Le ministre de l’Économie souhaite passer « à la vitesse supérieure » concernant l’égalité entre les hommes et les femmes dans les entreprises.
C’est une nouvelle prise de position en faveur de l’égalité entre les hommes et les femmes. Le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, s’est dit favorable, ce lundi 18 janvier, à l’instauration de quotas au sein des entreprises, pour faire progresser cette cause, dont il souhaite le dépôt d’une proposition de loi à la mi-mars. Trouvant « infiniment regrettable » qu’une seule femme dirige une entreprise du CAC 40 et déplorant que les comités de direction ne comptent que 17 % de femmes, Bruno Le Maire a estimé, devant la délégation aux droits des femmes de l’Assemblée nationale, qu’« il faut maintenant être capable de passer la vitesse supérieure, et donc de rentrer dans une logique plus ambitieuse qui passe par des quotas ».
Saluant « l’index Pénicaud », qui permet d’évaluer les écarts de rémunération entre femmes et hommes dans les entreprises ainsi que le code Afep-Medef et la loi Copé-Zimmermann de 2017, qui impose 40 % de femmes dans les conseils d’administration, le ministre a constaté « que nous ne sommes pas encore parvenus à casser un certain nombre de plafonds de verre ». En outre, il estime que « les femmes sont davantage victimes de la crise économique que ne le sont les hommes », et cette crise du coronavirus « nous montre aussi de manière très crue que nous risquons de prendre du retard, si nous nous contentons de l’approche progressive ».
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Pour y remédier, Bruno Le Maire a plaidé pour un texte législatif « très court, très ambitieux, avec un nombre de dispositifs extrêmement limité, mais qui change vraiment la donne ». Avec les ministres du Travail Élisabeth Borne, de l’Enseignement supérieur Frédérique Vidal et de l’Égalité entre les femmes et les hommes Élisabeth Moreno, « nous poussons pour qu’il y ait une proposition de loi qui puisse être déposée dans la semaine du 15 mars », a précisé le ministre de l’Économie.
Une application universelle et non sectorisée à venir ?
Selon Bruno Le Maire, « il faut sans doute tenir compte des points de départ très différents » en matière de parité entre secteurs économiques, prenant en exemple la métallurgie d’un côté, qui compte peu de femmes, et les services à la personne de l’autre, majoritairement représenté par des femmes.
« Je suis pour une application universelle et non sectorisée » des mesures d’égalité, a rétorqué la présidente de la délégation aux droits des femmes, la députée de La République en marche (LREM), Marie-Pierre Rixain, qui relève que les femmes sont plus présentes dans les secteurs moins rémunérateurs. Ce fait explique notamment selon elle qu’on passe d’un écart de salaire de 10 % entre hommes et femmes à expérience et compétences égales à une différence de revenu de 25 % entre les sexes dans la société française.