Lu pour vous par CLA
Une Imposture française
Par Nicolas Beau et Olivier Toscer, Editions Les Arènes, Paris, 2006, 14,90 euros.
Nicolas Beau et Olivier Toscer sont journalistes, respectivement au Canard Enchaîné et au Nouvel Observateur.
Ils ont publié Une Imposture française qu’on aura du mal à trouver facilement dans les grandes librairies .A la FNAC par exemple, en cherchant bien, on pourra le trouver dans le rayon philosophie.
Dans les librairies en ligne, il faut compter un peu plus de 12 jours pour le recevoir.
Dans ce livre, il est question de Bernard- Henri Lévy (BHL), l’intellectuel médiatique français le plus célèbre.
Preuves à l’appui, les auteurs démontrent que BHL ,farceur professionnel est d’abord un affairiste peu regardant sur les moyens d’accumuler des euros, qui sait entretenir des réseaux d’influence dans le paysage médiatique français où il peut compter sur le soutien d’amis bien placés. BHL en parfait cynique, est passé maître en l’art du renvoi d’ascenseur et ses amis de la presse et des médias français sont parvenus à lui établir une réputation d’intellectuel, voire de philosophe.
BHL est le parfait produit de cette presse française faite de connivence, de révérence et de complaisance à l’égard des puissants. C’est le parfait intellectuel pour les non-intellectuels, le philosophe emblématique des non-philosophes. En France, il est impossible de trouver un seul philosophe professionnel, un seul intellectuel réel pour accorder le moindre crédit aux élucubrations de BHL que la presse française répercute systématiquement
En ce moment, il est impossible d’ouvrir un journal ou un magazine français sans être matraqué par des pages de publicité ou des articles dithyrambiques à propos du dernier livre de BHL, American Vertigo.
Pour les critiques français il s’agit d’un livre génial, fondamental, extraordinaire. On assiste à une lutte acharnée entre les courtisans de BHL pour trouver le plus grand nombre de superlatifs à propos d’un ouvrage qu’ils sont chargés à l’évidence d’assurer la promotion commerciale.
Avec ce livre BHL a voulu rééditer l’expérience de Tocqueville, le célèbre auteur de De la Démocratie en Amérique qui, d’avril 1831 à mars 1832 avait effectué un voyage aux Etats-Unis pour mieux comprendre la nature de la jeune démocratie américaine.
L’ouvrage de Tocqueville à cause de ses qualités évidentes est devenu un classique de la science politique, de la sociologie politique, dans le monde entier.
Le livre de BHL publié d’abord aux Etats-Unis en 2005 en américain, est sorti en français début 2006 précédé et accompagné répétons le d’éloges systématiques de la presse française.
Ce que ne disent point les obligés de BHL, c’est que la presse américaine a littéralement éreinté American Vertigo.
A la fin de leur livre, Beau et Toscer reproduisent des extraits de la presse anglophone qui méritent le détour.
Par exemple, du célèbre Los Angeles Times : « Mis à part le fait qu’Alexis de Tocqueville et Bernard-henri Lévy sont tous les deux français, ils n’on rien en commun. Tocqueville était un juriste imprégné de pragmatisme et d’idéaux moraux. Mr Lévy est un intellectuel à paillettes, beau parleur un peu snob »
Ou encore The Globe an Mail (Toronto, Canada) : « Bernard Henri Lévy est une célébrité-philosphe, autoproclamé intellectuel et monsieur- je-sais-tout, prétentieux, adepte du name-droping et exhibitionniste éhonté. Ce livre n’aura certainement pas l’impact et la longévité de l’original ».
Pour The Econonomist (Royaume-Uni) « Monsieur Lévy n’atteint jamais les sommets de Tocqueville ; en réalité ses réflexions sur l’esprit de démocratie et d’égalité peuvent être remarquablement plates(…) et il passe beaucoup trop de temps à nous dire des choses que nous savons déjà ».
Tous les autres extraits de la presse anglophone sont de la même eau. Un livre inutile, bâclé, superficiel et sans intérêt.
Il faut lire et faire lire Une imposture française pour se faire une meilleure idée de l’état de déliquescence d’une certaine intelligentsia française fascinée par l’argent, décidée à se mettre au service des puissants et ayant perdu tout sens de l’honneur et de la dignité.
Est-il besoin de rappeler que BHL est éditorialiste à l’hebdomadaire le Point qui est au service du sinistre Sarkozy ? Qu’il est un modèle pour ceux qui à la Martinique veulent se construire une réputation d’intellectuels ? Qu’il est la référence des esprits superficiels et des salonards de tout acabit ?
Le 18/04/06 CLA