Un glissement de terrain a éventré une route nationale, sous laquelle se trouvait une canalisation transportant l’eau de la rivière Capot.
Des écoles fermées et un accès à l’eau fortement perturbé. En raison d’une casse sur le réseau d’eau potable, quelque 22 000 foyers de Martinique sont privés d’eau depuis vendredi matin, a annoncé la Société Martiniquaise des Eaux. Une casse liée à un glissement de terrain consécutif aux violentes intempéries qui ont eu lieu durant la semaine.
La rupture du réseau d’eau « perturbe notre production d’environ 20 % », a expliqué Philippe Ludosky, responsable d’agence Nord Eau Potable à la Société Martiniquaise des Eaux.
Des coupures tournantes seront mises en place, le volume d’eau disponible étant trop faible pour alimenter toute la population. Vendredi, les écoles de plusieurs communes sont restées fermées faute d’alimentation en eau potable.
Une route nationale éventrée
La canalisation qui a cédé transporte l’eau de la rivière Capot, dans le nord de l’île, et dessert le nord, le centre et le sud de la Martinique.
Cet important conduit se trouvait sous le tracé de la route nationale 1, éventrée mercredi après un glissement de terrain, consécutif aux intempéries.
« La canalisation n’a pas pu supporter l’importance de ce déplacement et s’est déboîtée à quelques endroits », a expliqué Marc Mongis, directeur général adjoint des équipements et infrastructures de la Collectivité territoriale de Martinique.
D’impressionnantes montées d’eau
La Martinique est placée en vigilance jaune pour pluies et orages depuis près d’une semaine. De forts épisodes pluvieux, notamment mercredi, ont déjà causé des dégâts importants dans le Nord-Est.
Les montées des eaux impressionnantes et des affaissements de sols ont laissé de nombreuses traces sur les routes et dans les quartiers.
A Chère Epice, au Robert, les habitants ont été plusieurs jours coupés du monde, leur seul route ayant cédé. A Fonds St Jacques, à Sainte Marie, non loin de la canalisation rompue, Lyne Eugene a dû quitter sa maison à la hâte : « J’ai pu récupérer une partie de mes affaires mais comme la maison s’affaissait, j’ai dû laisser le reste est partir. Je sais que je ne pourrai plus revenir ».
D’autres quartiers ont été évacués pour protéger les populations. Des morceaux entiers de mornes se sont détachés, gorgés d’eau, emportant la végétation dans leur chute. 200 à 300 millimètres de pluie sont tombés en moins d’une journée mercredi.
Le préfet de Martinique, Stanislas Cazelle, a lancé jeudi la procédure de reconnaissance de l’état de catastrophe naturelle pour six communes. De nouveaux épisodes pluvieux intenses sont attendus dans le week-end.
Source : Le Parisien avec AFP