Laurella Rinçon, directrice générale du musée national de l’esclavage en Guadeloupe, le Mémorial ACTe, a été suspendue de ses fonctions en raison d’irrégularités financières, dont des frais de taxis, a indiqué Georges Brédent, le président du conseil d’administration, à l’AFP mardi 23 mars. La suspension de Laurella Rinçon de ses fonctions à titre conservatoire, qui lui a été notifiée mardi par lettre d’huissier, est justifiée par «des irrégularités financières liées à des déplacements entre le domicile de la directrice et son lieu de travail», ainsi que par un «durcissement des relations entre la direction et les salariés, rendant impossible le fonctionnement de l’établissement», a précisé le président.
Pas de permis de conduire
Lors de sa prise de poste, en octobre 2019, la directrice générale était dépourvue de permis de conduire, ce qui l’aurait contrainte à prendre le taxi qu’elle facturait au mémorial. Elle avait eu, pour ce faire, l’accord initial du conseil d’administration. Mais «cette prise en charge devait être temporaire», assure M. Brédent qui explique également «ne pas avoir été informé du recrutement d’un chauffeur en 2020».
Interrogée par l’AFP, la directrice générale du MACTe a dénoncé «des propos calomnieux», rappelant avoir «autorité pour recruter des CDD». «Sa suspension va apporter un peu de sérénité. C’est triste, mais elle n’a pas compris son rôle», a commenté auprès de l’AFP le secrétaire général CFTC, Mario Varo. La CFTC avait porté plainte contre X le 10 février, accusant le MACTe de «harcèlement moral, de détournement de fonds et (de recours à des) emplois fictifs».
Depuis, Laurella Rinçon a déposé plainte pour dénonciation calomnieuse contre la CFTC. Mi-février, Mme Rinçon avait signalé au procureur un «défaut de reversement» de plus de 420.000 euros de la part de la région Guadeloupe, qui assure la régie des recettes de la billetterie de l’établissement public de coopération culturelle. Le président du conseil d’administration a assuré à l’AFP que «cette somme était en cours de traitement».
Source : Le Figaro avec AFP