Une étude de la Drees, publiée vendredi 4 septembre, montre que la détresse psychique est plus forte chez les filles que chez les garçons
L’édition 2017 de l’enquête nationale de santé scolaire, menée par le ministère chargé de la santé en partenariat avec le ministère de l’éducation nationale, s’est intéressée à la santé psychique des élèves de classe de 3e par le biais d’un auto-questionnaire. Cinq dimensions de la santé mentale ont ainsi pu être explorées, en s’appuyant non seulement sur le ressenti des élèves mais également sur leur comportement : détresse psychique, qualité du sommeil, comportement alimentaire, blessures cutanées auto-infligées et comportements suicidaires. Les indicateurs de santé mentale qui en résultent sont toujours globalement moins bons pour les filles que pour les garçons mais de nombreux autres déterminants peuvent être mis en évidence, relatifs au mode et à l’hygiène de vie des adolescents, à leurs caractéristiques sociodémographiques, à la consommation de substances psychoactives, à l’absentéisme scolaire, aux atteintes subies et à leurs préoccupations présentes et futures.
Une typologie prenant en compte les différentes dimensions de la santé mentale a permis une répartition des élèves en 6 groupes, allant du meilleur état de santé mental au plus mauvais. La très grande majorité des élèves de troisième se répartit à parts égales entre ceux qui ont une très bonne santé mentale (2 premières classes, soit 44 % des élèves) et ceux qui connaissent un mal-être modéré (classes 3 et 4, 43 % des élèves). À la marge, 13 % ont une santé mentale plutôt mauvaise, dégradée pour 8 % d’entre eux (classe 5) et très mauvaise pour 5 % (classe 6). Bien que ces deux dernières classes se ressemblent par leur opposition aux autres groupes sur tous les plans (surreprésentation des filles, moins de familles nucléaires, moins bonne hygiène de vie, davantage de consommations de substances psychotropes, atteintes subies plus fréquemment, plus d’absentéisme scolaire) elles se distinguent entre elles par ce qui les caractérise le plus et correspondent à deux profils différents : d’un côté (dernière classe), plus forte surreprésentation des filles, fréquence des tentatives de suicide, des vomissements volontaires et des actes auto agressifs répétés ; de l’autre (avant dernière classe), détresse psychique élevée, problèmes de sommeil, problèmes de comportements alimentaires moins graves et pensées suicidaires. L’avant dernière classe se caractérise également par une appartenance plus fréquente à un milieu social favorisé, 24 % des adolescents y appartenant ont ainsi des parents cadres contre 15 % pour la dernière classe.