36 search results for "Beaudry"

« Départ » de Stéphane Martelly. José Exélis met en scène Jann Beaudry.

— Par Selim Lander —

Tropiques-Atrium-Scène Nationale contribue de plusieurs manières à la création théâtrale. Une fois par trimestre, ou à peu près, le metteur en scène José Exélis présente l’ébauche d’un spectacle qui sera appelé ou non à devenir une production à part entière. Mise en lecture, mise en espace ou davantage comme dans le cas de Départ, qui, en dehors du fait que Jann Beaudry lit une partie de son texte, lequel texte n’est que la fin de la pièce de Stéphane Martelly, apparaît déjà très abouti.

Disons tout de suite que nous fûmes constamment sous le charme de l’interprète déjà citée, J. Beaudry, qui démontre ici qu’elle est une comédienne complète, capable de montrer aussi bien la colère que la séduction, capable également de nous émouvoir en faisant sonner quelques notes sur un piano ou, dans un tout autre genre, de camper une chanteuse de music-hall accrochée à son micro dans une pose quelque peu équivoque. Dans une simple robe blanche qui pourrait être une chemise de nuit, jouant de sa longue chevelure blonde et bouclée, elle se livre devant nous à la comédie de la mort.

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« Césaire – Serreau, une rencontre au fondement du champ théâtral caribéen »

Du mercredi 24 au vendredi 26 avril à la Villa Chanteclerc et sur le campus de Schœlcher

— Par Hélène Lemoine —

Au cœur de la dynamique théâtrale caribéenne, la cinquième étape du chantier « Jean-Marie Serreau – Nouvelles humanités » explore l’impact et les enjeux du compagnonnage entre Aimé Césaire et Jean-Marie Serreau. Cette collaboration a marqué profondément le paysage culturel des îles, stimulant la créativité artistique et catalysant le Festival de Fort-de-France. Sous le signe des tempêtes, à la fois climatiques et politiques, cette rencontre entre deux figures emblématiques du théâtre s’est révélée être bien plus qu’une simple alliance artistique. Elle a incarné le symbole même de la décolonisation pour Serreau, imprégnant ainsi le champ théâtral de sens et de résistance.

Organisé par l’Université Sorbonne Nouvelle en collaboration avec l’Université des Antilles, ce colloque invite à une réflexion pluridisciplinaire sur les implications de cette relation exceptionnelle. Politique culturelle, esthétique, dramaturgie, anthropologie, éco-poétique et éco-conception sont autant de domaines explorés pour comprendre la profondeur de cette connexion humaine, intellectuelle et artistique.

Pendant trois jours, la Villa Chanteclerc et le campus de Schœlcher seront le théâtre de débats, de conférences et d’animations variées.

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« Moun isi », un vrai succès populaire

Prolongation exceptionnelle le 28 ocotbre à 16h et 20h au Grand Carbet

— Par Roland Sabra —

« On peut être extrêmement vulgaire sans dire un seul gros mot », disait un critique après la sortie d’« Un air de famille », le film de Cédric Klapisch adapté de la pièce de théâtre éponyme d’Agnès Jaoui et Jean-Pierre Bacri, au cours de laquelle on assiste à un règlement de comptes lors d’un dîner familial, où tout le monde parle sans vraiment s’écouter, rongé par des rancœurs jamais tout à fait dépassées. On fête l’anniversaire d’une pièce rapportée à la famille et l’on attend l’épouse d’un hôte… qui se fait attendre !

Sur un plateau dont le décor a été réalisé par l’ESAT de Bellefontaine, il y a la Reine Mère, Mme Mounisi, (Jocelyne Béroard), acariâtre, emmerdailleuse dans l’âme, elle affiche sans aucune gêne sa préférence pour l’un de ses fils, méprise l’autre, bataille avec sa fille Léonie (Jann Beaudry), figure plus émancipée, un peu paumée parfois, célibataire qui entretient une relation cachée, plus ou moins satisfaisante avec Désiré, le tenancier du bar (Jean-Claude Duverger), assujetti à cette famille dont il n’est pas membre et qui se retrouve contraint au milieu d’affrontements familiaux qu’il cherche à fuir.

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« Les mules invisibles », un film de Christophe Agelan

Le cinéma antillais à l’honneur

À partir du 20 octobre à Madiana

Réalié par Christophe Agelan
Écrit par Nènèb et Christophe Agelan
D’après un idée originale de Jean-Michel Loutoby
Avec : Galiam Bruno Henry, Wilfried Lamart, Jann Beaudry, Guillaume Ruffin-Bayardin, Doraline Garcia, Valérie Barn, Patrick Hierso, Anne-Lyse
Marie-Guicheron

Synopsis:
À Noël, Joshua, un trafiquant de cocaïne antillais, est de retour en Martinique après avoir organisé l’approvisionnement de la filière en Amérique du Sud. Tikou, son partenaire et ami d’enfance, lui avoue alors sa lassitude et sa volonté de se consacrer à son mariage.
Les ambitions de Karl, le chimiste, compromettent la régularité des rotations Fort-de-France/ Paris et la qualité du transport. Sous la pression de Papa et Maman, chefs parisiens du réseau, Joshua doit recruter.
Énélia, jeune mule fascinée par l’argent, entraîne son amie Morgane, une chimiste sérieuse et responsable. Si Morgane croule sous les dettes de son père et soutient seule sa famille, Énélia quant à elle délaisse son père, Paul, atteint de la maladie d’Alzheimer. Sa belle-mère Karine, journaliste déterminée, est préoccupée par la santé déclinante de Paul et son enquête sur le réseau local de trafiquants de drogues.

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« Moun Isi », une comédie d’Hervé Deluge

Les 5, 6, 7 & 8 octobre Salle Marcé à Saint-Joseph

Inspirée librement du film « Un air de famille » de Cédric Klapisch, lui-même, inspiré de la pièce de théâtre « Un air de famille » de Jean-Pierre Bacri et Agnès Jaoui, 
Mise en scène Hervé Deluge
Assistant Marc Julien Louka
Création lumières Bertand Caruge
Construction décor ESAT de Bellefontaine
Arrangements texte créole  Eric Pezo
Avec :
Jocelyne Bérouard, Hervé Deluge, Emile, Pelty, Jean-Claude Duverger, Caroline Savard, Jann Beaudry
le 5 octobre à 9h30 et 15h30
le 6 & le 7 octobre à 19h30
Le 8 octobre à 16h
Tarif : 20€
Infoline :0696 93 14 34

Synopsis de la pièce de théâtre « Un air de famille » dont sont inspirés le film de Cédric Klapisch et plus tard la pièce « Moun Isi »

Chaque vendredi soir, la famille Ménard se réunit au bar-restaurant de banlieue « Au père tranquille », tenu par l’un des fils, Henri. Ce soir-là est particulier : Philippe, le second fils de la famille vient de passer à la télévision régionale et son épouse Yolande fête son anniversaire.

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« Kannari ka di chodyè », de Joël Jernidier, m.e.s. José Exélis

Dimanche 9 Juillet 19h ➜ Théâtre Aimé Césaire
➽ 9h Brunch au Théâtre
➽ 19h Pièce de théâtre
L’histoire : 2 hommes, un Martiniquais, Martin et un Guadeloupéen, Ernesto, 2 amis qui se détestent à bord d’un vol transatlantique
Paris Pointe-à-Pitre/ Fort-de-France.
Vol de non retour ? Vol de tous les possibles ?
De fil en aiguille nous est livré un lourd secret liant et déchirant ces deux hommes, où le comique tutoie le tragique et vice versa. La pièce, dans des tonalités tragi comique, sombre et cocasse, nous donne à voir et à entendre toute une cosmogonie de nous-mêmes, entre terre et ciel, entre béton et goudron, entre pawols djoks et pawols qui déparlent..
Dans la pawol de ces 2 Antillais défilent, passé, présent, avenir. Où sont évoqués une série de personnages attachés à leur histoire personnelle, à leur non dits…
Entre Le temps de dire : Aïe coco merlo.
Ou an mitan lanmè, ou pé pa jouwé manman rétjen

– Durée : 1h15
– Auteur : José Jernidier
– Dramaturgie : Alfred Alexandre
– Mise en scène : José Exélis
– Comédiens : Joël Jernidier, José Dalmat.

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Une Médée à la recherche d’elle-même…

Samedi 04 février à 19h 30 / Tropiques-Atrium

— Par Roland Sabra —

Médée travaille Astrid Bayiha et en retour, Astrid Bayiha travaille le mythe de Médée. Depuis une dizaine d’années. Elle a lu plus d’une vingtaine de versions, d’Euripide à Sara Stridsberg, en passant par Sénèque, Corneille, Anouilh, Müller, Dea Loher, Jean-René Lemoine, etc. Elle n’en n’a pas fini avec Médée. Et puis que veut dire en finir avec Médée ? Le mythe est inépuisable. Médée est un pur signifiant. Mais si la grande majorité des versions sont plutôt fidèles au mythe antique et aux textes d’Euripide ou de Sénèque, telles celles de Corneille, de Pasolini ou même, dans une certaine mesure, le Médée-Matériau de Heiner Müller, celles du début du XXIè siècle s’en écartent sensiblement. Quelques-unes ont inspiré Astrid Bayiha pour M Comme Médée.

Pour Christa Wolf Médée n’est plus la coupable d’infanticide mais la victime accusée de la propagation de la peste dans le pays et menacée d’expulsion du territoire, une sorte d’OQTF avant la lettre. Dans la même veine Dea Loher, dans Manhattan Medea, fait de Jason et Médée deux sans-papier, deux immigrés clandestins, vivant dans l’underground new-yorkais.

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« M comme Médée », adaptation & m.e.s. d’Astrid Bayiha

Samedi 4 février 19h30 – Tropîques-Atrium

Dramaturgie, adaptation et mise en scène : Astrid Bayiha
Création lumières et régie générale : Jean-Pierre Népost 
Scénographie : Camille Vallat 
Costumes : Emmanuelle Thomas 
Composition musicale : Swala Emati 

Avec Fernanda Barth, Jann Beaudry, Valentin de Carbonnières, Swala Emati, Daniély Francisque, Nelson-Rafaell Madel, Josué Ndofusu 

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— Présentation par Astrid Bayiha —

Je dis toujours qu’un mythe est en chacun de nous, une sorte d’ADN d’images ancestrales.

Euripide s’est emparé du mythe de Médée comme tant et tant d’autres auteurs, autrices, ou artistes après lui. J’ai le désir de m’en emparer aussi. De me rapprocher de Médée à ma façon. En tentant de raconter cette femme dans toute sa multiplicité et sa complexité. Celle qui existe au-delà mais aussi au coeur de la meurtrière et de la mère infanticide. Médée est immonde, c’est-à-dire en marge du monde. Elle choque considérablement la raison et la morale. Elle serait monstrueuse. Mais au regard de qui et de quelles lois exactement ? Qui de mieux que cette figure féminine, féministe et mythologique pour interroger ce que sont la monstruosité et la marginalité, alors même qu’aujourd’hui la femme est toujours celle qu’on met le plus face à la raison et à la morale ?

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Avec Tropiques Atrium Scène Nationale, pas question d’oublier la musique !

Deux événements nous sont proposés en cette fin de semaine, l’un sur la toile, l’autre en live à Fort-de-France.

Le concert sur la toile

À l’initiative de l’Institut français de Jérusalem, le projet INSULA de Maher Beauroy, Redha Benabdallah et Adriano Tenorio participera à une fête de la musique 100% en ligne !!!

Ce concert – produit par Tropiques Atrium – sera diffusé en même temps sur la page Facebook de l’Institut français de Jérusalem – Chateaubriand Gaza Ramallah, celle de l’Embajada de Francia en Argentina, et sur notre page !

Le groupe de Gaza Watar Band assurera la première partie à 13h (heure de Martinique) et la diffusion d’INSULA se fera à 13h30 !!!

INSULA fait référence à la Martinique et à l’Algérie. Au cœur de leur inspiration, une figure s’impose, celle de Frantz Fanon qui a marqué plusieurs générations de la pensée anticolonialiste.

Avec l’appui du réseau des Instituts français et des Alliances, INSULA a pu être présenté aux quatre coins du monde…

Organisateur : Institut français de Jérusalem, avec le soutien de l’Institut français d’Argentine et l’INSTITUT FRANÇAIS Paris.

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« Jaz », entre cris et murmures, entre aveux et secrets

— par Janine Bailly —

Toujours dans ce Festival des Petites Formes, à la salle Frantz Fanon (bien plus adéquate que le fameux chapiteau installé à Schœlcher), il nous a été donné de voir « JAZ », de Koffi Kwahulé, dans la mise en scène de Ayouba Ali et l’interprétation originale d’Astrid Bayiha et Swala Emati. Une pièce déjà découverte avec bonheur à Fort-de-France en 2017 au Théâtre Aimé Césaire, dans le travail abouti de Jandira Bauer et Jann Beaudry.

Dans cette nouvelle version de « Jaz », il y a — et cela tient à mes préférences personnelles en matière de théâtre et non à la qualité intrinsèque du spectacle — il y a trop de tout, ou trop peu. Trop d’espace, que les deux comédiennes ne peuvent en dépit de leurs déplacements s’approprier, le plateau ne portant par ailleurs pour tout élément de décor qu’une cuvette de toilettes maculée. Trop de vélocité dans la diction, et les finales des phrases ne me permettent pas de bien saisir tout ce qui est dit. Trop de réalisme, à demi assumé cependant dans les choix de mise en scène.

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De Mademoiselle Julie de Strinberg à Manmzèl Julie de Jean Durosier Desrivieres par la C° Île Aimée

— Par Annick Justin-Joseph —

En dominante, la signature au sol d’un jeu de papier – damier que l’on retrouve par ailleurs finement miniaturisé, et déjouant l’ordinaire d’une table de cuisine ou de petits bancs créoles…
Le ton est donné d’un espace fortement codé, pour une nuit de la St Jean où, dans la cuisine de la propriété du Vénérable Maître Auguste, trois personnages nous feront vivre, sur fond d’attraction – répulsion, le décalage induit par leurs positions respectives, ce, jusqu’à un tragique dénouement.
Elle, Julie, la patronne, jeune mulâtresse et dominatrice des plus folles, sous l’emprise de l’ivresse et du désir, s’ingénie à posséder son major d’homme, Jean, lui – même fiancé à Christine, employée aux cuisines. L’autorité voire l’audace crue, le cynisme… mais aussi la musicalité de certain parler, font écho sur scène à un jeu très physique des acteurs, dans ce huis clos que régissent dans leur saveur érotique, tant la fascination que l’évitement, ou alors l’intrusion brutale d’effets de bascule…

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Bruncher au T.A.C. avec Manmzèl Julie

Dimanche 7 juillet 2019 le matin à 9h

La compagnie Ile Aimée présente :

Jann Beaudry , Hervé Deluge et Rita Ravier dans Dans un coin de la Caraïbe, c’est la nuit de la Saint-Jean, la fête des innocents, qui correspond sans doute à une autre fête. La cuisine de la propriété du Vénérable Maître Auguste se transforme, au cours de cette nuit, en une scène où se déroulent de multiples jeux de manipulation avec un trio infernal: Julie, jeune mulâtresse, la fille du Maître, qui s’encanaille avec ses domestiques, notamment Jean, le major d’homme nègre, très ambitieux, plus aristocrate que sa jeune maîtresse qui cherche à le séduire; Christine, la cuisinière, la négresse, fiancée de Jean, qui se débat dans les mailles du mysticisme et du bovarysme ambiants, et des intrigues amoureuses entre son fiancé et Manmzèl Julie. L’alcool, la musique, la danse, des “mauvais airs”, des esprits vaudous et des maladresses réunis semblent créer une atmosphère propice à une tragédie qu’aucun des protagonistes ne voient venir…

Lire la critique de Madinin’Art :« Manmzèl Julie » de Durosier Desrivières, m.e.s.

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« Frères volcans », lecture et mise en espace de José Exélis

Mercredi 22 mai 2019 à 17h. Tropiques-Atrium

Sous la direction artistique de José Exelis, les comédiens et musiciens Jeanne Beaudry, Virgile Venance, Guillaume Malasné, Kali, Willy Léger présenteront une lecture mise en espace et en musique de « Frères volcans. Chronique de l’abolition de l’esclavage », édité en 1983.

Cette histoire prend la forme singulière d’un journal intime tenu par un Béké de Saint-Pierre souffreteux entre janvier et mai 1848. Au fil d’une plume portée par le sens de l’histoire et une conscience tiraillée entre les devoirs de son état et les idéaux humanistes de l’époque, le personnage déroule le récit des évènements personnels et politiques ayant accompagné les premières apparitions de la liberté conquise par les esclaves puis la proclamation de l’abolition décrétée. Édifiant tableau d’atmosphère de l’an 1848 conjuguant scènes de vie, réflexions philosophiques et interrogations sur l’avenir ainsi ouvert, Frères volcans est, chronologiquement, la quatrième des sept œuvres littéraires publiées par V. Placoly.

Comme en attestent les écrits et le parcours de vie de Placoly, il n’y avait pas loin de l’homme de plume à l’ homme d’engagements et de convictions, ainsi que le rappelle ce portrait tiré du site Planetantilles.com.

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Quatre histoires, quatre comédiens, quatre monologues

Une autre histoire ou le malentendu de Julius-Amédée Laou

— Par Selim Lander —

Avouons notre désarroi face à cette pièce de Julius-Amédée Laou, auteur chevronné à en croire le programme de Tropiques-Atrium. Un thème qui ne peut que susciter l’empathie, une construction originale, des comédiens aguerris : toutes les conditions du succès sont a priori réunies. Il faut croire qu’une mauvaise fée jalouse a soufflé sur ce spectacle car il nous a paru surtout ennuyeux. Le texte, certes, aborde un sujet essentiel, celui de la conquête des Amériques, de la traite et de l’esclavage, mais nous avons quand même le droit de remarquer à cet égard que, à force de lui faire boire la même eau, le public martiniquais finit par n’avoir plus soif. S’il n’est pas faux de le considérer a priori réceptif lorsqu’on lui présente une histoire qui fut celle de ses ancêtres pas si lointains, il vient quand même un moment où il a envie d’autre chose. Ou alors le texte et la mise en scène doivent être suffisamment puissants pour faire passer ce qu’il a déjà si souvent entendu.

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« Une Autre Histoire ou le Malentendu », texte & m.e.s. de Julius-Amédée Laou

Vendredi 22 Février 2019 à 20h Tropiques-Atrium

De Julius-Amédée Laou
Cie Le Petit Théâtre de La Cour des Poètes
Un jeune Espagnol orphelin et catholique, Juan José Martinez, élevé par les moines est révélé à sa judaïté, à son vrai nom : Abraham Ben Israël, et à sa famille par le Juif et amiral Christophe Colomb sur la Santa Maria, partie découvrir les Amériques en juillet 1492. Les trois caravelles ont été affrétées par un armateur juif, la majorité des accompagnateurs de Colomb sont des Juifs marranes qui fuient l’inquisition (faits historiques…).

De l’autre côté de l’océan, la même année, Sawa, une jeune Indienne Caraïbe, voit arriver au large les pirogues « des géants »… Ce peuple Caraïbe a depuis été exterminé… (Ce témoignage de Sawa, son ressenti, est donc une empathie, une fiction…).

En 1828, une jeune esclave de maison en Martinique, Adélaïde Beaulieu, se souvient du drame vécu ce jour où le « maître » constata que sa femme blanche et légitime Mathilde avait accouché d’un enfant métis conçu avec un noir esclave…

En 1818, un noble de l’Empire du Mali, Maître Forgeron, un Initié, un Juste, un Africain, est capturé par les blancs négriers.

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« SAMO » de Koffi Kwahulé

Jeudi 17 janvier 2019 à 19H- Tropiques-Atrium Entrée libre

Mise en lecture de José Exélis
Avec : Joël Jernidier, Jann Beaudry, Nicolas Lossen (Guitare), Charly Labinsky (Percussions), Alex Bernard (Contrebasse) & Laurent Troudart (Danse)
Mises en lecture en présence des auteurs

Plateau salle Aimé Césaire – ENTRÉE LIBRE

En partenariat avec Etc_Caraïbe (Écritures Théâtrales Contemporaines en Caraïbe) – Association d’auteurs

Lire aussi :

« SAMO, A tribute to Basquiat » : une rhapsodie théâtrale — par Roland Sabra —

« Samo, a Tribute to Basquiat », cérémonie funèbre — Par Selim Lander —

Né à Abengourou (Côte d’Ivoire) en 1956. Dramaturge et romancier, il s’est formé à l’Institut national des arts d’Abidjan, à l’école de la rue Blanche (Ensatt) et à l’université de Paris 3 – Sorbonne nouvelle où il a obtenu un doctorat d’études théâtrales. Il est l’auteur d’une trentaine de pièces, publiées aux éditions Théâtrales, Lansman, Actes Sud-Papiers et Acoria, traduites dans plusieurs langues et créées en Europe, en Afrique, en Amérique latine, aux États-Unis, au Canada et au Japon.
Ses œuvres ont fait l’objet de maintes mises en scène dont les plus récentes sont notamment : Nema, par Katarzyna Deszcz (Teatr Nowy de Zabrze, 2018) ; Blue-S-cat (Ariza), par Kemal Aydogan (Moda Sahnesi d’Istanbul, 2018) et par Kzutoshi Inagaki (Kissa Sadaiki de Tokyo, 2014) ; Jaz, par Alexandre Zeff (Chapelle du Verbe incarné d’Avignon, 2017) ; Cette vieille magie noire, par Mahamadou Tindano (CITO de Ouagadougou, 2017) ; Fidelio (Beethoven-Beckett-Kwahulé), par Tilman Knabe (Theater Trier, 2015) ; L’Odeur des arbres, par Isabelle Pousseur (Théâtre Océan-Nord de Bruxelles, 2015) ; Misterioso-119, par Cédric Dorier (Théâtre Vidy-Lausanne, 2014) et par Laurence Renn Penel (Théâtre de la Tempête de Paris, 2014) ; La Mélancolie des barbares, par Sébastien Bournac (Scène nationale d’Albi, 2013) ; Le Jour où Ti’zac enjamba la peur, par Luc Rosello (jardin de l’État de Saint-Denis de la Réunion, 2011) ; Bintou, par Boris Schoemann (Teatro del Estado de Xalapa, Mexique, 2011) et par David Mendizabal (Harlem School of The Arts, New York, 2010).

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Festival des petites formes du 15 au 27 janvier 2019

Festival des petites formes du 15 au 27 janvier 2018
Pass 50 € : 3 spectacles en Salle Frantz Fanon = 1 invitation Chapiteau

Télécharger le programme en pdf

« Dernier rivage » de Daniel Keene, m.e.s. Hassane Kassi Kouyaté
Mardi 15 janvier 2019 -19h –
Chapiteau Ex Espace Osenat à Schœlcher

Création
Le monologue d’un exilé aux poches trouées, qui se cherche une identité. Comment trouver sa place dans un monde où ce qu’on possède nous définit ? Les souvenirs de guerre se mêlent aux bruits de la rue et à l’imagination.  Les paroles de musique comme un refrain bien connu ponctuent cette pièce qui questionne notre humanité.
Mise en scène & Scénographie : Hassane Kassi Kouyaté
Interprétation : Nathalie Vairac
Costumes : Anuncia Blas
Création lumière & Régie générale : Jean-Pierre Népost
Construction décors : Tony Raynaud & William Vahala
Production : Cie de La Lune Nouvelle
Coproduction : Tropiques Atrium Scène nationale & Cie Deux Temps Trois Mouvements Avec le soutien de l’Institut français de Daka

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« Frères volcans », lecture mise en espace de José Exélis

BU du campus de Schoelcher mardi 13 novembre 2018 à 18h 45

Hommage à l’écrivain Vincent Placoly

La bibliothèque universitaire du campus de Schoelcher et l’association ETC/Écritures Théâtrales Contemporaines en Caraïbe sont heureux de vous inviter à une soirée-hommage dédiée à l’écrivain martiniquais Vincent Placoly (1946-1992) mardi 13 novembre à 18h45 à la BU. Sous la direction artistique de José Exelis, les comédiens et musiciens Jeanne Beaudry, Virgile Venance, Guillaume Malasné, Kali, Willy Léger nous présenteront une lecture mise en espace et en musique de « Frères volcans. Chronique de l’abolition de l’esclavage », édité en 1983.

Cette histoire prend la forme singulière d’un journal intime tenu par un Béké de Saint-Pierre souffreteux entre janvier et mai 1848. Au fil d’une plume portée par le sens de l’histoire et une conscience tiraillée entre les devoirs de son état et les idéaux humanistes de l’époque, le personnage déroule le récit des évènements personnels et politiques ayant accompagné les premières apparitions de la liberté conquise par les esclaves puis la proclamation de l’abolition décrétée. Édifiant tableau d’atmosphère de l’an 1848 conjuguant scènes de vie, réflexions philosophiques et interrogations sur l’avenir ainsi ouvert, Frères volcans est, chronologiquement, la quatrième des sept œuvres littéraires publiées par V.

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« Le marchand de larmes », lecture, mise en espace par José Exélis

« Ici on n’aime pas les étrangers »

— Par Roland Sabra —

Avec la lecture mise en espace du « Marchand de larmes » José Exélis souligne la cohérence d’une démarche entamée avec «  Les enfants de la mer », celle d’un théâtre engagé contre la bêtise, la xénophobie, le racisme, en faveur d’un humanisme qui s’il fût un temps démodé fait aujourd’hui retour. On ne  peut que s’en féliciter.

Dans le roman de Xavier Orville ( 1985) , six pieds sous terre le mort pense, parle encore se lève de la fosse et se mêle aux viants. « Moi Elie Caboste, je suis mort depuis longtemps, mais je n’ai pas de regrets, puisque grâce à elle, j’ai gagné la parole éternelle et Moi qui vous parle, je cours dans les racines, les feuilles, le vent et l’eau. Je suis au cœur de vos pensées les plus secrètes, là même où vous n’auriez jamais l’idée d’aller me chercher. » Et le narrateur de faire le récit des heurs et des malheurs, les seconds recouvrant largement les premiers, de Marie-Triangle devenue la honte de sa famille.

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« Le marchand de larmes » de Xavier Orville

Mardi 17 avril à 19h 30 Tropiques-Atrium

Lecture – Mise en espace : José Exélis
Assisté de : Marion Phipps
Collaboration artistique : Suzy Manyri
Création lumière : Fred Libar
Avec : Jann Beaudry, Michel Richard, Kali, Willy Léger
Portrait de Xavier ORVILLE par Catherine RÉAULT-CROSNIER, d’après photographie

La lecture des textes dramaturgique est un moment important  pour toutes les composantes du monde théâtral. Tous les 2 mois, José Exélis et sa compagnie du 6ème continent nous invitent à entendre les auteurs de la Caraïbe et d’ailleurs.

Dans la Martinique secrète de Xavier Orville, les morts quittent le cimetière pour courir dans les feuilles, le vent, l’eau, et observer d’un oeil narquois la vie tumultueuse des vivants. Dans la Martinique douloureuse de Xavier Orville, la jeune Marie-Triangle est vouée aux gémonies pour avoir refusé de dénoncer l’homme qui lui a fait un enfant mort-né : « Je marche au creux d’un deuil ; au milieu coule une rivière de chagrins, elle charrie des souffrances très anciennes. » Dans la Martinique irréelle de Xavier Orville, Dieudonné vend des larmes à toutes celles et tous ceux qui n’ont même plus de quoi pleurer, et ces larmes glissent des yeux de Marie-Triangle. 

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« Pas vu pas pris »

— Par Selim Lander —

Pas vu pas pris, qui ne dit mot consent et autres croyances populaires, libre interprétation de Liars Club de l’auteur américain Neil LaBute (voir photo) par Adelin Flaun qui en assure la mise en scène.

Quatre jeunes comédiens racontent à la première personne et à tour de rôle une horreur vraie ou inventée dont ils se seraient ou non rendus coupables, quatre monologues qui mettent obligatoirement en évidence les aptitudes de chacun. Or, si l’on pourrait être tenté de comparer leurs mérites et d’établir un classement, on y renonce bien vite, tant il est évident qu’ils sont tous capables, chacun dans son genre, de captiver le public. Ils sont donc quatre, deux Martiniquaises et deux allogènes, produits du Jeune Théâtre National (JTN pour les initiés). On connaît déjà bien Jann Beaudry (dont on a remarqué en particulier l’interprétation en solo de Jaz de Koffi Kwahulé), Steffy Glissant s’est produite tout récemment dans Le Monstre d’Agota Kristof. Antoine Prudhomme de la Poussinière et Clara Lama Schmit sont des nouveaux venus sur la scène martiniquaise. Une mention spéciale pour la dernière citée qui interprète un homme avec un tel réalisme qu’on s’y laisse prendre.

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Terrasse en Pawol : Jacques 1er de Faubert Bolivar

Un théâtre baroque

Par Selim Lander

Mise en bouche du dernier texte de Faubert Bolivar dans la salle de la Véranda à Tropiques-Atrium. Six comédiens, trois musiciens, pour une pièce ambitieuse dont la seule lecture (après coupures !) dure plus de deux heures. L’histoire est celle de Jacques Dessalines, libérateur d’Haïti, qui sera assassiné peu après avoir été reconnu empereur. Sorti du peuple, brut de décoffrage en quelque sorte, il fait tache au milieu de l’establishment de couleur. Jalousie, rivalité, intrigues, mulâtres contre bourgeoisie noire, général Pétion contre général Christophe. Sans compter que Célimène, la fille de Dessalines, est amoureuse d’un officier de Pétion, ce même Pétion auquel, dans le but de neutraliser un rival dangereux, l’empereur a justement promis Célimène. Le reste est histoire. Dessalines, tout héros qu’il soit, finira assassiné.

L’intérêt principal de la pièce de Bolivar n’est évidemment pas dans ce rappel historique en tant que tel mais dans sa théâtralisation. Les trois protagonistes principaux – les trois personnages masculins déjà cités – se différencient d’abord par leur manière particulière de s’exprimer, Dessalines n’hésitant pas à inventer quand un mot français lui fait défaut.

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José Exélis donne chair au « Jacques 1er » de Faubert Bolivar

— Par Roland Sabra —

Un rituel est en gestation. José Exélis accueil son public dans le hall. Un musicien l’accompagne. Le metteur en scène cadre la lecture puis entraîne son auditoire dans le méandre des couloirs de la bâtisse. Sur le chemin un fil conducteur parsemé de feuilles mortes et de bougies mène vers la salle attenante à la terrasse ou doit se dérouler la lecture mise en espace. Dans la semi-pénombre sur fauteuils et tabourets, six personnages, deux femmes et quatre hommes attendent immobiles, figés en un temps d’un autre temps. Devant les musiciens en fond de scène et face aux autres comédiens, trône, imposante, une momie, le haut du corps et le visage couverts d’une longue écharpe, blanche et sang. A la fermeture des portes, le voile sera défait, comme un retour vers le passé pour tenter d’éclairer le chemin d’un présent qui bégaie dans la souffrance et la douleur.
 Faubert Bolivar nous conte les premières années de l’indépendance d’Haïti proclamée le 1er janvier 1804 par le Gouverneur général à vie Dessalines. Ce n’est que le 6 octobre 1804 qu’il se fera nommé Empereurr, pour brûler la politesse à son rival Napoléon Bonaparte couronné, lui ,le 2 décembre de la même année.

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« Folies » de Marie Vieux-Chauvet : José Exélis et l’art de la reprise.

— Par Roland Sabra —

Les travaux de José Exélis, irrésistiblement donnent envie de paraphraser le Verlaine de Mon rêve familier :

«  Il fait souvent ce rêve étrange et pénétrant
D’’un théâtre inconnu, et qu’il aime, et qui l’aime,
Et qui n’est, chaque fois, ni tout à fait le même
Ni tout à fait un autre, et l’aime et le comprend. »

On ne va pas s’appesantir sur l’insondable demande d’amour maternel que recèle ce désir d’un retour aux sources, toujours recommencé, ni sur cette fascination persistante, qui d’Amel Aïdoudi en Ina Boulanger et aujourd’hui Jann Beaudry se focalise sur la chevelure et les pieds nus de ses comédiennes. Actrice, chaussée, au cheveu ras passe ton chemin, le prochain casting de José Exélis n’est pas pour toi.

Dans la présentation de sa compagnie il annonce un théâtre qui pose comme postulat de s’interroger de façon singulière et universelle sur le « d’ où je viens » de « tout corps en jeu ». C’est donc un « théâtre du partir et revenir » qu’il arpente en long, en large et… en travers. De quel corps, de quel ventre s’agit-il?

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Jaz, de Koffi Kwahulé. m.e.s. de Jandira Bauer : humain et puissant

— Par Margaux Villain-Amirat, comédienne —
Jandira Bauer et ses mises en scènes, c’est une histoire que je suis depuis longtemps. Depuis avant que je parte de Martinique faire mes armes de comédienne à Paris. Longtemps. C’est donc avec une excitation teintée d’appréhension que je me suis donc rendue le 28 janvier au Théâtre Aimé Césaire voir sa dernière création, Jaz de Koffi Kwahulé. La même appréhension qu’on a quand on s’apprête à retrouver un ami des années plus tard. Les questions se bousculent : ai-je changé ? A-t-elle changé ? Pourrons-nous encore trouver un point d’entente ? Mais dès le lever de rideau, ces questions se dissipent et le point d’entente est bel et bien là.
Derrière les cheveux blonds d’une Jann Beaudry éblouissante se découpe la Place Bleu de Chine, théâtre de notre tragédie sur fond de jazz. Jann y danse et y chante l’histoire de Jaz, habitante d’un quartier laissé à l’abandon par les pouvoirs locaux, qui se fait abuser dans les sanitaires publics. Si l’histoire de Kwahule est dure, elle nous est pourtant contée avec amusement et distance, comme une jeune femme qui aurait décidé d’effacer une blessure de sa mémoire, de mettre son malheur derrière elle et de renaître de ses cendres.

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