Version française et commentaires: Michel Pennetier
INTRODUCTION
Le Pays Dogon, cette falaise de 200 à 300 m de hauteur, arc de cercle de 200 km de longueur , les Dogon, ce petit peuple estimé à 500 000 âmes me tiennent au cœur depuis 20 ans. Suivant l’appel de Marcel Griaule qui décrit dans « Dieu d’eau » les trente jours de conversation avec le vieux sage Ogotomêli, dévoilant l’essentiel de la cosmogonie dogon, je fis un premier séjour en 1999. Le Dieu de l’eau, le Nommo me captiva d’une manière surprenante mais très concrète quand la population du village de Endé où je séjournais, me proposa de les aider à construire un barrage qui leur permettrait de pratiquer les cultures maraîchères nécessaires à leur survie. Il fallut 10 ans de négociations, de problèmes financiers et techniques, pour moi de découverte de la société et de la culture dogon, d’apprentissage de la « Parole dogon » pour que se réalise ce projet : la création d’un périmètre maraîcher de plus de vingt hectares. Aujourd’hui « Un jardin au Mali » association créée en France pour la gestion de ce projet et « Dikanmonou »( Solidarité pour l’eau) qui réunit la population de Endé continuent à collaborer fraternellement pour l’amélioration de la vie des habitants…
Mais voici la guerre au Mali ! Depuis 2018 des exactions, des attaques de villages, des carnages ont eu lieu en divers points du Pays Dogon. Jusqu’à la semaine dernière ( mi-février 2021) le village de Endé a été préservé, mais une attaque vient d’avoir lieu dans le village voisin. La population de Endé terrorisée s’est réfugiée plusieurs nuits durant dans la falaise, refuge ancestral.
J’étais depuis plusieurs semaines en correspondance avec mon ami Malick qui m’envoyait des textes de contes que je devais retranscrire. Je trouvai, aux dernières nouvelles, cette activité bien dérisoire en face des événements. Et puis, non, je me suis dis : ces contes qui transmettent la tradition, la mentalité l’art de vivre, la sagesse des Dogon doivent être préservés et c’est comme un acte de résistance face à l’horreur.
Que ce recueil ne soit pas un requiem, mais qu’il témoigne de la vitalité du peuple dogon et de la foi en son avenir !
Michel Pennetier, 27 février 2021
Sommaire
Introduction, page 1
Conte 1 « La fille maligne, page 3
Conte 2 « La tortue et le dindon », page 4
Conte 3 « Les filles du village » page 5
Conte 4 « Yatanou et l’oiseau diabolique », page 8
Conte 5 « Yasama et sa grande sœur, page 11
Conte 6 « Andjogué », page 12
Conte 7 « Les animaux font un champ collectif », page 15
Conte 8 « L’orpheline », page 17
Conte 9 « Le lion, l’hippopotame et le lapin », page 19
Conte 10 « La mère qui voulait un garçon », page 21
Conte 11 « Le vieil homme et le Renard pâle », page 23
Conte 12 « Une fille nommée Yasama », page 25
Conte 13 « Le coq et le chat », page 27
Conte 14 « Une mère qui a promis sa fille à quatre hommes à la fois »,page 28
Conte 15 « L’ingratitude « , page 31