Selon les calculs de l’institut Sapiens, cette efficacité a notamment contribué à préserver plus de 200 milliards d’euros de PIB en 2020.
— Par Hayat Gazzane —
Le télétravail rend les salariés plus efficaces. C’est ce qui ressort de l’étude publiée ce lundi par l’Institut Sapiens et mise en lumière par Le Parisien. Selon le think tank, la productivité des employés travaillant à distance a augmenté de 22 % lors des épisodes de confinement.
À LIRE AUSSI :À la mer ou à la montagne, quand le télétravail prend des airs de colonie de vacances
Les raisons sont multiples. Parmi elles, une réduction des « distractions et perturbations », selon les auteurs, telles que les pauses-café, les déjeuners à rallonge, les multiples réunions ou les bruits environnants. Le temps de trajet économisé s’est par ailleurs transformé en temps d’activité ou en temps de sommeil économisé, permettant aux salariés d’être en meilleure forme.
Conséquences positives sur le PIB
Autre élément positif : le travail à distance permettrait d’augmenter la motivation et la responsabilisation des salariés. Ces derniers ont par ailleurs une meilleure gestion de leur emploi du temps. Les auteurs de l’étude pensent également que le télétravail permettrait de résoudre « les nombreux dysfonctionnements managériaux », souvent source de conflit ou d’absentéisme.
À LIRE AUSSI :Le télétravail est-il favorable à la croissance économique ?
Ces effets positifs ont eu des conséquences économiques concrètes depuis que le télétravail s’est imposé aux Français l’an dernier, assure l’institut Sapiens. En permettant aux entreprises de poursuivre leur activité avec des gains de productivité, le télétravail aurait ainsi permis de sauvegarder entre 216 et 230 milliards d’euros de produit intérieur brut (PIB) en 2020. La fourchette se situerait entre 167 et 173 milliards de PIB lors du premier confinement, et entre 49 et 57 milliards lors du second, en novembre.
Effets pervers
Mais attention : le télétravail n’est pas forcément la panacée. S’il s’impose sur le long terme, sans suivi, il pourrait à terme avoir l’effet inverse en entraînant une perte de productivité pouvant aller jusqu’à 20 %, préviennent les auteurs. De nombreux salariés, lassés d’être tenus éloigné de leur bureau et de leurs collègues, font état de leur mal-être. Une enquête Harris Interactive publiée le mois dernier indiquait une augmentation du sentiment d’isolement, de stress et d’angoisse parmi ceux qui télétravaillent.
À LIRE AUSSI :Le télétravail a moins la cote chez les jeunes
Conscient du problème, le gouvernement a fait évoluer le protocole sanitaire en entreprise en janvier pour permettre à ceux qui le souhaitent de revenir au bureau une fois par semaine. Entre-temps, les partenaires sociaux ont signé un accord national interprofessionnel (ANI) sur le télétravail censé mieux encadrer la pratique. Mais comme le martèle la ministre du Travail, Élisabeth Borne, la situation épidémique toujours inquiétante impose plus que jamais le recours au télétravail qui permettrait une réduction de 20 % à 30 % du risque de contamination. Les entreprises qui ne jouent pas le jeu s’exposent à des sanctions, rappelle-t-elle. Cinquante-deux mises en demeure ont ainsi été prononcées par l’Inspection du travail depuis le mois d’octobre dernier, selon le ministère du Travail.
Source : LeFigaro.fr