Martinique : épisode de pollution atmosphérique, procédure d’alerte activée le mercredi 18 mai 2022
En 2019, la pollution était responsable de la mort prématurée de neuf millions de personnes, un bilan qui ne s’améliore pas. En cause : la mauvaise qualité de l’air et les polluants chimiques, le plomb notamment. Quatre ans après un premier rapport, la situation n’a pas évolué. Environ une mort prématurée sur six dans le monde est liée à la pollution, selon une étude de la Commission sur la pollution et la santé de la revue Lancet.
La pollution et les déchets créés par les humains rejetés dans l’air, l’eau et le sol tuent rarement directement, mais sont à l’origine de graves maladies du cœur, de cancers, de problèmes respiratoires ou de diarrhées aiguës. « Les effets sur la santé restent énormes, et les pays à faible et moyen revenus en subissent le poids », résume l’auteur principal et codirecteur de la commission Richard Fuller. Ils concentrent en effet 92 % de ces décès et la majeure partie des pertes économiques qui en découlent. Selon The Lancet, l’attention et le financement n’ont que très peu augmenté depuis 2015, malgré une augmentation bien documentée des préoccupations du public en matière de pollution et de ses effets sur la santé.
Des retards dans le développement cognitif des enfants
Si les décès prématurés liés aux types de pollutions associées à l’extrême pauvreté sont en repli, ceux liés à la pollution de l’air et à la pollution par produits chimiques augmentent. Selon l’étude, l’effet de la pollution sur la santé reste bien plus important que celui de la guerre, du terrorisme, de la malaria, du VIH, de la tuberculose, des drogues et de l’alcool, et le nombre de morts causées par la pollution rivalise avec celles causées par le tabac. En 2019, 6,7 millions des morts prématurées sont attribuables à la pollution de l’air, 1,4 million à la pollution de l’eau, 900 000 au saturnisme.
Une exposition à la substance toxique peut, par ailleurs, générer des retards dans le développement cognitif des enfants. Si la mortalité liée à la pollution au sein du foyer (liée à la combustion de carburants ou à des problèmes d’eau ou d’hygiène) a reculé, particulièrement en Afrique, les formes « modernes » de pollution pèsent largement plus qu’il y a vingt ans. En 2000, les décès prématurés liés à la pollution de l’air ambiant s’élevaient à 2,9 millions, et 4,5 millions en 2019. Particules fines et ozone dans l’air, exposition au plomb, à des carcinogènes dans le cadre de son travail, pollutions chimiques dans l’environnement, gagnent du terrain, surtout en Asie.
Source : AFP / La Presse