— Par Dominique Celma —
Au cours de la semaine passée, les médias se sont faits l’écho du futur développement du TCSP avec la construction de nouvelles lignes dont une faisant déjà partie, me semble-t-il, du précédent projet.
« Vous avez la parole ! « nous dit on.
En prenant connaissant des articles parus ou des interviews des responsables, je ne peux manquer de relever certains éléments d’information qui nous sont apportés.
Cette consultation apparait clairement comme une obligation remplie par nécessité en s’adressant à des « spécialistes de la communication ». Aucune conviction ne soutient cette démarche : une étape pour parvenir à la construction d’un projet qu’il est hors de propos de remettre en question.
¨Parmi les articles que j’ai pu lire, le témoignage d’une universitaire révèle le manque d’éléments de réponse aux questions qui viennent spontanément avant d’envisager un tel investissement . Voilà qu’on poursuit un projet au budget colossal sans tenir compte des résultats déjà obtenus. Un seul chiffre est avancé : celui du nombre de passages d’automobiles par jour, de 110.000 à 140.000 en dix ans, sur la voie que longe le TCSP. On pourrait en déduire que sur l’itinéraire emprunté par les BHNS, ce nouveau service n’a eu aucun effet sur les habitudes des automobilistes. Ne serait-ce pas un signal fort qui devrait amener à se demander si ce mode de transport correspond effectivement aux exigences des usagers de la route ??? Là ne semble pas être la préoccupation des décideurs. Pas plus que de savoir exactement ce qui s’est passé au cours de ces trois ans d’exploitation, notamment si une forte augmentation du nombre d’usagers dans les transports publics, ou si la pression de la demande est telle qu’il devient nécessaire d’envisager la construction de nouvelles lignes.
Etant invité à le faire, j’ai consulté le site extensions-tcsp.com et ses 48 pages d’information. Nous ne sommes plus au stade où l’expérience longue d’une vingtaine d’années, dont trois d’exploitation, est mise en avant pour soutenir l’extension du réseau. Expérience dont les résultats devraient nous fournir les données qui nous permettraient de faire des choix. Il n’est question que de projections dans l’avenir . Dans la masse d’informations reçues, deux chiffres m’interpellent : la part 74% des déplacements en véhicule privé et le budget du projet qui à l’heure actuelle peut atteindre 630.000.000E
L’énorme investissement que représente ce choix a déjà grevé lourdement notre budget dans les années précédentes. Certes il a fourni de l’emploi dans les travaux publics avec des effets sur le court terme. Mais qu’en est il sur le moyen et le long terme ?
Justement si ces équipements s’inscrivent dans une vision sur le long-très long-terme, quelle en sera la plus-value économique ? Considérant l’apport au développement économique de nos investissements publics, le simple citoyen et contribuable que je suis, se demande si une partie des fonds n’aurait pas été plus utile à aider au développement d’entreprises de production créatrices d’emplois stables. Un travail de fourmi mais qui pourrait avoir une répercussion durable pour le plus grand nombre. Ne serait-il pas judicieux d’utiliser les fonds publics sur des projets qui permettent le maximum de retour sur investissement tant au niveau du service que de l’emploi et, du délai pour en recevoir les retombées ???
Mais revenons à l’objet premier de mes interrogations : l’extension du réseau du TCSP. Il est évident que le TCSP¨a été mis en œuvre dans le but de réduire le nombre des déplacements qui se font à 74% en utilisant un véhicule privé. Les différents modes de transport collectif ont déjà fait le plein d’usagers, clientèle captive qui ne peut pas faire autrement.
Posons-nous la question : – Que veulent les automobilistes pour accepter d’abandonner l’usage quotidien de leur véhicule ? – Avant de se lancer dans ces travaux pharaoniques, qui leur a demandé ? Il s’agit de répondre à leurs besoins…
On leur dit maintenant : « Vous avez la parole ! « . Force est de constater, sur le site où il est permis de s’exprimer, qu’en une semaine, un seul avis a été posté… Désintérêt ? Ou, devant la façon dont sont traitées les associations d’usagers, cette action serait-elle perçue comme de la poudre aux yeux ?
Dominique CELMA