— Par Dominique Domiquin —
— Avant-propos de Jaky Dahomay —
Je vous transmets ce texte que m’a communiqué Dominique Domiquin et qui me semble bien exprimer l’état dans lequel nous sommes plongés.
J’en profite pour exprimer mes regrets concernant ma dernière prestation télévisée. J’avoue que j’avais du mal à saisir la pertinence des questions de la journaliste.
Je remercie Dominique Domiquin de me considérer comme un Ancien. Il y a là le témoignage du respect dû à un ainé. Cela tranche avec les qualifiquatifs qu’on m’a jetés antérieurement ; Il y a 15 ans Gaby Clavier m’avait mis dans une ambulance « on ne tire pas sur une ambulance » avait-il déclaré me concernant. Puis en 2009, Domota m’avait qualifié d' »intellectuel moribond ». Aujourd’hui, un brillant intellectuel, le dénommé Georges Boucard, surgi d’on ne sait où, écrit me concernant: « M.Dahomay est plus près du trou que du berceau, il est plein de morbidité. ». Je ne sais pas ce qu’il entend par « trou » mais depuis je ne cesse de chanter -et je ne sais pourquoi- un air sur lequel on dansait quand nous étions plus jeunes : »Sé manzel Nana qui ni on gran twou…si ou vwè ou tombé an twou a Nana, ou pa sèten soti la vivan.. »
Stop. Je perds la raison. Montaigne disait que si on insiste pour discuter avec un fou c’est qu’on est fou soi-même ». Notre pays est envahi par une telle déraison que je n’ai plus la prétention de faire entendre raison. Parce qu’une minorité de soignants refusent de se faire vacciner, la Guadeloupe est prête à sombrer dans le chaos.
Or, à moins que je délire, la solution pour obtenir une exception à la loi ordonnant l’obligation vaccinale, est toute simple. Je m’explique: la France avait interdit la chlordécone sur tout le territoire français y compris en Outre-Mer. Le grand Béké Eric De Lucy, qui a ses entrtées à l’Elysée, avait obtenu du gouvernement français une exception pour les Antilles. Je propose qu’on discute avec De Lucy pour qu’il aille demander une exception à l’obligation vaccinale. Cela irait plus vite.
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Guadeloupe grève toujours, responsables jamais !
— Par Dominique Domiquin —
Amis et parents vaccinés me bousculent : « On en a marre, faut que tu parles ! » ; Parents et amis antivax me chouboulent « Et toi tu ne dis rien ? ». Mais parler pour dire quoi ? Qu’on ne peut pas exiger que la France nous protège et refuser le vaccin donné à tous les gaulois ? Que nos élus en charge de l’eau ont détourné l’argent du contribuable au lieu de nous assurer cette ressource vitale ? Que le préfet GUSTIN, un métro de passage qu’on nous demande de haïr, a plus fait avancer le dossier en 15 mois que nos élus en 15 ans ! Que DOMOTA ne fait qu’imiter les gros patrons GADDARKHAN et RAMASSAMY qui bloquent la Guadeloupe pour rançonner Paris et viennent couiner « prise d’otages » aujourd’hui ? Qu’on ne peut pas afficher un drapeau indépendantiste sur des casquettes, slips et T-shirts et courir se cacher dès qu’on nous propose le moindre petit début d’autonomie ?
Qu’AUCUN des personnages qui grenouillent en politique en Guadeloupe depuis 50 ans (politiciens, idéologues, syndicalistes, journalistes, universitaires, artistes) n’a l’envergure, ni la vision d’un chef d’État ? Tout l’archipel le sait et vous pensez qu’à Paname, ils l’ignorent ? Mais, dira-t-on, on te cause vaccin et tu réponds indépendance, ça n’a rien à voir ! Sans blagues ! Voilà 10 jours que notre pays se suicide en accusant la France-raciste-esclavagiste-mai 67-chloredécone-vaccin. Sauf que cette fois nous n’y croyons même plus. Tchou an nou plen ! Fatigués de rejouer le même film. Bouffis de brûler encore notre matelas pour une punaise. Pitié, LKP ne remettez pas 10 000 guadeloupéens au chômage comme en 2009 ! On ne va pas encore exiger 200 euros à cramer chez les patrons blancs qu’on prétend détester ; tout en mettant copieusement des bâtons dans les roues des patrons noirs qui se débattent.
Messieurs et dames les chefs syndicalistes, le Covid tue déjà le pays à petit feu, alors s’il vous plait, à genoux, on vous implore : ne nous aidez plus ! Jusqu’ici, nous pensions que les barrages, c’était les soignants, pères et mères de famille, qui refusaient la suspension de leur salaire et l’obligation vaccinale. En majorité, la population ne les soutenait pas mais comprenait leur colère et respectait leur choix. Mais ça, c’était avant que cette frange qu’on appelle « la jeunesse » (comme c’est commode ! merveilleusement flou !) se mette à piller, brûler nos maisons, racketter les guadeloupéens honnêtes et bosseurs, agresser et dépouiller des infirmiers, tirer sur nos flics à balles réelles. Tout ça pour ça ? Nous empêcher de travailler, de soigner les plus faibles, d’envoyer nos enfants à l’école pour ça ? Pour une guéguerre entre l’UGTG et COTELLON, l’un des cadres noirs guadeloupéens réclamés à cor et à cri par ce même syndicat ? Zot ka mandé on nèg pou dirijé, é lè blan-la ka ba zot li, zot ka brilé Lagwadloup pas i pa dako épi zot ? TCHIIIIIP ! Bref ! Tout anticolonialiste sérieux reconnaitra que brûler son pays parce que le colon essaye de protéger les colonisés contre un fléau mondial, c’est pas crédible une seconde !
C’est tragique, ou grotesque. Alors soudain, puisqu’il faut une raison à cette cacophonie pyromane, nos élus, syndicalistes et leaders d’opinion nous apprennent qu’en vrai, il ne s’agissait pas de vaccin mais de problèmes plus profonds… On ressort le couplet 2009 sur « la vie chère, rattrapage avec la métropole, la départementalisation a échoué (sauf pour le record des ventes de champagne), on nous méprise » et blablabla… C’est qu’on a un peu honte du spectacle donné : Bouder contre un vaccin que la caraïbe indépendante réclame à l’ONU (voire fabrique comme Cuba), c’est passer pour des schizophrènes ou des enfants gâtés. En attendant, c’est du jamais vu : le pays flambe, le couvre-feu est déclaré, les hélicos tournent toute la nuit comme à Los Angeles. La presse hexagonale se régale déjà : Les tropicaux vont encore faire péter l’audimat ! Si ça pouvait saigner, on en vendrait de l’espace pub ! Évidemment, puisque le pays brûle, nos élus konpè-lapen, responsables de l’eau et du développement économique depuis des lustres, vont profiter de la crise pour quémander, euh… exiger, que la France éponge la facture. On parie qu’ils vont déplorer que le pays soit sous perfusion tout en réclamant qu’on augmente la perfusion ? Si j’étais journaliste, je leur demanderais : Alors cette fois, le fric donné par l’État, vous allez encore le détourner pour acheter vos ranchs à Santo-Domingo ou bien vous comptez mettre de l’eau au robinet ? On dit que certain syndicaliste aurait lui aussi des propriétés dans ce paradis fiscal, pouvez-vous nous donner des noms pour qu’on sache qui aime vraiment la Guadeloupe ? Le décès de Lucette MICHAUX-CHEVRY s’est déroulé dans l’indifférence sinon le mépris total-glacial d’une population désabusée. Pensez-vous que son passif en gabegies, détournements et corruption, notamment en matière d’eau, y soit pour quelque chose ? Au fait, un président de Région ou du Département élu avec 80% d’abstention après 4 tours de scrutin, c’est un élu légitime ou une farce qui ne dit pas son nom ? Quand Pierre-Yves CHICOT disait qu’en cas de crise grave en Guadeloupe ces gens-là n’auraient aucune légitimité, fallait-il ricaner ou le prendre au sérieux ? D’ailleurs, en ce moment, comme en 2009, qui les rend crédibles sinon l’État sur lequel ils font semblant de cracher toute l’année ? On veut domicilier le pouvoir en Guadeloupe, fort bien ! Mais qui va diriger l’archipel ? Les maires incapables de gérer leurs communes ? Ou ceux poursuivis par la justice ? Le référendum sur l’autonomie ou l’indépendance, on le demande quand pour clarifier la situation ? Quand on se compare à Paris, on se désole ; mais quand on se compare à la Caraïbe, on se console ?
Mais revenons au vaccin. Car le Covid nous révèle impitoyablement à nous-mêmes. Au commencement, LKP était contre le confinement. Mauvaise pioche, ça a sauvé des milliards de vies sur la planète. Ensuite LKP exigeait la chloroquine du druide gaulois RAOULT. Mauvaise pioche, la chloroquine a fait pschitt ! Ensuite il fallait prendre des rimèd razyé et le Virapic miracle du Dr JOSEPH : bidim ! badaboum ! 300 morts Covid et des avis d’obsèques à rallonge. Seul le laboratoire PHYTOBOKAZ en a tiré bénéfice gras-gras-gras. A pa vré ? Même les nationalistes l’admettent en secret ! Quand LUREL le dit, RCI l’efface ! Quand Jacky DAHOMAY, un de nos anciens, après avoir longuement dénoncé les manquements de l’État, tente d’évoquer le rôle des médias locaux dans la diffusion de l’obscurantisme, Christelle THEOPHILE, journaliste rémunérée par nos impôts, lui coupe le sifflet sur Guadeloupe 1ere comme à n’importe quel chien. Mais à part ça, on aime la Guadeloupe ! On aime les Guadeloupéens ! On défend le pluralisme d’idées et la liberté d’expression ! Ay kwè sa pou yo kriyé’w kwata ! Si j’étais journaliste, je demanderais : « Docteur JOSEPH, on dit partout sauf dans les médias que vous fûtes parmi les premiers vaccinés ? C’est des mensonges, pas vrai ? » Avant de poursuivre, je vais dire d’où je parle, camarade : Je suis vacciné. Deux doses, j’espère bientôt trois. Je suis libre de l’être comme tous ceux qui ne sont pas soignants. C’est la loi qu’ont votée tous nos parlementaires guadeloupéens. D’ailleurs, rayi chyen, di dan a’y blan : LOSBAR, CHALUS, LUREL, BOREL et les autres n’ont cessé de marteler qu’il fallait se faire vacciner.
Au début, mollement, puis de manière plus nette quand les morgues de Guadeloupe ont débordé de cadavres liés au Covid. Doit-on les blâmer pour une fois qu’ils semblent se soucier vraiment de nous ? Et ils ne sont pas les seuls, sur ce coup-là, à mériter notre respect : Patricia BRAFLAN-TROBO. Je suis loin d’être d’accord avec tout ce qu’elle dit mais elle a porté ses couilles, pardon, ses graines, en disant : « Je suis une nationaliste qui aime les guadeloupéens bien vivants et pas morts ». Elle n’a obligé personne à se vacciner mais encourage à protéger les plus faibles. Pourquoi l’injurier et la traiter de « négresse à blancs » de « fausse guadeloupéenne » sur les réseaux sociaux ou dans nos conversations privées ? Luc REINETTE, un nègre à blancs ??? Louis THEODORE un nègre à blancs ? Ils seraient des traîtres, parce qu’ils sont avec l’État « colonial » pour la vaccination contre une pandémie qui ravage la planète ? Mé ola nou kay ? Si le préfet affirme que la mer est salée il faudrait qu’un indépendantiste dise le contraire ? Si le ridicule tuait nous serions morts mille fois. Frantz SUCCAB qui se fait traiter de suppôt des labos capitalistes parce qu’il a osé demander si dans l’affrontement violent entre Gaby CLAVIER et Gérard COTELLON « Les désaccords sur les méthodes et les approches concernant la crise sanitaire autorisent […] un représentant syndical à proférer des menaces de mort à l’encontre du Directeur du CHU ? »
Poser la question c’est trahir la Guadeloupe ?? On croit rêver ! Ce n’est plus un pays, c’est un asile… Chez nos cousins, l’écrivain Raphaël CONFIANT, avec qui je me frite parfois mais que j’apprécie, crie depuis un an dans le désert que les Martiniquais doivent se protéger. Qui l’écoute ? Qui l’encourage ? Qui aime vraiment son peuple en l’occurrence ? Faut-il croire comme le laissait entendre Luc LAVENTURE, le 23 novembre sur France-Info, que l’Antillais est un être affectif avec qui il ne faut pas user de raison contrairement au blanc Hexagonal ? Je simplifie à peine son propos. Sidérant ! Quant à la blague qui veut qu’on se méfie du vaccin parce que l’État a empoisonné nos terres (sur insistance pressante de NOS politiques et de NOS agriculteurs, noirs, indiens et blancs), on en rirait si la situation n’était pas si dramatique. Je vais vous dire pourquoi ma mère refuse le vaccin : Parce qu’elle a pris du Médiator pendant des années (médicament prescrit par de bons gentils toubibs pas toubabs mais biens noirs Guadeloupéens), et que ça lui a bousillé la santé ! C’est aussi con que ça mes frères ! Et elle serait la seule à avoir une vraie bonne raison de ne pas se faire doser ? J’ai un ami infirmier qui refuse qu’on lui injecte une technologie dans laquelle il n’a pas confiance. On va lui retirer sa paye. Il ne cautionne pas les activistes qui vocifèrent partout et regrette qu’au lieu du soutien de la population, ce soient des racailles (ce sont ses mots) qui aient répondu à l’appel. Il ne comprend pas pourquoi la santé publique en Guadeloupe est dans un tel état de délabrement. Il n’est pas indépendantiste, il est juste rentré dans son pays pour soigner les gens là où il a grandi.
Voilà, nous en sommes là. Alors comment on fait ? Comment sortir de là avant qu’il y ait des morts ? Ben je ne sais pas. Je ne suis ni médecin, ni épidémiologiste, ni syndicaliste, ni politique. Je crois qu’on est dans la merde et qu’on a pas mal contribué à s’y mettre et qu’il serait peut-être temps qu’on se respecte et qu’on essaye de se parler pour s’en sortir au lieu de se traiter de tous les noms. Ça sera dur mais je veux croire que c’est possible. Comme dans tous les pays de la Caraïbe, nos jeunes (les bosseurs, les ambitieux, les rêveurs) foutent le camp. Principalement parce que les grandes métropoles mondiales les attirent mais aussi à cause d’une certaine mentalité qui les dégoûte. Ils nous le cracheront un jour, c’est sûr ! Nous devons rendre notre pays attractif à leurs yeux. Et ne plus rabaisser ceux qui reviennent occuper des fonctions de cadre, les traiter de traîtres, de géreurs esclavagistes ou de Bounty. Non, l’exigence, la rigueur, la discipline, l’excellence, la raison, ce n’est pas « biten a blan ». Une dernière chose : Les Mélenchon, Le Pen, Zemmour, Macron, Jadot, Montebourg, Hidalgo, Pécresse, Bertrand, etc. qui croient nous aider en sortant tous les clichés misérabilistes et victimaires dont, il est vrai, nous nous abreuvons nous-mêmes depuis des années, prière de na pas venir jeter votre petite huile sale sur notre feu ! On a déjà donné en 2009, bande de hyènes hypocrites intéressées ! Votre propre peuple ne croit plus en vous, alors foutez-nous la paix ! Merci, et bonne campagne présidentielle sous les cocotiers !
Dominique DOMIQUIN Citoyen lambda, artiste non gagé