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« Ti manmay la ki té rété kous kouri soley-la », de Fernand Tiburce Fortuné

— Quatrième de couverture par Raphaël Confiant —

Kont fantastik, menm manniè kont moral, kont satirik épi kont lanmou, ka benyen limajinè moun péyi kréyol pas sé kont-tala wè jou dan bouden bato négriyé épi dan gran fènwè bitasion. Sé manniè palè lespri lannwit, bondjé chalviré épi falfret sa ki gran pasé’w. Ladjables, Papadjab, Zonbi, Lom san tet, Lantikris épi lézot soukouyan navidjé dan tet sa ki, pami nou, té ni chans pa tro konnet radjo
épi pa konnet télévizion pies. Epi yo péla an sel kou ! Disparet pran yo dan fon brech mémwa pété-nou.

Pou….mondjé mèsi ! ki Legba, papa Jézikri oben Marémen viré wè jou anba plim sé vayan matjè pawol nou an. Sé Césaire ki dékouvè « vié amadou » afritjen-an ka brilé dan fondok nou chak-la ; sé Glissant ka rélé kous kouri neg mawon-an dan bòdaj pies kann ; sé Chamoiseau ka chapé kouri dèyè dowlis-la épi Pépin « l’homme au bâton ».

Fernand fortune, li, ka di soley « vini isi ! » Menm « Compère général soleil » -la gran matjè pawol ayisien-an yo kriyé Jacques Stephane Alexis a té bien enmen an.

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Hommage de Fernand Tiburce Fortuné à Henri Corbin

henri_corbin-400Henri CORBIN nous  a quittés, le mois dernier. Je me souviens de lui dans ce texte, de 1997,  retrouvé et que je vous demande aimablement d’accueillir. Qu’il repose en paix.

Le 06/05/2015

Fernand Tiburce Fortuné

SEMAINE DE LA POESIE

DES GRIOTS DE LA MARTINIQUE

INVITÉ D’HONNEUR :

HENRI CORBIN – poète
LAMENTIN – MARTINIQUE (Mer Caraïbe) – 8/4/19

Contribution de Fernand Tiburce FORTUNÉ
Président du GROUPE FWOMAJÉ

 

Lamentin – 13/3/1997

***

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La Mort du Colibri Madère, de Claude-Michel PRIVAT

—Par Fernand Tiburce FORTUNE

 Roman

L’Harmattan

 

 

  par Fernand Tiburce FORTUNE, écrivain

 Le premier contact avec Claude-Michel Privat eut lieu sur les hauteurs du Carbet, au lieu-dit Morne aux boeufs, chez un ami commun en vacances au Pays, et qui m’avait déjà présenté l’ouvrage dans son appartement parisien. Il est toujours agréable de mettre un visage sur celui qui a été habité par l’écriture, de la première idée à la conclusion d’un livre, de celui qui a été tourmenté par la première page qui n’en finit pas d’aboutir, qui a été désespéré par le stylo qui n’avance plus, alors qu’il y a tant à dire, mais comment ? Car ce jour-là, rien ne va, les mots ne s’emboîtent pas les uns aux autres pour faire apparaître le miracle attendu du lecteur. Il est agréable de rencontrer celui qui a maintenant peur de cette œuvre qui ne lui appartient plus et qui va être l’objet de toutes les attentions favorables, comme défavorables, l’objet de critiques, d’approbation, d’émerveillement. Ou alors qui subira une indifférence courtoise ou agacée.

 Le problème de la première œuvre est celui aussi de l’anonymat.

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Notre rapport à la langue

 — Par Fernand Tiburce FORTUNÉ —

 

Selon ULLMAN, « tout système linguistique renferme une analyse du monde extérieur qui lui est propre et qui diffère de celles d’autres langues ou d’autres étapes de la même langue. Dépositaire de l’expérience accumulée de générations passées, il fournit à la génération future une façon de voir, une interprétation de l’univers ». (1)

C’est pourquoi, selon nous, la relation à notre langue est une relation à la terre, donc à la poésie, donc à la création. Elle est par conséquent une relation à la mère, un cordon ombilical essentiel qui nous singularise, et en même temps nous préserve de la solitude.

La langue s’exprime alors comme patrimoine, c’est-à-dire comme un lieu non clos où s’engrangent drus, les temps forts de notre vécu. Dans ce contexte, le parler d’un peuple signifie volonté d’amour et acte de fidélité.

La langue, c’est nous-mêmes , mais c’est encore le contact, la présence, l’existence même de l’Autre. En effet, toute langue est à un certain degré ce mouvement multiforme vers une fraternité partageable, une communauté à essentialiser.

Comment ne pas aimer sa langue ?

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Exposition « Révélation Art Contemporain du Bénin » : Un bilan éloquent

Le programme du dernier jour, dimanche 31 mars!

—Par Sarha Fauré —

L’exposition tant attendue, « Révélation Art Contemporain du Bénin », qui a débuté en décembre dernier sous les feux de la rampe avec la visite présidentielle du Bénin de Patrice Talon, tire sa révérence ce dimanche 31 mars. Cette exposition, qui a rassemblé 42 artistes et présenté plus d’une centaine d’œuvres, a marqué les esprits et les cœurs des visiteurs, laissant derrière elle un héritage culturel riche et vibrant.

À quelques jours de sa clôture, un premier bilan révèle des chiffres impressionnants : Plus de 80 000 personnes ont eu l’occasion de découvrir cette exposition au cours des trois derniers mois. Parmi elles, 60 000 étaient des visiteurs venus de l’extérieur de la Martinique, témoignant ainsi de l’attrait touristique croissant de l’île. Par comparaison  il y avait eu  40 000 visites  lors de la présentation de l’exposition, l’an dernier au Maroc. Mais plus que les chiffres, c’est l’enthousiasme du public qui a véritablement marqué cette exposition.

Les Martiniquais ont répondu en masse à l’appel de l’art, avec 18 000 d’entre eux ayant visité l’exposition gratuitement, parmi lesquels 5 000 scolaires, bénéficiant ainsi d’un programme de médiation spécialement conçu pour eux.

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« Immanence : dans l’intensité de la vibration d’Aimé Césaire », de Michèle Charles-Nicolas

—-Par Fernand Tiburce Fortuné —

Cet article se veut davantage comme une présentation de l’artiste Michèle Charles-Nicolas (MC-N) de ses œuvres, de ses réflexions sur son esthétique, qu’une analyse complète, approfondie de ses productions plastiques elles-mêmes.

Au sein même du livre, Michèle Charles-Nicolas, des Critiques d’art de qualité, éminents spécialistes font ce travail de décryptage sur lequel je me suis appuyé.

« Le travail de critique littéraire est insuffisant, car il ne parvient pas
à percer tous les mystères d’une création poétique »

R.M RILKE

1 –La pensée créatrice de Michèle Charles-Nicolas

Il est toujours passionnant de découvrir une artiste, un livre d’art, des œuvres avec un mélange de crainte et de curiosité esthétique. Ce livre, parrainé par la Fondation Clément, offre à notre lecture critique, d’une part une appréciation de l’artiste sur son travail et ses motivations profondes, d’autre part une longue interview de l’artiste par Patrick Chamoiseau, enfin des jugements de qualité portés par des critiques d’art sur ses œuvres et son parcours.

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« Révélation ! Art contemporain du Bénin », à la Fondation Clément

— Par Fernand Tiburce Fortuné —

Bernard Hayot, Président et fondateur de la FONDATION CLEMENT, espace muséal et historique, a invité dans ce cadre prestigieux (et aussi chargé d’histoire) de grands artistes béninois et le Président de la République du Bénin.

L’affiche de l’événement est somptueuse et a toute la magnificence de celle, en 1989 déjà, composée par l’artiste trinidadienne Carol Maugé, lors de la rencontre à l’Université de Howard, Washington DC, qui célébrait la communion extraordinaire « Fwomajé-Africobra ».

A la baguette, le téléphone en action, l’œil partout sur l’organisation qui fut remarquable, le Maître de cérémonie, l’incontournable Florent Plasse.

On a voulu transformer cette invitation en événement politique, et la violente polémique contestataire autour de cette manifestation culturelle de haut niveau pictural, intellectuel, spirituel et esthétique a révélé que certains d’entre nous, assurément de bonne foi et campés sur leurs intimes convictions, veulent nous faire accroire, en 2023, que les différences sont toujours irréductibles, alors que Bernard Hayot, notre hôte, un Martiniquais, clamait haut et fort que les différences ne sont pas des contraires.

Je ne veux retenir de l’un des contestataires, un vieux camarade de combat à Zanma, la Parole au Peuple, le MIM et l’Assaupamar, que l’image du brillant rapporteur efficace, rassembleur au moment décisif des débats sur l’adoption par le Congrès de l’article 74, qui nous gardait – malgré tout -dans le giron de la France néo-coloniale.

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Jean-Claude Bonne : Anlasman

— Par Fernand Tiburce Fortuné —
Le lieu, La Fontane des distingués bals Ti-Tane des Mardi-Gras, somptueux, magique et accueillant était idéal pour organiser ce que Jean-Claude Bonne préfère appeler une réunion d’amis qu’une exposition, qui viendra plus tard.
Il y avait du beau monde pour admirer les nombreuses figurines qui illustraient le retour aux « Anlasman ». Ils étaient là aussi pour admirer cette autre facette de la créativité de JCB, qui pour l’occasion s’et transformé en potier.
JCB continue tranquillement son travail d’artiste. Il est passionné par la création artistique, il est plongé corps et âme dans une recherche esthétique personnelle et son œuvre, déjà importante ne laisse pas indifférente une bonne partie des amateurs d’arts martiniquais ou d’autres qui vivent en Martinique. Même si JCB n’est pas toujours mis en valeur dans la presse diverse et les institutions idoines, son œuvre n’est pas pour autant confidentielle.

Son travail actuel est une confession intime. Il nous exprime la douleur vécue pendant la pandémie. La distanciation lui a paru insupportable en ce qu’elle éloignait les corps, supprimait le toucher, l’essentiel de la relation, nous faisait oublier que les corps sont présence et amour.

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Le système pavillonnaire

— Par Fernand Tiburce Fortuné —

D. poussa un long soupir à la fin de l’émission télévisée et appuya sur le bouton d’arrêt. Il n’avait pas du tout été étonné de la facilité avec laquelle G. avait défendu le projet sur les libertés et la sécurité de l’individu ou de la Collectivité.

Il connaissait bien G. et il l’exécrait. Brillant partout, habile, trop cultivé, répondant à tout avec aisance, G. avait été major de la promotion. Il émettait toujours son opinion avec plein d’assurance et avait largement dominé l’ensemble de ses camarades. D. se souvenait avec amertume qu’il n’avait jamais pu exprimer librement une idée jusqu’au bout. G. la tournait aussitôt en dérision, ou la reprenant quelque temps plus tard à son compte, il l’amplifiait et lui donnait alors toutes les caractéristiques de l’idée fondamentale.

Il alla s’allonger sur le lit proche et se mit à réfléchir intensément à l’émission. G. avait certes été une fois de plus excellent à sa façon, mais il fallait aller au-delà des idées éculées et vieillottes. La thèse sur la sécurité contre la liberté qu’il proposait n’était pas complète, était peu satisfaisante.

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« Jouanacaëra – 50 pas » (poésie) de Jean-Marc Terrine

— Par Fernand Tiburce Fortuné —

Il faut d’abord féliciter le percussionniste musicien, parolier et chanteur, Charly Labinsky. Une entente musicale et poétique symbiotique. Un ansanm ansanm merveilleux de précision et de ponctualité. Textes et sons tombaient pile au bon moment pour se confondre et faire un seul, là où il le fallait. Un beau travail de compérage.

Il faut remercier Isambert Duriveau, premier lecteur, tout en retenue, tout en émotion qui a parlé de l’auteur et dit comment il complimentait cette poésie essentielle. Il a noté avec justesse que l’ouvrage est de belle facture et a bien fait d’insister sur le fait que la poésie n’est pas un objet marchand commun, et par ce biais, il a complimentait l’éditeur.

Je dois dire que j’ai lu avec un plaisir non dissimulé l’ouvrage « Laso tè », co-écrit par Jean-Marc Terrine et Isambert Duriveau. Je suis heureux de voir réunis ensemble ces deux complices qui ont su trouver les mots les plus appropriés, les plus beaux, les plus sensibles pour dire leur amour de la terre, cette terre du Pays-nôtre. Découvrir au fond d’eux-mêmes, les mots les plus vrais pour parler de nos Gens de la Glèbe.

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Analyse de «  La Désapparition » de  Gerry L’Etang

— Par Fernand Tiburce Fortuné —

« A un moment où la société est ébranlée par des événements décisifs, il paraît inévitable que la création littéraire s’en empare pour interroger les diverses facettes de la transformation en train de se produire »

(Maria Graciete Besse).

La désapparition, ce roman (tantara) de Gerry L’Etang n’est pas anodin. Il est complexe, surprenant, déroutant, apparemment inintelligible, parfois terrible. Je me suis posé deux questions après l‘avoir lu :

Faut-il le mettre entre les deux oreilles de certains ?

Faut-il le mettre entre les mains de tous ?

Cet ouvrage de 123 pages, comprend 14 chapitres et, à la page 107, un remarquable poème qui tant sur le rythme que sur le fond -à ne pas en douter- résume la pensée de l’auteur.

Comment mieux décrire avec autant de violence, survolée par un humour grinçant, ce chaos et cette désagrégation qui nous menacent? Comment mieux décrire, dans une actualité perturbante, nos divisions, nos déchirures, nos illusions «malpapaye», nos combats perdus et peut-être nos regrets?

Comment mieux étaler, dans des scènes incroyablement cruelles, nos turpitudes, nos incohérences, notre simulacre d’unité et de vivre ensemble.

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Premières Assises Martiniquaises du bien vieillir

Analyse du positionnement d’Alain Jeanville

— Par Fernand Tiburce Fortuné

Ce sont donc  tenues  les 20 et 21 septembre les premières assises Martiniquaises du bien vieillir sous l’égide de la Collectivité Territoriale de la Martinique (CTM).

Alain JEANVILLE  nous en a fait un compte rendu.

Qui est Alain JEANVILLE, dont la discrétion sera quelque peu atteinte par ce qui va suivre, et qu’il m’en excuse ? Je connais bien Alain, il a été mon fidèle et compétent collègue au sein de la CGSS Martinique, quand j’y étais directeur-adjoint. Juriste averti,  il a commencé sa carrière à la Sécurité Sociale, comme cadre à la Caisse Nationale d’Assurance Vieillesse (ex CNAV), laquelle Caisse Nationale, je l’ai vécu au travers de multiples réunions parisiennes, a essuyé les plâtres de la loi –provisoire- du 24 janvier 1997, instituant une prestation spécifique dépendance pour les personnes âgées.

En 1993, Alain Jeanville devenait ancien élève de cette grande  école, si sélective, qu’est L’ENESSS (l’École Nationale d’Études Supérieures de Sécurité Sociale). Les souvenirs sont lointains, mais je crois que j’ai définitivement été convaincu de son entier dévouement à la cause du Service Public et de sa volonté de sauver nos entreprises, et particulièrement nos TPE, quand il a mis tout son savoir dans l’Organisation de la mise en place, côté Sécurité sociale, de la fameuse LOOM (Loi d’orientation de l’Outre-Mer, en 2000).

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Sauver le M.I.M.

— Par Fernand Tiburce Fortuné —

Chers amis, 

C’est avec une certaine tristesse, que j’ai assisté au naufrage de Alfred MARIE-JEANNE, dit Chabin, notre héros politique, celui avec lequel nous avons grandi dans l’espérance de grands changements de notre Martinique, ce Pays-nôtre.

Non pas à cause de sa cuisante défaite électorale. Des élections, nous en avons perdu, nous en avons gagné, nous avons dû faire des alliances, voire des compromis.

Non, c’est avec sa fin électorale malheureuse, le naufrage politique du MIM. C’est l’évaporation continue du contenu politique. C’est L’absence ou l’interdiction de la confrontation libératoire des idées. Ceux qui ont voulu sauver le MIM en 2018 ont eu le sentiment que « l‘idée nationale martiniquaise » leur avait été confisquée. C’est tout cela qui me rend triste, mais pas du tout aigri et revanchard.

Je viens d’écouter mon ami Loulou Duville, sur la radio RCI., combattant de la première heure (Parole au Peuple, Création du MIM, élu), lui le fidèle des fidèles, le conseiller non écouté qui était prêt à organiser une sortie de la politique, la tête haute, de AMJ.

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Contribution à l’avancée de la langue créole (1984)

— Par Fernand Fortuné —

Notre rapport à la langue.

Selon ULLMAN, « tout système linguistique renferme une analyse du monde extérieur qui lui est propre et qui diffère de celles d’autres langues ou d’autres étapes de la même langue. Dépositaire de l’expérience accumulée de générations passées, il fournit à la génération future une façon de voir, une interprétation de l’univers »1.

C’est pourquoi, selon nous, la relation à notre langue est une relation à la terre, donc à la poésie, donc à la création. Elle est par conséquent une relation à la mère, un cordon ombilical essentiel qui nous singularise, et en même temps nous préserve de la solitude.

La langue s’exprime alors comme patrimoine, c’est-à-dire comme un lieu non clos où s’engrangent drus, les temps forts de notre vécu. Dans ce contexte, le parler d’un peuple signifie volonté d’amour et acte de fidélité.

La langue, c’est nous-mêmes, mais c’est encore le contact, la présence, l’existence même de l’Autre. En effet, toute langue est à un certain degré ce mouvement multiforme vers une fraternité partageable, une communauté à essentialiser.

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Une promenade en forêt : Portraits d’arbres de Véronique Robbaz

Jusqu’au 30 octobre 2020 au Boko Concept, chemin Canal à Ducos

— Par Fernand Tiburce Fortuné —

Trees are serene and offer you peace.

Trust them.

Véronique Robbaz

(08/10/2020)

Véronique Robbaz laisse derrière elle des années d’enseignement à l’Université des Antilles-Guyane, où elle a partagé « La Littérature Nord Américaine » (North american literature) avec des générations d’étudiants antillais, pour prendre le pinceau et s’adonner à ce qui, davantage qu’un passetemps, est une véritable passion, la peinture sur toile.

Elle a été à bonne école puisque élève de René Louise l’un des leaders du groupe de plasticiens martiniquais « Fwomajé ». Il faut aussi citer, et elle leur est beaucoup redevable, Hervé Beuze, Joëlle Pierre-Paul et Sophie Donatien

Pour sa première exposition, pour se projeter en pleine lumière, elle a choisi un thème difficile, car il lui faut éviter deux écueils majeurs, la répétition et l’ennui : Les Arbres.

Et pourquoi les arbres? Les arbres de son environnement martiniquais? Véronique Robbaz nous dit « qu’ils sont sereins et source de paix. Qu’ils sont dignes de confiance ». Et elle nous confie qu’ils lui étaient, dans une certaine mesure, indifférents jusqu’à ce qu’elle organise sa palette et choisisse ses pinceaux.

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René Louise : une géométrie pour un geste esthétique

Du 4 novembre au 7 décembre 2019 Tropiques-Atrium

— Par Fernand Tiburce Fortuné, Ancien Président du « Groupe Fwomajé » , Essayiste, écrivain.

La série « Disques solaires » que René Louise a initiée il y a une trentaine d’années, répond certes, d’une part à l’intériorisation d’un certain mysticisme, d’autre part à l’appropriation de grands mythes fondateurs, et enfin à la connaissance de contes et légendes enrichis et embellis depuis le nomadisme jusqu’à la sédentarisation.

Mais nous n’évoquerons ici, ni la roue, ni les mythes anciens autour de la Lune et du Soleil ; nous ne mettrons pas en avant les disques lunaire et solaire, objets et centres d’adoration et de cultes divers et parfois contradictoires, bien que tout cela ait pu agir sur l’inconscient de René Louise, au moment du surgissement de l’idée qui sera projetée sur la toile1 dans ce geste esthétique inaugural dont tout dépendra par la suite.

Nous nous demanderons, toutefois, comment un artiste, rationnel, qui a été élève de Gérard Miller2, peut se retrouver en connivence irrationnelle et subjective, avec disques et cercles, objets de savantes projections intellectuelles, loin des fantasmes et tentatives premières de compréhension du monde.

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Contribution à l’avancée de la langue créole. Notre rapport à la langue

—Par Fernand Tiburce Fortuné —

Selon ULLMAN, « tout système linguistique renferme une analyse du monde extérieur qui lui est propre et qui diffère de celles d’autres langues ou d’autres étapes de la même langue. Dépositaire de l’expérience accumulée de générations passées, il fournit à la génération future une façon de voir, une interprétation de l’univers ». (1)

C’est pourquoi, selon nous, la relation à notre langue est une relation à la terre, donc à la poésie, donc à la création. Elle est par conséquent une relation à la mère, un cordon ombilical essentiel qui nous singularise, et en même temps nous préserve de la solitude.

La langue s’exprime alors comme patrimoine, c’est-à-dire comme un lieu non clos où s’engrangent drus, les temps forts de notre vécu. Dans ce contexte, le parler d’un peuple signifie volonté d’amour et acte de fidélité.

La langue, c’est nous-mêmes, mais c’est encore le contact, la présence, l’existence même de l’Autre. En effet, toute langue est à un certain degré ce mouvement multiforme vers une fraternité partageable, une communauté à essentialiser.

Comment ne pas aimer sa langue ?

Pourquoi tenter d’ériger un «mur de la honte» entre sa langue et soi-même ?

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« L’épopée mexicaine de Romulus Bonnaventure » de Raphaël Confiant

— Par Fernand Tiburce Fortuné —

Raphaël Confiant
L’épopée mexicaine de Romulus Bonnaventure
Mercure de France
Avril 2018

Raphaël Confiant nous livre, en ce début d’année, son dernier roman, «L’épopée mexicaine de Romulus Bonnaventure», dédié au grand combattant de notre langue créole, Jean Bernabé. Le titre lui-même est déjà toute une aventure, l’évocation apparente d’un long voyage vers une terre promise, magique et généreuse. Ce voyage n’est pas ordinaire, puisqu’il se développe en une épopée, c’est-à-dire que l’auteur veut nous plonger à la fois dans un monde merveilleux, picaresque, où tout peut arriver à des héros hors du commun, qui doivent aussi nous enchanter par leurs prouesses ou des exploits exceptionnels, et dans lesquels nous pourrions nous reconnaître.

Ce qui donne encore plus de piquant au titre, qui ne doit rien au hasard, quand on connaît Raphaël Confiant, c’est l’identité dont est affublé celui que nous pensons être le héros primordial.

D’abord le prénom, Romulus, le vainqueur de Remus son jumeau, interpelle, car il nous plonge en pleine latinité et rappelle la formule « ab urba condita », à un moment donc de création, de fondation, d’ensemencement dans une douleur assumée.

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« Les Espiègleries d’Anémone »

Livre pour enfants

 « Les Espiègleries d’Anémone »de Dominique CHARLES-EDOUARD

(format, 15×21, 21 pages)

Dominique Charles-Edouard, épouse du sculpteur François Charles-Edouard, membre fondateur du groupe de plasticiens FWOMAJE1, nous revient avec son talent de conteuse pour enfants.

Il y a aussi cette autre menace, qu’ils ne saisissent pas très bien, plus subtile, moins apparente, celle qui pèse sur notre environnement, qui menace la vie sur terre, y compris celle des animaux qu’il faut sauver. Or, les enfants aiment les animaux, qui le leur rendent bien.

Dans ce conte qui courtise la douceur des mots, qui fait vivre la beauté des paysages, qui raconte les joies et les craintes d’enfants comme d’adultes, on se plaît à admirer combien, avec une attention toute magique, Dominique Charles-Edouard va nous faire entrer dans l’univers d’une brebis appelée Anémone. Pas n’importe quelle brebis, utile car elle tond le gazon, et terrible puisque espiègle. Et « cireuse »2 comme tout, car c’est aussi une brebis fugueuse. Curieuse et sociable quand elle s’invite au salon pour apprécier la compagnie des hommes qui prennent un petit feu.

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 » Je suis » : exposition de Jean-Claude Bonne

Vendredi 18 mars au samedi 02 Avril

je_suis-1— Par Fernand Tiburce Fortuné * —

Centre Auto, Place d’Armes au Lamentin Martinique

Cette exposition de Jean-Claude Bonne (JCB) nous donne à voir des femmes. Non pas que le thème de la femme ait été absent de son œuvre depuis longtemps, mais ici, il la donne toute, la dévoile, en fait une véritable statue, et le symbole du siècle, qui l’a rehaussée à l’égalité, à la fraternité, à la liberté, après ses combats, ses défaites et ses victoires, enfin.

Nous entrons, grâce à ses œuvres, si caractéristiques qui définitivement portent l’empreinte de Jean-Claude (son graphisme unique, ses couleurs et surtout cette ligne dans laquelle il a créé son mythe féminin), dans une sorte de mémorial, qui nécessairement fait remonter dans notre inconscient l’histoire de leurs luttes, et en même temps dans une actualité gourmande de liberté et d’expression de cette même liberté à travers les corps libérés, les corps que l’on montre, les corps que l’on cache pour mieux les révéler, comme pour dire : « me voici, me voilà, j’existe ! ».

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L’approche du sacré chez Dumas JEAN-JOSEPH (1934-2000)

— Par Fernand Tiburce Fortuné —

djj_christ_fer_forge-2L’Art et le Sacré

La commune du Robert (Martinique –Caraïbe) avait organisé, il y a quelques années, une rencontre d’artistes martiniquais, autour d’un thème difficile, mais auquel tout créateur doit être un jour confronté : l’Art et le sacré. Dumas JEAN-JOSEPH (DJJ) avait exposé « Voyage céleste ». Cette œuvre est une véritable étreinte, sobre, dégagée de toute fantaisie de couleur. La lumière y est forte, suggérée par un soleil zénithal, puissant comme une idée unique, comme la Vérité révélée.

Le personnage, totalement anonyme, dépouillé de signification apparente, est immense espérance et grande dévotion et on le sent habité par une spiritualité forte à laquelle il ne semble pas être soumis, mais qu’il porte haut, en adoration, pour un partage en devenir.

C’est donc, délibérément, loin de la munificence du vitrail, loin de l’éblouissement des enluminures sacrées, loin de l’explosion des couleurs de nos paysages, que DJJ a concentré sa pensée, notre pensée, vers un point invisible en chacun de nous, chacun dans notre inconscient ayant sa part et sa définition du sacré. Ce point central, invisible et en même temps finement dévoilé dans l’œuvre, est ce lieu, où, pour l’offrande, nous joignons nos mains afin de recevoir cette lumière qui va éclairer nos propres cheminements vers un sacré universel.

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Peintres de Martinique

Par Selim Lander

La peinture en martiniqueLa Peinture en Martinique, sous la direction de Gerry L’Étang, préface d’Alfred Marie-Jeanne, Conseil régional de la Martinique et HC Éditions, Paris, 2007, 376 p., 50 €.

Pratiques artistiques contemporaines en MartiniqueEsthétique de la rencontre (I), par Dominique Berthet, L’Harmattan, Paris, 2012, 201 p., 21 €.

Ernest Breleur, texte de Dominique Berthet, préface de Jacques Leenhardt, Fondation Clément et HC Éditions, Paris, 2008, 192 p., 45 €.

Hélénon – Lieux de peinture, texte de Dominique Berthet, préface d’Édouard Glissant, Fondation Clément et HC Éditions, Paris, 2006, 192 p., 45 €.

Louis Laouchez, textes de Joëlle Busca et de Jean Marie-Louise, préface de Bernard Zadi Zaourou, Fondation Clément et HC Éditions, Paris, 2009, 208 p., 45 €.

Grâce au mécénat du Conseil régional d’une part, de la Fondation Clément d’autre part, quelques beaux livres permettent de se faire une bonne idée de la production picturale martiniquaise. L’ouvrage plus modeste de Dominique Berthet, publié en 2012, développe les commentaires consacrés à quelques-uns des artistes retenus dans l’ouvrage de référence dirigé par Gerry L’Étang, tout en introduisant certains nouveaux peintres (ou plasticiens).

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« Échos d’amour lointains »

Œuvres vocales de Yoritsuné Matsudaïra III

echos_d_amour_lointains

— Par Fernand Tiburce FORTUNE, Ecrivain martiniquais —

Le Maître et Yumi

Yumi Nara est une cantatrice japonaise de renommée internationale qui a travaillé avec C. Maurane, N. Perugia, M. Bouvet et tant d’autres grands artistes connus, et qui a chanté ou joué Shéhérazade de Ravel, Harawi de Messian, Pierrot lunaire de Schoenberg par exemple. Elle a chanté sous la direction de P. Boulez, de P. Méfano, de G. Sinopoli. Ses qualités dramatiques, nous dit-on, ont été remarquées dans des spectacles de P. Brooks, C. Confortès, M. Wasserman.1

J’ai fait sa connaissance au dernier colloque organisé, à Fort de France, par le Cercle Frantz Fanon, animé par Victor Permal. Toru Suzuki et elle, avaient accompagné à la Martinique, le professeur japonais Takeshi Ebisaka, spécialiste de Frantz Fanon, dont la communication portait sur l’actualité de la pensée fanoniène à l’heure du désastre provoqué par les diverses explosions des réacteurs de la centrale atomique de Fukushima.

Il faut noter, avant de poursuivre, que Yumi Nara a travaillé sur certaines scènes avec la mezzo soprano martiniquaise, Roselyne Cyrille, qui nous gâte tout au long de l’année, accompagnée de la pianiste cubaine Yolanda Suarez, avec ses prestations de choix, cueillies dans un répertoire varié et de qualité.

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