— Communiqué —
L’Association Collectif Vigilance Citoyenne (ACVC) –qui avait avec d’autres associations mené la lutte contre l’épandage aérien de pesticides- invite ses adhérents et sympathisants à participer à toute manifestation visant à protester contre l’éventualité d’un non-lieu dans l’affaire du chlordécone. L’ACVC considère que dans un État de droit, les responsabilités doivent être établies dès lors qu’un dommage a été subi par une population habitant un territoire régi par cette loi.
La France, en effet, avait interdit sur tout son territoire l’utilisation de ce produit suite à des études scientifiques prouvant sa dangerosité. Or, les grands planteurs antillais avaient réclamé une exception pour la Martinique et la Guadeloupe, ce qui leur avait été accordé. Ceci est un véritable scandale ! La santé de nos populations d’Outre-mer a-t-elle moins de prix que celle de l’Hexagone ? En conséquence, les dommages engendrés sont là, massifs et il convient d’établir les responsabilités afin que de telles atteintes à la santé d’une population ne puissent plus se reproduire. Dans une république digne de ce nom, le bien public, en l’occurrence la santé, ne peut être à géométrie variable, surtout pour satisfaire les intérêts de grands planteurs issus de l’histoire coloniale et esclavagiste. Comme l’écrivait un philosophe des Lumières, Helvétius, « On conviendra qu’il n’arrive point de barrique de sucre en Europe qui ne soit teinte de sang humain » (De l’esprit). Il en fut de même pour la banane !
Notre association souhaite vivement une convergence des toutes les luttes à ce sujet afin qu’un même jour, aux Antilles comme à Paris, se déroulent de grandes manifestations de protestation contre cette injustice.
Le Président, Didier Jeanne