— Par Anne Cheyvialle —
Le mauvais score de la France est en partie imputable au résultat des 45-65 ans. .
VIDÉO – L’OCDE publie pour la première fois une vaste étude sur le niveau de compétences des adultes dans 24 pays, sur leurs capacités à exploiter de l’information écrite et chiffrée. Les Français se retrouvent en bas du classement.
Après PISA, voici PIAAC! L’OCDE qui passe depuis plusieurs années au crible l’acquisition des savoir des jeunes de 15 ans, s’intéresse désormais aux compétences des adultes. L’organisation internationale publie une vaste enquête menée depuis 2006 dans 24 pays et portant sur 166 000 adultes âgés de 16 à 65 ans. Dans l’Hexagone, environ 7000 personnes ont répondu à l’enquête.
Le constat n’est guère élogieux pour les Français, qui se retrouvent tout en bas du classement dans les trois domaines étudiés: littératie, c’est à dire la capacité de comprendre et de réagir de façon appropriée aux textes écrits, la numératie ou l’utilisation des concepts numériques et mathématiques et la résolution des problèmes dans des environnements technologiques.
Les compétences sont mesurées sur des échelles de 500 points divisées en six niveaux (de 1 à 5 et inférieur à 1). «Il y a un éventail de compétences très large entre les pays, mais également à l’intérieur d’un même État, constate Stefano Scarpetta, directeur de la Direction de l’emploi, du travail et des affaires sociales de l’OCDE. Beaucoup d’adultes se retrouvent dans les plus bas niveaux et un faible nombre tout en haut».
22ième place en littératie: Seuls 7,7 % des adultes français se situent dans les niveaux les plus élevés (4 et 5) et 34 % au niveau 3, contre respectivement 11,8 % et 38,2 % pour la moyenne des pays participants. A l’inverse, la proportion des personnes de niveau égal et inférieur à 1 atteint 21,6 %, contre 15 % en moyenne. Seuls l’Italie (27,7 %) et l’Espagne (27,5 %) font moins bien que la France. Les trois meilleurs élèves sont le Japon, la Finlande et les Pays-Bas.
21ième place en numératie : 28 % des Français ont un faible niveau de compétence, contre 19 % pour la moyenne des pays. Et seuls 8,3 % se situent dans les niveaux les plus élevés, contre 12,4 % pour la moyenne. Là encore, les Japonais excellent, devant les Finlandais et les Suédois.
A noter en France une différence assez importante selon les générations. «Les mauvaises performances de la France sont en bonne partie imputables aux résultats des 45-65 ans, tandis que les 16-44 ans obtiennent des scores plus proches de la moyenne», souligne le rapport. C’est la note d’espoir pour la France, mentionne Stefano Scarpetta, qui montre un progrès entre les générations. Il cite à l’appui la proportion de personnes dans les niveaux 4 et 5: 3 % pour les 55-65 ans et 5 % pour 16-25 ans. Alors que par exemple pour les États-Unis, le résultat est 42 % côté senior contre 28 % pour les jeunes.
Salaire plus élevé
Autre point, les différences de résultats selon le niveau de formation sont parmi les plus importantes comparé aux autres pays. Ainsi, les personnes n’ayant par terminé l’enseignement secondaire se retrouvent 14 points en dessous de la moyenne. Et il existe également une forte corrélation avec le niveau d’études des parents. Les Français dont au moins l’un des deux parents est diplômé affichent des résultats semblables à la moyenne des pays.
Enfin, plus les adultes sont compétents, plus leur salaire est élevé et plus ils ont une chance de trouver un emploi. Un employé de niveau 4 ou 5 en littératie gagne 40 % de plus qu’une personne du niveau 1. Et la probabilité d’occuper un emploi est 30 % plus élevée!
«Il y a trois dimensions importantes, conclut Stefano Scarpetta, l’accès à la formation, le développement des compétences tout au long de la vie professionnelle et l’utilisation des compétences en adéquation avec le poste occupé».
http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2013/10/08/20002-20131008ARTFIG00380-maths-lecture-bonnet-d-ane-pour-les-francais-adultes.php
Mis à jour le 08/10/2013 à 15:26
Publié le 08/10/2013 à 11:53