Le réalisateur engagé américain Josh Fox est de passage en France pour présenter son nouveau documentaire sur l’exploitation des huiles et gaz de schiste.
Par Jason Wiels
Dans le théâtre municipal de La Ferté-sous-Jouarre (Seine-et-Marne), plus de 400 personnes, militantes ou simples citoyens, sont venues assister à la première diffusion française de Gasland Part II, en présence de son réalisateur, Josh Fox. Les petites mains du Collectif du pays fertois, organisme anti-gaz de schiste et hôte de la rencontre, s’activent. Le temps de trouver comment éteindre la lumière et d’ouvrir les fenêtres en cette ultime journée estivale, la projection va pouvoir commencer. Encore un dernier souci technique avec les sous-titres… Ça y est : nous sommes de retour au « pays du gaz » que sont devenus, en moins d’une décennie, les États-Unis, en passe de recouvrer leur indépendance énergétique.
Le film étincelle des anti-gaz de schiste
En 2010, le documentaire Gasland fut l’étincelle qu’attendaient les opposants à l’exploitation des énergies fossiles non conventionnelles. Un récit-choc dans lequel on voyait notamment des Américains mettre littéralement le feu à leur eau courante. Il remporte à l’époque un vif succès, tant populaire que critique. Trois ans plus tard, l’Américain décide d’en remettre une couche. Au coeur de la controverse, toujours cette technique de la fracturation hydraulique, ou fracking, utilisée pour prélever le « gaz naturel » de la roche mère. Il s’agit d’injecter un mélange de sable, d’eau et de quantité de produits chimiques à très haute pression. Tout le problème est de savoir ce qui se passe avec la moitié du mélange, qui, selon Josh Fox, « disparaît » à chaque fois dans la nature.
Pour lui comme pour les dizaines de familles qui vivent près des forages et qu’il a rencontrées, il n’y a aucun doute : les nappes phréatiques, les rivières et les réseaux d’eau domestique sont contaminés par les forages à proximité. Et une fois le cocktail toxique enfoui six pieds sous terre, impossible de faire marche arrière… Le film n’a pas encore trouvé de distributeur en France mais, vu le succès lors de sa diffusion sur HBO en juillet aux États-Unis, il devrait bientôt être possible de le voir sur petit et grand écran.
Plus sombre et plus rigoureux
Si le premier opus était plutôt convaincant – et effrayant -, Josh Fox a tiré leçon de certaines critiques : pas assez de preuves scientifiques, une enquête parfois incomplète. Alors, pour ce deuxième long-métrage, il a décidé de sortir les grands moyens. Il voyage à l’étranger, comme en Australie où l’on commence à « fracker » (mêmes causes, mêmes effets, veut-il démontrer). Il rencontre davantage de spécialistes, certains issus de l’industrie dont il dénonce les méthodes.
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Le Point.fr – Publié le 06/09/2013 à 18:30 – Modifié le 06/09/2013 à 18:38