sociologue de formation, ancien étudiant en sociologie à la Faculté d’ethnologie de l’Université d’État d’Haïti, Augustin ANTOINE est détenteur d’un diplôme d’études approfondies (DEA) en sociologie de l’Université catholique de Louvain. Il est actuellement doctorant en sociologie à l’Université de Liège en Belgique. Augustin ANTOINE a également été nommé le 11 juin 2024 ministre de la Culture et de la communication.

Le sociologue Augustin ANTOINE est dépositaire d’une vaste expérience des milieux de l’éducation en Haïti, tant sur le registre de la conception que sur celui de la mise en œuvre de projets et de programmes divers.

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