22 septembre – 11 novembre 2021 – Fondation Clément
Exposition collective
Jean-Baptiste Barret, Christian Bertin, Julie Bessard, Hervé Beuze, Nicolas Derné, Anabell Guerrero, David Gumbs, Alain Joséphine, Brice Lautric, Ludovic Nino, Louisa Marajo, Ricardo Ozier-Lafontaine, Bruno Pédurand, Jéremie Priam, Pierre Roy-Camille, Philippe Thomarel
Commissaire : Matilde Dos Santos
De feu et de pluie renvoie aux deux versants d’une même gestation : car la Martinique est bien la fille des entrailles fumantes de la terre et des pluies que le relief subjugue, donnant naissance aux forêts humides anciennes si caractéristiques.
Partant de l’idée que l’intérêt du volcan au-delà de la science et des catastrophes c’est de l’histoire humaine, notamment dans sa relation avec la nature, il a été demandé aux artistes de travailler sur le volcan et le processus éruptif comme métaphore de la création et de la vie de l’homme. Quatre oeuvres ont été commissionnées pour l’exposition : Respè Twois fois de Christian Bertin, Composition Tellurique d’Hervé Beuze, Sismographie Méga poétique de Julie Bessard et Tropical Bliss de David Gumbs. Les autres oeuvres ont été choisies en fonction de cette même relation de construction/destruction/reconstruction entre l’homme et le volcan et par extension la nature. Les œuvres parlent de mémoire, de chaos, de jaillissements et tremblements, d’échanges d’énergie, du magma qui fuse, de la chaleur brûlante, de l’état du monde l’instant d’après.
L’exposition est visible dans la Cuverie et la Salle carrée. Les deux salles évoquent à la fois le processus éruptif physique, et humain. Dans une des salles le paysage et l’aspect physique dominent, mais les références à l’histoire coloniale et aux mémoires individuelles et collectives abondent ; Dans l’autre, l’aspect humain, les récits tissés par l’homme, la résilience, la relation au volcan, comme à l’homme volcan, dominent, mais toujours immergés dans le paysage.
Dans le hall, des peintures anciennes, des gravures et des cartes postales, de la montagne Pelée, sa végétation tropicale, la ville de Saint-Pierre et la catastrophe de 1902 forment un prologue à l’exposition. Ces images, reproduites d’innombrables fois introduisent l’idée d’un paysage familier, fait de feu et de pluie.
16 artistes, presque 70 œuvres, formant un récit spatial, sans début, ni milieu, ni fin, dont le public est le seul ordonnateur. Une exposition comme une oeuvre ouverte, polysémique, susceptible d’une multiplicité d’approches.
Les œuvres sont engagées, agissantes. Elles se dressent, s’opposent, dénoncent. Comme une éruption, elles modifient l’espace, fertilisent les imaginaires, annoncent des nouvelles manières de penser le monde. Et surtout participent à la création de nouveaux récits. Elles sont porteuses d’espoir, comme ces petites lueurs des lucioles dont parle Didi-Huberman , si fragiles, mais si vivaces que si elles disparaissent ici, c’est pour mieux apparaitre plus loin.
Information pass-sanitaire
Conformément à la réglementation en vigueur, le pass-sanitaire est exigé pour visiter l’exposition.