— Par Christian Antourel —
Jeudi 12 – Vendredi 13 – Samedi 14 Juin 2014 à 19H30 Théâtre A. Césaire Fort-de-France
Lire la critique de Roland Sabra
La recherche de l’expression
L’habilleuse d’une fameuse chanteuse de boléro s’active aux derniers détails de son prochain concert. Elle lui voue une passion sans borne, mais éprouve aussi une sourde et secrète rancœur vis à vis de celle pour qui elle a sacrifié sa propre carrière d’artiste. Alors elle se prend à rêver tout haut elle fredonne et déclame ses boléros, s’identifiant a sa vedette dans des sentiments équivoques.
Le boléro crée un espace émotionnel aux consonances d’amours tourmentées, contrariées, voire sublimées. Son rythme souvent syncopé et les mots d’un cœur mis à nu disent si bien toute l’exaltation et la rancœur ressentie de l’habilleuse. Le boléro c’est donc cette ambiance qui mène la pièce de bout en bout. Aussi spécifiquement théâtrale soit-elle, cette pièce n’en demeure pas moins perméable à une logique que l’on pourrait qualifier de « picturale. » Et ce à deux niveaux indissociablement imbriqués. En accentuant une dimension transformationnelle et philosophique, certes liée à l’acte théâtral, la mise en scène exprime d’une part son souhait de soumettre l’œuvre à un régime de représentation.