Sur Arte le 14 novembre 2020 à 22h 25
Depuis l’invention des cabinets à eau, les water-closets (WC), par l’ingénieur anglais Joseph Bramah au XVIIIe siècle, les sanitaires ont peu évolué en Occident. Or, ceux-ci gaspillent des quantités d’eau potable à chaque vidange de la cuvette. Dans le même temps, un tiers de l’humanité n’y a pas accès, comme en Inde où 800 millions de personnes en sont privées. Pour y remédier et faire évoluer les mentalités, les Nations unies ont lancé la Journée internationale des toilettes en 2013, chaque 19 novembre. En Asie, le Japon, la Corée du Sud ou Singapour ont déjà opéré leur révolution. Outre leur avance technologique sur les équipements sanitaires, ils promeuvent une culture des toilettes via des programmes d’éducation ou la création de parcs à thèmes. Aux États-Unis, la fondation Bill & Melinda Gates finance, de son côté, un concours à destination des scientifiques pour réinventer les sanitaires et encourager leur généralisation dans les pays pauvres. L’objectif : des équipements, peu gourmands en eau, écologiques et autonomes, capables de fonctionner sans électricité ni système de tout-à-l’égout.
En un an, l’humanité produit plus de 720 millions de tonnes d’excréments et de 570 millions de tonnes d’urine. Tabou de nos sociétés, les déjections sont pourtant au cœur d’une révolution technologique et culturelle. Toilettes sèches, sanitaires transformant l’urine en engrais chimique, WC high-tech analysant notre microbiote… : cette enquête esquisse les contours des toilettes du futur en compagnie d’ingénieurs et de scientifiques. Outre les défis liés au traitement des déchets, au gaspillage d’eau et au manque d’assainissement, Thierry Berrod éclaire aussi les différences de culture autour des sanitaires dans le monde. Et si en Inde, où le métier de videur de toilettes est réservé à la caste des intouchables, le salut venait de Bollywood, qui, dans un film, narre comment un couple a été sauvé du naufrage grâce à des WC modernes ?